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Bilan énergétique
de la France pour 2023
Avril 2025

5.2 Légère diminution de la facture énergétique des ménages et baisse de la consommation

Les ménages français ont consommé, au total, 722 TWh d’énergie en 2023, soit une baisse de 1,6 % par rapport à 2022 (figure 5.2.1). Cette consommation d’énergie se répartit en 422 TWh (- 2,7 %) dans leurs logements (cf. 5.3) et 299 TWh (- 0,1 %) pour leurs déplacements (cf. 5.5). Leur dépense énergétique atteint 114,9 Md€ (- 1,3 %), dont 57,8 Md€ pour le logement (+ 2,3 %) et 57,1 Md€ pour le transport (- 4,7 %).

En 2023, la dépense énergétique moyenne d’un ménage s’élève à 3 678 €, dont 1 851 € imputables à l’énergie dans le logement et 1 827 € aux achats de carburant (figure 5.2.2). En euros courants, la dépense moyenne d’un ménage augmente de 3,0 % (+ 6,8 % pour le logement et - 0,6 % pour les carburants). Toutefois, corrigée de l’évolution globale des prix, la facture moyenne en énergie diminue de 2,2 % par rapport à 2022. Cette diminution est portée par la baisse des dépenses en carburant (- 5,6 %) alors que les dépenses énergétiques moyennes liées au logement augmentent de 1,4 %.

Figure 5.2.1 : consommation d’énergie des ménages (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée

2019

2020

2021

2022

2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

En TWh

En M€2023

Logement

470,2

54 825

455,7

53 155

497,8

57 516

434,0

56 504

422,3

57 824

Transport

306,1

52 539

256,7

37 990

288,8

47 981

299,6

59 927

299,3

57 087

Total

776,3

107 363

712,4

91 144

786,56

105 497

733,6

116 431

721,6

114 910

Note : chèque énergie non déduit des dépenses d’énergie pour le logement.
Champ : France entière (y compris DROM).
Source : SDES, Bilan de l’énergie

Figure 5.2.2 : dépense en énergie par ménage entre 2019 et 2023

Note : chèque énergie non déduit des dépenses d’énergie par ménage pour le logement.
Les dépenses en charbon, qui représentent pour l’ensemble des ménages moins de 10 M€ par an, ne sont pas représentées ici, mais sont bien incluses dans le total.
Champ : France entière (y compris DROM).
Source : SDES, Bilan de l’énergie

L’augmentation des dépenses pour le logement résulte de celle des prix. Elle est toutefois limitée par la diminution de la consommation d’énergie pour le logement, liée à des prix élevés en 2023 (cf. 5.3) et aux appels à la sobriété, dans un contexte de crise énergétique. La prolongation en 2023 du bouclier tarifaire (plafonnement ou limitation des hausses des tarifs réglementés, cf. 1.3 et 1.7) a permis de limiter la hausse des prix du gaz et de l’électricité. Le dispositif de chèque énergie, dont le montant moyen, toutes campagnes confondues, s’élève à 138 € en 202313, permet également de soutenir les ménages les plus modestes face aux hausses de prix. Cette aide n’est pas prise en compte dans les dépenses présentées dans cette publication.

En euros constants, les dépenses moyennes en électricité, qui représentent environ les deux tiers de la facture énergétique dans les logements, sont en hausse de 4,6 % par rapport à 2022. Les dépenses en gaz naturel, en chaleur et en bois augmentent respectivement de 4,2 %, 2,5 % et de 24 %. Les dépenses en produits pétroliers diminuent de 26 %, liées non seulement à une baisse de la consommation mais aussi des prix (voir partie 1).

Les accises sur l’énergie (ex-TICPE, TICGN, TICFE et TICC) ainsi que la contribution tarifaire d’acheminement pour l’électricité et le gaz (CTA) représentent 4,7 % de la dépense d’énergie du logement. En euros constants, le taux moyen de ces taxes est de 6,4 €/MWh et diminue de 43,2 % par rapport à 2022, toutes énergies confondues. Avec la diminution des taxes et la baisse de la consommation énergétique, le montant total de ces taxes s’élève à 87 € par ménage et diminue de 45,2 % (figure 5.2.3).

13 Ce montant inclut le chèque de la campagne 2023, qui s’élève à 150 euros, mais aussi tous les chèques énergie des années précédentes délivrés en 2023.

Figure 5.2.3 : décomposition de la dépense moyenne des ménages en énergie pour le logement

Champ : France entière (y compris DROM).
Source : SDES, Bilan de l’énergie

La dépense en carburants diminue de 5,6 % en euros constants en 2023. Elle résulte d’une baisse des prix (cf. 1.2), la consommation moyenne par ménage étant stable entre 2022 et 2023. Les taxes énergétiques (composées de l’accise sur les produits pétroliers (ex-TICPE) en métropole, de la taxe spéciale de consommation (TSC) et de l’octroi de mer dans les DROM) représentent 34,4 % de la dépense (figure 5.2.4). Le taux moyen des taxes est de 65 €/MWh, tous carburants confondus. En euros constants, le montant des taxes collectées auprès des ménages pour les carburants reste stable.

Figure 5.2.4 : décomposition de la dépense moyenne de carburant par ménage

Champ : France entière (y compris DROM).
Source : SDES, Bilan de l’énergie

Au total, en 2023, l’énergie représente 9,4 % des dépenses des ménages et 5,8 % de leur consommation effective, incluant notamment les loyers imputés et services d’intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim) - (figure 5.2.5). La part dans les dépenses des ménages baisse de 0,2 point par rapport à 2022, sa diminution étant essentiellement due aux dépenses en carburants. En effet, la part des carburants diminue de 0,3 point alors que celle des énergies pour le logement augmente de 0,1 point. La part de l’énergie dans les dépenses des ménages demeure sensiblement éloignée de son pic atteint en 1985, à 11,7 %.

Figure 5.2.5 : part de l’énergie dans le budget des ménages

Note : le budget des ménages est calculé comme les dépenses des ménages au sens de la Comptabilité nationale, hors loyers imputés et services d’intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim).
La consommation effective intègre ces deux éléments ainsi que les consommations correspondant à des dépenses individualisables faites par les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) et par les administrations publiques (APU) en matière de santé, d’enseignement, d’action sociale.
Le budget est proche de ce que déboursent les ménages pour leur consommation courante, tandis que la consommation effective approche ce dont ils bénéficient, y compris ce qui est payé par l’ensemble de la collectivité.
Le chèque énergie, introduit en 2018 à la place des tarifs sociaux du gaz et de l’électricité, n’est pas déduit de la dépense d’énergie pour le logement.
Champ : jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DROM.
Sources : Insee, Comptes nationaux ; SDES, Bilan de l’énergie