Bilan de la qualité de l'air extérieur en France en 2019

Environnement
Publié le 16/09/2020
Le bilan de la qualité de l’air extérieur en France en 2019 confirme que la qualité de l’air s’améliore en lien avec la réduction des émissions de polluants, suite à la mise en œuvre depuis plusieurs années de stratégies et plans d’action dans différents secteurs d’activité. Toutefois, des dépassements des seuils réglementaires de qualité de l’air fixés pour la protection de la santé humaine à long terme persistent, même s’ils sont moins nombreux que par le passé et touchent moins de zones. Ils concernent plus particulièrement l’ozone et le dioxyde d’azote, principalement à proximité du trafic routier en ce qui concerne le dioxyde d’azote.
Review of outdoor air quality in France in 2019

The review of outdoor air quality in France in 2019 confirms that air quality is improving in line with the reduction of polluting emissions, a result of several years of implementing strategies and action plans in different activity sectors. However, incidents of exceeding regulatory air quality thresholds set for the long term protection of human health persist, even if they are fewer than in the past and affect fewer areas. These relate more specifically to ozone and nitrogen dioxide, mainly near road traffic for nitrogen dioxide.

Vidéo

La qualité de l'air, c'était mieux avant ? Pas si sûr ! En 2019, la France a émis deux fois mois de particules qu'en 2000. Pourtant la situation n'est pas encore satisfaisante. Faisons le point en vidéo ! 

Bilan de la qualité de l’air extérieur en France en 2019 - © © SDES / réalisation Datagora

La qualité de l'air, c'était mieux avant ? Pas si sûr ! En 2019, la France a émis deux fois mois de particules qu'en 2000. Pourtant la situation n'est pas encore satisfaisante.

Principaux résultats

La qualité de l’air s’est globalement améliorée sur la période 2000-2019

— La baisse des émissions amorcée il y a plusieurs années, suite à la mise en place de différentes stratégies et plans d’action, a permis une amélioration globale de la qualité de l’air. Les concentrations moyennes annuelles de polluants diminuent et les dépassements des seuils réglementaires de qualité de l'air pour la protection de la santé à long terme affectent moins de zones. La qualité de l'air fluctue également du fait des conditions météorologiques qui peuvent être favorables à la dispersion atmosphérique ou, à l’inverse, engendrer l'accumulation de polluants dans l'air, notamment lors d'épisodes de pollution.

En 2019, le nombre d’agglomérations concernées par des dépassements des seuils réglementaires fixés pour le NO2 et les PM10, pour la protection de la santé à long terme, est au plus bas depuis 2000

— En 2019, cinq polluants sur les douze réglementés à l’échelle européenne présentent des dépassements des seuils réglementaires de qualité de l’air pour la protection de la santé humaine à long terme. Même s’ils sont moins nombreux que par le passé, les dépassements observés pour les PM10, le NO2 et l’O3 sont récurrents et concernent, en 2019, respectivement 2, 9 et 49 agglomérations. Par ailleurs, l’année 2019 est marquée par deux épisodes de pollution à l’ozone d’ampleur nationale. Des épisodes de pollution aux particules sont également observés en métropole et outre-mer.

En 2018, la plupart des pays d’Europe, dont la France, dépassent les seuils réglementaires de qualité de l’air fixés pour la protection de la santé à long terme pour au moins un polluant

— La législation européenne impose, pour certains polluants atmosphériques, des plafonds d’émission par État membre, ainsi que des seuils réglementaires communs de concentration dans l'air ambiant pour la protection de la santé humaine. Les plafonds d’émission sont majoritairement respectés : en 2018 (dernière année disponible), seuls six États membres dépassent au moins l’un de leurs plafonds d’émission. La France n’est pas concernée. En revanche, les seuils réglementaires de qualité de l’air pour la protection de la santé à long terme fixés pour les PM10, PM2,5, le NO2 et l’O3 ne sont totalement respectés que par quatre pays de l’Union européenne (UE). Onze États membres, dont la France, sont concernés par des dépassements pour les PM10, le NO2 et l’O3.

Données clés

- 51 %

d’émissions de particules de diamètre inférieur à 10 μm (PM10) entre 2000 et 2019. Les émissions d’oxydes d’azote (NOx) ont baissé de 56 %, celles en particules de diamètre inférieur à 2,5 μm (PM2,5) de 61 %, celles de nickel (Ni) de 85 % et celles de dioxyde de soufre (SO2) de 80 %. Celles d’ammoniac (NH3) n’ont que faiblement baissé (- 8,5 %).

5

polluants, sur les 12 faisant l’objet d’une réglementation, présentent des dépassements des seuils réglementaires de qualité de l’air pour la protection de la santé à long terme en 2019. Pour 3 d’entre eux PM10, Ni, B[a]P), il s’agit de dépassements localisés qui ne concernent que quelques agglomérations. Pour le NO2 et l’O3, les dépassements sont plus nombreux et concernent respectivement 9 et 49 agglomérations.

9

agglomérations présentent en 2019 des dépassements de seuils réglementaires pour la protection de la santé à long terme pour le NO2. Elles étaient 37 dans cette situation en 2003.

3

épisodes de pollution d’ampleur nationale touchent la France métropolitaine en 2019 : du 25 au 30 juin et du 22 au 27 juillet pour l’O3, du 20 au 28 février pour les PM10.

11

États membres de l’Union européenne, dont la France, présentent des dépassements des seuils réglementaires de qualité de l'air pour la protection de la santé humaine à long terme à la fois pour les PM10, le NO2 et l’O3 en 2018.

 

 

Synthèse des dépassements des normes réglementaires de concentrations pour la protection de la santé à long terme

Données clés sur la qualité de l'air en France en 2019 - © Source : SDES

 

Données

  • Graphique 1 : évolution des émissions de quelques polluants
  • Graphique 2  : Part des secteurs d'activités dans les émissions totales de SO2, NOx, NH3, de particules PM10 et PM2,5, As, Cd, Ni et Pb en 2019(e)
  • Graphique 3 : évolution des concentrations moyennes annuelles pour les polluants SO2, NO2, PM10 et PM2,5, et des concentrations moyennes estivales pour l'O3, en fond urbain
  • Graphique 4 : évolution des dépassements des seuils réglementaires pour la protection de la santé à long terme dans les agglomérations pour les polluants NO2, O3, PM10 et PM2,5
  • Graphique 5 : évolution de l’indicateur d’exposition moyenne aux PM2,5 en fond urbain
  • Graphique 6 : évolution du nombre de pays de l’Union européenne ne respectant pas leurs plafonds d’émission

Des données complémentaires sont accessibles sur le site du centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique :

 

Méthodologie

Depuis 2005, le SDES produit chaque année un indicateur sur la pollution de l’air en milieu urbain dans les zones éloignées de toutes sources directes d’émission en France métropolitaine, hors Corse. S’appuyant sur des séries de données débutant à l’année 2000, cet indicateur, calculé en indice, est décliné par strate de taille d’agglomérations (quatre classes) et par polluant (dioxyde de soufre - SO2, dioxyde d’azote - NO2, ozone - O3, particules de diamètre intérieur à 10 µm - PM10 et particules de diamètre inférieur à 2,5 µm - PM2,5). Les critères de sélection des stations et des données, le traitement des données brutes et les différentes étapes de calculs sont décrites dans ce document méthodologique.