— Qu’est-ce que le changement climatique ?
De nombreux indicateurs, tels que l’augmentation des températures à la surface de la Terre ou l’élévation du niveau moyen des océans, mettent en évidence un changement du climat à l’échelle du dernier siècle. Une sélection d’observations de ce changement et de ses conséquences sont présentées, à l’échelle du monde puis de la France. Les conclusions de la communauté scientifique, notamment synthétisées par le Giec (voir glossaire), font désormais consensus sur le rôle des activités humaines dans ce changement : l’équilibre climatique est perturbé essentiellement par les émissions anthropiques de gaz à effet de serre (voir glossaire). Cette partie présente également des projections des conséquences du changement climatique, selon différentes hypothèses sur les trajectoires futures des émissions de GES.
— Quelles sont les quantités de gaz à effet de serre émises dans le monde ?
Les émissions de GES liées aux activités humaines (secteur UTCATF compris) représentent l’équivalent de 55,6 milliards de tonnes de CO2 en 2020, en baisse de 4,5 % par rapport à 2019, notamment en raison de la pandémie de Covid-19. Le CO2 d’origine fossile représente les deux tiers de ces émissions. Hors secteur UTCATF, les émissions de GES ont progressé d’environ 50 % entre 1990 et 2020, avec des évolutions contrastées selon les pays. La Chine représente plus d’un quart des émissions, les États-Unis 12 % et l’Union européenne 7 %.
— Quelles sont les quantités de gaz à effet de serre émises en Europe et en France ?
En 2020, 3,1 Gt CO2 éq de GES ont été émises sur le territoire de l’UE, en diminution de 34 % par rapport à 1990. Le premier secteur émetteur y est l’industrie de l’énergie. Sur le territoire français, les émissions nettes (y compris UTCATF) s’établissent en 2020 à 379 Mt CO2 éq, en baisse de 27 % par rapport à 1990 et de 10 % par rapport à 2019. Les estimations pour 2021 (404 Mt CO2 éq) annoncent cependant un quasi-retour au niveau de 2019. Le secteur des transports est le principal contributeur aux émissions françaises.
— Comment les émissions de GES se répartissent-elles par secteur en Europe et en France ?
Les inventaires français et européen permettent une décomposition des émissions de GES par secteur et sous secteur. En Europe et en France, les baisses d’émissions les plus importantes depuis 1990 sont observées dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie manufacturière et, dans une moindre mesure, dans le résidentiel et le tertiaire. Le secteur des transports est le seul à n’avoir pas connu de réduction de ses émissions entre 1990 et 2019, même si la pandémie de Covid-19 a occasionné une baisse marquée mais vraisemblablement conjoncturelle de ses émissions en 2020. L’UTCATF (voir glossaire) affiche des émissions négatives, ce qui correspond à une séquestration nette de CO2 par la biomasse et les sols.
— Quel est le niveau de l'empreinte carbone dans les grandes régions du monde et en France ?
L’empreinte carbone permet d’estimer les émissions de GES liées à la consommation des Français, que celles-ci soient émises sur le territoire national ou émises à l’étranger pour satisfaire la demande française. L’empreinte carbone de la France est nettement supérieure aux seules émissions sur le territoire national : + 45 % en 2018. La moitié de l’empreinte carbone est importée. En 2021, l’empreinte carbone de la France est estimée à 604 Mt CO2 éq, soit 8,9 tonnes d'équivalent CO2 par habitant.
— Quelles politiques climatiques dans le monde, en Europe et en France ?
La COP21 a abouti en décembre 2015 à l’adoption de l’Accord de Paris, qui fixe des objectifs de long terme pour l’atténuation et l’adaptation et implique la définition de politiques nationales par les pays développés et en développement. Les objectifs nationaux de la majorité des pays parties de l’Accord ont été révisés en 2021 en amont de la COP26. L’Union européenne s’est ainsi fixé un nouvel objectif de réduction de ses émissions nettes (émissions moins absorption) d’au moins 55 % entre 1990 et 2030 et s’est engagée à atteindre la neutralité climatique au plus tard en 2050. Des politiques de tarification du carbone sont mises en oeuvre en Europe et dans le monde (taxe carbone et système d’échange de quotas d’émission), notamment pour réorienter les flux d’investissement vers des technologies plus sobres en carbone. La France s’est dotée d’une stratégie nationale bas-carbone et de budgets carbone afin de mettre en oeuvre la transition vers une économie sobre en GES.