5.3 Résidentiel : baisse modérée de la consommation
En 2019, la consommation énergétique du secteur résidentiel fléchit légèrement par rapport à 2018 (- 0,4 %) et s’établit à 39,8 Mtep. À climat constant, elle baisse un peu plus (- 0,8 %), au même rythme que l’année précédente (figure 5.3.1). Par rapport à 2012, année de référence des objectifs nationaux de réduction de la consommation d’énergie, la consommation diminue de 4,6 % dans le résidentiel, soit de 0,7 % en moyenne annuelle, en données corrigées des variations climatiques. Le bouquet énergétique du secteur continue par ailleurs à se décarboner : la part de l’électricité, des énergies renouvelables et de la chaleur commercialisée progresse, passant de 53 % à 60 % entre 2012 et 2019, au détriment de celle des combustibles fossiles (gaz naturel, produits pétroliers et charbon).
À climat constant, la consommation d’électricité s’établit à 14,1 Mtep en 2019, en baisse de 0,5 %. Principale énergie dans le secteur résidentiel (un tiers de la consommation totale et plus de la moitié de la dépense), elle est en premier lieu utilisée pour des usages spécifiques (petit et gros électroménager, éclairage, audiovisuel, informatique, etc.). La consommation de gaz naturel, énergie la plus employée pour le chauffage des ménages, diminue de 2,0 %, pour s’établir à 12,1 Mtep. Représentant près d’un quart de la consommation totale du secteur résidentiel avec 9,7 Mtep, la consommation d’énergies renouvelables thermiques et déchets est en hausse de 3,5 % à climat constant, portée par une forte augmentation du parc de logements équipés de pompes à chaleur (+ 17 % entre 2018 et 2019). La consommation de produits pétroliers poursuit en 2019 la tendance à la baisse observée depuis le début des années 2000, perdant 6,8 % à climat constant, pour atteindre 4,5 Mtep. Cette baisse s’explique notamment par la diminution du parc de logements équipés en chaudières au fioul. La consommation de chaleur commercialisée (i.e. distribuée via des réseaux) croît de 1,3 %, corrigée des variations climatiques, s’élevant à 1,4 Mtep en 2019.
La dépense globale du secteur résidentiel s’établit à 48,2 milliards d’euros en 2019 (figure 5.3.2). Contrairement à la consommation, cette dépense augmente en euros constants (+ 1,7 %), du fait de la hausse des prix (cf. 1.1). Les dépense en gaz naturel (11,5 milliards d’euros) et en électricité (28,4 milliards d’euros) connaissent les plus fortes progressions (respectivement + 4,1 % et + 2,2 %). Les dépenses en énergies renouvelables (1,6 milliard d’euros) et en chaleur commercialisée (1,3 milliard d’euros) augmentent plus modérément (respectivement + 1,8 % et + 0,7 %). La dépense en produits pétroliers à usage domestique (5,5 milliards d’euros) diminue, quant à elle, de 5,0 % en 2019.
Par usage, toutes énergies confondues et en données corrigées des variations climatiques, le chauffage représente un peu plus des deux tiers de la consommation du résidentiel en France métropolitaine en 2019, devançant l’électricité spécifique (17 %), l’eau chaude sanitaire (10 %) et la cuisson (5 %) - (figure 5.3.3). La climatisation, bien qu’en forte progression en 2019, ne représente qu’une part marginale de la consommation (0,3 %). Hormis celle-ci, la consommation d’énergie diminue pour tous les usages.
Figure 5.3.1 : consommation finale énergétique dans le secteur résidentiel
* Données disponibles à partir de 2007 uniquement.
Champ : jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DOM.
Source : calculs SDES
Figure 5.3.2 : consommation finale énergétique dans le secteur résidentiel (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
||||||
En Mtep |
En M€2019 |
En Mtep |
En M€2019 |
En Mtep |
En M€2019 |
En Mtep |
En M€2019 |
En Mtep |
En M€2019 |
|
Produits pétroliers |
5,7 |
5 653 |
5,3 |
4 923 |
5,3 |
5 471 |
4,7 |
5 792 |
4,3 |
5 502 |
Gaz naturel |
12,1 |
10 791 |
13,0 |
10 769 |
12,5 |
10 597 |
11,7 |
11 003 |
11,4 |
11 450 |
Charbon |
0,0 |
9 |
0,0 |
10 |
0,0 |
11 |
0,0 |
13 |
0,0 |
12 |
Énergies renouvelables et déchets* |
8,5 |
1 646 |
9,2 |
1 693 |
9,0 |
1 699 |
8,8 |
1 547 |
9,1 |
1 574 |
Électricité |
14,0 |
26 372 |
14,4 |
27 600 |
14,2 |
27 357 |
13,9 |
27 805 |
13,7 |
28 407 |
Chaleur commercialisée |
1,2 |
1 081 |
1,3 |
1 165 |
1,3 |
1 179 |
1,3 |
1 269 |
1,3 |
1 277 |
Total |
41,5 |
45 553 |
43,3 |
46 161 |
42,3 |
46 315 |
40,5 |
47 428 |
39,8 |
48 222 |
* Pour la valorisation monétaire des énergies renouvelables thermiques et déchets, seul le bois de chauffage commercialisé est pris en compte.
Source : calculs SDES
Figure 5.3.3 : consommation finale énergétique dans le secteur résidentiel par usage
Champ : France métropolitaine.
Source : calculs SDES, d’après Ceren