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Bilan énergétique
de la France pour 2023
Avril 2025

2.3 La facture énergétique de la France est divisée par deux

2.3.1 Pétrole brut et raffiné

Commerce extérieur de pétrole brut

L’activité de raffinage, qui utilise la quasi-totalité de pétrole brut importé ou produit pour une quantité marginale sur le territoire, continue de progresser en 2023 (cf. 3.1). Les importations de pétrole brut augmentent ainsi par rapport à 2022, à 46,5 Mtep (+ 10,7 %, figure 2.3.1.1). Après avoir chuté en 2020 en raison de la crise sanitaire, elles progressent depuis 2021 avec le redémarrage des installations, la crise énergétique et l’embargo sur le pétrole russe. En effet, les menaces sur l’approvisionnement puis l’embargo sur les produits pétroliers raffinés russes, et en particulier le gazole, ont stimulé l’activité des sites de raffinage pour répondre à la demande intérieure. Malgré ce regain, l’activité de raffinage en France est nettement moindre qu’il y a une quinzaine d’années. Les importations de pétrole brut ont ainsi baissé de 45 % depuis 2008 et de 21 % depuis 2012.

La facture correspondante de la France s’établit à 27,3 Md€ en 2023 (cf. 1.2). Elle recule de 18,0 %, mais reste au-dessus de son niveau de 2019 (24,1 Md€2023). Elle avait quasiment doublé en 2022, en raison principalement du renchérissement marqué des produits lié à la guerre en Ukraine, et avait atteint sa valeur la plus haute depuis la baisse mondiale des prix pétroliers en 2014.

Figure 2.3.1.1 : importations de pétrole brut*

2019

2020

2021

2022

2023

En Mtep

En M€2023

En Mtep

En M€2023

En Mtep

En M€2023

En Mtep

En M€2023

En Mtep

En M€2023

Importations

49,7

24 120

33,9

10 749

34,7

17 106

42,1

33 246

46,5

27 266

* Y compris de faibles quantités de condensats à destination du raffinage et de la pétrochimie, d’additifs oxygénés (non issus de biomasse) et d’autres produits à distiller.
Source : SDES, Bilan de l’énergie

En 2023, la France achète plus de la moitié de son pétrole brut auprès des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avec 53,7 %, contre 48,5 % en 2022 (figure 2.3.1.2).

Les États-Unis restent le premier fournisseur de la France avec 7,8 Mtep, soit 16,7 % du total. Ils devancent ainsi le Nigeria, puis le Kazakhstan, qui représentent chacun 12 % du total. Les importations depuis la Russie, en troisième position en 2019 (2,2 Mtep), ont cessé en 2023. En effet, un embargo sur le pétrole brut russe importé par voie maritime est entré en vigueur le 5 décembre 2022.

Globalement, la part de l’Europe orientale dans les importations de pétrole brut diminue nettement : - 6 points en un an et - 17 points par rapport à 2019. Celle de la mer du Nord baisse également (- 2 points).

À l’inverse, la part des importations en provenance d’Afrique (+ 3 points), du Moyen-Orient (+ 2 points) et d’Amérique du Nord (+ 2 points) progresse.

Figure 2.3.1.2 : origine des importations de pétrole brut*

En Mtep

1973

1979

1990

2000

2010

2019

2020

2021

2022

2023

En %

En %

Grandes zones

Moyen-Orient

98,5

71,4

96,6

32,4

32,3

11,4

10,4

5,3

5,1

6,4

8,0

17,2

Afrique du Nord

18,7

13,5

9,7

7,3

6,4

12,4

8,6

4,4

7,5

6,3

8,6

18,4

Afrique subsaharienne

15,3

11,1

11,2

14,1

7,7

8,7

8,0

5,9

5,4

8,9

9,6

20,6

Mer du Nord**

0,2

0,1

4,3

10,7

32,6

10,9

3,8

4,4

3,6

4,6

4,3

9,3

Europe orientale***

3,4

2,5

5,1

6,4

8,2

21,5

14,6

8,9

7,9

8,1

5,9

12,8

Amérique du Nord

-

-

-

2,5

-

-

3,8

4,3

4,9

6,6

8,1

17,3

Autres

1,8

1,3

1,7

1,6

0,3

0,9

0,6

0,7

0,4

1,1

2,1

4,5

Total

137,9

100,0

128,6

75,0

87,6

65,7

49,7

33,9

34,7

42,1

46,5

100,0

dont Opep****

130,5

94,7

114,3

43,9

40,7

28,2

25,8

14,3

17,3

20,4

25,0

53,7

Opep hors Irak

111,5

80,8

91,1

40,8

33,4

25,7

23,0

13,3

14,9

18,1

21,5

46,1

Principaux fournisseurs

États-Unis

-

-

-

3,8

4,3

4,5

6,2

7,8

16,7

Nigeria

12,9

9,3

9,8

3,2

4,9

2,9

6,1

3,3

4,0

4,2

5,8

12,4

Kazakhstan

-

-

-

-

2,1

7,0

6,9

5,5

4,6

5,7

5,6

12,0

Algérie

11,3

8,2

5,2

3,1

3,5

0,9

5,8

3,5

4,0

3,7

4,5

9,6

Libye

6,6

4,8

4,1

3,0

2,5

10,5

2,6

0,9

3,4

2,6

4,1

8,7

Irak

19,1

13,8

23,2

3,1

7,4

2,4

2,8

1,0

2,4

2,3

3,5

7,6

Arabie saoudite

30,8

22,4

45,3

15,5

15,6

6,1

7,4

4,0

2,7

3,4

3,5

7,5

Norvège

0,2

0,1

1,6

6,0

21,6

7,2

3,2

3,6

2,4

3,4

3,4

7,2

Angola

-

-

-

2,8

1,9

3,5

0,9

1,4

0,4

3,0

2,2

4,8

Brésil

-

-

-

-

0,1

0,7

0,4

0,3

0,1

0,8

1,0

2,2

Royaume-Uni

-

-

2,7

4,8

10,1

3,4

0,6

0,8

1,2

1,2

1,0

2,1

Azerbaïdjan

-

-

-

-

0,6

3,2

1,4

0,5

0,2

0,2

0,4

0,8

Guinée équatoriale

-

-

-

-

-

0,6

-

-

0,3

0,3

0,2

0,4

Ghana

-

-

-

-

-

-

0,4

0,1

-

-

0,1

0,3

Russie

-

-

-

-

5,1

11,3

6,3

3,0

3,1

2,2

-

-

Iran

11,1

8,0

8,0

9,2

5,3

1,8

-

-

-

-

-

-

Congo

1,0

0,7

-

0,9

0,0

1,3

-

-

-

-

-

-

Mexique

-

-

-

2,5

-

-

-

-

-

-

-

-

* Y compris de faibles quantités de condensats à destination du raffinage et de la pétrochimie, d’additifs oxygénés (non issus de biomasse) et d’autres produits à distiller.
** Danemark, Norvège, Pays-Bas et Royaume-Uni.
*** Azerbaïdjan, Géorgie, Kazakhstan, Russie, Turkménistan, Ukraine.
**** Opep : en 2023 : Algérie, Angola, Arabie saoudite, Congo, Émirats arabes unis, Gabon, Guinée équatoriale, Irak, Iran, Koweït, Libye, Nigeria, Venezuela.
Note : le pétrole est classé dans ce tableau selon le pays où il a été extrait. Jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DROM.
Source : SDES, enquête auprès des raffineurs

Commerce extérieur de produits raffinés

Les importations de produits raffinés reculent fortement pour la deuxième année consécutive (- 8,1 %, après - 9,9 % en 2022), pour s’établir à 38,0 Mtep en 2023, en lien avec la croissance de l’activité de raffinage (figure 2.3.1.3).

La hausse de l’activité de raffinage entraîne une augmentation des exportations en 2023 (+ 6,1 % par rapport à 2022), à 14,7 Mtep. Les quantités exportées demeurent toutefois très inférieures à leur niveau de 2019 (- 15,7 % sur quatre ans).

Ainsi, le solde importateur de la France en produits raffinés se réduit, à 23,3 Mtep, le niveau le plus faible enregistré depuis 2018.

Après son record historique de 2022 dû à la très forte hausse des prix des produits pétroliers sur les marchés, la valeur monétaire des importations de produits raffinés s’élève à 29,3 Md€ en 2023. Elle diminue de 28,7 %. En euros constants, elle reste supérieure de 6,9 % à son niveau de 2019. La valeur des exportations s’est aussi nettement réduite, à 12,7 Md€ (- 15,2 % en un an et + 5,0 % par rapport à 2019 en euros constants). Ainsi, les échanges extérieurs de produits raffinés contribuent à hauteur de 16,6 Md€ au déficit commercial de la France, contre 26,1 Md€ en 2022. La facture s’est fortement allégée en 2023 (- 36,4 %) sous l’effet de la baisse des prix. Elle reste néanmoins supérieure à celle de 2019 (+ 1,3 Md€, soit + 8,4 %).

Figure 2.3.1.3 : solde importateur des produits raffinés

2019

2020

2021

2022

2023

En Mtep

En M€2023

En Mtep

En M€2023

En Mtep

En M€2023

En Mtep

En M€2023

En Mtep

En M€2023

Importations

45,6

27 408

43,7

18 035

45,8

26 272

41,3

41 078

38,0

29 298

Gazole routier

20,1

12 602

20,0

8 137

21,1

11 516

19,4

20 109

17,1

13 400

Fioul domestique et autres gazoles

4,6

2 724

4,9

1 909

3,9

2 057

2,6

2 589

3,0

2 344

Supercarburants*

1,6

1 021

1,4

637

2,7

1 716

3,1

3 256

2,7

2 191

Jet kérosène

6,2

3 906

4,1

1 590

5,1

2 882

5,7

6 124

5,7

4 611

Gaz de pétrole liquéfié (GPL)

3,7

1 316

3,3

1 048

3,6

1 745

3,4

1 994

3,2

1 447

Fioul lourd

2,8

1 351

1,9

718

1,5

728

1,6

1 113

1,3

848

Produits non énergétiques**

5,3

3 286

6,7

2 992

6,7

4 461

4,4

4 396

3,8

3 304

Autres***

1,4

1 202

1,1

1 005

1,4

1 168

1,1

1 497

1,1

1 154

Exportations

17,4

12 096

12,8

7 393

12,6

10 108

13,8

14 973

14,7

12 702

Gazole routier

0,3

247

0,4

307

0,6

587

0,6

1 009

0,8

899

Fioul domestique et autres gazoles

2,3

1 246

1,2

426

0,9

497

0,8

787

1,3

909

Supercarburants*

2,8

1 575

2,3

774

2,2

1 286

1,8

1 590

1,6

1 139

Jet kérosène

1,8

1 066

1,5

538

1,7

945

1,1

1 419

1,2

1 023

Gaz de pétrole liquéfié (GPL)

1,0

472

1,0

372

1,0

574

1,2

832

0,9

491

Fioul lourd

3,7

1 544

2,5

706

2,6

1 147

3,5

2 312

3,4

1 705

Produits non énergétiques**

4,6

3 508

2,9

2 169

2,5

2 766

3,7

4 287

4,6

4 290

Autres***

1,0

2 440

1,1

2 101

1,0

2 305

1,1

2 739

0,8

2 246

Solde importateur

28,2

15 311

30,9

10 642

33,2

16 164

27,5

26 104

23,3

16 596

Gazole routier

19,8

12 355

19,7

7 831

20,4

10 928

18,8

19 100

16,3

12 501

Fioul domestique et autres gazoles

2,4

1 479

3,7

1 483

3,0

1 559

1,9

1 802

1,7

1 435

Supercarburants*

- 1,2

- 554

- 0,9

- 137

0,5

430

1,3

1 667

1,1

1 052

Jet kérosène

4,4

2 840

2,6

1 052

3,4

1 937

4,5

4 706

4,5

3 588

Gaz de pétrole liquéfié (GPL)

2,7

845

2,4

676

2,6

1 171

2,2

1 162

2,4

956

Fioul lourd

- 0,9

- 193

- 0,6

12

- 1,1

- 419

- 1,9

- 1 199

- 2,1

- 857

Produits non énergétiques**

0,7

- 222

3,9

823

4,1

1 695

0,7

109

- 0,9

- 987

Autres***

0,4

- 1 238

0,1

- 1 097

0,4

- 1 137

0,0

- 1 242

0,3

- 1 092

* Y compris essence aviation.
** Naphta, bitumes, lubrifiants.
*** Coke de pétrole, pétrole lampant, autres.
Note : les valeurs monétaires sont données coût, assurance et fret inclus (CAF) pour les importations, et franco à bord (FAB) pour les exportations.
Source : SDES, Bilan de l’énergie, d’après DGDDI

La France achète principalement du gazole, qui regroupe le gazole routier et non routier, ce dernier produit étant utilisé pour certains engins mobiles non routiers et pour les tracteurs agricoles, avec les mêmes spécifications que celles du gazole routier, excepté sa coloration. Les importations de ce produit, déduction faite des volumes exportés, représentent 16,3 Mtep en 2023, pour une dépense nette correspondante de 12,5 Md€. La France est également importatrice nette de kérosène (4,5 Mtep), de gaz de pétrole liquéfié (GPL, 2,4 Mtep), de fioul domestique et autres gazoles (1,7 Mtep) et, depuis 2021, de supercarburants (1,1 Mtep). À l’inverse, elle est devenue depuis quelques années exportatrice nette de fioul lourd car la demande intérieure pour ce produit décline régulièrement. Ce combustible permet d’alléger sa facture de 0,9 Md€.

Les évolutions par produit sont assez contrastées : les importations de gazole et de naphta chutent de 11,7 %, celles de GPL de 5,0 %. Les achats de supercarburants reculent de 14 % pour revenir à leur niveau de 2021 (2,7 Mtep), tandis que ceux de fioul lourd se replient de 17 %, à 1,3 Mtep. Les achats de carburéacteurs augmentent légèrement, de 0,6 % sur un an, sans toutefois retrouver leur niveau de 2019 (- 8,2 %). À l’inverse, les livraisons de fioul domestique et autres gazoles progressent fortement, à 3,0 Mtep (+ 14,9 %).

En 2023, la part de la Russie dans les importations de produits pétroliers raffinés (16 % en 2022) est devenue quasi nulle (figure 2.3.1.4) en application des sanctions économiques liées à la guerre en Ukraine. Ainsi, la répartition des provenances géographiques des produits pétroliers est nettement modifiée en 2023.

Les produits raffinés importés par la France proviennent pour près de la moitié d’Europe (47 %, soit 10 points de plus qu’en 2022). Les parts de l’Arabie saoudite (11 %) et des États-Unis (8 %) sont stables.

Le gazole routier provient en 2023 pour 43 % d’Europe (+ 16 points). La Russie, premier fournisseur de ce produit en 2022, avec 6,2 Mtep, soit 32 % du marché, ne représente plus que 0,3 % des importations. Le Moyen-Orient fournit 38 % du total (+ 9 points), dont 22 % depuis l’Arabie saoudite, tandis que l’Inde en représente 7 %.

Depuis plusieurs années, le kérosène est acheminé en grande partie depuis le Moyen-Orient, avec 40 % des importations en 2023, comme en 2022. 18 % proviennent d’Inde alors que 10 % proviennent d’Europe. Le GPL est, quant à lui, importé principalement des États-Unis (1,2 Mtep, 38 %), d’Algérie (30 %), du Royaume-Uni (16 %) et de Norvège (9 %).

L’essentiel des quantités de supercarburants importées provient d’Europe (85 % en 2023). Enfin, le naphta est d’abord livré depuis l’Europe (50 % du total), puis d’Algérie (33 %, + 22 points sur un an) et des États-Unis (8 %).

Figure 2.3.1.4 : importations de produits pétroliers raffinés par pays de 2019 à 2023

Source : SDES, Bilan de l’énergie, d’après DGDDI

Les exportations continuent de croître à un rythme soutenu en 2023 (+ 6,1 %, après + 9,9 % en 2022). Leur dynamisme s’explique surtout par les ventes de naphta (+ 36,8 %, à 3,2 Mtep). Les livraisons de gazole et de fioul domestique ont également fortement augmenté (+ 56,8 %, à 2,2 Mtep). Les exportations de kérosène ont crû de 6,0 %, à 1,2 Mtep.

À l’inverse, les ventes de supercarburants continuent de chuter en 2023 (- 13,0 %, après - 17,7 % en 2022). Les exportations de GPL passent de 1,2 Mtep en 2022 à 0,9 Mtep en 2023 (- 28,2 %). Celles de fioul lourd, revenues en 2022 à leur niveau de 2019, se replient aussi en 2023 mais à un rythme moins élevé (- 2,7 %).

Près des trois quarts des exportations françaises de produits raffinés sont à destination de l’Europe en 2023. Le fioul lourd en particulier est acheminé pour l’essentiel dans l’Union européenne (76 %). C’est également le cas du naphta (79 % vers l’Europe et 19 % vers les États-Unis).

Les produits livrés vers les États-Unis représentent 9 % des quantités exportées en 2023 (7 % en 2022). En particulier, 41 % des quantités de supercarburants y sont exportées.

Stocks pétroliers

Entre fin 2022 et fin 2023, les stocks français de pétrole brut et d’autres intrants du raffinage augmentent de 0,2 Mtep, pour s’établir à 7,2 Mtep en fin d’année (6,4 Mtep de pétrole brut et 0,8 Mtep de charges de raffinage). Les stocks de produits raffinés diminuent légèrement en 2023, à 12,7 Mtep (- 1,8 %, - 7,7 % sur quatre ans).

L’essentiel de ces stocks correspond aux obligations de stockage stratégique de produits pétroliers devant couvrir au minimum 90 jours d’importations nettes.

2.3.2 Gaz naturel

Les importations de gaz naturel arrivent en France métropolitaine essentiellement sous forme gazeuse par un réseau de gazoducs, terrestres ou sous-marins, ou sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL) par méthanier. Les importations, hors transit via gazoduc, de gaz naturel sur le territoire s’élèvent à 532 TWh PCS en 2023, un niveau comparable à celui de 2021 et en diminution de 17 % par rapport à 2022 (figure 2.3.2.1). La baisse des prix (cf. 1.3.1) entraîne une forte diminution du coût des importations, qui s’établit à 36,3 Md€ en 2023 (- 40,9 % en euros constants par rapport à 2022).

En raison de la modération de la demande de gaz naturel en 2023 et du haut remplissage des stocks en début d’année, les importations de gaz naturel reculent en 2023. Les importations par gazoduc diminuent ainsi de 18,2 %, à 217 TWh. Elles sont réalisées aux points d’interconnexion du réseau (PIR) de gazoducs de France métropolitaine avec les réseaux étrangers : Dunkerque depuis la Norvège (69 % des entrées brutes), Taisnières (L) depuis les Pays-Bas (10 %), Virtualys depuis la Belgique (7 %), Pirineos depuis l’Espagne (14 %) et autres (0,6 %). Les importations de GNL diminuent aussi nettement (- 16 %) et s’élèvent à 315 TWh en 2023. Le GNL regazéifié représente 59 % des entrées de gaz naturel, en hausse de 0,7 point par rapport à l’année précédente. Le terminal méthanier de Dunkerque réceptionne 39 % des importations de GNL, les deux terminaux de Fos-sur-Mer en reçoivent 32 % et celui de Montoir-de-Bretagne 27 %. Mis en fonction en octobre 2023, le terminal flottant du Havre réceptionne 1 % des importations de GNL en 2023. Enfin, outre les injections de GNL regazéifié dans le réseau depuis les terminaux méthaniers, du GNL est également directement acheminé par camion-citerne jusqu’à certains industriels ou des stations-service (il s’agit de GNL dit « porté » ou de détail). Les volumes correspondants sont relativement faibles et restent stables par rapport à 2022 (2,1 TWh).

Les sorties du territoire, sous forme gazeuse, s’effectuent aux points d’interconnexion avec les réseaux des pays voisins, principalement suisse (PIR Oltingue et Jura), espagnol (PIR Pirineos) et belge (PIR Virtualys). Les exportations diminuent par rapport à l’année précédente (- 9,0 % en 2023), mais restent à un niveau historiquement élevé. En effet, les quantités entrées sous forme de GNL et regazéifiées sont comptabilisées en exportation lorsqu’elles sont destinées à un autre pays alors qu’elles seraient exclues des importations si elles transitaient par le réseau sous forme gazeuse (transit). Ce sont ainsi 156 TWh de gaz qui ont été réexportés en 2023, hors transit, pour une recette correspondante s’élevant à 10,0 Md€.

Le solde importateur de la France en gaz naturel, net des exportations, diminue de 19,6 % en 2023, pour atteindre 377 TWh. En lien avec la nette baisse des prix du gaz, la facture correspondante diminue fortement, de moitié, pour s’établir à 26,3 Md€ en 2023.

Figure 2.3.2.1 : solde importateur de gaz naturel

2019

2020

2021

2022

2023

En TWh PCS*

En M€2023

En TWh PCS*

En M€2023

En TWh PCS*

En M€2023

En TWh PCS*

En M€2023

En TWh PCS*

En M€2023

Importations

612,2

11 803

521,0

6 704

521,8

17 775

639,5

61 379

532,4

36 281

Selon la forme de gaz

Gaz sous forme gazeuse

376,5

7 423

324,2

4 105

337,2

12 215

265,3

27 554

217,0

21 051

GNL** regazéifié

233,6

4 342

194,8

2 573

182,4

5 498

371,8

33 609

313,3

15 126

GNL** porté

2,1

38

2,0

27

2,1

63

2,4

215

2,1

103

Selon le type de contrat

Court terme

182,8

n.d.

149,6

n.d.

131,5

n.d.

215,5

n.d.

160,8

n.d.

Moyen et long terme

429,4

n.d.

371,4

n.d.

390,2

n.d.

424,0

n.d.

371,7

n.d.

Exportations

105,4

2 038

93,9

1 071

62,0

1 861

171,3

11 334

155,9

10 006

Solde échanges extérieurs

506,8

9 765

427,1

5 633

459,7

15 914

468,2

50 045

376,5

26 274

* PCS = pouvoir calorifique supérieur.
** GNL = gaz naturel liquéfié. Il est soit regazéifié pour être ensuite injecté dans les réseaux de gaz, soit directement acheminé par camion-citerne à des industriels ou des stations-service.
n.d. = non disponible.
Note : les données relatives aux importations et aux exportations n’incluent pas le gaz transitant sur le territoire national. Le transit de gaz gazeux déclaré par les fournisseurs a été exclu conformément aux conventions internationales pour les données annuelles ; les importations et exportations ont été révisées à la baisse ; le solde est inchangé. Par ailleurs, les importations de GNL diffèrent des injections dans le réseau de GNL regazéifié, l’écart correspondant à la variation des stocks des terminaux méthaniers (- 1,2 TWh en 2023).
Source : SDES, Bilan de l’énergie, d’après GRTgaz, Teréga, les fournisseurs de gaz, DGDDI

Les exportations de gaz russe à travers le gazoduc Nordstream ont été arrêtées dès août 2022. Cela a profondément modifié l’origine des importations depuis 2022 (figure 2.3.2.2). La Norvège est le principal fournisseur de la France en 2023 (33 % du total des importations), suivie par les États-Unis (26 %). Les autres pays fournisseurs sont la Russie (13 %), l’Algérie (9 %), les autres pays (8 %), les Pays-Bas (5 %), le Qatar (5 %) et le Nigeria (1 %). Pour 0,4 % des entrées brutes, correspondant essentiellement à du GNL vendu sur les marchés, l’origine du gaz est indéterminée. La France a nettement diversifié ses approvisionnements à travers l’augmentation des importations de GNL. Grâce à ces ports méthaniers, la France dispose d’un accès au marché mondial du GNL.

La forte diminution des importations françaises de gaz naturel en 2023 est portée par la baisse des importations en provenance de la Norvège (- 15 %, - 4,9 points sur l’évolution des importations), de la Russie (- 26 %, - 3,9 points), des États-Unis (- 9 %, - 2,2 points), du Nigeria (- 63 %, - 1,3 point), d’Algérie (- 8 %, - 0,6 point) et des Pays-Bas (- 7 %, - 0,3 point). À l’inverse, les importations en provenance du Qatar progressent (+ 8 %, + 0,3 point). Signe d’une diversification accrue des approvisionnements, la part des achats auprès d’autres pays augmentent (+ 81 %, + 3,1 points sur l’évolution du solde global). La part relative du GNL pour lequel le lieu de production ne peut pas être tracé diminue très nettement pour devenir très faible (- 95 %, - 6,1 points).

Figure 2.3.2.2 : origine des importations de gaz naturel

* PCS = pouvoir calorifique supérieur.
Source : SDES, Bilan de l’énergie, enquête mensuelle sur la statistique gazière

Si l’approvisionnement français en gaz naturel est assuré, pour l’essentiel, par les importations, la gestion des stocks permet d’ajuster l’offre à la demande intérieure. Celle-ci varie fortement en cours d’année avec les besoins en chauffage (figure 2.3.2.3). En général, les stocks sont sollicités de novembre à mars, période communément appelée « hiver gazier », avant d’être progressivement reconstitués d’avril à octobre. Les stocks utiles s’élèvent à 121 TWh fin 2023, en baisse de 2 TWh par rapport à la fin 2022. Un remplissage complet des infrastructures de stockage de gaz naturel a été observé fin octobre 2023.

Figure 2.3.2.3 : niveau des stocks utiles de gaz naturel (y compris GNL) en fin de mois

* PCS = pouvoir calorifique supérieur.
Source : SDES, Bilan de l’énergie, enquête mensuelle sur la statistique gazière

Figure 2.3.2.4 : variations de stocks de gaz naturel

2019

2020

2021

2022

2023

En TWh PCS*

En M€2023

En TWh PCS*

En M€2023

En TWh PCS*

En M€2023

En TWh PCS*

En M€2023

En TWh PCS*

En M€2023

Variations de stocks

- 21,8

- 429,9

23,6

299,0

18,3

659,6

- 39,0

- 4 034,4

1,6

101,0

* PCS = pouvoir calorifique supérieur.
Note : les variations de stocks sont comptées positivement en cas de déstockage, négativement en cas de stockage. La dépense associée correspond à la valorisation de la quantité physique de variation des stocks (+ 1,6 TWh entre fin décembre 2022 et fin décembre 2023) avec un prix dérivé des importations de GNL.
Source : SDES, Bilan de l’énergie, enquête mensuelle sur la statistique gazière

2.3.3 Charbon

Tous produits confondus, les importations de charbon, nettes des (faibles) volumes exportés, s’élèvent à 52,1 TWh en 2023 (figure 2.3.3.1). Elles diminuent de 26 % par rapport à 2022 et de 39 % par rapport à 2019, et atteignent ainsi leur plus bas niveau depuis plusieurs décennies.

L’approvisionnement de la France en charbon primaire repose presque exclusivement sur ses importations, qui s’élèvent à 6,0 millions de tonnes (Mt), soit 46,5 TWh, en 2023. La majeure partie de ces importations vise à répondre aux besoins d’un nombre limité de consommateurs, notamment des établissements de la filière sidérurgique et des centrales électriques à charbon qui, dans un contexte de décarbonation de la production électrique, sont de moins en moins sollicitées.

La France importe par ailleurs de faibles volumes de charbon dérivé. Il s’agit, pour l’essentiel, de coke venant compléter la production nationale destinée aux hauts-fourneaux et, dans une moindre mesure, de briquettes de lignite et de produits agglomérés. Les importations de coke ont de nouveau chuté en 2023, à 5,6 TWh. Elles avaient triplé en 2021 puis avaient peu diminué en 2022 afin de compenser la chute de production intérieure de coke due à la fermeture ou l’indisponibilité de fours à coke dans les usines sidérurgiques (cf. 3.3).

La facture charbonnière de la France chute nettement (- 40 % en un an) du fait de la forte diminution des prix (cf. 1.4), et s’établit ainsi à 2,0 Md€ en 2023. Si le charbon dérivé ne représente que 11 % des quantités importées, il pèse davantage dans la facture (18 %) en raison de prix bien plus élevés que ceux du charbon primaire.

Figure 2.3.3.1 : solde importateur de produits charbonniers

2019

2020

2021

2022

2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

Importations

84,8

1 855

59,3

937

72,2

1 497

70,7

3 270

52,1

1 962

Charbon primaire

79,6

1 619

55,4

802

60,2

1 026

60,7

2 574

46,5

1 613

Charbon dérivé

5,2

237

4,0

135

12,0

471

10,0

696

5,6

349

Exportations

0,0

1

0,1

3

0,0

1

0,1

3

0,0

1

Charbon dérivé

0,0

1

0,1

3

0,0

1

0,1

3

0,0

1

Solde importateur

84,7

1 854

59,2

934

72,1

1 496

70,6

3 267

52,1

1 961

Charbon primaire

79,6

1 619

55,4

802

60,2

1 026

60,7

2 574

46,5

1 613

Charbon dérivé

5,2

236

3,9

132

11,9

470

9,9

693

5,6

349

Note : conformément à la méthodologie de l’AIE, les importations de charbon primaire sont nettes des réexportations.
Source : SDES, Bilan de l’énergie

Les principaux fournisseurs de charbon de la France demeurent les mêmes depuis plusieurs années (figure 2.3.3.2). L’Australie reste au premier rang en 2023, avec 20,4 TWh (2,6 Mt), suivie par les États-Unis (12,1 TWh). Les parts de ces pays ont augmenté respectivement de 8 % et 6 %. L’Afrique du Sud gagne de nouveau un rang en fournissant 6,2 TWh. Enfin, la Colombie produit 11 % du charbon livré en France, avec 5,7 TWh. Les importations depuis la Russie ont fortement diminué en 2022 en raison de l’embargo européen consécutif à l’invasion de l’Ukraine et sont devenues quasiment nulles en 2023. Elles s’élèvent à 0,12 TWh en 2023, contre 10,5 TWh en 2022 et 21,2 TWh en 2021.

Figure 2.3.3.2 : origine des importations de charbon

Note : l’Allemagne comprend l’ex-RDA depuis 1991.
À partir de 2011, il s’agit des importations nettes des réexportations pour le charbon primaire.
Champ : jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DROM.
Source : SDES, Bilan de l’énergie

Fin 2023, les opérateurs ont globalement puisé dans les stocks de produits charbonniers, à hauteur de 0,2 TWh (figure 2.3.3.3). Le charbon est entreposé soit dans les ports où sont réceptionnées les importations, soit directement sur les principaux sites consommateurs : centrales électriques, sites sidérurgiques ou autres sites industriels (sucreries, papeteries...). La consommation des centrales électriques ayant diminué (cf. 4.4), l’autonomie correspondant à leurs stocks a augmenté par rapport à fin décembre 2022 (27 mois au rythme actuel annualisé de la consommation, soit 17 mois de plus qu’en 2022, et 13 mois de moins qu’en 2019).

Figure 2.3.3.3 : variations de stocks de produits charbonniers

2019

2020

2021

2022

2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

Variations de stocks

0,4

- 11

2,3

25

7,9

113

- 2,7

- 148

0,2

- 16

Charbon primaire

0,7

3

2,4

33

7,8

109

- 2,1

- 110

0,6

4

Charbon dérivé

- 0,3

- 13

- 0,2

- 8

0,1

5

- 0,7

- 38

- 0,4

- 19

Note : la variation des stocks physiques est positive en cas de déstockage, négative dans le cas contraire. Sa valorisation monétaire peut être de signe opposé en raison de prix différenciés entre produits ou, pour un même produit, entre périodes de l’année où les stocks augmentent et périodes où ceux-ci diminuent.
Source : SDES, Bilan de l’énergie

2.3.4 Bois-énergie

Exportatrice nette de bois-énergie jusqu’en 2015, la France enregistre depuis plusieurs années un déficit commercial pour ce combustible. Ainsi, en 2023, les achats français, nets des quantités exportées, ont augmenté de 35 % en volume (2,6 TWh), et de 11 % en valeur, après avoir doublé en 2022. Ils atteignent 250 M€ en 2023 (figure 2.3.4.1). La France exporte en majorité du bois de chauffage (45 % des exportations en quantité) et des sciures et déchets de bois (43 % des exportations) - (figure 2.3.4.2). À l’inverse, elle importe majoritairement des granulés de bois (87 % des importations en quantité, soit 5 points de plus qu’en 2022). Ces derniers, du fait de leur pouvoir calorifique élevé et de leur facilité d’utilisation, sont vendus en général à des prix plus élevés que le bois de chauffage. Malgré une baisse générale des prix des combustibles bois-énergie en 2023, la forte croissance des importations de granulés creuse le solde importateur (cf. 1.5).

Les échanges extérieurs de bois-énergie demeurent néanmoins très faibles au regard de la production intérieure. Les importations de bois-énergie représentent en effet 5 % de la consommation primaire de bois-énergie. Les exportations représentent, quant à elles, 3 % de la production primaire de bois-énergie.

Figure 2.3.4.1 : échanges extérieurs de bois-énergie

2019

2020

2021

2022

2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

Importations

2,7

141

2,7

124

3,9

168

4,4

315

5,3

325

Bois de chauffage

0,4

17

0,4

15

0,4

14

0,4

20

0,4

16

Sciures, déchets de bois et briquettes

0,5

16

0,4

15

0,4

17

0,4

24

0,3

21

Granulés

1,9

107

1,9

95

3,0

138

3,6

271

4,6

289

Exportations

2,3

61

1,9

45

2,1

57

2,5

91

2,7

75

Bois de chauffage

1,1

22

1,0

17

1,0

19

1,4

37

1,2

34

Sciures, déchets de bois et briquettes

0,7

7

0,5

5

0,6

9

0,7

18

1,2

16

Granulés

0,6

32

0,4

23

0,6

28

0,4

36

0,3

25

Solde importateur

0,5

80

0,7

79

1,7

111

1,9

225

2,6

250

Source : SDES, Bilan de l’énergie, d’après DGDDI

Figure 2.3.4.2 : échanges extérieurs de bois-énergie par combustible en 2023

Source : SDES, Bilan de l’énergie, d’après DGDDI

Les pays frontaliers sont les principaux destinataires des exportations françaises de bois-énergie (figure 2.3.4.3), en particulier la Belgique qui, en 2023, totalise plus de la moitié des exportations. À l’inverse, les importations proviennent de pays plus éloignés : les importations en provenance de l’Amérique du Nord augmentent fortement depuis quelques années en raison du développement du commerce de granulés. En particulier, les importations en provenance des États-Unis, marginales jusqu’en 2020, doublent entre 2022 et 2023 et représentent le quart des importations totales de bois-énergie.

Figure 2.3.4.3 : échanges extérieurs de bois-énergie par pays en 2023

Source : SDES, Bilan de l’énergie, d’après DGDDI

2.3.5 Biocarburants

La France est importatrice nette de biocarburants destinés à être incorporés au gazole (biodiesel) ou à l’essence (bioéthanol ou bioessences). Les achats français de biocarburants, nets des volumes exportés, augmentent de 12,5 % en 2023 (figure 2.3.5.1), pour s’élever à 20 TWh (soit près de la moitié des biocarburants consommés en France, hors biokérosène). Ce déficit des échanges extérieurs est très majoritairement imputable au biodiesel : les importations nettes équivalent à 31 % des quantités de bioessences et à 55 % des quantités de biodiesel consommées sur le territoire. La facture correspondante stagne en euros constants et s’élève à 3,2 Md€ en 2023, après avoir fortement augmenté en 2022 du fait de la crise énergétique.

L’origine des matières premières utilisées dans les biocarburants

Dans le bilan de l’énergie, suivant les conventions statistiques internationales, les biocarburants sont considérés comme une ressource énergétique nationale dès lors que la transformation de matières premières est réalisée sur le sol national. On peut toutefois également s’intéresser au lieu de production des matières premières elles-mêmes : de ce point de vue, 49 % des volumes de biocarburants et 74 % des volumes de biodiesel essence consommés en France sont d’origine étrangère en 2023. Cette part reste stable par rapport à 2022.

Figure 2.3.5.1 : échanges extérieurs de biocarburants

2019

2020

2021

2022

2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

Importations

24,0

2 073

16,9

1 298

21,7

2 594

23,5

4 251

24,3

3 727

Bioessences

2,3

232

2,1

203

3,0

350

3,9

687

3,8

668

Biodiesel

21,7

1 840

14,8

1 094

18,7

2 244

19,6

3 564

20,5

3 059

Exportations

8,2

788

7,1

713

6,6

905

6,0

1 088

4,6

575

Bioessences

1,5

173

1,4

169

0,8

136

0,8

153

0,8

110

Biodiesel

6,7

614

5,7

543

5,7

769

5,2

935

3,8

465

Solde importateur

15,8

1 285

9,8

585

15,2

1 689

17,5

3 163

19,6

3 152

Bioessences

0,8

59

0,7

34

2,1

214

3,1

534

3,0

558

Biodiesel

15,0

1 226

9,1

551

13,0

1 475

14,4

2 629

16,7

2 594

Note : le commerce extérieur de biodiesel couvre désormais, en sus des esters méthyliques d’acide gras (EMAG), le biodiesel de synthèse. Le commerce extérieur de bioessences couvre désormais, en sus de l’éthanol, les bioessences de synthèse.
Source : SDES, Bilan de l’énergie, d’après DGDDI et DGEC

Les pays frontaliers concentrent la plupart du commerce extérieur de biocarburants. S’agissant des esters méthyliques d’acides gras (EMAG), qui représentent 91 % des importations de biodiesel en volume, ils proviennent essentiellement de Belgique (45 %), des Pays-Bas (32 %) et d’Espagne (17 %). Quant aux exportations, elles sont majoritairement dirigées vers la Belgique (39 %), l’Espagne (24 %) et la Suède (17 %).

Dans le cas de l’éthanol pur, qui représente 93 % des importations de bioessences en volume, soit 14 % des importations de biocarburants, il provient pour 29 % d’Espagne, pour 12 % du Brésil et pour 10 % des Pays-Bas. Les pays vers lesquels l’éthanol pur est exporté ne sont pas connus dans les déclarations de durabilité (cf. méthodologie) et ce produit n’est pas isolé dans les données de la DGDDI.

2.3.6 Électricité

En 2023, la France redevient exportatrice nette d’électricité après avoir enregistré un déficit en 2022, en raison de la moindre disponibilité des centrales nucléaires et du faible niveau de la production hydraulique dû à la sécheresse. Sur l’ensemble de l’année 2023, la France a importé 25 TWh et a exporté 76 TWh (figure 2.3.6.1), et enregistre donc un solde exportateur d’électricité de 50 TWh après un solde exportateur négatif de 15 TWh en 2022.

Le solde des échanges extérieurs est positif à toutes les interconnexions frontalières (figure 2.3.6.2), sauf vis-à-vis de l’Espagne (- 1,6 TWh). Le solde vis-à-vis de la Grande-Bretagne, négatif en 2022, augmente de 23 TWh, pour atteindre 14 TWh en 2023. Le solde exportateur d’électricité progresse aussi nettement avec l’Allemagne (+ 15 TWh par rapport à 2022), la Belgique (+ 13 TWh) et, dans une moindre mesure, avec l’Italie (+ 5 TWh, à 18 TWh) et la Suisse (+ 3 TWh). Il était resté excédentaire en 2022 avec ces deux pays. Le solde vis-à-vis de l’Espagne est moins déficitaire qu’en 2022 : il progresse de 7 TWh en 2023. Les importations sont restées élevées au premier semestre à la frontière avec l’Espagne et ont nettement diminué au second semestre, en lien avec la hausse de la production intérieure.

Les recettes tirées des exportations d’électricité s’élèvent en 2023 à 6,8 Md€. Déduction faite des dépenses d’importation (2,9 Md€), le solde net s’établit à 4,0 Md€ et augmente de 12 Md€ par rapport à l’année précédente en euros constants. Cette nette hausse s’explique par la croissance des exportations physiques d’électricité et la baisse des quantités importées, alors que les prix diminuent nettement.

Figure 2.3.6.1 : échanges extérieurs d’électricité

2019

2020

2021

2022

2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

Importations

16

830

20

849

24

3 802

52

17 006

25

2 885

Exportations

73

3 115

65

2 135

69

6 709

37

9 192

76

6 847

Solde exportateur

58

2 285

45

1 286

45

2 906

- 15

- 7 814

50

3 961

Source : SDES, Bilan de l’énergie, d’après RTE, CRE, DGDDI, Emosson

Figure 2.3.6.2 : contribution au solde exportateur d’électricité

Source : SDES, Bilan de l’énergie, d’après RTE, CRE