datalab
Bilan énergétique
de la France pour 2023
Avril 2025

6.1 Intensité énergétique finale : poursuite de la baisse

Après un rebond en 2020 (+ 1,5 % sur un an) lié à la crise sanitaire, l’intensité énergétique finale (consommation finale à usage énergétique par unité de PIB) reprend sa tendance à la baisse, à un rythme annuel moyen de - 3,5 % entre 2020 et 2023, pour atteindre 0,60 TWh par milliard d’euros en 2023 (figure 6.1.1). La consommation finale à usage énergétique annuelle, corrigée des variations climatiques, continue à diminuer (- 4,0 % en 2023), alors que l’activité connaît une croissance faible (+ 0,9 %).

Sur le long terme, l’intensité énergétique finale diminue de manière quasiment continue depuis 1990, à un rythme annuel moyen de - 1,4 %. Entre 1990 et 2001, cette baisse s’explique par une croissance moins rapide de la consommation énergétique finale (+ 16,7 %) que du PIB (+ 26,4 %). À partir de 2001, la consommation énergétique finale diminue alors que le PIB continue à augmenter, bien que moins rapidement. Ce découplage partiel entre PIB et consommation d’énergie s’explique par des gains d’efficacité énergétique dans l’ensemble des secteurs, par la tertiarisation de l’économie et par une croissance de la demande des ménages moins rapide que celle du PIB.

En 2023, la consommation finale énergétique par habitant diminue de 4,3 % par rapport à 2022, pour s’établir à 22,6 MWh par habitant, poursuivant la baisse temporairement mise en pause en 2020. Sur le long terme, après une croissance annuelle moyenne de 1 %, qui culmine en 2001 à 29,2 MWh par habitant, la consommation par habitant diminue à un rythme annuel moyen de - 1,2 % de 2001 à 2023. De 1990 à 2001, à climat corrigé, la consommation finale énergétique totale augmente de 16,7 %, notamment du fait de la hausse de consommation du tertiaire (+ 26,9 %) et des transports (+ 17,9 %). De 2001 à 2023, la tendance s’inverse, principalement du fait de la baisse de la consommation de l’industrie (- 27,4 %) et, dans une moindre mesure, du résidentiel (- 7,6 %).

Figure 6.1.1 : intensité énergétique finale (données corrigées des variations climatiques)

Champ : jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DROM.
Sources : SDES, Bilan énergétique de la France ; Insee

Depuis 1990, l’intensité énergétique finale a diminué pour l’ensemble des activités (figure 6.1.2).

Dans les transports, premier secteur consommateur en 2023 (33 % de la consommation énergétique finale), l’amélioration de la performance énergétique des véhicules légers se poursuit de manière continue depuis 1990, avec une baisse de 26 % de la consommation d’énergie par kilomètre parcouru. Cette baisse s’accélère à partir de 2010, passant d’un rythme annuel moyen de - 0,7 % de 1990 à 2010 à - 1,2 % de 2010 à 2023. La réduction de la consommation unitaire des poids lourds apparaît moins forte (- 13 % depuis 1990). Elle stagne jusqu’au milieu des années 2000 puis décroît à un rythme annuel moyen de - 0,8 % entre 2005 et 2023.

Malgré un léger rebond en 2020, en lien avec une présence accrue des ménages dans leur domicile, la baisse la consommation d’énergie par m2 est particulièrement forte dans le résidentiel (- 37 % depuis 1990), traduisant les meilleures performances énergétiques des logements neufs ainsi que des efforts de rénovation dans les logements anciens. En 2023, le secteur résidentiel représente 29,5 % de la consommation énergétique finale.

Dans l’industrie (18,3 % de la consommation énergétique finale en 2023), l’adoption de procédés moins consommateurs a contribué à la baisse de long terme de l’intensité énergétique (- 35 % depuis 1990).

Le tertiaire (15,5 % de la consommation énergétique finale en 2023) connaît une chute de son intensité énergétique de 28 % depuis 1990. La baisse ne commence qu’à partir de la fin des années 2000, à un rythme annuel moyen soutenu de - 2,6 % entre 2009 et 2023. Comme dans le résidentiel, cette tendance s’explique notamment par l’amélioration des performances énergétiques des bâtiments du secteur.

Dans l’agriculture (3,4 % de la consommation énergétique finale en 2023), l’intensité énergétique est beaucoup plus volatile, en raison notamment des aléas climatiques qui pèsent sur les récoltes et affectent les rendements sans modifier la consommation d’énergie. Toutefois, elle baisse tendanciellement depuis 1990 (- 11 %).

Figure 6.1.2 : évolution des intensités énergétiques finales par secteur (données corrigées des variations climatiques)

Note : l’intensité énergétique finale est définie comme le ratio de la consommation énergétique finale du secteur à sa valeur ajoutée, sauf pour le résidentiel, où le dénominateur est la surface totale des logements habités, et dans les transports, où l’indicateur mesure la consommation unitaire des véhicules.
Champ : jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DROM.
Sources : SDES, Bilan énergétique de la France, Bilan annuel des transports, Rapport du compte du logement ; Insee