5.1 Dépense quasi stable malgré une baisse de la consommation finale d’énergie et de fortes disparités entre les secteurs
La consommation finale réelle d’énergie (hors charbon des hauts-fourneaux) diminue de 3,9 % en 2023, pour s’établir à 1 615 TWh, dans un contexte de croissance faible du PIB (+ 0,9 %). Le climat ayant été proche de celui de 2022, la diminution de la consommation finale d’énergie corrigée des variations climatiques est quasiment la même (- 3,8 %).
La consommation finale à usage énergétique, corrigée des variations climatiques, baisse de 4,0 % en 2023, pour s’établir à 1 545 TWh (figure 5.1.1). La consommation baisse dans le tertiaire (- 7,8 %), l’industrie (- 6,5 %), le résidentiel (- 2,7 %), les transports (- 2,2 %) et l’agriculture-pêche (- 0,7 %). Après une baisse importante en raison d’un ralentissement de l’activité dans la pétrochimie en 2022 (- 21,7 %, cf. 4.2.4), la consommation non énergétique diminue légèrement (- 1,9 %), pour s’établir à 119 TWh (figure 5.1.2), un niveau historiquement bas depuis plus de 50 ans.
Entre 2012, année de référence des objectifs nationaux de réduction de la consommation d’énergie (cf. 4.1), et 2019, la consommation finale énergétique a baissé de 0,4 % en moyenne annuelle à climat corrigé. Entre 2019 et 2023, cette baisse est de 2,1 % en moyenne annuelle. Sur la période complète, la baisse est supérieure à l’objectif (- 8,9 % pour un objectif de - 7,6 %).
Figure 5.1.1 : consommation finale énergétique par secteur
* La répartition de la chaleur par secteur consommateur n’est pas disponible entre 2000 et 2006.
Champ : jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DROM.
Source : SDES, Bilan de l’énergie
La dépense nationale en énergie (hors hauts-fourneaux) s’élève à 227,9 Md€ en 2023. Après une augmentation importante en 2022 (+ 18,4 % en euros constants) causée par la flambée des prix de l’énergie, elle est quasi stable en 2023 (+ 0,9 %) mais avec des résultats très contrastés selon les secteurs. Les dépenses augmentent particulièrement dans le tertiaire (+ 30,1 % pour une baisse de la consommation de 8,2 %) et l’industrie (+ 6,0 % pour - 6,6 % de consommation) à cause d’une forte augmentation des prix de l’électricité et du gaz (cf. 1.3 et 1.7). Elles augmentent également dans le résidentiel (+ 2,3 % pour - 2,7 % de consommation) et l’agriculture-pêche (+ 0,9 % pour - 0,7 % de consommation). À l’inverse, elles diminuent davantage que la consommation dans les transports (- 7,2 % pour - 2,2 % de consommation) grâce à la baisse du prix des produits raffinés. La dépense pour des usages non énergétiques diminue fortement (- 27,1 % pour - 1,9 % de consommation).
Le transport concentre 38 % de la dépense nationale (hors charbon des hauts-fourneaux) pour 32 % de la consommation. À l’inverse, le poids de l’industrie (y compris consommation non énergétique) est plus faible dans la dépense totale que dans la consommation. Cela s’explique par le fait que les industriels bénéficient généralement de prix inférieurs à la moyenne grâce à leurs volumes de consommation souvent élevés et à une taxation globalement moindre que celle des ménages. Ils sont toutefois plus sensibles aux variations des prix sur les marchés internationaux. Le poids de l’industrie dans la dépense totale a ainsi augmenté de 4 points entre 2020 et 2023 (12 % en 2023) alors que sa part de la consommation a diminué d’un demi-point sur la même période (17 % en 2023).
Figure 5.1.2 : consommation finale par secteur (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2019 |
2020 |
2021 |
2022 |
2023 |
||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
En TWh |
En M€2023 |
En TWh |
En M€2023 |
En TWh |
En M€2023 |
En TWh |
En M€2023 |
En TWh |
En M€2023 |
|
Industrie |
318,7 |
16 325 |
292,8 |
13 857 |
315,7 |
18 623 |
298,2 |
26 306 |
278,6 |
27 881 |
Transports |
530,9 |
80 294 |
446,5 |
58 132 |
507,3 |
74 635 |
524,6 |
94 487 |
513,3 |
87 691 |
Résidentiel |
470,2 |
54 825 |
455,7 |
53 155 |
497,8 |
57 516 |
434,0 |
56 504 |
422,3 |
57 824 |
Tertiaire |
260,2 |
25 605 |
245,4 |
23 522 |
257,9 |
25 280 |
249,6 |
30 453 |
229,1 |
39 604 |
Agriculture-pêche |
51,2 |
4 298 |
54,5 |
3 748 |
54,3 |
4 415 |
52,9 |
5 782 |
52,6 |
5 835 |
Consommation finale énergétique (hors charbon hauts-fourneaux) |
1 631,2 |
181 347 |
1 494,8 |
152 414 |
1 632,9 |
180 468 |
1 559,3 |
213 532 |
1 495,9 |
218 834 |
Consommation finale non énergétique |
156,0 |
8 654 |
146,5 |
6 599 |
154,3 |
10 326 |
121,6 |
12 411 |
119,3 |
9 050 |
Consommation finale (hors charbon hauts-fourneaux) |
1 787,2 |
190 001 |
1 641,4 |
159 013 |
1 787,2 |
190 794 |
1 680,9 |
225 943 |
1 615,1 |
227 883 |
Source : SDES, Bilan de l’énergie