Bilan annuel des transports en 2023

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— Transport et activité économique
La dépense totale de transport s’élève à 521,0 milliards d’euros en 2023, en hausse de 1,1 % en valeur par rapport à 2022. Dans un contexte de ralentissement de la croissance de l’activité en France et d’évolution contrastée des prix des transports de marchandises et de voyageurs, elle dépasse son niveau d’avant-crise sanitaire de 18,4 %.
Les dépenses des ménages en transport individuel, qui représentent 80 % de leurs dépenses totales en transport hors assurance, augmentent de 6,0 % en valeur en 2023. Leurs dépenses en transport collectif s’accroissent de 19,2 % en valeur, mais de seulement 10,4 % en volume.
Les principales recettes liées aux transports prélevées par les administrations s’élèvent à 66,2 milliards d’euros en 2023, en hausse de 5,4 %. Les dépenses d’investissement en infrastructures de transport augmentent de nouveau en 2023 et atteignent 24,6 milliards d’euros. Cette hausse concerne notamment le réseau ferré principal et les transports collectifs urbains, tandis que les investissements se replient pour le réseau routier. Les échanges extérieurs de services de transport de voyageurs progressent en 2023, mais moins qu’en 2022 où avait prévalu la reprise du transport aérien. Les exportations des services de transport de marchandises diminuent en 2023, principalement sous l’effet de la forte baisse des exportations de transports maritimes. Le solde des échanges de services de transport est à nouveau déficitaire en 2023.
Le stock d’investissements à l’étranger des entreprises françaises du secteur des transports est en hausse de 1,2 % en 2023. Quant aux investissements étrangers en France dans le secteur des transports, ils diminuent de 1,8 % en 2023. Ils proviennent essentiellement des pays de l’Union européenne et concernent principalement le sous-secteur de l’entreposage et des services auxiliaires.

— Entreprises françaises de transport
En 2023, les créations hors micro-entreprises (près de 14 500) diminuent par rapport à 2022 et restent en deçà du niveau de 2019 (- 19,8 %). Avec 2 278 redressements judiciaires, les défaillances d’entreprises continuent d’augmenter en 2023 (+ 31,0 %).
En 2023, le chiffre d’affaires des entreprises du secteur des transports routiers de fret et services de déménagement, estimé à 63,2 milliards d’euros, poursuivrait sa progression (+ 1,4 %). Celui de Rail Logistics Europe, qui assure 68 % du transport ferroviaire de marchandises en tonnes-kilomètres, marque le pas, dans un contexte économique et social difficile. À l’inverse, SNCF Voyageurs enregistre une hausse du nombre de voyageurs-kilomètres en 2023 (+ 5,0 %).
En 2023, la production des transports fluviaux de fret diminue en volume (- 10,2 %) et les prix des prestations des services demeurent quasi stables (+ 0,5 %). Dans le transport maritime, le transport de passagers est en hausse (+ 23,6 %) mais reste inférieur au niveau de 2019. Le chiffre d’affaires des sociétés d’autoroutes concédées atteint 11,3 milliards d’euros, en hausse de 6,9 % par rapport à 2022. L’activité des compagnies aériennes s’accroît et se rapproche de son niveau d’avant la pandémie.
Avec près de 286 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022, les entreprises du secteur des transports et de l’entreposage ont réalisé 5,7 % du chiffre d’affaires des entreprises françaises (hors agriculture) et les soldes intermédiaires de gestion ont poursuivi leur hausse entamée en 2021.

— Emplois et marché du travail
Au 31 décembre 2023, le secteur des transports et de l’entreposage emploie plus de 1,4 million de salariés, soit 7,1 % des salariés du secteur privé hors intérim. L’emploi salarié du secteur augmente de 0,8 % en 2023. Cette hausse est portée par la croissance des effectifs dans le transport de voyageurs (+ 3,5 %) tandis que le transport de marchandises perd des emplois pour la première fois depuis neuf ans (- 0,6 %). Les créations d’emploi ralentissent dans les autres services de transport (+ 1,0 %) et les effectifs des activités postales s’amenuisent (- 2,5 %). Le coût horaire du travail s’accroît de 5,2 %, au même rythme que les salaires horaires du secteur, portés par les revalorisations du Smic. Sur le marché du travail des métiers du transport et de la logistique, le nombre de demandeurs d’emploi repart à la hausse fin 2023 (+ 4,1 % après - 4,7 % fin 2022) tandis que l’augmentation des offres d’emploi collectées par France Travail au cours de l’année 2023 ralentit (+ 1,3 % après + 19,0 % en 2022). Les difficultés de recrutement de chauffeurs routiers s’atténuent en 2023.

— Les externalités du transport
En 2023, dans le contexte d’un haut niveau de prix des carburants et d’une circulation en baisse, la consommation d’énergie de traction des transports se retourne à la baisse (- 3,1 % par rapport à 2022). Les émissions de gaz à effet de serre (GES) des transports diminuent en 2023 (- 3,4 %) et sont inférieures de 5,4 % à celles de 2019. Avec 126,8 millions de tonnes équivalent CO₂, le secteur des transports reste le premier contributeur aux émissions de GES de la France (34 %). La Stratégie nationale bas-carbone, feuille de route de la France pour réduire les GES, prévoit une décarbonation totale des transports d'ici à 2050.
En France métropolitaine, le transport routier est le mode de transport le plus émetteur de polluants dans l’air : il contribue à plus de 60 % aux émissions des transports, tous modes confondus, pour une majorité de polluants. Il est le premier émetteur de cuivre (Cu), de zinc (Zn), de chrome (Cr), de plomb (Pb) et d’oxydes d’azote (NO_x), tous secteurs d’activités confondus.
Avec 51 641 accidents corporels en France métropolitaine en 2023 et, en particulier, un nombre de personnes blessées ou décédées en baisse, l’accidentalité routière diminue par rapport à 2022 et s’établit à un niveau inférieur à celui d’avant crise sanitaire (56 016 accidents corporels en 2019). Les accidents impliquant un poids lourd (2 424 en 2023) représentent 4,7 % des accidents, mais 12,2 % des tués.

— Le transport de marchandises
Le transport terrestre de marchandises (hors oléoducs, y compris VUL et transit) est de nouveau en baisse en 2023 (- 4,0 % après - 0,9 % en 2022). Il s’élève ainsi à 331 milliards de tonnes-kilomètres en 2023. L’activité baisse de 2,4 % dans le transport routier par poids lourds, principal poste des transports terrestres et se replie fortement dans les transports ferroviaire (- 16,7 %) et fluvial (- 10,2 %).
Les parts modales du transport intérieur de fret de 2023 marquent une légère évolution par rapport à 2022 : 89 % du fret est transporté par la route (+ 1 point), 9 % par le train (- 1 point) et 2 % par voie fluviale.
Avec 326,0 millions de tonnes échangées en 2023, le transport maritime de marchandises transitant par les ports français diminue de 4,3 % en 2023 (après + 5,0 % en 2022), du fait de la baisse des trafics de vracs solides (notamment de charbon, de minerais et de céréales) et de conteneurs.
Le fret aérien demeure quant à lui très faible en tonnage. Avec 134,6 milliers de tonnes transportées en 2023, il connaît une timide reprise (+ 3,4 %) après la forte baisse de 2022 (- 16,5 %).

— Le transport de voyageurs
En 2023, le transport intérieur de voyageurs se stabilise : 1 033 milliards de voyageurs-kilomètres ont été réalisés, en deçà de 4,3 % par rapport à 2019. Les transports par véhicules particuliers reculent légèrement (- 1,6 %) après deux années de hausse, et dominent toujours largement le transport intérieur de voyageurs (82,2 %).
Le transport collectif poursuit sa reprise en 2023 (+ 6,4 %) et se rapproche de son niveau de 2019 (- 1,5 % par rapport à 2019). La reprise du transport collectif urbain est plus forte en province (+ 8,1 %) qu’en Île-de-France (+ 0,8 %). Le transport ferroviaire atteint un niveau inégalé en 2023 (+ 8,1 % par rapport à 2019). Le transport intérieur aérien est en léger repli (- 2,0 % par rapport à 2022) et le trafic maritime, mesuré en nombre de passagers, poursuit sa hausse (+ 20,3 % par rapport à 2022).
En 2023, parmi les personnes se rendant sur leur lieu de travail, 4,0 % y vont principalement à vélo ; cette part a doublé en huit ans. La qualité de service, affectée par des mouvements sociaux et par des évènements météorologiques majeurs, se détériore en 2023 pour la quasi-totalité des transports.

— Bilan de la circulation
En 2023, la circulation routière est en baisse de 1,6 % alors qu’elle avait nettement augmenté entre 2020 et 2022. Elle interrompt ainsi son retour au niveau d'avant-crise sanitaire (- 4,5 % par rapport à 2019). Le parc français de voitures particulières poursuit sa mutation. La circulation des voitures diesel (y compris hybrides) diminue de 5,9 % en 2023 tandis que celle des véhicules à essence (y compris hybrides), au gaz ou électriques progresse de 5,7 %. Les ventes de véhicules neufs en France métropolitaine augmentent de 12,3 % en 2023 après la baisse de 2022. Au total, 2,5 millions de véhicules neufs ont été immatriculés en 2023, dont les deux tiers sont des voitures particulières. Les ventes de véhicules à motorisations alternatives poursuivent leur progression : les ventes de voitures électriques et hybrides rechargeables neuves représentent 26,2 % du marché en 2023, après 21,7 % en 2022.

Les données 2023, sous forme de séries longues, sont disponibles selon les thématiques suivantes :

• Données de cadrage sur la situation économique et sur les infrastructures de transport
• Transport et activité économique
• Entreprises françaises de transport
• Transport, emploi et marché du travail
• Transport et développement durable
• Transports de marchandises
• Transports de voyageurs
• Bilan de la circulation et matériels de transport

L'archivage des résultats précédents des rapports de la Commission des comptes des transports de la Nation est accessible sur la bibliothèque numérique de la statistique publique (BNSP).

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