1.5 Des prix du bois globalement en hausse en 2019
1.5.1 Prix des importations et exportations
En 2019, les prix moyens à l’importation et à l’exportation du bois-énergie s’élèvent respectivement à 35 €/MWh et 28 €/MWh (figure 1.5.1.1). L’écart entre les prix à l’importation et à l’exportation, qui se réduisait depuis plusieurs années, se creuse en 2019. En effet, les importations de granulés de bois, plus coûteux que les autres catégories de bois-énergie, sont en hausse, alors que leurs exportations sont en baisse.
Sur la période 2014-2019, les prix globaux moyens à l’importation diminuent de 5 %, en raison notamment d’un recul des prix du bois en rondins ou en bûches. À l’inverse, les prix à l’exportation ont progressé de 15 % sur la même période, du fait d’un accroissement de ceux des granulés.
Figure 1.5.1.1 : prix moyens du bois-énergie à l’importation et à l’exportation
En €/MWh
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
|
Importations |
37 |
36 |
33 |
32 |
32 |
35 |
Exportations |
24 |
27 |
27 |
27 |
29 |
28 |
Source : calculs SDES, d’après DGDDI
1.5.2 Prix pour le résidentiel
Le prix du bois-énergie payé par les ménages présente une forte hétérogénéité et est difficile à appréhender, pour deux raisons. D’une part, divers types de bois sont consommés sous différentes formes et, d’autre part, le marché formel ne représente qu’une part minoritaire de la consommation, du fait du poids important du marché informel ainsi que de l’autoconsommation.
Les bûches représentent encore l’essentiel des consommations des particuliers en bois de chauffage. Au sein des circuits commerciaux, le prix moyen TTC de la bûche de 50 cm (humidité < 20 % et livraison non comprise), qui est la plus courante, s’élève à 32 €/MWh (figure 1.5.2.1) en 2019, en légère diminution par rapport à 2018. Les granulés de bois se développent, quant à eux, rapidement. D’utilisation plus aisée que les bûches, ils sont aussi plus chers que ces dernières. En 2019, le prix moyen des granulés en vrac (livraison comprise) s’élève ainsi à 62 €/MWh, soit 5 % de plus qu’en 2018, et celui des granulés en sac (prix d’une palette départ fournisseur) à 65 €/MWh, soit 7 % de plus qu’en 2018.
Les prix varient par ailleurs nettement au cours de l’année, notamment celui des granulés, le maximum étant généralement atteint au cours de l’hiver. Au premier trimestre 2020, l’ensemble des prix est en hausse par rapport au même trimestre de l’année précédente : 34 € pour les bûches (+ 2 €), 64 € pour les granulés en vrac (+ 1 €), 68 € pour les granulés en sac (+ 5 €).
Figure 1.5.2.1 : prix TTC du bois-énergie : circuits commerciaux
Source : calculs SDES, d’après enquête CEEB-Insee-Agreste
Les hausses successives du taux de TVA (5,5 % à 7 % au 1er janvier 2012 et 7 % à 10 % au 1er janvier 2014) ont contribué à l’augmentation des prix observés en 2012 et 2014. Pour les granulés, l’augmentation de 2011 à 2014 est également liée au fort développement des poêles à granulés. Après une phase de recul des prix, due notamment au développement des ventes de granulés dans les grandes surfaces de bricolage et les jardineries, les prix des granulés augmentent de nouveau en 2019.
Beaucoup de ménages s’approvisionnent toutefois en bûches sur le marché informel, à des prix pouvant être inférieurs à ceux des circuits commerciaux. Le prix moyen du bois-énergie acheté par les ménages, tous marchés confondus (formel et informel), s’élèverait à 36 €/MWh en 2019, contre 31 €/MWh en 2013. Cette hausse résulte notamment du poids croissant des granulés dans la consommation des ménages en bois-énergie.
1.5.3 Prix pour les professionnels
Le prix moyen des combustibles bois pour les professionnels, livraison comprise, atteint 24 €/MWh en 2019 (figure 1.5.3.1), en légère progression après plusieurs années de stabilité. Ce prix moyen masque toutefois une forte hétérogénéité. En effet, différents types de combustibles bois (produits forestiers, produits connexes de l’industrie du bois, bois de récupération) avec des caractéristiques très différentes sont utilisés dans les chaufferies industrielles et collectives. De façon générale, plus le combustible est calibré et sec, plus son prix est élevé.
Figure 1.5.3.1 : prix HTVA des combustibles bois avec livraison pour les chaufferies professionnelles
* DIB : déchets industriels banals.
Note : indice pondéré calculé sur la base de la contribution des différents combustibles à la production thermique (projets Fonds Chaleur) : plaquettes 71,5 %, broyats 11,4 %, sciures 11,3 %, écorces 5,8 %.
Source : Ademe, enquête Basic 2000 pour 2012, estimation CODA Stratégies à partir du CEEB pour 2013-2019
Les disparités entre secteurs d’activité sont également très fortes, notamment au sein de l’industrie manufacturière. Le prix moyen des achats dans le secteur du bois et ouvrages en bois est ainsi deux fois moindre (11 €/MWh en 2019) que dans le secteur des produits alimentaires, boissons et tabac (21 €/MWh en 2019) - (figure 1.5.3.2). Le prix moyen dans l’ensemble de l’industrie manufacturière s’élève à 14 €/MWh en 2019.
Figure 1.5.3.2 : prix HTVA des combustibles bois pour les établissements industriels de plus de 20 salariés
Note : les quatre secteurs représentés sur ce graphique représentent 87 % de la consommation et des dépenses des établissements industriels en bois-énergie en 2019.
Source : calculs SDES, d’après Insee-EACEI