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Bilan énergétique
de la France pour 2019
janvier 2021

3.3 La transformation de charbon : net recul de l’activité de la filière fonte

3.3.1 Les cokeries

Les cokeries sont des usines constituées de batteries de fours à coke, parfois plusieurs dizaines, dans lesquels le coke est obtenu par pyrolyse d’une variété de charbon primaire. Les cokeries peuvent être regroupées avec d’autres installations de la chaîne de fabrication, de traitement et de finition de produits en acier (hauts-fourneaux, aciéries et laminoirs), dans des sites sidérurgiques dits intégrés. C’est le cas en France, où trois cokeries sont encore en activité, à Dunkerque, Florange et Fos-sur-Mer.

L’activité des cokeries françaises est relativement stable ces dernières années, celles-ci transformant chaque année environ 3,1 Mtep de charbon primaire en 2,2 Mtep de charbon dérivé (du coke, mais aussi de petites quantités de goudron de houille). Le processus de fabrication du coke débouche également sur la production de 0,7 Mtep de gaz fatal, dont une partie (0,1 Mtep en 2019) est réutilisée pour chauffer les fours à coke. La marge de cokéfaction, différence entre la valeur du coke, du goudron de houille et des gaz dérivés produits et celle du charbon primaire et des gaz dérivés consommés, s’élève à 476 M€ en 2019. Elle est en nette hausse, en raison notamment du repli de la valeur du charbon primaire consommé, tandis que, dans le même temps, celle du charbon dérivé produit est restée stable (figure 3.3.1.1).

Figure 3.3.1.1 : consommation et production des cokeries

2015

2016

2017

2018

2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

Consommation totale

3,27

476

3,25

463

3,58

944

3,55

806

3,44

743

Charbon primaire

3,15

447

3,06

419

3,18

827

3,13

728

3,05

667

Gaz dérivés

0,12

29

0,19

45

0,39

118

0,41

78

0,38

75

Production totale

2,89

936

2,75

846

2,94

1 194

2,93

1 225

2,86

1 218

Charbon dérivé

2,24

779

2,18

711

2,26

939

2,27

1 057

2,21

1 055

Gaz dérivés

0,66

157

0,57

135

0,67

254

0,66

167

0,65

163

Consommation totale nette

0,37

-

0,50

-

0,64

-

0,62

-

0,58

-

Marge de cokéfaction

-

460

-

383

-

249

-

418

-

476

Note : un opérateur a révisé fortement à la hausse ses productions de gaz dérivés, entraînant une rupture de série entre 2016 et 2017. Par ailleurs, à partir de 2017, les pertes, auparavant incluses dans l’écart statistique, sont intégrées à la consommation des cokeries.
Sources : SDES, enquête sur les produits du charbon dans l’industrie sidérurgique ; Insee

3.3.2 Les hauts-fourneaux

Un haut-fourneau est une installation industrielle destinée à simultanément désoxyder et fondre les métaux contenus dans un minerai, par la combustion de coke, riche en carbone. En général, le haut-fourneau transforme du minerai de fer en fonte liquide, et le coke sert à la fois de combustible et d’agent réducteur. Même si la fonte produite a certaines utilisations directes, cet alliage est généralement destiné à être affiné dans des aciéries. Les hauts-fourneaux, bien qu’ayant pour finalité la production de fonte, sont considérés dans le présent bilan comme faisant partie du secteur de la transformation d’énergie, conformément à la méthodologie de l’Agence internationale de l’énergie.

Six hauts-fourneaux sont encore en activité en France, après l’arrêt de ceux du site de Florange en avril 2013. Trois se situent dans le complexe sidérurgique de Dunkerque, deux dans celui de Fos-sur-Mer et un à Pont-à-Mousson.

En 2019, les hauts-fourneaux ont consommé 4,8 Mtep de produits charbonniers, dont 2,3 Mtep de charbon dérivé, principalement du coke (figure 3.3.2.1). Nette des gaz fatals produits lors du processus de production, la consommation totale des hauts-fourneaux s’élève à 3,6 Mtep. Cette consommation est en baisse sensible par rapport à 2018, suivant celle de la production de fonte (figure 3.3.2.2). La dépense correspondante s’établit à 1,4 milliard d’euros, en augmentation sur un an, la hausse des prix faisant plus que compenser la baisse du volume consommé. Elle reste toutefois inférieure aux niveaux atteints au début de la décennie, du fait principalement de prix encore inférieurs.

Figure 3.3.2.1 : consommation et production des hauts-fourneaux

2015

2016

2017

2018

2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

Consommation totale

4,77

1 287

4,41

1 261

5,21

1 776

5,23

1 660

4,84

1 719

Charbon primaire

1,60

291

1,51

275

1,83

511

1,77

453

1,58

384

Charbon dérivé

2,25

778

2,17

814

2,32

976

2,43

1 020

2,34

1 156

Gaz dérivés

0,92

219

0,73

172

1,06

289

1,02

187

0,92

178

Production totale

1,20

287

1,02

241

1,42

537

1,40

354

1,30

326

Gaz dérivés

1,20

287

1,02

241

1,42

537

1,40

354

1,30

326

Consommation totale nette

3,57

1 000

3,39

1 020

3,79

1 238

3,83

1 306

3,55

1 393

Note : un opérateur a révisé fortement à la hausse ses productions de gaz dérivés, entraînant une rupture de série entre 2016 et 2017. Par ailleurs, à partir de 2017, les pertes, auparavant incluses dans l’écart statistique, sont intégrées à la consommation des hauts-fourneaux.
Sources : SDES, enquête sur les produits du charbon dans l’industrie sidérurgique ; Insee

Figure 3.3.2.2 : production de fonte et d’acier à l’oxygène pur (en Mt), consommation nette des hauts-fourneaux (en Mtep)

Note : un opérateur a révisé fortement à la hausse ses productions de gaz dérivés, entraînant une rupture de série entre 2016 et 2017. Par ailleurs, à partir de 2017, les pertes, auparavant incluses dans l’écart statistique, sont intégrées à la consommation des hauts-fourneaux.
Source : calculs SDES