Derniers résultats

Bilan annuel des transports en 2022

Transports
Publié le 16/11/2023
En 2022, la croissance de l’activité économique française est atténuée par les tensions sur les marchés des matières premières qui suivent l’invasion de l’Ukraine et qui affectent tout particulièrement le secteur des transports. Pénalisée par la baisse de la production industrielle, la production des branches utilisatrices de transport ralentit tandis que le rebond des échanges extérieurs de transport, amorcé en 2021, se poursuit. Sous l’effet combiné de la reprise de l’activité et de fortes hausses de prix, notamment de l’énergie, la dépense de transports surpasse largement en 2022 son niveau de 2019 ; de même, le transport intérieur de voyageurs retrouve son allant d’avant-crise, en particulier dans le mode ferroviaire qui atteint un niveau inégalé. L’évolution du transport de marchandises est marquée par la vive croissance du transport maritime.

Avertissement : le champ des données de parc en circulation commentées dans les fiches G1. Bilan de la circulation routière et G3. Consommation de carburants routiers, du bilan 2022 a été corrigé. Celles-ci ont été établies "France entière", et non "France métropolitaine" comme indiqué initialement.

L'essentiel en infographie

.

© SDES

Panorama des transports en infographie – Données 2022

 

Transport intérieur de voyageurs

999,7 milliards de voyageurs-kilomètres (correspond au transport d'un voyageur sur 1 km)

Part des transports de voyageurs :

Véhicules particuliers : 82 %

Transports ferrés : 12 %

Autocars, autobus et tramways : 5 %

Transport aérien : 1 %

Commentaire : le transport intérieur de voyageurs confirme sa reprise en 2022 et se rapproche de son niveau d'avant-crise.

 

Transport intérieur de marchandises

338 milliards de tonnes-kilomètres (correspond au transport d'une tonne sur 1 km)

Part des transports de marchandises :

Poids lourds (pavillon français) : 50 %

Poids lourds (pavillon étranger) : 38 %

Ferroviaire : 10 %

Fluvial : 2 %

Commentaire : globalement stable en 2022, le transport de marchandises reste largement dominé par le fret par poids lourds.

 

Dépenses des ménages en transport

187,2 milliards d'euros (hors assurance)

Part du transport dans le budget des ménages : 14 %

Part des dépenses de transport :

Utilisation des véhicules hors carburant : 37 %

Carburants : 26 %

Achat de véhicules : 20 %

Transports terrestres : 10 %

Transport aérien : 6 %

Autres :  1 %

Commentaire : en 2022, dans les dépenses des ménages en transport, la part des transports collectifs est proche de celle d'avant-crise.

 

Recettes et dépenses publiques liées au transport

Dépenses : 57,9 milliards d'euros (dépenses de fonctionnement : 61 %, dépenses d’investissements : 39 %)

Recettes : 54,0 milliards d'euros (TICPE : 57 %, autres taxes : 43 %)

 

Émissions de gaz à effet de serre des transports intérieurs

130,5 millions de tonnes équivalent CO2

Part des émissions par mode de transport :

Voitures particulières : 52 %

Poids lourds : 25 %

Véhicules utilitaires légers (VUL) : 15 %

Aérien : 4 %

Autres : 4 %

Commentaire : les émissions de GES des transports sont presque à leur niveau d'avant-crise.

Principaux résultats

— Transport et activité économique
La dépense totale de transport s’élève à 539,9 milliards d’euros en 2022, en hausse de 18,3 % en valeur par rapport à 2021. Sous l’effet combiné d’une reprise de l’activité et de fortes hausses de prix, notamment de l’énergie, elle dépasse son niveau d’avant-crise sanitaire de 20,4 %. Les dépenses des ménages en transport individuel, qui représentent 82,6 % de leurs dépenses totales en transport hors assurance, augmentent de 10,1 % en 2022. Leurs dépenses en transport collectif s’accroissent fortement mais demeurent en volume inférieures à leur niveau d’avant-crise. Les principales recettes liées aux transports prélevées par les administrations s’élèvent à 54,0 milliards d’euros en 2022, en hausse de 6,8 %. Les dépenses d’investissements en infrastructures de transport augmentent de nouveau et atteignent 23,6 milliards d’euros en 2022. Cette hausse concerne notamment le réseau routier et les transports collectifs urbains tandis que les investissements pour le réseau ferré principal se replient. En 2022, les échanges de services de transport de voyageurs progressent, sous l’effet de la reprise du transport aérien après la fin des restrictions de déplacement mises en place pour lutter contre la crise sanitaire. Les exportations des services de transport de marchandises demeurent quant à elles très dynamiques, tirées par les exportations de transports maritimes. Les investissements étrangers en France dans le secteur des transports augmentent fortement en 2022. Ils proviennent essentiellement des pays de l’Union européenne et concernent principalement le sous-secteur de l’entreposage et des services auxiliaires.

— Entreprises françaises de transport
En 2022, les créations d’entreprises dans le secteur du transport (hors microentreprises) diminuent nettement par rapport à 2021 (- 10,2 %). Les nouvelles immatriculations de micro-entreprises baissent également fortement en 2022 (- 39,8 %), en lien notamment avec le repli des livraisons à domicile. Les défaillances repartent nettement à la hausse (+ 48,1 % par rapport à 2021). Dans le secteur du transport routier de marchandises (TRM), la reprise de l’activité amorcée en 2021 se poursuit en 2022 avec un chiffre d’affaires et un taux de marge de nouveau en hausse. Dans le transport ferroviaire, l’activité de SNCF Voyageurs revient à des niveaux d’avant-crise sanitaire, tandis que Rail Logistics Europe, qui assure 70 % du transport ferroviaire de marchandises en tonnes-kilomètres, enregistre une hausse de son chiffre d’affaires de 7,3 %. L’activité du transport maritime de passagers reprend nettement en 2022 mais reste en-deçà du niveau de 2019. S’agissant du fret maritime, le chiffre d’affaires consolidé du groupe CMA CGM augmente fortement (+ 33,1 % en un an). Les sociétés d’autoroutes concédées affichent aussi un chiffre d’affaires en hausse par rapport à 2021 et supérieur à celui de 2019. L’activité des compagnies aériennes s’améliore nettement en 2022 tout en restant encore en-deçà du niveau d’avant-crise. En 2021, avec 230 milliards d’euros de chiffre d’affaires, les entreprises de transport avaient réalisé 5,3 % du chiffre d’affaires des entreprises françaises (hors agriculture). Au sortir de la crise sanitaire de 2020, l’ensemble des soldes intermédiaires de gestion des entreprises de transport étaient repartis à la hausse.

— Emplois et marché du travail
Au 31 décembre 2022, le secteur des transports et de l’entreposage emploie plus de 1,4 million de salariés, soit 7,1 % des salariés du secteur privé hors intérim. L’effectif salarié du secteur augmente de 0,7 % en 2022. Cette hausse est davantage marquée dans le transport de voyageurs (+ 1,5 %) qui avait été durement affecté par la crise sanitaire, que dans le transport de marchandises (+ 0,3 %). Les autres services de transport continuent de créer des emplois à un rythme soutenu (+ 2,9 %) tandis que les effectifs des activités postales s’amenuisent (- 3,9 %). Le salaire moyen par tête (SMPT) du secteur progresse de 6,0 % en raison de la hausse de la masse salariale, portée par les revalorisations du Smic. Sur le marché du travail des métiers du transport et de la logistique, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi s’accentue fin 2022 (- 4,7 % après - 2,2 % fin 2021) tandis que les offres d’emploi collectées par Pôle emploi au cours de l’année 2022 augmentent de 19,0 % (après + 52,1 % en 2021). Les difficultés de recrutement de chauffeurs routiers se maintiennent à un niveau élevé fin 2022.

— Les externalités du transport
En 2022, les émissions de gaz à effet de serre (GES) des transports augmentent de 2,3 % par rapport à 2021, après une hausse de + 12,4 % entre 2020 et 2021. Les émissions de GES des transports de l’année 2022 retrouvent ainsi un niveau proche de ceux enregistrés avant la pandémie de la Covid-19 mais demeurent cependant inférieures à celui de l’année 2019 (- 2,9 %). Avec 130,5 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2 éq), le secteur des transports reste toutefois le premier contributeur aux émissions de GES de la France (32 %). La Stratégie nationale bas-carbone, feuille de route de la France pour réduire les GES, prévoit une décarbonation totale des transports d’ici 2050. Le transport routier est le mode de transport le plus émetteur de polluants dans l’air. Il contribue pour plus de 60 % aux émissions des transports pour une majorité de polluants et est le premier émetteur d’oxydes d’azote (NOx), de cuivre (Cu) et de zinc (Zn), tous secteurs d’activités confondus. En 2022, malgré une circulation plus importante, la baisse de l’accidentalité routière se confirme (- 2,2 % d’accidents corporels par rapport à 2021 et - 6,5 % par rapport à 2019). Cependant le nombre de personnes décédées augmente. La qualité de service du transport de voyageurs est principalement mesurée à travers la ponctualité et la régularité des modes de transport. En 2022, la ponctualité se dégrade pour l’ensemble des transports : la reprise du trafic après deux années marquées par la crise sanitaire, les épisodes météorologiques extrêmes, ainsi que les pénuries de personnel, accroissent les taux de retard, en particulier pour les activités ferroviaires et aériennes.

— Le transport de marchandises
Le transport terrestre de marchandises (hors oléoducs, hors VUL, y compris transit) est quasi stable en 2022 (- 0,3 %) après la reprise de 2021 (+ 4,2 %). Il s’élève ainsi à 338 milliards de tonnes-kilomètres en 2022. L’activité est stable en 2022 dans le transport routier par poids lourds, principal poste des transports terrestres, tandis qu’elle se replie dans le transport ferroviaire (- 1,4 %) et fluvial (- 9,3 %). Les parts modales du transport intérieur de fret de 2022 sont proches de celles de 2021 : 87,6 % du fret est transporté par poids lourds, 10,4 % par train et 2 % par voie fluviale. Avec 341,2 millions de tonnes échangées en 2022, le transport maritime de marchandises transitant par les ports français augmente de 5,0 % en 2022 (après + 4,3 % en 2021), porté par des trafics énergétiques en hausse. Le fret aérien demeure quant à lui très faible en tonnage. Avec 127 600 tonnes transportées en 2022, il baisse de 17,6 % par rapport à 2021.

— Le transport de voyageurs
En 2022, le transport intérieur de voyageurs poursuit sa croissance et se rapproche de son niveau d’avant-crise : 999,7 milliards de voyageurs-kilomètres ont été réalisés, en deçà de 3,4 % par rapport à 2019. Cette reprise est constatée pour tous les modes de transport. Le transport intérieur de voyageurs, toujours largement dominé par le transport individuel en véhicules particuliers (82,1 %), augmente de nouveau en 2022 (+ 11,5 % par rapport à 2021). Le transport collectif poursuit sa reprise en 2022 (+ 29,7 %) mais demeure inférieur à son niveau de 2019 (- 5,4 % par rapport à 2019). La reprise du transport collectif urbain est plus forte en Île-de-France (+ 26,8 %) qu’en province (+ 14,9 %). Le transport ferroviaire atteint un niveau inégalé en 2022 (+ 6,6 % par rapport à 2019). Le transport intérieur aérien s’accroît (+ 33,9 % par rapport à 2021) et le trafic maritime, mesuré en nombre de passagers, repart à la hausse (+ 87,2 % par rapport à 2021), mais ces deux modes ne rejoignent pas leur niveau d’avant-crise. En 2022, parmi les personnes se rendant sur leur lieu de travail, 3,4 % y vont en vélo ; cette part augmente par rapport à celle de 2019 (2,5 %). Les ventes de vélos à assistance électrique (VAE) continuent de progresser.

— Bilan de la circulation
En 2022, la circulation routière est en hausse de 9,1 % mais demeure inférieure à son niveau d’avant la crise sanitaire (- 2,5 % par rapport à 2019). Le parc français de voitures particulières poursuit sa mutation. La circulation des voitures à essence (y compris hybrides) ou électriques a progressé de 20 % par rapport à 2019 tandis que celle des véhicules diesel a diminué de 12,5 %. Avec la reprise de la circulation routière, les consommations de carburants sont en hausse en 2022. La forte reprise économique mondiale et les tensions géopolitiques internationales ont tiré les prix du pétrole à la hausse entraînant des niveaux records sur les prix à la pompe. Les ventes de véhicules neufs en France métropolitaine baissent de 9,8 % en 2022 après la légère hausse de 2021. Au total, 2,2 millions de véhicules neufs ont été immatriculés en 2022, dont les deux tiers sont des voitures particulières. Les ventes de véhicules à motorisations alternatives poursuivent leur progression : les ventes de voitures électriques et hybrides rechargeables neuves représentent 21,7 % du marché en 2022, après 18,3 % en 2021.

Données

Les données 2022, sous forme de séries longues, sont disponibles selon les thématiques suivantes :

  • Données de cadrage sur la situation économique et sur les infrastructures de transport
  • Transport et activité économique
  • Entreprises françaises de transport
  • Transport, emploi et rémunération
  • Transport et développement durable
  • Transports de marchandises
  • Transports de voyageurs
  • Bilan de la circulation

Archives

L'archivage des résultats précédents des rapports de la Commission des comptes des transports de la Nation est accessible sur la bibliothèque numérique de la statistique publique (BNSP).