Principaux chiffres clés
Principaux résultats
— Transport et activité économique
Très touchée par les restrictions de circulation et la contraction de l’activité économique liées à la pandémie du Covid-19, la production de la branche transports recule de 19,2 % en volume en 2020. Toutes les activités sont concernées mais le transport de voyageurs est le plus touché (- 47,2 % en volume contre - 5,3 % pour le transport de marchandises et - 14,9 % pour les autres services de transport). La dépense totale de transport chute de 13,7 % en volume par rapport à l’année précédente, sous l’effet des fortes restrictions de déplacement mises en place pour faire face à la crise sanitaire. Les dépenses des ménages en transport individuel, qui représentent 89 % des dépenses totales en transport, baissent de 16,0 % tandis que les dépenses en transport collectif chutent de 52,7 %. En 2020, les principales recettes liées au transport prélevées par les administrations diminuent de 8,1 % et s’élèvent à 48,8 milliards d’euros. Les dépenses d’investissements en infrastructures de transport se replient de 6,4 % et atteignent 21,2 milliards d’euros. La baisse des investissements concerne tous les types de réseaux : routier, ferré, et transports collectifs urbains. En 2020, les échanges de services de transport de voyageurs s’effondrent en raison de la mise en place des différentes mesures visant à restreindre les déplacements pendant la crise du Covid-19 : - 55,0 % pour les exportations et - 60,9 % pour les importations. Les exportations des services de transport de marchandises demeurent quant à elles dynamiques (+ 10,1 % en 2020 après + 9,9 % en 2019). Fin 2020, les entreprises françaises du secteur des transports et de l’entreposage détiennent des stocks d’investissements directs de 14,8 milliards d’euros à l’étranger, soit 23,6 % de plus que l’année précédente. Le secteur des transports et de l’entreposage bénéficie de 12,6 milliards d’euros d’investissements directs étrangers en 2020, soit 3,2 % de plus qu’en 2019.
— Entreprises françaises de transport
Le secteur des « transports et entreposage » comptait 202 200 entreprises fin 2019 (+ 15,7 % par rapport à fin 2018). Avec 224 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019, les entreprises de transport ont réalisé 5,4 % du chiffre d’affaires des entreprises françaises (hors agriculture). Au sein des « transports et entreposage », le secteur du transport routier de marchandises (TRM) représentait en 2019 23 % des entreprises, employait 27 % des salariés et réalisait 23 % du chiffre d’affaires. En 2020, la pandémie dégrade la situation économique du secteur avec un chiffre d’affaires et un taux de marge en net recul : respectivement - 6,0 % et - 3,2 points selon les premières estimations. Suite aux mouvements sociaux de début d’année et surtout à la crise sanitaire, les comptes de SNCF Voyageurs se dégradent fortement avec un résultat net de - 1 370 millions d’euros. En Île-de-
France, la production de l’Épic RATP affiche une forte baisse à cause de la pandémie mais ses investissements continuent d’augmenter (+ 4,4 %). Dans le transport maritime, l’activité du secteur « passagers » chute fortement alors que la production avait légèrement augmenté en 2019 (+ 2,9 %). Les sociétés d’autoroutes concédées affichent un chiffre d’affaires de 8,9 milliards d’euros, en baisse pour la première fois depuis le début des années 2000. L’activité des compagnies aériennes se dégrade nettement alors que la production s’était accrue en 2019 (+ 6,0). Aéroports de Paris (ADP) réalise ainsi en 2020 un chiffre d’affaires deux fois moindre qu’en 2019.
— Emploi et salaires
Au 31 décembre 2020, le secteur des transports et de l’entreposage emploie plus de 1,4 million de salariés, soit 7,6 % des salariés du secteur privé hors intérim. Sur un an, dans le contexte de récession économique liée à la crise sanitaire, l’effectif salarié du secteur diminue de 0,8 %, baisse limitée par le dynamisme de l’emploi dans le transport routier de marchandises (+ 3,1 %) alors que l’emploi recule dans le transport de voyageurs (- 2,7 %). Après une chute inédite en début d’année, l’emploi intérimaire du secteur s’est ensuite redressé et s’établit à 115 000 salariés en fin d’année. En 2020, le recours massif à l’activité partielle fait baisser le salaire moyen par tête, particulièrement dans le transport de voyageurs (- 11,9 %) très affecté par la crise sanitaire et plus modérément dans le transport de marchandises, les activité logistiques d'entreposage et de manutention, et l'affrètement moins touchés. L'indemnisation du chômage partiel pendant la crise sanitaire compense en partie le recul du salaire moyen par tête. Sur le marché du travail, le nombre de demandeurs d’emploi dans les métiers du transport et de la logistique connaît une hausse inédite de 10,6 % entre fin 2019 et fin 2020.
— Les externalités du transport
En 2020, la diminution des émissions de gaz à effet de serre (GES) des transports est historique : 16,3 % par rapport à 2019. Cette baisse résulte de la réduction de la circulation, quel que soit le mode de transport, qui a accompagné la crise sanitaire. Cependant, avec 113,6 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2 éq), le secteur des transports reste, en 2020, le principal contributeur aux émissions de GES de la France (28,7 %). La Stratégie nationale bas carbone, feuille de route de la France pour réduire les GES prévoit, d’ici 30 ans, une décarbonation totale des transports. Le transport routier est le mode le plus émetteur de polluants dans l’air et représente entre 65 et 100 % des émissions des transports pour une majorité de polluants. Il est le premier émetteur d’oxydes d’azote (NOx), de cuivre (Cu), de zinc (Zn) et de carbone suie (BC), tous secteurs d’activités confondus. Pour de nombreux polluants, les véhicules diesel, qui représentent 72 % de la circulation totale en 2019, sont responsables de plus de 80 % des émissions du transport routier. En 2020, le nombre de tués sur les routes baisse de 20,6 %. Ce fort recul de l’accidentalité routière s’explique par la réduction des déplacements engendrée par la crise sanitaire du Covid-19. Si les baisses de trafic provoquées par la pandémie du Covid-19 ont surtout pris la forme de déprogrammations de trains et de vols, la crise sanitaire a aussi engendré des retards, principalement liés aux contraintes de nettoyage, d’adaptation du matériel, de gestion du trafic en cas d’annulations et de déprogrammations massives, de renforcement des contrôles aux frontières, etc. Les transports figurent parmi les principales sources de bruit. Le bruit des transports terrestres est causé à la fois par les véhicules en circulation mais aussi par les infrastructures liées (revêtement du sol, état des rails pour le transport ferroviaire, etc.). La pollution sonore due à l’aviation intervient principalement lors des phases de décollage et d’atterrissage. Si la période de quasi-silence due au confinement de notre société imposée par l‘épidémie du Covid-19 a eu un effet bénéfique sur la santé d’une majorité de Français, elle les a néanmoins rendus plus sensibles au bruit qu’auparavant.
— Le transport de marchandises
Dans le contexte de la crise sanitaire et des confinements, le transport terrestre de marchandises est en net repli de 4,3 % en 2020 après une hausse de 2,8 % en 2019. Il s’élève ainsi à 324,2 milliards de tonnes kilomètres en 2020. L’activité se contracte pour tous les modes, en particulier celle du transport routier par poids lourds, principal poste des transports terrestres, qui diminue de 3,7 % en 2020. Le transport ferroviaire de marchandises est également en forte baisse (- 7,8 %), ainsi que le transport fluvial (- 11,4 %). Les quantités traitées dans les ports de la métropole représentent 299,2 millions de tonnes en 2020, en baisse de 13,7 % par rapport à 2019. Le fret aérien demeure quant à lui très faible en tonnage : 2 millions de tonnes de marchandises (fret et poste) sont traitées dans les aéroports français en 2020 (pour 2,4 millions en 2019). Il concerne essentiellement le transport international de marchandises (90 % de l’ensemble).
— Le transport de voyageurs
Le transport intérieur de voyageurs a été fortement impacté par la crise sanitaire et les restrictions de déplacement en 2020 : il décroît de 23,5 % et s’établit à 749,4 milliards de voyageurs-kilomètres, revenant au niveau des années 1990. Cette baisse est constatée pour tous les modes de transport. En nombre de passagers, le transport aérien en métropole est réduit de moitié (56,8 %) en 2020, tandis que le transport aérien total (métropole, outre-mer et international) est réduit de deux tiers (- 69,8 %) par rapport à l’année précédente. Le transport ferroviaire de voyageurs chute de 41,9 %. Le transport collectif urbain chute de 41,5 % en voyageurs-kilomètres en 2020. La forte diminution touche aussi bien les réseaux de province (- 31,2 %) que ceux de l’Île-de-France (- 45,0 %). Les transports individuels en véhicules particuliers (qui représentent 85,3 % des transports intérieurs de voyageurs) sont les moins impactés, avec une diminution de 19,2 %. Début 2020, parmi les actifs se rendant sur leur lieu de travail, 2,9 % y allaient à vélo ; cette part est en légère progression par rapport à 2019 (2,5 %). La crise sanitaire a profondément bouleversé le quotidien des Français et leurs habitudes de déplacement. Les ventes de vélos à assistance électrique (VAE) continuent nettement de progresser tout au long de l’année.
— Bilan de la circulation
En 2020, dans le contexte des restrictions de déplacements liées à la pandémie, la circulation sur le réseau routier de France métropolitaine chute de 16,9 % et atteint 511,2 milliards de véhicules-kilomètres. La baisse est plus marquée pour les véhicules légers, principalement les voitures, que pour les véhicules lourds. Une voiture immatriculée en France métropolitaine a roulé en moyenne 9 900 kilomètres dans l’année, et un véhicule utilitaire léger 12 800 kilomètres. Ces distances moyennes étaient respectivement de 11 900 kilomètres et 14 000 kilomètres en 2019. Les véhicules lourds roulent davantage : 41 500 kilomètres en moyenne pour les poids lourds en 2020 et 25 900 pour les autobus et autocars. La circulation des voitures et VUL étrangers chute de 31,5 % et leur part dans la circulation intérieure se replie à 4,5 % en 2020 contre 5,3 % en 2019. Moins impactés que les véhicules légers par les restrictions de circulation, les poids lourds du pavillon étranger connaissent une baisse plus modérée de leur circulation (- 6,0 %). Leur part dans la circulation intérieure augmente ainsi légèrement (+ 0,2 point) pour s'établir à 2,0 % en 2020. En 2020, le marché de l’automobile neuve est également marqué par la crise sanitaire, avec une chute des ventes de voitures neuves de 25 % par rapport à 2019. Il évolue fortement dans sa composition, avec l’essor des motorisations alternatives (hybrides rechargeables et électriques) au détriment des motorisations thermiques (diesel et essence). Ainsi, pour la première fois, les ventes de voitures électriques dépassent les 100 000 unités. Enfin, la chute du trafic routier entraine mécaniquement une chute des consommations et des livraisons de carburants. Les consommations unitaires des véhicules continuent de diminuer. L’importante baisse de la demande en carburants a entrainé une forte diminution du prix du baril de pétrole ainsi que des prix à la pompe.
Principales données
Économie
- Dépense totale : 387,7 milliards d'euros en 2020, soit 16,8 % du PIB français
- Entreprises : 200 244 entreprises de transports et entreposage au 1er janvier 2020
- Emploi : 1,4 million de salariés (hors intérim) 115 000 intérimaires en 2020
Dépenses et recettes publiques
- Dépenses : 49,4 milliards d'euros de dépenses publiques soit + 1,2 % par rapport à 2019
- Recettes : 48,8 milliards d'euros de recettes publiques soit - 8,1 % par rapport à 2019
Mobilité des Français
- Transport de voyageurs en 2020 : 749,4 milliards de voyageurs-kilomètres en 2020 soit - 23,5 % par rapport à 2019
- Dépenses de transport : les Français dépensent 147 milliards d'euros pour leurs transports en 2020,
soit 15 % de la consommation totale des ménages
Transport de marchandises
- 324,2 milliards de tonnes-kilomètres (hors oléoducs) de marchandises en 2020
- 50,9 % route pavillon français, 37,5 % route pavillon étranger, 9,6 % ferroviaire, 2,0 % fluvial
Impact environnemental des transports
-
29 % des émissions françaises de gaz à effet de serre proviennent des transports en 2020.
Données
Les données 2020, sous forme de séries longues, sont disponibles selon les thématiques suivantes :
- Données de cadrage sur la situation économique et sur les infrastructures de transport
- Transport et activité économique
- Entreprises françaises de transport
- Transport, emploi et rémunération
- Transport et développement durable
- Transports de marchandises
- Transports de voyageurs
- Bilan de la circulation
Résultats des années précédentes
Archives
L'archivage des résultats précédents des rapports de la Commission des comptes des transports de la Nation est accessible sur la bibliothèque numérique de la statistique publique (BNSP).