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Bilan énergétique
de la France pour 2019
janvier 2021

5.2 Stabilité de la dépense en énergie par ménage

Au total, les ménages français ont consommé 65,7 Mtep d’énergie en 2019 (figure 5.2.1), dont 39,8 Mtep dans leurs logements (cf. 5.3) et 25,9 Mtep pour leurs déplacements (cf. 5.5). À cette fin, ils ont dépensé 94,6 Md€.

La dépense courante d’énergie d’un ménage représente ainsi en moyenne 3 144 €, dont 1 602 € liés à l’énergie dans le logement et 1 542 € d’achat de carburants (figure 5.2.2). Cette facture moyenne est stable en euros constants entre 2018 et 2019, alors qu’elle avait augmenté les deux années précédentes (+ 5,6 % en 2018 et + 3,7 % en 2017). Plus précisément, la légère hausse de la dépense d’énergie liée au logement (+ 0,8 %) est compensée par la baisse modérée de celle de carburants (- 0,9 %). Cette dernière avait augmenté de manière conséquente en 2017 (+ 8,8 %) et en 2018 (+ 10,2 %).

La légère progression de la dépense moyenne d’énergie domestique résulte de la hausse des prix du gaz naturel et de l’électricité (cf. 1.1), alors que la consommation d’énergie résidentielle est en légère baisse (cf. 5.3). Les taxes énergétiques liées au logement (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN), contribution au service public de l’électricité (CSPE)…), ont par ailleurs très légèrement diminué, passant en moyenne de 273 2019 en 2018 à 268 € en 2019 (figure 5.2.3). Ces taxes avaient plus que doublé entre 2011 et 2018. Le montant des chèques énergie émis en 2019 représente, quant à lui, 1,7 % de la facture d’énergie liée au logement en moyenne sur l’ensemble de la population (bénéficiaire ou non). Cette proportion augmente de 0,6 point par rapport à 2018.

L’évolution de la facture des ménages diffère selon les énergies. Tandis que les dépenses moyennes en électricité et en gaz naturel augmentent (respectivement + 1,3 % et + 3,2 % en euros constants), celle en produits pétroliers à usage domestique baisse (- 5,8 %), en raison de la forte diminution de leur consommation (- 7,5 % en moyenne par ménage, non corrigée des variations climatiques). La dépense moyenne en chaleur est quasiment stable. Enfin, la facture de bois par ménage augmente de 0,9 %.

La diminution de la dépense en carburants trouve son origine dans la baisse des prix, la consommation étant en légère hausse entre 2018 et 2019. Le montant global des taxes énergétiques (composé de la TICPE en métropole et de la taxe spéciale de consommation (TSC) et de l’octroi de mer dans les DOM) passe de 666 2019 en 2018 à 658 € en 2019 (figure 5.2.4). Ces taxes avaient augmenté de près de 25 % entre 2014 et 2018.

Figure 5.2.1 : consommation d’énergie des ménages (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée

2015

2016

2017

2018

2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

Logement

40,2

45 553

42,1

46 161

41,4

46 315

40,0

47 428

39,8

48 222

Transports

26,0

39 660

26,2

38 110

26,3

41 816

25,7

46 453

25,9

46 420

Total

66,2

85 212

68,3

84 271

67,6

88 131

65,7

93 882

65,7

94 641

Note : chèque énergie non déduit des dépenses d’énergie pour le logement.
Source : calculs SDES

Figure 5.2.2 : dépense en énergie par ménage entre 2015 et 2019

Note : chèque énergie non déduit des dépenses d’énergie par ménage pour le logement.
Les dépenses en charbon, qui représentent de l’ordre de 12 M€ par an, ne sont pas représentées ici, mais sont bien incluses dans le total.
Source : calculs SDES

Au total, en 2019, l’énergie représente 8,9 % des dépenses réelles des ménages, hors loyers imputés et services d’intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim), et 5,7 % de leur consommation effective, incluant notamment ces éléments (figure 5.2.3). Cette part est stable après une hausse de 0,4 point entre 2017 et 2018. Elle demeure sensiblement éloignée de son pic atteint en 1985, à 11,9 %.

Figure 5.2.3 : décomposition de la dépense moyenne des ménages en énergie pour le logement

Champ : France entière (y compris DOM).
Source : SDES

Figure 5.2.4 : décomposition de la dépense moyenne de carburants par ménage

Champ : France entière (y compris DOM).
Source : SDES

Figure 5.2.5 : part de l’énergie dans le budget des ménages

Note : le budget des ménages est calculé comme les dépenses des ménages au sens de la Comptabilité nationale, hors loyers imputés et services d’intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim).
La consommation effective intègre ces deux éléments ainsi que les consommations correspondant à des dépenses individualisables faites par les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) et par les administrations publiques (APU) en matière de santé, d’enseignement, d’action sociale.
Le budget est proche de ce que déboursent les ménages pour leur consommation courante, tandis que la consommation effective approche ce dont ils bénéficient, y compris ce qui est payé par l’ensemble de la collectivité.
Le chèque énergie, introduit en 2018 à la place des tarifs sociaux du gaz et de l’électricité, n’est pas déduit de la dépense d’énergie pour le logement.
Champ : jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DOM.
Sources : Insee, Comptes nationaux ; calculs SDES