5.1 Consommation finale d’énergie en hausse accompagnant la reprise économique
La consommation finale d’énergie réelle augmente de 8,7 % en 2021, pour s’établir à 1 777 TWh, dans un contexte de forte croissance du PIB (+ 6,8 %). Le climat ayant été plus rigoureux en 2021, l’augmentation de la consommation finale d’énergie corrigée des variations climatiques est un peu moins forte (+ 4,2 %). Entre 2012, année de référence des objectifs nationaux de réduction de la consommation d’énergie (cf. 4.1), et 2021, elle diminue de 4,4 %, soit - 0,5 % en moyenne annuelle.
La consommation finale à usage énergétique, corrigée des variations climatiques, augmente en 2021 (+ 4 %), pour s’établir à 1 613 TWh (figure 5.1.1). Dans les transports, fortement affectés par les restrictions de circulation en 2020, la levée des dernières mesures sanitaires à la fin du mois de mai favorise une reprise forte au second semestre (+ 12,1 % en 2021). La consommation reprend également dans l’industrie (+ 4,4 %) et le tertiaire (+ 1,2 %). À l’inverse, après une hausse en 2020 en raison d’une présence accrue des individus à leur domicile, la consommation d’énergie du résidentiel diminue de 1,4 %. Dans le secteur de l’agriculture-pêche, on observe une baisse de 2,1 % après une hausse en 2020, dont une partie était sans doute liée à des comportements de stockage de produits pétroliers dans un contexte de prix bas. La consommation non énergétique, majoritairement concentrée dans la pétrochimie, augmente de 5,7 % en 2021, pour s’établir à 155 TWh.
La dépense nationale en énergie s’élève à 176,1 Md€ en 2021. Après une chute en 2020 (figure 5.1.2), elle augmente fortement (+ 20,6 % en euros constants) en raison du rebond de l’activité et d’une augmentation des prix de l’énergie. En 2021, les dépenses augmentent dans tous les secteurs, particulièrement dans l’industrie (+ 38,9 % pour une augmentation de la consommation de 8,5 %, y compris charbon des hauts-fourneaux), et, dans une moindre mesure, dans les transports (+ 27 % pour une augmentation de la consommation de 12,1 %). Elle augmente également dans l’agriculture (+ 13,3 %) malgré une baisse de la consommation (- 2,1 %) et dans le tertiaire (+ 13,4 % pour + 8,2 % de consommation). Le résidentiel est le secteur le moins touché par cette hausse de la dépense (+ 7,8 % pour + 9,5 % de consommation), grâce notamment au gel des tarifs réglementés du gaz et à l’inertie des prix facturés aux particuliers (cf. 1.3.2).
Le transport concentre plus d’un tiers de la dépense nationale pour 28 % de la consommation. À l’inverse, le poids de l’industrie (y compris consommation non énergétique) est plus faible dans la dépense totale que dans la consommation. Cela s’explique par le fait que les industriels bénéficient généralement de prix inférieurs à la moyenne grâce à leurs volumes de consommation souvent élevés et à une taxation globalement moindre que celle des ménages. Ils sont toutefois plus sensibles aux variations des prix sur les marchés internationaux. Le poids de l’industrie (y compris charbon des hauts-fourneaux) dans la dépense totale a ainsi augmenté d’un point (10,5 % en 2021) alors que sa part de la consommation est restée la même (19,6 %).
Figure 5.1.1 : consommation finale énergétique par secteur
* La répartition de la chaleur par secteur consommateur n’est pas disponible entre 2000 et 2006.
Champ : jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DROM.
Source : SDES, Bilan de l’énergie
Figure 5.1.2 : consommation finale par secteur (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
2021 |
||||||
En TWh |
En M€2021 |
En TWh |
En M€2021 |
En TWh |
En M€2021 |
En TWh |
En M€2021 |
En TWh |
En M€2021 |
|
Industrie (hors charbon hauts-fourneaux) |
317,0 |
14 034 |
324,9 |
15 066 |
316,5 |
14 620 |
297,0 |
12 529 |
316,2 |
17 338 |
Hauts-fourneaux (charbon et produits dérivés) |
44,1 |
1 291 |
44,6 |
1 361 |
41,2 |
1 451 |
30,6 |
823 |
39,2 |
1 188 |
Transports |
535,7 |
66 083 |
524,6 |
73 143 |
524,6 |
72 655 |
442,8 |
52 781 |
496,5 |
67 031 |
Résidentiel |
478,2 |
48 279 |
462,5 |
49 445 |
460,9 |
50 249 |
448,5 |
48 860 |
490,9 |
52 684 |
Tertiaire |
270,3 |
22 719 |
265,9 |
23 173 |
262,4 |
23 537 |
244,6 |
21 501 |
264,7 |
24 375 |
Agriculture-pêche |
50,5 |
3 519 |
51,2 |
3 967 |
50,7 |
3 925 |
54,2 |
3 436 |
53,1 |
3 892 |
Consommation finale énergétique (hors charbon hauts-fourneaux) |
1 651,8 |
154 635 |
1 629,1 |
164 794 |
1 615,1 |
164 987 |
1 487,0 |
139 107 |
1 621,5 |
165 320 |
Consommation finale non énergétique |
165,4 |
8 080 |
155,4 |
8 941 |
157,4 |
7 981 |
147,1 |
6 079 |
155,4 |
9 613 |
Consommation finale (hors charbon hauts-fourneaux) |
1 817,3 |
162 715 |
1 784,6 |
173 735 |
1 772,5 |
172 968 |
1 634,1 |
145 186 |
1 776,9 |
174 933 |
Dépense nationale en énergie (y compris charbon hauts-fourneaux) |
164 006 |
175 096 |
174 419 |
146 010 |
176 121 |
Note : conformément aux conventions statistiques internationales relatives à la comptabilité physique de l’énergie, le charbon des hauts-fourneaux est exclu de la consommation finale. Dans le cadre du bilan monétaire, il est en revanche inclus dans l’industrie et dans la dépense nationale en énergie.
Source : SDES, Bilan de l’énergie