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Bilan énergétique
de la France pour 2023
Avril 2025

3.1 L’activité du raffinage continue sa progression en 2023

Le raffinage consiste à transformer le pétrole brut en différents produits finis, énergétiques (carburants, combustibles) ou non (lubrifiants, bitume et produits destinés à la pétrochimie entre autres). Le pétrole brut est, dans un premier temps, séparé par distillation en plusieurs coupes pétrolières, les plus lourdes pouvant, dans un deuxième temps, être craquées en molécules plus légères et mieux valorisables. Les produits ainsi obtenus font ensuite l’objet de procédés d’amélioration, visant notamment à en réduire la teneur en soufre ou, pour les supercarburants, à en augmenter l’indice d’octane.

Les biocarburants produits ou importés en France sont incorporés en raffinerie ou en dépôt aux carburants non issus de biomasse. Les informations fournies ci-dessous portent sur les produits raffinés, biocarburants exclus.

En 2023, la production nationale de produits raffinés, nette de la consommation propre des raffineries, s’élève à 46,1 Mtep (535,6 TWh), pour une consommation de matière première de 48,0 Mtep (figure 3.1.1). La production nette progresse de 10,7 % sur un an, après une hausse de 15,6 % en 2022. L’activité a été dynamique en dépit des mouvements sociaux et des blocages, notamment au printemps. Compte tenu des difficultés d’approvisionnements extérieurs, en particulier pour le gazole, les installations de raffinage ont été davantage sollicitées en 2023 après avoir redémarré en 2022. En 2021, la production nette du raffinage était restée atone, après une chute de plus d’un quart en 2020 en raison de la crise sanitaire. Certaines installations étaient restées fermées en 2021 pour maintenance et défaut de rentabilité.

Les raffineurs ont dépensé 29,1 Md€ en pétrole brut et autres charges de raffinage pour fournir des produits finis valorisés à 38,4 Md€. En euros constants 2023, la valeur de cette production diminue de 17,3 % par rapport à 2022, en raison principalement de la baisse des prix (cf. 1.2). Elle reste très supérieure à celle de 2019 (+ 33,5 %). En 2023, les raffineries ont dégagé un excédent de 9,3 Md€, soit 194 € pour chaque tonne équivalent pétrole de produit à distiller utilisée, contre 245 €2023 l’année précédente et 48 €2023 en 2019. Après le record de 2022, ce solde a la deuxième plus haute valeur jamais observée depuis le début du calcul de cet indicateur en 2011.

Figure 3.1.1 : consommation de pétrole brut et autres charges de raffinage et production nette de produits finis des raffineries

2019

2020

2021

2022

2023

En Mtep

En M€2023

En Mtep

En M€2023

En Mtep

En M€2023

En Mtep

En M€2023

En Mtep

En M€2023

Consommation de pétrole brut
et autres charges de raffinage

52,3

25 916

37,9

13 355

37,3

19 608

43,6

35 215

48,0

29 111

Production nette des raffineries

50,4

28 789

36,6

15 368

36,0

20 897

41,6

46 474

46,1

38 423

Solde

-

2 872

-

2 012

-

1 289

-

11 259

-

9 312

Note : la production est nette de l’autoconsommation des raffineries. Le rapport entre le solde calculé ici et la consommation peut présenter des écarts avec la marge de raffinage calculée et diffusée par la DGEC, car cette dernière s’appuie non sur des données réelles mais sur un modèle théorique de raffinerie en prenant en compte en outre un ensemble plus vaste de charges (dépenses de gaz naturel notamment).
Source : SDES, Bilan de l’énergie

Les raffineries françaises produisent principalement du gazole, qui regroupe le gazole routier et non routier. Ce dernier produit est utilisé pour certains engins mobiles non routiers et pour les tracteurs agricoles, avec les mêmes spécifications que celles du gazole routier, excepté sa coloration. Ces gazoles utilisés comme carburant représentent 36 % du total de la production en 2023. Les supercarburants comptent pour 19 %, les produits non énergétiques pour 16 % et le fioul lourd pour 13 % (figure 3.1.2). Le kérosène représente 7 % du total de la production nationale de produits raffinés, en augmentation depuis la reprise progressive du trafic aérien à la suite de la crise sanitaire. Enfin, la part du fioul domestique et autres gazoles est de 6 %, et celle du gaz de pétrole liquéfié de 2 %.

La production de gazole, qui a augmenté de 13 % en un an, retrouve son niveau de 2019. À 3,4 Mtep, celle de jet kérosène progresse fortement par rapport à 2022 (+ 31 %, après + 133 % en 2022), en lien avec la croissance du trafic aérien international ; la production de kérosène s’établit à 85 % de son niveau de 2019.

Figure 3.1.2 : production nette de produits finis des raffineries

* Y compris essence aviation.
** Naphta, bitumes, lubrifiants.
*** Coke de pétrole, pétrole lampant, autres produits.
Note : la production est nette de l’autoconsommation des raffineries. À partir de 2018, la quantité correspondant à du gazole pêche est incluse dans le poste du fioul domestique et autres gazoles, comme l’est celle du diesel marine léger (DML), et non plus dans celui du gazole. Celle de gazole non routier, utilisé dans l’agriculture et la construction notamment, est regroupée avec le gazole routier dans le poste gazole, car il s’agit de fait du même produit sur le plan chimique.
Source : SDES, enquête auprès des raffineurs

Après la fermeture de plusieurs installations au début des années 2010, puis de celle de Grandpuits en 2021, il ne reste en France en 2023 plus que sept raffineries de pétrole brut (figure 3.1.3).

Figure 3.1.3 : raffineries de pétrole brut en 2023

Source : DGEC