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Changement climatique - Synthèse des connaissances en 2021

Environnement
Publié le 24/03/2022
Les changements climatiques en cours et à venir sont sans précédent depuis des milliers d’années. Tous les milieux physiques, atmosphère, terres, océans et cryosphère, sont concernés. Ces bouleversements affectent d’ores et déjà les sociétés humaines contraintes de s’adapter. Si certains changements sont irréversibles pour des siècles, la réduction massive et mondiale des émissions de gaz à effet de serre (GES) pourrait stopper ou atténuer certains changements.
Current and future climate change has no historical precedence. Impacts affect the entire environment: atmosphere, land, oceans and cryosphere. These upheavals are already affecting human life, forcing us to adapt. Some of the changes would require centuries to reverse, however massive global reduction in greenhouse gas (GHG) emissions could stop or mitigate some impacts

L’influence des activités humaines dans les changements climatiques est sans équivoque

Grâce aux GES présents naturellement dans l’atmosphère, la Terre absorbe une partie de l’énergie qu’elle reçoit du Soleil. Ce phénomène naturel, appelé « effet de serre », rend la vie possible sur Terre : sans lui, la température moyenne de la planète serait en effet de l’ordre de - 18 °C. Ces GES jouent donc un rôle important dans la régulation du climat.

Cependant, depuis l’ère préindustrielle, les concentrations mondiales des GES émis par les activités humaines ont crû de façon notable et l’effet de serre s’amplifie. L’augmentation de l’énergie emmagasinée par la Terre a des impacts sur les grands équilibres qui régissent le climat actuel.

L’influence des activités humaines, en particulier la consommation de combustibles fossiles, à l’origine d’émissions de GES additionnels dans l’atmosphère, est sans équivoque (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2020).

Élévation des températures moyennes et élévation du niveau moyen des mers et océans

En France métropolitaine, de 1900 à nos jours, le réchauffement atteint environ 1,4 °C, une valeur plus forte que celle observée en moyenne mondiale (+ 1,1 °C). Ce réchauffement a connu un rythme variable, avec une augmentation particulièrement marquée depuis la fin du XXᵉ siècle.

Depuis 1980, la tendance observée est d’environ + 0,3 °C par décennie. Avec un écart de + 2,3 °C par rapport à la moyenne 1961-1990, l’année 2020 a été en France métropolitaine l’année la plus chaude jamais enregistrée. Les précédents records dataient respectivement de 2018 et 2014.

 

Écart à la normale* des températures moyennes annuelles, en France métropolitaine en °C

écart à la normale des températures moyennes annuelles, en France métropolitaine - © _
*normale = moyenne 1961-1990.
Source : Météo-France, 2021

 

La fonte des calottes glaciaires et des glaciers de montagne ainsi que la dilatation des océans, consécutives au réchauffement global, engendrent une augmentation du niveau moyen des mers et des océans. Celui-ci a augmenté de 0,20 m entre 1901 et 2018. Le niveau moyen d’augmentation du niveau des mers est passé de 1,3 mm par an entre 1901 et 1971, à 1,9 mm par an entre 1971 et 2006, puis à 3,7 mm par an entre 2006 et 2018.

Ces données moyennes cachent des hausses du niveau marin différentes selon le lieu en fonction de l’effet des vagues et des marées, des mouvements verticaux du socle rocheux, de la nature géologique du terrain et l’affaissement du sol lié au pompage d’eaux souterraines.

 

Évolution du niveau moyen des océans depuis la fin du XX siècle en cm

évolution du niveau moyen des océans depuis la fin du XXᵉ siècle - © _
Sources : E.U. Copernicus Marine Service Information/Copernicus Service, 2020

Des impacts physiques qui menacent les sociétés

Les effets physiques du changement climatique modifient les conditions hydrologiques et météorologiques (cycle de l’eau, accentuation des sécheresses ou des épisodes de pluies diluviennes, etc.) et perturbent les écosystèmes (modification des dates des vendanges, évolution des dates de migrations de certains oiseaux, acidification des océans et dégradation des récifs coralliens, etc.).

Ces modifications de l’environnement affectent les sociétés humaines et l’économie dans des domaines comme la santé (62 % de la population française est estimée exposée de façon forte aux risques climatiques), le tourisme (- 12 % d’enneigement en moyenne sur les massifs français par rapport à la moyenne 1981-2010) et l’agriculture (contribution à la stagnation des rendements de blé tendre après 35 ans de croissance).

La montée des eaux expose les aménagements urbains du littoral au risque de submersion ou d’érosion côtière. Ainsi, en France, 850 000 personnes habitent dans des zones où l’altitude est inférieure à la hauteur atteinte par la mer avec une occurrence centennale.

Plus de 10,4 millions de maisons sont localisées dans des zones d’exposition moyenne ou forte au phénomène de retrait-gonflement des argiles, d’après le nouveau zonage de l’aléa prévu dans le cadre de la loi Elan. Ces risques sont accentués par la recrudescence des sécheresses provoquées par le changement climatique. En 2020, les désordres consécutifs à la sécheresse sont responsables de 73 % de la sinistralité couverte (hors automobile) par le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, soit environ 1 100 millions d’euros.

 

Impact du changement climatique en France déjà visible et à venir, d'ici à 2050

Impact du changement climatique en France déjà visible et à venir, d'ici à 2050

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Source : Observatoire national des effets du réchauffement climatique, novembre 2018 

L’ampleur des changements à venir subordonnée aux émissions de GES futures

Quelle que soit la masse future des émissions de GES, le réchauffement se poursuivra et dépassera vraisemblablement une augmentation de + 1,5 °C au cours du siècle prochain.

Le Giec modélise différents scénarios d’évolution de la température en fonction d’hypothèses socioéconomiques et de projections d’émissions de GES. À la fin du siècle la température moyenne du globe aura augmenté de + 1,4 à + 4,4 °C. Compte tenu de l’inertie climatique, le niveau des mers continuera d’augmenter pendant plusieurs siècles, même après l’arrêt des émissions de GES.

Les événements climatiques extrêmes (sécheresse, canicules, fortes précipitations, cyclones) vont augmenter en fréquence et en intensité. Un événement de température extrême qui se produisait une fois tous les 10 ans en 1900, sera vraisemblablement observé quatre fois tous les 10 ans avec + 1,5 °C de réchauffement et de neuf à 10 fois avec + 4 °C de réchauffement.

Réduire les émissions de GES et s’adapter aux modifications de l’environnement

Pour limiter les préjudices susceptibles d’être causés par les effets du changement climatique, deux leviers d’action sont possibles : l’atténuation des émissions de GES et l’adaptation des sociétés aux effets du changement climatique.

En matière d’atténuation, les objectifs de la stratégie nationale bas-carbone visent une réduction des émissions de GES sur le territoire national permettant d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, ainsi qu’une réduction de l’empreinte carbone des Français.

Au-delà de ces objectifs de long terme, la France doit s’adapter au changement climatique que les émissions de GES accumulées dans l’atmosphère rendent désormais inéluctable. En 2018, elle s’est ainsi dotée d’un deuxième plan national d’adaptation au changement climatique qui vise à mettre en œuvre les actions nécessaires pour adapter, d'ici à 2050, les territoires aux changements climatiques attendus. Parallèlement, dans le cadre des plans climat-air-énergie territoriaux, les collectivités territoriales instaurent des stratégies locales d’adaptation. Certains acteurs économiques attribuent également un prix au carbone dans le cadre de leurs stratégies d’affaires. Ce coût, interne à l’entreprise, correspond aux risques financiers (taxation future des émissions de GES, anticipation de réduction des quotas d’émissions de GES imposés dans le cadre du marché européen aux plus gros émetteurs) ou aux risques associés à la réputation de l’entreprise en raison de son impact défavorable sur le climat.

L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) estime le montant de l’ensemble des investissements en faveur du climat à 45 milliards d’euros en 2020. Les investissements climat en France ont augmenté de 10 % par rapport à 2019, mais pas dans tous les secteurs. La hausse se concentre sur les voitures électriques et hybrides rechargeables, tandis que les investissements dans la rénovation énergétique des logements, dans le réseau ferroviaire, les transports en commun ou encore la production d’énergies renouvelables sont restés stables.

21 fiches thématiques : Bilan environnemental de la France - Édition 2021

Cet article fait partie de la publication « Bilan environnemental de la France - Édition 2021 » qui propose une vue d'ensemble des dépenses de protection de l’environnement, ainsi qu’un aperçu de l’état des écosystèmes et des interactions entre l’environnement et l’économie.

21 fiches thématiques abordent les grands enjeux et l’état des connaissances des principaux domaines environnementaux : milieux naturels, exposition aux risques, économie verte, consommation de matières, émissions de gaz à effet de serre, énergies renouvelables, etc.

Ce panorama, au travers d’indicateurs physiques et monétaires, mobilise de nombreuses sources et met en perspective les évolutions récentes sur ces domaines.

Consulter le Bilan environnemental de la France - Édition 2021

 

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