Bilan énergétique de la France pour 2022

Énergie
Publié le 29/05/2024
En 2022, production et consommation d’énergie primaire diminuent (respectivement - 17,7 % et - 10,2 %) en raison principalement de la chute de la production nucléaire, qui atteint son plus bas niveau depuis 1988, et de températures hivernales clémentes.
Le taux d’indépendance énergétique, ratio de la consommation et de la production primaires, diminue de 4,6 points, pour s’établir à 50,6 %.
Le déficit des échanges physiques d’énergie s’accroît de 7,0 %. Pour la première fois depuis 1980, la France est importatrice nette d’électricité.
La consommation finale à usage énergétique diminue de 4,5 % sur un an à climat réel, mais est quasi stable à climat corrigé (- 0,5 %). Elle diminue dans le résidentiel, le tertiaire et l’industrie mais progresse dans les transports à la faveur de la levée totale des restrictions de circulation liées à la crise sanitaire.

France's energy balance for 2022

In 2022, primary energy production and consumption fell (-17.7% and -10.2% respectively), mainly due to the drop in nuclear production to its lowest level since 1988, and mild winter temperatures. The energy independence rate, the ratio of primary consumption to primary production, fell by 4.6 points to 50.6%. The energy trade deficit increased by 7.0%. For the first time since 1980, France is a net importer of electricity. Final energy consumption fell by 4.5% year-on-year in real terms, but was virtually stable in climate-adjusted terms (-0.5%). It fell in the residential, tertiary and industrial sectors, but rose in the transport sector, thanks to the end of traffic restrictions linked to the health crisis. Against a backdrop of international tensions linked to the war in Ukraine and reduced availability of France's nuclear fleet, market energy prices rose sharply in 2022. Despite measures put in place to limit the transmission of price rises to end consumers, energy prices for energy use rose by 29.2% year-on-year. In total, households, businesses and public authorities spent €215.4 bn in 2022 to meet their energy needs. Compared to 2021, this expenditure rose by 19.4% in constant euros, despite the fall in final consumption. The average household energy bill rose to €3,551 in 2022, an increase of 21% on 2021, driven by spending on fuels.

Avertissement : version modifiée en juillet 2024.

Page 124, le tableau de consommation d'énergie des transports et des dépenses associées a été corrigé : les dépenses étaient indiquées en €2017 au lieu d'être en €2022. Le texte d'accompagnement du tableau a été mis à jour également.

L'essentiel en infographie

Découvrez les principaux chiffres du bilan énergétique de la France pour l'année 2022.

© SDES

Panorama de l’énergie en France en 2022

 

Indépendance énergétique

50,6 % de l'énergie consommée est produite sur le territoire

 

Production d'énergie primaire

Répartition :

  • Nucléaire : 71 %
  • Énergies renouvelables thermiques et déchets : 8 %
  • Énergies renouvelables : hydraulique, photovoltaïque et éolien : 20 %
  • Énergies fossiles (pétrole et gaz) : 1 %

 

Consommation finale énergétique par secteur

Répartition par secteur :

  • Transports : 34 %
  • Résidentiel : 28 %
  • Industrie (hors charbon hauts-fourneaux) : 19 %
  • Tertiaire : 16 %
  • Agriculture-Pêche : 4 %

 

Émissions de CO2 de gaz à effet de serre

Les émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie ont diminué de 9,4 % entre 2019 et 2022


Facture énergétique de la France : évolution 2021-2022

Total 2021 : 46,5 milliards d’euros
Total 2022 : 117,4 milliards d’euros
Évolution 2021-2022 : multiplié par 2,5

Répartition par énergie en 2022 :

  • Pétrole et biocarburants : 58,9 milliards d’euros (multiplié par 1,8 par rapport à 2021)
  • Gaz naturel : 47,6 milliards d’euros (multiplié par 3,2 par rapport à 2021)
  • Électricité : 7,4 milliards d’euros (- 2,8 milliards en 2021)
  • Autres (charbon et bois-énergie) : 3,5 milliards d’euros (multiplié par 2,3 par rapport à 2021)

 

Évolution des prix de la consommation finale par secteur entre 2021 et 2022

  • Hauts-fourneaux (charbon et produits dérivés) : + 115 %
  • Industrie (hors hauts-fourneaux) : + 58 %
  • Agriculture-Pêche : + 41 %
  • Transports : + 28 %
  • Tertiaire : + 28 %
  • Résidentiel : + 17 %

 

Facture des ménages en énergie

La facture des ménages s’élève à 3 551 euros en 2022
Répartition :
 

Logement : 1 744 euros

  • Dépense HTT : 1 349 euros
  • Taxes énergétiques : 150 euros
  • TVA : 245 euros

Carburant : 1 808 euros

  • Dépense HTT : 898 euros
  • Taxes énergétiques : 622 euros
  • TVA : 288 euros

Principaux résultats

— Les prix de l’énergie
En 2022, dans le contexte de la guerre en Ukraine et de moindre disponibilité des réacteurs nucléaires français, les prix de l’énergie sur les marchés de gros ont connu de très fortes hausses : ceux de l’électricité et du gaz ont été multipliés par 2,6 par rapport à 2021. Le bouclier tarifaire et les dispositifs de soutien aux entreprises mis en place ont permis de limiter la transmission de cette hausse des prix de gros aux prix payés par les utilisateurs finaux. Ces prix progressent néanmoins en 2022 : les ménages paient en moyenne l’énergie 20,6 % plus cher qu’en 2021. Cette hausse résulte à la fois de celle des prix des carburants, qui progressent de 25,2 %, et de celle des prix des énergies du logement, qui augmentent de 16,8 %. Le secteur productif fait face, quant à lui, à des hausses de prix encore plus significatives. Le gaz en particulier, dont le prix sur les marchés s’est envolé en fin d’année, se renchérit de 87 % dans l’industrie et de 52 % dans le tertiaire.

— L’approvisionnement énergétique
Le taux d’indépendance énergétique s’établit à 50,6 % en 2022 et perd 4,6 points par rapport à 2021 : la production primaire chute en raison principalement de la moindre disponibilité des centrales nucléaires ; elle diminue davantage que la demande d’énergie. En conséquence, le déficit des échanges extérieurs physiques s’accroît (+ 7 %), tiré à la hausse par les importations de pétrole brut. En raison de l’élévation brutale des cours des énergies fossiles, la facture énergétique de la France est multipliée par 2,5 et atteint un niveau historique. Toutes énergies confondues, elle s’élève à 117 Md€.

— Transformation, transport et distribution d’énergie
Les pertes liées à la transformation, au transport et à la distribution d’énergie diminuent de 17,7 % en 2022 et s’élèvent à 801 TWh. Cette baisse marquée s’explique essentiellement par la diminution de la production d’électricité des centrales nucléaires, à travers les pertes de chaleur induites. À l’inverse, la consommation des combustibles pour la production d’électricité et de chaleur progresse. La consommation de gaz dans les centrales électriques de cogénération et les réseaux de chaleur croît de 19,2 %. La baisse des pertes liées à la distribution et au transport (- 7,7 %) contribue également à la baisse de la consommation nette de la branche énergie. L’activité des raffineries est dynamique en 2022 alors que celle de la filière fonte se replie. Les achats en énergie de la branche énergie augmentent de 79 % en 2022, pour atteindre 45,8 Md€. Ils sont composés à 73 % de pétrole brut utilisé dans les raffineries.

— La consommation d’énergie par forme d’énergie
La consommation d’énergie primaire de la France s’établit à 2 481 TWh en 2022. Elle diminue de 10,2 % par rapport à 2021. Cette baisse s’explique à la fois par la douceur des températures hivernales, par la moindre disponibilité du parc nucléaire (et de la consommation de chaleur nucléaire associée) et par les mesures de sobriété mises en place dans un contexte d’inquiétudes sur l’approvisionnement énergétique de la France. Après correction des variations climatiques (CVC), la baisse de consommation d’énergie primaire s’établit à 7,6 %. À climat corrigé, la consommation finale énergétique est quasi stable (- 0,5 %), le rebond de la consommation des transports après une année 2021 encore marquée par des restrictions de déplacement compensant la baisse de consommation des autres secteurs. Au total, dans un contexte de forte hausse des prix de l’énergie, les ménages, entreprises et administrations ont dépensé 215,4 Md€ en 2022 pour satisfaire leurs besoins en énergie, soit 19,4 % de plus qu’en 2021. Les produits pétroliers représentent la moitié de cette dépense nationale en énergie et l’électricité un peu moins du tiers, loin devant les autres énergies.

— La consommation d’énergie par secteur ou usage
La consommation finale d’énergie (hors charbon des hauts-fourneaux) diminue de 6 % en 2022 en données réelles, à 1 664 TWh, dans un contexte de croissance modérée du PIB (+ 2,5 %). Corrigée des variations climatiques, elle baisse de 2,4 %. Cette baisse provient avant tout de la consommation finale à usage non énergétique (- 21,7 %), la consommation finale à usage énergétique étant quasi stable à climat corrigé (- 0,5 %). La consommation finale énergétique corrigée des variations climatiques baisse dans la majorité des secteurs : l’industrie (- 3,4 %), le résidentiel (- 2,8 %) et le tertiaire (- 2,4 %). À l’inverse, elle continue à augmenter dans les transports (+ 4,3 %). La consommation du secteur agriculture-pêche augmente également de 2 %. En 2022, les consommateurs finaux d’énergie (hors hauts-fourneaux) ont dépensé 213,1 Md€, soit 19 % de plus qu’en 2021 en euros constants. Cette hausse s’explique par la forte augmentation des prix de l’énergie.

— Émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie
Les émissions réelles de CO2 liées à la combustion d’énergie en France métropolitaine ont baissé de 3,3 % en 2022, en raison notamment de la douceur des températures. À climat constant, elles augmentent (+ 0,4 %). Sur le plus long terme, les émissions réelles se sont repliées de 26,9 % depuis 1990. Les transports demeurent le premier secteur émetteur de CO2 (45 %), devant le résidentiel et le tertiaire (20 %), l’industrie (16 %), la branche énergie (16 %) et l’agriculture et la pêche (4 %).

Données

Données annuelles à l'échelon national et pour les DROM.

UN BILAN DE L'ÉNERGIE EN 3 ÉTAPES

Le bilan énergétique de la France fait l’objet chaque année de trois publications. Dans le courant du printemps, des résultats provisoires relatifs aux grands agrégats de l'année précédente sont publiés. Une seconde publication synthétique, accompagnée de l’ensemble des données détaillées, paraît en fin d’année pour présenter les résultats définitifs. Un bilan détaillé est ensuite publié quelques semaines après.

La synthèse du bilan énergétique pour 2022 est disponible ici :

> Bilan énergétique de la France en 2022 - Synthèse

La version provisoire du bilan énergétique pour 2022 est disponible ici :

> Bilan énergétique de la France en 2022 - Données provisoires

Archives

L'archivage des résultats précédents des bilans énergétiques de la France est accessible sur la bibliothèque numérique de la statistique publique (BNSP).

Aller plus loin