Les prix de l’énergie
— En 2021, dans un contexte global de hausse des prix de l’énergie sur les marchés mondiaux, les ménages paient en moyenne l’énergie 7,1 % plus cher qu’en 2020. Cette hausse résulte essentiellement de celle des prix des carburants, qui augmentent de 13,6 %. Le prix des énergies du logement progresse moins fortement (+ 2,6 %). Le secteur productif fait face, quant à lui, à des hausses de prix encore plus significatives. Le gaz en particulier, dont le prix sur les marchés s’est envolé en fin d’année, se renchérit de 83 % dans l’industrie et de 22 % dans le tertiaire.
L’approvisionnement énergétique de la France
— Le taux d’indépendance énergétique s’établit à 55,1 % en 2021 et perd 0,5 point par rapport à 2020 : la demande intérieure d’énergie primaire, favorisée par la reprise économique, rebondit en effet davantage que la production primaire. En conséquence, le solde des échanges extérieurs physiques s’accroît (+ 8 %), tiré à la hausse par les importations de pétrole et, dans une moindre mesure, de gaz naturel. La facture énergétique de la France est presque multipliée par deux et revient à un niveau légèrement inférieur à celui de 2019, en raison principalement de la hausse des prix des combustibles. Toutes énergies confondues, elle s’élève à 44,0 Md€.
Transformation, transport et distribution d’énergie en France
— Les pertes liées à la transformation, au transport et à la distribution d’énergie augmentent de 5,5 % en 2021 et s’élèvent à 985 TWh. Elles restent très inférieures à leur niveau de 2019 (- 8,7 %). Cette augmentation s’explique principalement par la hausse de la production d’électricité des centrales nucléaires, à travers les pertes de chaleur induites. La consommation des combustibles pour la production d’électricité et de chaleur progresse, à l’exception notable de celle en gaz naturel. La hausse des pertes liées à la distribution et au transport (+ 2,7 %) contribue également à l’augmentation de la consommation nette de la branche énergie. L’activité des raffineries est atone en 2021 alors que celle de la filière fonte repart à la hausse. Les achats en énergie de la branche énergie, qui s’élèvent à 26,0 Md€ en 2021, rebondissent, sans revenir à leur niveau de 2019 (28,2 Md€). Ils sont composés à 70 % de pétrole brut utilisé dans les raffineries.
La consommation d’énergie par forme d’énergie en France
— La consommation d’énergie primaire de la France s’établit à 2 762 TWh en 2021. Elle progresse de 7,6 % par rapport à 2020, sans retrouver son niveau de 2019 (2 851 TWh). Cette hausse s’explique à la fois par la sortie progressive de la crise sanitaire et par la rigueur des températures hivernales en 2021 : après correction des variations climatiques (CVC), la consommation d’énergie primaire ne progresse que de 4,3 %. La consommation finale progresse dans les mêmes proportions à climat corrigé. Au total, les ménages, entreprises et administrations ont dépensé 176,1 Md€ en 2021 pour satisfaire leurs besoins en énergie. Les produits pétroliers représentent près de la moitié de cette dépense nationale en énergie et l’électricité plus d’un tiers, loin devant les autres énergies.
La consommation d’énergie par secteur ou usage en France
— La consommation finale d’énergie retrouve son niveau d’avant-crise en rebondissant de 8,7 % en 2021 en données réelles, à 1 777 TWh, dans un contexte de forte croissance du PIB (+ 6,8 %). Corrigée des variations climatiques, elle rebondit de 4,2 %. Cette reprise touche à la fois la consommation finale à usage énergétique (+ 4 % à climat corrigé) et celle à usage non énergétique (+ 5,7 %). La consommation finale énergétique à climat corrigé reprend en particulier dans les secteurs touchés par la crise sanitaire : + 12,1 % dans les transports, + 4,4 % dans l’industrie et + 1,2 % dans le tertiaire. À l’inverse, elle diminue dans le résidentiel (- 1,4 %) qui avait connu une augmentation de la consommation en 2020. La consommation du secteur agriculture-pêche diminue de 2,1 %. En 2021, les consommateurs finaux d’énergie ont dépensé 176,1 Md€, soit 20,6 % de plus qu’en 2020 en euros constants. Cette hausse s’explique par la reprise économique et une augmentation des prix.
Émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie
— Les émissions réelles de CO2 liées à la combustion d’énergie en France métropolitaine ont augmenté de 8,5 % en 2021, dans un contexte de reprise progressive de la consommation d’énergie après la chute provoquée par la crise sanitaire. À climat constant, la reprise est un peu moindre (+ 4,1 %) en raison de températures plus froides en 2021. Sur le plus long terme, les émissions réelles se sont repliées de 24,3 % depuis 1990 (- 19 % entre 1990 et 2019). Les transports demeurent le premier secteur émetteur de CO2 (42 %), devant le résidentiel et le tertiaire (23 %), l’industrie (17 %), la branche énergie (14 %) et l’agriculture et la pêche (4 %).