5.4 Rebond de la consommation et de la dépense dans le tertiaire

En 2021, au sortir de la crise sanitaire, la consommation énergétique réelle du secteur tertiaire s’établit à 264,7 TWh, en hausse de 8,2 % par rapport à 2020. L’hiver 2021 plus rigoureux que celui de 2020 explique l’essentiel de la hausse de cette consommation. En effet, corrigée des variations climatiques (CVC), l’évolution de la consommation est moins prononcée (+ 1,3 %) - (figure 5.4.1), en baisse de 2 % par rapport au niveau de 2019. La progression continue durant les années 2000 a fait place à une stabilisation de la consommation énergétique dans le secteur tertiaire depuis 2010. Par rapport à 2012, année de référence des objectifs nationaux de réduction de la consommation d’énergie (cf. 4.1), la consommation du secteur tertiaire est en baisse à climat constant, de 2,5 %, ce qui correspond à une décroissance annuelle moyenne de 0,3 %.

Figure 5.4.1 : consommation finale énergétique du secteur tertiaire

* Données disponibles à partir de 2007 uniquement.
Champ : jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DROM.
Source : SDES, Bilan de l’énergie

En 2021, corrigée des variations climatiques, la consommation d’électricité, qui représente la moitié du bouquet énergétique du tertiaire, se redresse légèrement, de 1,7 %, après deux années de baisse (- 5,6 % en 2020 et - 2,6 % en 2019). Sur neuf ans, elle baisse de 0,9 % en moyenne par an. La consommation de gaz naturel augmente de 4,4 %, pour retrouver le niveau de 2019 et 2018, après la baisse de 2020. En neuf ans, sa consommation augmente de 0,9 % en moyenne par an. La consommation de produits pétroliers diminue fortement, de 9,2 %, à un rythme beaucoup plus soutenu que ces dernières années en moyenne (- 3,1 % en moyenne annuelle depuis 2012). La consommation d’énergies renouvelables (EnR) croît de 7,4 %, proche du rythme de ces dernières années (+ 5,8 % en moyenne annuelle depuis 2012). La consommation des EnR dans le tertiaire couvre principalement la consommation renouvelable des pompes à chaleur (39 %), suivie de la biomasse (25 %), des déchets (17 %) et du biogaz (12 %). Enfin, la consommation de chaleur commercialisée via des réseaux décélère (+ 0,2 %, après + 8,1 % en 2020) alors que, depuis 2012, elle augmente annuellement en moyenne de 3,8 %.

Figure 5.4.2 : consommation finale énergétique du secteur tertiaire (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée

Source : SDES, Bilan de l’énergie

En 2021, le secteur tertiaire a dépensé près de 24,4 milliards d’euros pour sa consommation finale d’énergie, en hausse de 13,4 % en euros constants par rapport à 2020 (figure 5.4.2). L’augmentation de la facture s’explique en partie par la hausse de la consommation réelle (+ 8,2 %) mais aussi par la hausse quasi continue des prix de toutes les énergies durant l’année 2021, entraînée par la reprise économique mondiale.

Ainsi, la hausse de la dépense a été plus forte que celle de la consommation pour quasiment toutes les énergies : la dépense de gaz naturel progresse de 45 % pour une consommation en hausse de 19,8 %, celle d’électricité de 7,6 % pour une consommation en hausse de 4,5 %. La dépense d’EnR, qui n’inclut que la dépense en biomasse et en biocarburants, n’augmente, quant à elle, que de 2,8 %, le prix de la biomasse restant stable par rapport à 2020.

En 2021, l’électricité concentre un peu plus des deux tiers de la dépense, contre la moitié de la consommation finale, du fait d’un prix relativement élevé au MWh par rapport aux autres énergies. À l’inverse, le poids du gaz naturel est plus faible dans la dépense totale que dans la consommation (respectivement 17 % et 28 %). Troisième énergie du secteur, les produits pétroliers représentent 10 % de la dépense et 12 % de la consommation, devant la chaleur commercialisée via des réseaux (4 % de la dépense totale et 4 % de la consommation).