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Bilan énergétique
de la France pour 2019
janvier 2021

5.5 Transports : stabilité de la consommation

En 2019, l’usage des transports représente 32 % de la consommation énergétique finale, soit 45,2 Mtep, dont 25,9 Mtep sont imputables aux ménages (cf. 5.2) et 19,4 Mtep aux entreprises et administrations. Par convention statistique internationale, cette consommation exclut les soutes internationales aériennes (6,1 Mtep) et maritimes (1,7 Mtep).

La consommation énergétique finale pour les transports reste stable en 2019 (- 0,02 % par rapport à 2018), alors qu’elle avait sensiblement décliné l’année précédente (- 2,1 %) - (figure 5.5.1). Elle est également globalement stable par rapport à 2012 (- 0,1 %), année de référence des objectifs nationaux de réduction de la consommation d’énergie (cf. 4.1). L’efficacité énergétique s’est globalement améliorée dans les transports en 2019, puisque, concomitamment à la stabilité de la consommation, le transport national de voyageurs a crû légèrement (+ 0,3 %) et celui de marchandises plus fortement (+ 2,8 %) - (Bilan annuel des transports en 2019, SDES).

Figure 5.5.1 : consommation finale énergétique des transports

Champ : jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DOM.
Source : calculs SDES

Les consommations du secteur (figure 5.5.2) sont dominées par le mode routier (93 %, soit 42,0 Mtep), en relation avec ses parts modales dans le transport de passagers (plus de 82 %) comme de marchandises (86 %). Les vols domestiques (y compris les liaisons entre métropole et outre-mer) représentent 3,8 % de la consommation énergétique finale, pour moins de 6 % du transport de voyageurs. En incluant les vols internationaux (soutes aériennes internationales), la consommation du transport aérien représente 15 % des usages de transports. La part du secteur ferroviaire dans la consommation finale (1,9 %, à 0,9 Mtep en 2019) est bien inférieure à ses parts modales (11 % et 9 % respectivement pour les passagers et le fret). La consommation du transport maritime et fluvial national est inférieure à 0,2 Mtep.

Figure 5.5.2 : part de chaque mode dans la consommation finale énergétique des transports en 2019

Source : calculs SDES

Le bouquet énergétique, hors soutes internationales, est largement dominé par les produits pétroliers (90,7 %), principalement à destination des transports routiers. Il est complété par les biocarburants (7,1 %) et l’électricité (1,9 %), le gaz restant marginal (0,4 %).

Les ventes d’essence (en excluant les biocarburants incorporés) progressent très nettement en 2019 (+ 6,9 %), à 7,9 Mtep. Elles accompagnent un bond comparable de la circulation des voitures particulières à motorisation essence (+ 7,6 % en 2019). C’est d’abord une conséquence d’un rééquilibrage du parc de véhicule particuliers, la part des moteurs à essence étant passée sur cinq ans de 35 à 39 %. Il est renforcé par une augmentation régulière du kilométrage annuel moyen de ces véhicules sur la même période (+ 2 % par an).

Les ventes de gazole routier (hors biocarburants incorporés) sont à l’inverse en baisse de 1,9 % en 2019. Elles représentent 68 % de la consommation finale pour le transport, à 30,7 Mtep. Au contraire des motorisations essence, la circulation des voitures particulières au gazole recule nettement en 2019 (- 3,2 %), tout comme leur consommation. Ces dernières représentent toujours plus de la moitié des consommations de carburants routiers. La consommation des poids lourds recule également, mais dans une moindre mesure (- 1,6 % en 2019), alors que le transport routier de marchandises croît de 2,8 % en tonnes-kilomètres. Cette croissance étant pour moitié due au transport international (+ 3,4 %), les achats de carburants en France (auxquels est assimilée la consommation totale dans le présent bilan) peuvent en partie se reporter vers l’étranger. Par ailleurs, les poids lourds français ont vu à la fois leur chargement moyen augmenter (+ 2 %) et leur consommation unitaire moyenne diminuer (- 1 %) en 2019.

À 3,2 Mtep, la consommation de biocarburants routiers croît de 1,9 % en 2019. Cela reflète une hausse de leurs taux d’incorporation moyens qui sont, en 2019, de 7,6 % pour le diesel et 7,7 % pour l’essence, contre respectivement 7,5 % et 7,4 % en 2018 (en contenu énergétique).

Tous carburants routiers confondus, les ventes sont stables en 2019 (- 0,1 %). Le net regain de ventes en décembre par rapport à la fin d’année 2018, marquée par le mouvement des « gilets jaunes », est compensé par une très légère baisse sur le reste de l’année. Les consommations (41,8 Mtep) sont stables à moyen terme (- 0,4 % par rapport à 2012), avec des croissances des parts de l’essence (+ 2,5 points) et des biocarburants (+ 1,2 point) au détriment du diesel.

La consommation de carburéacteurs augmente en 2019 de 4,3 % (soutes internationales comprises), pour s’établir à 7,8 Mtep. Cette hausse est comparable à celle du trafic aérien de passager international (+ 5 %) comme national (+ 4 %). Depuis 2012, cette consommation croît de 1,8 % par an en moyenne.

Les livraisons à destination des soutes maritimes internationales, principalement sous forme de fioul lourd, sont en baisse de 13 % en 2019. L’activité du transport maritime s’est repliée en 2019 (- 3 %), notamment en fin d’année, et la baisse des consommations se concentre sur le dernier trimestre.

La consommation d’électricité, majoritairement liée au mode ferré, s’élève à 0,9 Mtep en 2019. Elle est stable par rapport à 2018 et inférieure de 5 % à son niveau de 2017. L’épisode de grève de fin d’année 2019 a eu un impact sur les consommations comparable à celui du deuxième trimestre 2018.

La consommation de gaz naturel pour le mode routier (y compris le gaz naturel porté par camion sous forme de gaz naturel liquéfié depuis les terminaux méthaniers) poursuit sa forte croissance, de 23 %, en 2019. À un niveau inférieur à 0,2 Mtep en 2019, elle représente 0,4 % de la consommation finale.

La dépense énergétique du secteur des transports s’élève en 2019 à 70 Md€ (figure 5.5.3). Comme la consommation finale, la facture énergétique des transports est dominée par les produits pétroliers (95 %), en particulier à destination du transport routier (94 %). Elle est en légère baisse en 2019 (- 0,6 %), exprimée en euros constants, en raison de la stabilité des consommations et des prix en euros courants des carburants (cf. 1.3). Cela fait suite à deux années de forte augmentation de la dépense (+ 10 % puis + 11 % en 2017 et 2018) qui traduisait la hausse des prix des carburants routiers. Les taxes énergétiques sur les carburants représentent 43 % de la dépense en 2019, une part stable sur un an (- 0,1 point).

Figure 5.5.3 : consommation finale énergétique des transports (hors soutes internationales) par énergie et dépense associée

2015

2016

2017

2018

2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

En Mtep

En M€2019

Produits pétroliers

41,6

58 003

41,8

54 948

42,0

60 629

41,0

67 480

41,0

67 069

Gaz naturel

0,1

69

0,1

65

0,1

60

0,2

87

0,2

72

Énergies renouvelables et déchets (biocarburants)

3,0

2 565

3,0

2 626

3,1

2 777

3,1

2 753

3,2

2 660

Électricité

0,9

567

0,9

503

0,9

480

0,9

527

0,9

534

Total

45,7

61 204

45,8

58 142

46,2

63 947

45,2

70 846

45,2

70 335

Source : calculs SDES