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Consommation de matières et empreinte matières - Synthèse des connaissances en 2023

Environnement
Publié le 30/11/2023
En 2021, la consommation intérieure apparente de matières de la France, à savoir l’extraction intérieure de matières augmentée des importations et diminuée des exportations, s’élève à 792 millions de tonnes,
soit 11,6 tonnes par habitant (t/hab.). En 2021, la moyenne européenne était de 14,4 t/hab. Constituée pour moitié de matériaux de construction, la consommation française de matières a fortement baissé entre 2007 et 2014, avant de se stabiliser.

Pour satisfaire la demande en biens et services des agents économiques d’un pays, il est nécessaire d’extraire des ressources naturelles de son territoire et d’importer des matières premières et des biens manufacturés. L’évolution de ces flux de matières – renouvelables comme la biomasse ou les ressources halieutiques ou non renouvelables comme les minéraux et les combustibles fossiles – illustre quantitativement une des pressions exercées sur l’environnement, induite par les modes de vie et de production.

Une consommation plus sobre depuis la récession de 2008

En 2021, la consommation intérieure apparente de matières (DMC, Domestic Material Consumption) de la France, égale à l’extraction intérieure de matières (650 millions de tonnes – Mt) augmentée des importations (355 Mt, majoritairement des ressources énergétiques fossiles et des minerais métalliques) et diminuée des exportations (213 Mt, notamment des produits agricoles), s’élève à 792 Mt. À son point le plus haut de 2007, dernière année de forte croissance du secteur de la construction avant la crise économique et financière de 2008, cette consommation avoisinait 910 Mt.

 

Répartition des extractions intérieures, importations et exportations de matières de la France, par catégorie de matériaux, en 2021
En %

© SDES

Note :  la décomposition des données sur les catégories « Biomasse » et « Bois et produits dérivés du bois » est publiée par Eurostat.
Sources : Agreste ; Douanes françaises ; Insee. Traitements : SDES, 2023

 

Constituée pour moitié de matériaux de construction (graviers et sables, granulats) nécessaires à la réalisation des infrastructures de transport et des bâtiments, la consommation française de matières a fortement baissé entre 2007 et 2010 avant de se stabiliser. L’année 2021, marquée par la reprise de l’économie après la crise sanitaire, se démarque avec une augmentation à la fois du produit intérieur brut (PIB) et de la DMC, pour revenir au niveau d’avant-crise. La consommation de matières augmente en particulier pour la biomasse et les minéraux non-métalliques. Celle des combustibles fossiles et les minerais métalliques s’accroit mais reste en dessous de son niveau en 2019.

 

Évolution de la consommation intérieure apparente de matières (DMC) et du PIB en France
En indice base 100 en 1990

© SDES

Note : PIB en volume, prix chaînés, base 2014.
Sources : Agreste/SSP ; Douanes françaises ; Insee. Traitements : SDES, 2023

Une productivité matières en croissance

L’évolution de la productivité matières, à savoir le rapport du PIB sur la DMC, permet de mesurer la transition de la société vers une organisation plus économe en ressources naturelles. La France s’est fixée comme objectif d’augmenter sa productivité matières de 30 % sur la période 2010-2030, ce qui revient à produire davantage de valeurs avec moins de matières premières primaires.

En 2021, cette productivité atteint 2,9 euros par kilo (€/kg), soit une progression de 10 % depuis 2010, et de près de 27 % par rapport à 2007 (2,3 €/kg). Elle est de 2,1 €/kg à l’échelle européenne en 2021 (1,6 en 2007).

 

Évolution de la consommation et de la productivité matières de l’économie française
En indice base 100 en 1990

© SDES

* La consommation intérieure apparente de matières agrège, en tonnes, les combustibles fossiles, les produits minéraux et agricoles extraits du territoire national (métropole et DOM) ou importés sous forme de matières premières ou de produits finis, moins les exportations.
** En volume, prix chaînés, base 2014.
Sources : Agreste/SSP ; Douanes françaises ; Insee. Traitements : SDES, 2023

Une consommation de matières variable selon les pays

Les besoins en matières d’une population dépendent de facteurs démographiques, économiques et techniques. Les caractéristiques des pays, comme leur histoire, leur densité de population et leurs ressources naturelles, influent sur leur consommation de matières.

En 2019, selon les calculs de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la consommation intérieure de matières de l’Union européenne s’établit à 14,2 tonnes par habitant (t/hab.). Proche de 14 t/hab. dans les pays de l’UE à 27 au cours des dernières années, elle s’est fortement accrue dans les pays de l’Europe centrale et orientale (PECO), pour atteindre 18 t/hab. En 2019, à l’échelle des États membres, elle est la plus faible en Italie, en Espagne et aux Pays-Bas (entre 8 et 9 t/hab.) et la plus élevée en Finlande (31 t/hab.). Hors UE, le Chili (53 t/hab.) et l’Australie (41 t/hab.) ont la plus forte consommation de matières par habitant, devant la Chine et les États-Unis (respectivement 23 et 24 t/hab.). Le Japon et l’Inde ont en revanche de faibles consommations.

 

Comparaison internationale de la consommation de matières par habitant, en 2019
En tonnes par habitant

© SDES

* PECO : pays d’Europe centrale et orientale.
Note : ce graphique représente les données de 2019, année la plus récente pour laquelle les données sont disponibles pour l’ensemble des pays.
Sources : OCDE ; SDES, 2022

Une empreinte matières pour mieux prendre en compte l’ensemble des flux

L’empreinte matières est un indicateur plus complet que la consommation intérieure de matières pour mesurer la pression exercée par la demande intérieure de la France sur les flux de matières. Au-delà des flux extraits du territoire national et de ceux directement importés, l’empreinte matières intègre également les matières mobilisées hors de nos frontières pour produire et transporter l’ensemble des produits importés (notamment la consommation de combustibles et de minerais). La prise en compte de ces flux indirects de matières conduit à accroître la quantité de matières mobilisée par un pays.

Pour la France, l’empreinte matières est estimée à 14,0 t/hab. en 2021, contre 11,6 t/hab. pour la consommation intérieure de matières. De façon générale, l’empreinte matières est supérieure à la consommation intérieure de matières pour les pays important davantage de matières premières qu’ils n’en exportent (Union européenne, États-Unis, Japon, etc.), alors que l’inverse s’observe dans les pays fortement exportateurs (Chili, Australie, Russie, Chine, etc.).

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Fiches thématiques pour dresser le bilan environnemental de la France

Cet article fait partie de la publication « Bilan environnemental de la France – Édition 2023 » qui propose une vue d'ensemble des dépenses de protection de l’environnement, ainsi qu’un aperçu de l’état des écosystèmes et des interactions entre l’environnement et l’économie.

Ces fiches thématiques abordent les grands enjeux et l’état des connaissances des principaux domaines environnementaux : milieux naturels, exposition aux risques, économie verte, consommation de matières, émissions de gaz à effet de serre, énergies renouvelables, etc.

Ce panorama, au travers d’indicateurs physiques et monétaires, mobilise de nombreuses sources et met en perspective les évolutions récentes sur ces domaines.

Consulter le Bilan environnemental de la France - Édition 2023

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