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Bilan énergétique
de la France pour 2019
janvier 2021

1.8 Le prix de la chaleur baisse dans l’industrie et se stabilise dans les autres secteurs

Le prix de la chaleur achetée par les consommateurs industriels s’élève à 26,2 €HTVA/MWh en 2019 (figure 1.8.1), en baisse de 12 % par rapport à 2018. Cette chaleur, pouvant être distribuée soit via un réseau soit dans le cadre d’une relation exclusive entre un producteur et un acheteur unique, est en grande partie issue de centrales de cogénération au gaz. Son prix suit donc la tendance de celui du gaz, mais est logiquement supérieur, en raison du coût de fonctionnement des centrales ainsi que des pertes de transformation et de distribution.

Figure 1.8.1 : évolution du prix de la chaleur commercialisée

Sources : EARCF ; EACEI ; calculs SDES

Le prix de la chaleur achetée par les autres secteurs hors énergie (résidentiel, tertiaire et, plus marginalement, agriculture), qu’on suppose intégralement distribuée via des réseaux, s’élève, quant à lui, en moyenne à 85,3 €TTC/MWh en 2019 (80,0 €HTVA/MWh). Ce prix est quasiment stable en 2019 alors qu’il avait nettement augmenté les deux années précédentes (+ 7 % en 2018 et + 3 % en 2017). La forte augmentation de 2018 s’expliquait principalement par la forte hausse des prix des combustibles et notamment du gaz naturel, énergie qui représente plus du tiers du bouquet énergétique des réseaux de chaleur. En 2019, les prix des combustibles évoluent plus modérément et celui du gaz est même en baisse. Les hausses du prix de la chaleur en 2017 et 2018 étaient aussi liées à la baisse de la consommation de chaleur par client, elle-même imputable aux températures hivernales en moyenne plus douces que l’année précédente. En effet, la tarification de la chaleur comporte une part d’abonnement importante destinée à financer les coûts fixes de réseau. En conséquence, toutes choses égales par ailleurs, le prix en €/MWh est d’autant plus élevé que la consommation est faible. Cet effet ne joue pas en 2019 car la douceur des températures y est à peu près analogue à 2018. Par ailleurs, le développement de réseaux de chaleur utilisant une part majoritaire d’énergies renouvelables et de récupération, bénéficiant d’un taux de TVA réduit, se traduit par une baisse du taux de TVA moyen des réseaux. Celui-ci a diminué d’environ trois quarts de point depuis 2016, pour s’établir à 6,7 % en 2019.