1.1 Les prix de l’énergie moyens payés par les consommateurs finaux continuent leur progression en 2023
1.1.1 Prix finaux de l’énergie à usage énergétique
Après une année d’envolée liée aux tensions internationales et à la moindre disponibilité du parc nucléaire français, les prix de l’énergie sur les marchés refluent nettement en 2023 (cf. 1.3 à 1.8).
Malgré cette détente, les prix pour les consommateurs finaux continuent à croître. Les hausses sur les marchés de gros observées en 2022 se répercutent en effet avec retard sur les prix payés par les entreprises et les ménages. Tous secteurs confondus, les prix de l’énergie pour un usage énergétique progressent de 12,5 % sur un an (figure 1.1.1.1). L’augmentation est particulièrement forte dans le tertiaire (+ 49,2 % sur un an). Dans l’industrie, la hausse est plus mesurée (+ 19,5 %), les « gros » consommateurs bénéficiant des baisses de prix sur les marchés de gros. C’est l’électricité qui connaît la plus forte progression : les prix de l’électricité aux consommateurs finaux s’accroissent de 35 % sur un an (cf. 1.7). La hausse est plus contenue pour le gaz (+ 9 %, cf. 1.3) et les produits pétroliers (+ 4 % pour le gazole et l’essence).
Figure 1.1.1.1 : prix de la consommation finale par secteur
En €/MWh
2019 |
2020 |
2021 |
2022 |
2023 |
|
---|---|---|---|---|---|
Industrie (hors charbon hauts-fourneaux) |
45 |
43 |
54 |
84 |
100 |
Transports |
133 |
118 |
135 |
171 |
171 |
Résidentiel |
103 |
106 |
106 |
124 |
137 |
Tertiaire |
87 |
87 |
90 |
116 |
173 |
Agriculture-pêche |
74 |
63 |
75 |
104 |
111 |
Consommation finale énergétique (hors charbon hauts-fourneaux) |
98 |
93 |
102 |
130 |
146 |
Consommation finale non énergétique |
49 |
41 |
62 |
97 |
76 |
Consommation finale (hors charbon hauts-fourneaux) |
94 |
88 |
98 |
128 |
141 |
Note : conformément aux conventions statistiques internationales relatives à la comptabilité physique de l’énergie, le charbon des hauts-fourneaux est exclu de la consommation finale. Dans le cadre du bilan monétaire, il est en revanche inclus dans l’industrie et dans la dépense nationale en énergie.
Dans ce tableau, le prix est calculé en rapportant la dépense en énergie du secteur à sa consommation énergétique. Pour le résidentiel, la consommation inclut le solaire thermique et la chaleur des pompes à chaleur alors qu’aucune dépense n’est associée à cette consommation.
Source : SDES, Bilan de l’énergie
1.1.2 prix de l’énergie payés par les ménages
Dans un contexte d’inflation générale des biens et services de 4,9 %, les ménages paient en moyenne l’énergie 6,6 % plus cher en 2023 qu’en 2022 (figure 1.1.2.1). Cette augmentation provient des énergies du logement, dont le prix moyen, à structure de dépense équivalente, augmente de 12,8 %. En effet, les prix de détail du gaz (+ 19,4 %) et de l’électricité (+ 14,4 %), principales énergies résidentielles (quatre cinquièmes de la dépense du logement mais deux tiers de la consommation), subissent avec retard les hausses observées sur les marchés un an auparavant. Cette progression est néanmoins contenue par la prolongation du bouclier tarifaire en 2023 (cf. 1.3 et 1.7). À l’inverse, les prix des carburants sont quasi stables sur un an.
Figure 1.1.2.1 : prix à la consommation
Note : l’évolution des prix est calculée en pondérant l’évolution des prix de chacune des énergies par sa dépense correspondante de l’année précédente. Cette méthode se rapproche de celle utilisée par l’Insee pour calculer l’indice des prix des biens et services à la consommation. Elle diffère de celle de la partie 1.1.1.
Sources : Insee ; calculs SDES
Sur longue période, l’énergie reste un bien plus onéreux que par le passé pour les ménages. Son prix a augmenté de 3,2 % par an en moyenne depuis 1990, en euros courants, alors que l’inflation générale annuelle ne s’est élevée qu’à 1,7 % sur la période. L’évolution annuelle moyenne est identique pour les carburants et les énergies du logement, mais avec des évolutions contrastées entre différentes sous-périodes. Longtemps peu dynamique, le prix de l’énergie du logement a fortement accéléré depuis le milieu des années 2000. Celui des carburants fluctue depuis le début de la décennie après avoir très fortement augmenté au cours des deux décennies précédentes. Depuis 2019, la hausse des prix des énergies s’est nettement accélérée : + 5,7 % par an en moyenne pour les carburants et + 8,3 % par an pour les énergies du logement.