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Bilan énergétique
de la France pour 2020
janvier 2022

1.4 Les prix du charbon à l’importation et à la consommation chutent

1.4.1 Prix de gros du charbon

Comme les autres produits énergétiques, le charbon fait l’objet d’échanges internationaux, soit de gré à gré, soit sur des marchés organisés, au comptant ou à terme. Deux marchés doivent être distingués : celui du charbon-vapeur et celui du charbon à coke. Le premier, aux exigences de qualité moindre que le second, s’échange en général à des prix inférieurs.

Au premier trimestre 2020, le prix du charbon a diminué fortement du fait de la chute de la demande mondiale due aux mesures de limitation d’activité prises par les gouvernements à travers le monde pour enrayer la crise sanitaire. Ainsi, en mai 2020, le cours du charbon-vapeur est tombé sous la barre des 40 $ la tonne. Depuis le dernier trimestre 2018, la diminution quasi continue des prix du gaz a entraîné le prix du charbon fortement à la baisse, le gaz et le charbon étant en concurrence pour la production d’électricité dans de nombreux pays (cf. 1.3). À partir de l’été 2020, et à la faveur des déconfinements progressifs, de l’annonce de plans de reprise et de l’arrivée de vaccins sur le marché dans plusieurs pays, la demande de charbon a rebondi : le cours est reparti en hausse régulière durant le second semestre, pour atteindre 65 $/t en décembre.

Figure 1.4.1.1 : prix spot du charbon-vapeur sur le marché Anvers-Rotterdam-Amsterdam (ARA)

Note : le prix du charbon-vapeur est un prix coût, assurance et fret inclus (CAF).
Source : ICE (Intercontinental Exchange)

Le prix moyen du charbon importé en France, principalement sous forme primaire, s’élève à 15 €/MWh en 2020 (figure 1.4.1.2). Il diminue d’un quart sur un an (- 24 %), en raison de la chute de la demande liée à la crise sanitaire. Des quantités faibles de charbon dérivé, essentiellement du coke, ont été importées à un prix moyen de 33 €/MWh, également en recul marqué (- 17 %). Les prix à l’exportation du charbon dérivé, qui concernent des quantités encore beaucoup plus faibles, augmentent à l’inverse fortement, avec un prix moyen atteignant 24 €/MWh, soit un tiers de plus qu’en 2019.

Figure 1.4.1.2 : prix moyens du charbon primaire et du charbon dérivé à l’importation et à l’exportation

En €/MWh

2016

2017

2018

2019

2020

Importations

12

18

18

19

15

Charbon primaire

11

17

17

18

13

Charbon dérivé

27

33

39

40

33

Exportations

21

22

39

16

24

Charbon dérivé

21

22

39

16

24

Source : DGDDI

1.4.2 Prix du charbon pour les consommateurs

La filière fonte (i.e. les cokeries, les hauts-fourneaux et les installations en aval de ces derniers dans les sites intégrés) a payé le charbon primaire qu’elle a consommé 14 €/MWh en moyenne en 2020, en baisse de 27 % sur un an (figure 1.4.2.1). Les producteurs d’électricité et/ou de chaleur, exclusivement consommateurs de charbon-vapeur, ont payé ce dernier 10 €/MWh en moyenne en 2020. Les prix pour les autres consommateurs (industrie hors sidérurgie, résidentiel et tertiaire) se sont élevés en moyenne à respectivement 16 €/MWh pour le charbon primaire (en baisse de 14 % sur un an) et 35 €/MWh pour le charbon dérivé (en baisse de 13 %). Ces derniers prix intègrent des marges de transport et d’intermédiation, dans la mesure où ces acteurs, consommant moins que les entreprises sidérurgiques intégrées et les producteurs d’électricité, sont moins susceptibles d’importer eux-mêmes le charbon.

Figure 1.4.2.1 : prix moyens à la consommation du charbon primaire et du charbon dérivé par secteur

En €/MWh

2016

2017

2018

2019

2020

Consommation filière fonte

19

27

25

27

21

Charbon primaire

13

22

20

20

14

Charbon dérivé

31

35

36

42

35

Énergie (hors filière fonte)

10

12

11

14

10

Charbon primaire

10

12

11

14

10

Consommation finale totale

17

20

24

25

21

Charbon primaire

15

17

19

19

16

Charbon dérivé

25

32

40

41

35

Source : calculs SDES