Toutefois, même si les concentrations en polluants dans l’air baissent, des dépassements de normes réglementaires de qualité de l’air fixées pour la protection de la santé humaine persistent pour certains polluants et dans certains territoires. Pour le dioxyde d’azote (NO2) et les particules de diamètre inférieur ou égal à 10 μm (PM10), ces normes réglementaires (qui doivent être respectées obligatoirement) ont été dépassées respectivement dans deux et trois agglomérations en 2024. Pour le NO2, l’ampleur des dépassements est néanmoins en diminution.
The report on outdoor air quality in France in 2024 confirms that air quality is still improving in link with the reduction in air pollutant emissions. This progress follows the implementation of strategies and action plans in various sectors over several years.
However, even though air pollutant concentrations are falling, regulatory air quality standards set for the protection of human health continue to be exceeded for some pollutants and in some areas. For nitrogen dioxide (NO₂) and particulate matter with a diameter of 10 μm or less (PM10), these regulatory standards (which must be complied with) were exceeded in two and three agglomerations respectively in 2024. However, the extent of the exceedances for NO2 is decreasing. The regulatory standards for ozone and nickel, which are set for human health protection and must be complied with where possible, were also exceeded in 2024 in 17 and 1 agglomerations respectively.
L'essentiel en infographie
Principaux chiffres sur la qualité de l'air et les émissions de polluants en France en 2024.
Des concentrations dans l’air en baisse pour une majorité de polluants
Principales sources et précurseurs des polluants et tendances 2000–2024
- Gaz
- Dioxyde de soufre (SO2) : Industrie – Évolution des concentrations en baisse
- Dioxyde d’azote (NO2) : Transports – Évolution des concentrations en baisse
- Ozone (O3) : Résidentiel-Tertiaire, Industrie, Transports, Agriculture-Sylviculture – Pas de tendance significative
- Monoxyde de carbone (CO) : Résidentiel-Tertiaire, Industrie – Évolution des concentrations en baisse
- Benzène (C6H6) : Résidentiel-Tertiaire, Transports – Évolution des concentrations en baisse
- Particules
- Particules inférieures ou égales à 10 micromètres (PM10 ): Résidentiel-Tertiaire, Industrie, Transports, Agriculture-Sylviculture, Brumes de sables – Évolution des concentrations en baisse
- Particules inférieures ou égales à 2,5 micromètres (PM2,5) : Résidentiel-Tertiaire, Industrie, Transports, Agriculture-Sylviculture – Évolution des concentrations en baisse
- Métaux
- Arsenic (As) : Résidentiel-Tertiaire, Industrie, Transports – Tendances en cours d’évaluation
- Cadmium (Cd) : Industrie – Tendances en cours d’évaluation
- Nickel (Ni) : Industrie – Tendances en cours d’évaluation
- Plomb (Pb) : Industrie, Transports – Tendances en cours d’évaluation
- Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
Benzo[a]pyrène (B[a]P) : Résidentiel-Tertiaire – Tendances en cours d’évaluation
La qualité de l'air des agglomérations françaises en 2024
23 agglomérations ont connu des dépassements de normes réglementaires de qualité de l’air en 2024 pour 4 polluants :
- 5 agglomérations pour 2 polluants, le dioxyde d’azote (2 agglomérations) et les PM10 (3 agglomérations), dont les normes doivent être respectées « obligatoirement ».
- 18 agglomérations pour 2 polluants, l’ozone (17 agglomérations) et le nickel (1 agglomération), dont les normes doivent être respectées « dans la mesure du possible ».
Note : Le phénomène naturel des brumes de sable a contribué de manière importante, pendant quelques jours, aux concentrations de PM10 en Guyane et en Martinique.
Épisodes de pollution en 2023 (PM10)
- Épisodes d’ampleur nationale pour les PM10 : Mars et juin
Sources de pollution pour les épisodes d’ampleur nationale : Transport, Industrie, Résidentiel-Tertiaire, Agriculture–Sylviculture et Brumes de sable - Épisodes de pollution aux Antilles et en Guyane pour les PM10 : Janvier, Février, Mars, Avril, Mai, Juillet, Août, octobre, Novembre et Décembre
Sources de pollution pour les épisodes aux Antilles et en Guyane : Transport, Industrie et Brumes de sable
Principaux résultats
— La pollution atmosphérique : impacts sanitaires, environnementaux et économiques
La pollution atmosphérique a de multiples conséquences sur la santé, l’environnement, mais également au niveau économique.
Mis en évidence par de nombreuses études, les effets sanitaires de la pollution de l’air sont variés et peuvent apparaître aussi bien à court terme qu’à long terme. Les connaissances sur les effets sanitaires et environnementaux de la pollution atmosphérique sont à l’origine de recommandations ou de réglementations pour certains polluants. L’Organisation mondiale de la Santé préconise des valeurs guides qui constituent la base scientifique pour protéger la santé des populations par rapport aux effets de la pollution atmosphérique.
— Les émissions de la majorité des polluants atmosphériques ont baissé sur la période 2000-2024
La quantité des émissions anthropiques nationales d’un ensemble de polluants, réglementés au niveau international ou européen, est estimée chaque année par le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique par secteur d’activité. Dans le cadre de ce bilan, seules les émissions de quelques polluants sont présentées : polluants dont les concentrations dans l’air sont réglementées au niveau européen ou polluants qui peuvent avoir une influence sur les concentrations de polluants réglementées. Sur la période 2000-2024, les émissions de ces polluants ont baissé, mais dans des proportions variables selon les polluants. Ces améliorations font suite à la mise en œuvre de stratégies et plans d’action pour réduire les émissions dans différents secteurs d’activité.
— En 2024, encore des dépassements des normes réglementaires de qualité de l’air, mais de moindre ampleur pour le NO2
Parmi les douze polluants faisant l’objet de normes réglementaires de qualité de l’air aux niveaux national et européen, quatre présentent des dépassements de ces normes en 2024 : NO2 et PM10 (valeurs limites), O3 et Ni (valeurs cibles). Pour l’O3, ces dépassements (calculés en moyenne sur la période 2022-2024) concernent 17 agglomérations. Pour le NO2, les PM10 et le Ni, ces dépassements ne concernent que deux, trois et une agglomération respectivement. Pour le NO2, l’ampleur des dépassements et le nombre de personnes exposées à ces dépassements ont diminué drastiquement depuis 2018.
L’année 2024 est, par ailleurs, marquée par plusieurs épisodes de pollution aux PM10 (d’ampleur nationale ou locaux) avec des apports de particules issues de phénomènes naturels de brumes de sable, aussi bien dans les Antilles et en Guyane qu’en France métropolitaine. Aucun épisode de pollution à l’O3 d’ampleur nationale n’est observé en France métropolitaine.
— La qualité de l’air s’est globalement améliorée sur la période 2000-2024
La baisse des émissions, amorcée il y a plusieurs années à la suite de la mise en place de stratégies et plans d’action, a permis une amélioration globale de la qualité de l’air en France. Les concentrations moyennes annuelles de polluants diminuent, mais des dépassements des normes réglementaires de qualité de l’air,
moins étendus et moins nombreux, persistent sur certaines parties du territoire. La qualité de l’air fluctue également du fait des conditions météorologiques qui peuvent être favorables à la dispersion atmosphérique ou, à l’inverse, engendrer l’accumulation de polluants dans l’air, notamment lors d’épisodes de pollution.
— La liste des polluants surveillés s’étoffe aux niveaux français et européen
Compte tenu de leurs effets potentiels sur la santé humaine, la France développe progressivement un réseau de surveillance pérenne de la présence dans l’air ambiant de polluants dits « d’intérêt national » et très récemment réglementés au niveau européen : carbone suie, composition chimique des particules submicroniques, concentration en nombre des particules, pesticides, hydrogène sulfuré (H2S) issu de la décomposition d’algues. Après avoir abordé dans les éditions précédentes du bilan la surveillance des pesticides, des particules ultrafines, du carbone suie, du H2S et du NH3, des pollens et des moisissures, l’accent est cette fois mis sur l’élargissement des polluants à surveiller et la mise en place de « super sites » dans le cadre de la nouvelle directive sur la qualité de l’air (UE 2024/2881).
— En 2023, la majorité des États membres de l’Union européenne, dont la France, dépassent au moins une norme réglemen taire de qualité de l’air
La législation européenne impose, pour certains polluants atmosphériques, des plafonds d’émission par État membre, ainsi que des normes réglementaires communes de qualité de l’air. En 2023, 19 États membres, dont la France, respectent l’ensemble de leurs plafonds d’émission pour les cinq polluants visés. En revanche, les normes réglementaires de qualité de l’air à ne pas dépasser ne sont pas respectées pour six États membres de l’Union européenne, dont la France, à la fois pour le NO2 et pour les PM10. Pour l’O3, polluant dont la norme réglementaire de qualité de l’air est à atteindre dans la mesure du possible, 16 États membres, dont la France, sont concernés par des dépassements de cette norme en moyenne sur la période 2021-2023. Les données utilisées ici pour la comparaison européenne sont celles de 2023, celles de 2024 validées n’étant pas encore disponibles au niveau européen.
Données
- Données associées à la publication
- Données d'émissions Secten
Ces données sont diffusées par le centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa).
Données d’émissions Secten
Indicateurs nationaux et territoriaux (mises à jour à venir)
- Données relatives aux concentrations et aux dépassements des seuils réglementaires des polluants de 2000 à 2023
Les données sont mises à disposition au travers d’un explorateur qui permet notamment de prévisualiser les fichiers de données et de sélectionner le format de téléchargement. Elles sont également disponibles au moyen d’une interface de programmation applicative (API), qui permet d’automatiser les requêtes.
Les indicateurs mis à disposition sont organisés selon le niveau géographique d’agrégation des données : national ou territorial.
Ils couvrent au maximum la période 2000-2023 (2007-2023 ou 2009-2023 pour certains indicateurs et polluants). Ils concernent les cinq polluants les mieux suivis de 2000 à 2023 : dioxyde de soufre (SO2), dioxyde d’azote (NO2), ozone (O3), particules de diamètre inférieur ou égal à 10 µm (PM10) et particules de diamètre inférieur ou égal à 2,5 µm (PM2,5).
Certains indicateurs permettent d’apprécier l’évolution des niveaux de polluants et d’autres de l’évolution du respect de certains seuils réglementaires.
Méthodologie
Depuis 2005, le SDES produit chaque année un indicateur sur la pollution de l’air en milieu urbain dans les zones éloignées de toutes sources directes d’émission en France métropolitaine, hors Corse. S’appuyant sur des séries de données débutant à l’année 2000, cet indicateur, calculé en indice, est décliné par strate de taille d’agglomérations (quatre classes) et par polluant (dioxyde de soufre - SO2, dioxyde d’azote - NO2, ozone - O3, particules de diamètre intérieur à 10 µm - PM10 et particules de diamètre inférieur à 2,5 µm - PM2,5). Les critères de sélection des stations et des données, le traitement des données brutes et les différentes étapes de calculs sont décrites dans ce document méthodologique.
Le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air (LCSQA) assure la coordination technique du dispositif de surveillance de la qualité de l’air en France.
Voir l'article : Le dispositif de surveillance de la qualité de l’air en France


