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Bilan énergétique
de la France pour 2022
mai 2024

5.1 Dépense en hausse malgré une baisse de la consommation finale d'énergie

La consommation finale d'énergie (hors charbon des hauts-fourneaux) réelle diminue de 6 % en 2022, pour s'établir à 1 664 TWh, dans un contexte de croissance modérée du PIB (+ 2,5 %). Le climat ayant été plus doux en 2022, la diminution de la consommation finale d'énergie corrigée des variations climatiques est un peu moins forte (- 2,4 %). Entre 2012, année de référence des objectifs nationaux de réduction de la consommation d'énergie (cf. 4.1), et 2019, elle avait baissé de 0,4 % en moyenne annuelle à climat corrigé. Entre 2019 et 2022, cette baisse est de 1,5 % en moyenne annuelle.

La consommation finale à usage énergétique, corrigée des variations climatiques, baisse très légèrement en 2022 (- 0,5 %), pour s'établir à 1 599 TWh (figure 5.1.1). Dans les transports, la reprise de l'activité entamée au second semestre 2021 se poursuit (+ 4,3 % en 2022). La consommation baisse dans l'industrie (- 3,4 %), le résidentiel (- 2,8 %) et le tertiaire (- 2,4 %). Dans le secteur de l'agriculture-pêche, on observe une hausse de 2 % après une baisse en 2021. La consommation non énergétique diminue fortement (- 21,7 %), en raison d'un ralentissement de l'activité dans la pétrochimie (cf. 4.2.4), pour s'établir à 121 TWh (figure 5.1.2), un niveau historiquement bas depuis plus de 50 ans.

Figure 5.1.1 : consommation finale énergétique par secteur

* La répartition de la chaleur par secteur consommateur n'est pas disponible entre 2000 et 2006.
Champ : jusqu'à l'année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DROM.
Source : SDES, Bilan de l'énergie

La dépense nationale en énergie (hors hauts-fourneaux) s'élève à 213,1 Md€ en 2022. Après une chute en 2020 et une reprise importante en 2021 (+ 19,5 % en euros constants), en raison du rebond de l'activité et d'une augmentation des prix de l'énergie, elle augmente de 19 % malgré la baisse de la consommation et les différentes aides mises en place pour soutenir les entreprises et les ménages face à la flambée des prix de l'énergie. En 2022, les dépenses augmentent dans tous les secteurs, particulièrement dans l'industrie (+ 42,5 % pour une baisse de la consommation de 5,2 %, hors charbon des hauts-fourneaux), et, dans une moindre mesure, dans les transports (+ 29,4 % pour une augmentation de la consommation de 4,3 %). Elle augmente également dans l'agriculture (+ 39,2 % pour + 2 % de consommation) et dans le tertiaire (+ 14,1 % pour - 7,9 % de consommation). Le résidentiel est le secteur le moins touché (- 0,2 % pour - 11,8 % de consommation), grâce notamment aux boucliers tarifaires et à l'inertie des prix facturés aux particuliers (cf. 1.3.2), et à une baisse importante de la consommation en raison d'un climat doux et des appels à la sobriété.

La dépense pour le charbon des hauts-fourneaux s'élève à 2,3 Md€, en augmentation de 85,8 % alors que la consommation baisse de 11,2 %. Elle représente 1 % de la dépense totale en énergie.

Le transport concentre 42 % de la dépense nationale (hors charbon des hauts-fourneaux) pour 31 % de la consommation. À l'inverse, le poids de l'industrie (y compris consommation non énergétique) est plus faible dans la dépense totale que dans la consommation. Cela s'explique par le fait que les industriels bénéficient généralement de prix inférieurs à la moyenne grâce à leurs volumes de consommation souvent élevés et à une taxation globalement moindre que celle des ménages. Ils sont toutefois plus sensibles aux variations des prix sur les marchés internationaux. Le poids de l'industrie dans la dépense totale a ainsi augmenté de 3 points (12 % en 2022) alors que sa part de la consommation est restée la même (18 %).

Figure 5.1.2 : consommation finale par secteur (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée

2018

2019

2020

2021

2022

En TWh

En M€2022

En TWh

En M€2022

En TWh

En M€2022

En TWh

En M€2022

En TWh

En M€2022

Industrie
(hors charbon hauts-fourneaux)

317,0

15 536

313,3

15 359

288,0

13 072

310,2

17 646

294,2

25 141

Hauts-fourneaux
(charbon et produits dérivés)

46,1

1 440

43,0

1 538

32,4

889

40,9

1 267

36,3

2 355

Transports

524,8

75 341

524,4

74 814

442,3

54 361

496,4

68 955

517,8

89 198

Résidentiel

468,5

50 843

466,5

51 641

455,4

50 500

491,2

53 962

433,0

53 879

Tertiaire

269,7

24 061

264,7

24 407

246,5

22 155

264,6

24 759

243,7

28 261

Agriculture-pêche

52,3

4 173

51,5

4 136

54,3

3 561

53,5

4 061

54,5

5 653

Consommation finale énergétique (hors charbon hauts-fourneaux)

1 632,3

169 954

1 620,4

170 356

1 486,5

143 649

1 615,8

169 382

1 543,3

202 131

Consommation finale non énergétique

154,6

9 194

156,4

8 210

146,7

6 259

154,4

9 746

121,0

10 960

Consommation finale (hors charbon hauts-fourneaux)

1 786,9

179 148

1 776,9

178 567

1 633,2

149 907

1 770,3

179 128

1 664,2

213 090

Dépense nationale en énergie (y compris charbon hauts-fourneaux)

180 589

180 105

150 797

180 396

215 446

Note : conformément aux conventions statistiques internationales relatives à la comptabilité physique de l'énergie, le charbon des hauts-fourneaux est exclu de la consommation finale. Dans le cadre du bilan monétaire (hors aides attribuées via le guichet), il est en revanche inclus dans l'industrie et dans la dépense nationale en énergie.
Source : SDES, Bilan de l'énergie