Plus de 100 000 jeunes formés en environnement sur l’année scolaire 2018-2019

Environnement
Publié le 09/04/2021
L’environnement occupe une place plus importante qu’il y a dix ans au sein de l’appareil de formation initiale. Alors qu’en 2008, il représentait 5 % des inscrits en formations et 10 % de l’offre de formations du périmètre considéré, en 2018, il en représente respectivement 8,4 % et 11 %. Les effectifs ont peu évolué entre 2012 et 2017 mais sont de nouveau en hausse en 2018. Sur les dix années d’observation, les formations environnementales restent attractives.

L’offre de formations environnementales, caractérisée par le nombre de diplômes, se concentre majoritairement sur les domaines « traditionnellement » environnementaux que sont la prévention des pollutions et la protection de la nature (56 %) ainsi que sur les diplômes de l’enseignement supérieur (Bac+3 et plus). Quant au nombre d’élèves et étudiants, sur l’année scolaire 2018-2019, les formations liées à la protection de la nature (29 %), à l’énergie (25 %) et les diplômes de niveau Bac (49 %) attirent le plus grand nombre de jeunes.

L’environnement demeure un domaine plutôt masculin : les femmes sont globalement peu représentées parmi les élèves et étudiants inscrits en formations environnementales. Les domaines de formation relevant des sciences humaines et sociales, de l’hygiène-sécurité et de la protection de la nature, ainsi que l’enseignement supérieur font cependant exception.

L’offre de formations initiales en environnement

À la rentrée 2018-2019, plus de 260 diplômes « environnementaux » sont recensés dans l’appareil de formation initiale, représentant 11 % de l’ensemble de l’offre de formations du champ considéré (voir encadré méthodologie).

L’offre de formations environnementales se caractérise par une diversité de domaines d’études : des thématiques purement environnementales que sont la prévention des pollutions (28 % des diplômes référencés ont trait à ce domaine) et la protection de la nature (28 %) à l’énergie (26 %) en passant par l’aménagement du territoire (11 %), les sciences humaines et sociales (4 %) et l’hygiène-sécurité-santé-environnement (3 %).

 

Répartition du nombre de formations initiales en environnement
par domaine d’études sur l’année scolaire 2018-2019 (en %)

_ - © Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise | Traitement : SDES, 2021

 

Malgré l’étiquette « formations environnementales », le poids que représente l’environnement au sein des modules d’enseignements diffère d’une formation à l’autre. 54 % des formations référencées sont à dominante environnementale (au sens où plus de 50% des modules d'enseignement relèvent de l'environnement), 33 % sont modérément environnementales et 13 % faiblement environnementales (voir encadré méthodologie). Cette répartition varie fortement selon les domaines d’études.

 

Répartition du nombre de formations initiales en environnement sur l’année scolaire 2018-2019,
selon le poids des enseignements environnementaux, par domaine d’études (en %)

_ - © Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise | Traitement : SDES, 2021

 

Les diplômes de l’enseignement supérieur sont surreprésentés dans l’offre de formations environnementales : plus de 80 % des diplômes environnementaux sont des diplômes de niveau supérieur à Bac+3. Dans l’ensemble de l’offre de formations en environnement, les masters (37 %) et les diplômes d’ingénieurs (32 %) sont largement présents. Les licences professionnelles représentent 10 %, les licences généralistes 1 %. Quant aux diplômes de niveaux inférieurs au Bac et à Bac+2, leur part varie entre 1 % et 5 % selon le type de diplôme considéré.

Les diplômes les plus proposés parmi ces niveaux de formation sont les BTS pour le niveau Bac +2, le Bac pro pour le niveau Bac, le CAP et le BPA pour le niveau inférieur au Bac.

Les mêmes tendances s’observent sur le champ des formations non-environnementales.

La surreprésentation des niveaux supérieurs et de fait, la sous-représentation des diplômes de niveaux inférieurs au Bac à Bac+2 s’expliquent principalement par les normes d’enregistrement des diplômes (voir encadré méthodologie).

Les effectifs inscrits en formations initiales

Sur l’année scolaire 2018-2019, près de 107 000 élèves et étudiants sont inscrits en dernière année d’une formation initiale en environnement. Ils représentent 8,4 % de l’ensemble des effectifs du champ considéré (voir encadré méthodologie), tous domaines d’études confondus.

Avec 29 % des inscrits, le domaine de la protection de la nature concentre le plus grand nombre d’effectifs. Les formations en lien avec la thématique de l’énergie et la prévention des pollutions sont également attractives avec respectivement 25 % et 23 % des élèves et étudiants de l’environnement. L’intérêt des jeunes pour les domaines de l’hygiène-sécurité-santé-environnement (HSSE) et la gestion sociétale de l’environnement est moindre : ces formations rassemblent chacune 4 % des effectifs environnementaux.

 

Répartition des effectifs inscrits en dernière année d’une formation initiale en environnement
sur l’année scolaire 2018-2019, selon le domaine d’études (en %)

_ - © Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise | Traitement : SDES, 2021

 

Les formations de niveau Bac, rassemblant le Bac technologique, le Bac professionnel, le brevet professionnel, le brevet de technicien et la mention complémentaire, sont les formations les plus suivies par les jeunes étudiants dans le domaine de l’environnement (49 % contre 30 % parmi les formations non environnementales) ; le Bac technologique étant le plus attractif (66 % des effectifs préparant un diplôme de niveau Bac).

Les niveaux supérieurs à Bac+3 rassemblent, quant à eux, 40 % des effectifs (contre 42 % parmi les formations non-environnementales), les niveaux Bac +2, représentés par les BTS et DUT, 8 % (contre 17 %).

Les formations de niveau inférieur au Bac rassemblent seulement 3 % des effectifs environnementaux (contre 11 % parmi les formations non-environnementales). Ces derniers préparent soit un CAP, soit un BPA. La part des inscrits en CAP a diminué de moitié depuis 2015, en raison notamment de la rénovation du CAP agricole « Travaux paysagers », qui était comptabilisé dans le champ des formations environnementales, mais qui est désormais intégré à un autre cursus qui n’en fait pas partie. Inversement, pour les BPA, la création en 2017 du diplôme « Responsable entreprises agricoles », intégré à la liste des formations environnementales en 2018, a engendré une augmentation des effectifs de 60 %.

 

Répartition des effectifs inscrits en dernière année d’une formation initiale en environnement
sur l’année scolaire 2018-2019, selon le niveau de diplôme (en %)

_ - © Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise | Traitement : SDES, 2021

 

Selon les domaines d’études, le poids que représentent les différents types de diplômes varie. Le Bac technologique est le type de diplôme concentrant le plus d’inscrits parmi les domaines de l’énergie (47 %) et de la prévention des pollutions (67 %). Cette surreprésentation s’explique notamment par l’ajout en 2012 de quatre nouveaux Bac technologiques, dont les spécialités relèvent de ces deux domaines et qui concentrent d’importants volumes d’effectifs.

Outre le domaine de la gestion sociétale de l’environnement exclusivement présent dans l’enseignement supérieur et dont la totalité des étudiants sont en master, c’est parmi les inscrits en formation dans le domaine de la protection de la nature que l’on retrouvera le plus de jeunes préparant un master (30 %) ou un diplôme d’ingénieurs (8 %).

Les jeunes préparant un diplôme en aménagement du territoire sont également 30 % à être inscrits en master, 20 % en Bac pro et 19 % en licence ; ceux inscrits en formation relative au domaine HSSE sont 22 % à préparer un Bac pro, 22 % un DUT et 20 % un CAP.

 

Répartition des effectifs inscrits en dernière année d’une formation initiale en environnement,
par domaine et type de diplôme, sur l’année scolaire 2018-2019 (en %)

_ - © Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise | Traitement : SDES, 2021

 

L’environnement est un domaine peu féminisé. Les femmes représentent 31 % des inscrits en formations environnementales sur l’année scolaire 2018-2019 alors qu'au sein des formations non-environnementales, on observe quasiment autant de femmes que d’hommes.

D’une façon générale, la part des femmes augmente avec le niveau de diplôme : elles sont 18 % parmi les inscrits en formation de niveau inférieur au Bac (33 % sur le champ des formations non environnementales) ; elles représentent 46 % des inscrits en formations de niveau Bac+3, 48 % parmi les Bac+4 et plus (contre respectivement 58 % et 53 %).

Les domaines d’études HSSE et gestion sociétale de l’environnement sont les domaines les plus féminisés (plus de la moitié des effectifs). Le domaine de l’énergie demeure, quant à lui, très masculin (90 % des effectifs sont des hommes).

 

Part des femmes parmi les inscrits en dernière année d’une formation initiale en environnement,
par domaine, sur l’année scolaire 2018-2019 (en %)

_ - © Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise | Traitement : SDES, 2021

L’attractivité des formations initiales en environnement

En 2008, 68 000 jeunes préparaient un diplôme dans le champ de l’environnement. Dix ans après, ils sont près de 107 000. 39 000 jeunes supplémentaires sont ainsi venus rejoindre les effectifs de l’environnement (soit + 57 %). Sur le champ des formations non-environnementales, le nombre d’élèves et d’étudiants a diminué de 13 %.

 

Évolution des effectifs inscrits en dernière année d’une formation initiale

_ - © Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise | Traitement : SDES, 2021

 

Différentes dynamiques d’évolution sont observées sur la période 2008-2018. La réforme de la voie professionnelle de 2009 a supprimé les BEP (niveau inférieur au Bac) en les intégrant dans le cursus des Bac professionnels (niveau Bac). La baisse des effectifs environnementaux observée en 2010 (- 6 %) est ainsi liée à la chute du nombre d’inscrits en formation de niveau inférieur au Bac (- 51 %). En 2011, le nombre d’inscrits en formations environnementales augmente de 9 %. Cette même année, les diplômes de niveau Bac ont notamment bénéficié du report partiel des effectifs perdus de BEP et ont vu leur nombre d’élèves augmenter de 39 %.

 

Évolution des effectifs inscrits en dernière année d’une formation initiale en environnement,
par niveau de diplôme

- - © Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise | Traitement : SDES, 2021

Note : la baisse des effectifs sur les formations de niveau inférieur au Bac observée à partir de 2015 s’explique principalement par la rénovation du CAP agricole « Travaux paysagers » qui a été intégré dans un autre diplôme, mais n’appartenant pas au champ de l’environnement.

 

À la rentrée scolaire 2012-2013, la liste des formations environnementales s’est enrichie de quatre nouveaux Bac technologiques qui relèvent des domaines de la prévention des pollutions et de l’énergie. Les effectifs associés sont conséquents (plus de 23 700). Leur comptabilisation explique en grande partie la hausse globale du nombre d’inscrits en formations environnementales observée cette année-là (+ 27 %). D’une façon générale, l’attractivité de ces quatre diplômes influe sur les dynamiques observées, à la fois parmi les jeunes inscrits en formations de niveau Bac (+ 13 % en moyenne par an entre 2008 et 2018), mais également parmi les domaines « prévention des pollutions » et « énergie » (respectivement + 14 % et + 11 % en moyenne par an).

 

Évolution des effectifs inscrits en dernière année d’une formation initiale en environnement,
par domaine d’études

_ - © Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise | Traitement : SDES, 2021

Note : la baisse des effectifs inscrits en formations dans le domaine de l’aménagement du territoire, observée à partir de 2015, s’explique principalement par la rénovation du CAP agricole « Travaux paysagers » qui a été intégré dans un autre diplôme, mais n’appartenant pas au champ de l’environnement.

 

Depuis 2013, le nombre d’inscrits en formation initiale en environnement a faiblement varié (+ 3 % en 2013, - 2 % en 2014) et se stabilise en 2015. Une très faible baisse est observée en 2016 (- 1 %) suivie d’une légère hausse en 2017 (+ 3 %). La part que représentent les effectifs « environnementaux » dans l’ensemble des effectifs inscrits en formation initiale (sur le champ considéré) est d’ailleurs restée stable, sur cette période, autour de 7,5 %.

Durant l’année scolaire 2018-2019, plus de 10 000 élèves et étudiants viennent s’ajouter aux effectifs environnementaux, traduisant une hausse de 11 %. Parmi ces effectifs supplémentaires, plus de la moitié préparent un diplôme de niveau Bac+4 et plus, principalement un master, illustrant sans doute une plus grande attractivité sur des diplômes non pas nouveaux mais “réformés” selon la nomenclature simplifiée de l’offre de formation dans l’enseignement supérieur. L’intégration de nouveaux diplômes d’ingénieurs dans la liste des formations environnementales cette année-là est également un élément explicatif. L’autre moitié de la hausse observée concerne les effectifs préparant un diplôme de niveau Bac, en lien avec la création de deux Bac Pro en 2017, intégrés en 2018 dans la liste des formations environnementales.

Données

  • Résultats de l'année 2018 - 2019

Méthodologie

L’analyse concerne le champ de la formation initiale. Elle porte sur :

- les diplômes techniques et professionnels pour les niveaux Bac et inférieurs et les Bac+2 ;

- les diplômes universitaires (professionnels ou non) et d’ingénieurs pour les niveaux Bac+3 et plus.

Ces diplômes sont délivrés par les ministères en charge de l’agriculture, de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur.

Le SDES mobilise les données de la base Reflet, gérée par le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) et du système d’information sur le suivi de l’étudiant (Sise), géré par le ministère en charge de l’enseignement supérieur.

Les formations, identifiées au préalable à partir d’une recherche de mots clés définissant l’environnement dans les intitulés de diplômes, sont réparties entre six domaines environnementaux.

Le suivi des effectifs porte sur les inscrits en dernière année de formation. Les inscrits de l’année n correspondent aux élèves et étudiants de l’année scolaire n/n+1. Chaque formation est identifiée dans les bases de données par un code diplôme unique. Le nombre de formations comptabilisées correspond au nombre de codes diplôme distincts. Sont retenues les formations pour lesquelles un effectif inscrit en dernière année est enregistré sur l’année n, après application des filtres (types de diplôme, effectifs en dernière année). Les mêmes filtres ont été appliqués aux formations non environnementales pour assurer la comparabilité.

Précautions d’usage

L’importance du nombre de formations supérieures et la sous-représentation des formations de niveaux Bac+2, Bac ou inférieur peut s’expliquer par les normes d’enregistrement des diplômes. Chaque diplôme est identifié par un numéro. L’attribution d’un numéro est normalisée pour les diplômes de niveau inférieur au Bac à Bac+2 ; de fait, ils ne sont comptabilisés qu’une seule fois pour l’ensemble du territoire. En revanche, les diplômes de l’enseignement supérieur tels que les licences ou masters sont rattachés à des établissements, qui ont en plus la possibilité d’adapter leur offre, démultipliant ainsi le nombre de formations offertes. De plus, le nouveau code national des formations (CNF), fixé par l’arrêté du 22 janvier 2014, a conduit à la simplification de l’offre de formations sur les masters, licences et licences professionnelles, générant ainsi une réduction du nombre de diplômes et rendant plus difficile l’analyse statistique des formations environnementales dans le supérieur.

La liste des formations initiales en environnement établie n’est pas nécessairement exhaustive, le nombre d’élèves et étudiants associé est certainement sous-estimé.