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Bilan énergétique
de la France pour 2023
Avril 2025

1.3 Le prix de gros du gaz naturel se replie en 2023 après avoir atteint un niveau inédit en 2022

1.3.1 PRIX DE GROS DU GAZ NATUREL

Le gaz naturel s’échange soit de gré à gré via des contrats qui peuvent s’étendre jusqu’à plusieurs dizaines d’années, soit sur des marchés organisés, au comptant, pour une livraison le jour-même ou le lendemain, ou à terme, pour une échéance plus lointaine. Moins dense et moins aisément transportable que le pétrole, le gaz naturel nécessite des infrastructures plus coûteuses pour être acheminé des zones de production à celles de consommation. Les volumes transitant par ces infrastructures sont limités, ce qui peut entraîner des congestions sur le réseau. Le prix du gaz reflète ainsi des équilibres régionaux entre offre et demande. Historiquement dépendants des cours du pétrole, les prix de gros du gaz ne sont plus directement indexés sur le cours du Brent.

Sur les marchés européens, les prix du gaz, qui avaient atteint des sommets en 2022 en raison de la forte réduction des exportations de gaz russe vers l’Union européenne, refluent très nettement en 2023 grâce à l’afflux de gaz naturel liquéfié, à la modération de la consommation et au niveau élevé des stocks. Les prix à l’intérieur du marché ouest-européen sont à nouveau très proches après avoir divergé entre mai et octobre 2022, dans un contexte marqué par la saturation de certaines infrastructures gazières. La mise en place de nouvelles capacités d’importation dans l’est de l’Europe et le renforcement de certaines infrastructures favorisent une convergence des prix.

Le prix du gaz naturel sur le marché des Pays-Bas (Title Transfer Facility, TTF) est le principal prix de référence pour le marché continental européen. Il s’élève en moyenne à 40,7 €/MWh (en pouvoir calorifique supérieur, PCS) en 2023, en nette baisse par rapport à l’année précédente : il est en effet quasiment divisé par trois. Le prix sur le marché spot de Londres (National Balancing Point, NBP), principale référence avant 2017 sur le marché européen, diminue également fortement : il est divisé par deux, passant de 83,2 €/MWh en moyenne en 2022 à 38,9 €/MWh en 2023. Sur le marché français, le prix spot du gaz naturel (Point d’échange de gaz, PEG) s’élève en moyenne à 39,2 €/MWh ; il est divisé par trois.

Au niveau mondial, les écarts de prix entre les principales zones de marché sont conséquents. Après s’être creusés en 2022, ces écarts s’atténuent en 2023 (figure 1.3.1.1). Le prix du gaz naturel à la bourse de New York est nettement plus bas (8,0 €/MWh en moyenne en 2023) du fait de la forte production nationale de gaz naturel et de la saturation des capacités d’exportation de gaz naturel liquéfié. Le prix du marché japonais, plus fortement indexé sur le pétrole, historiquement plus élevé, a moins fluctué en 2022 et 2023 que le prix sur les marchés européens.

En 2024, les cours baissent en début d’année puis rebondissent. Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et des incidents d’exploitation aux États-Unis dans une usine de liquéfaction pèsent en effet sur l’offre mondiale de GNL.

Figure 1.3.1.1 : prix spot du gaz naturel à New York, à Londres, aux Pays-Bas, en France et prix du GNL importé au Japon

* PCS = pouvoir calorifique supérieur.
Sources :  DGEC ; Reuters ; U.S. Energy Information Administration ; ministère japonais des Finances

En France, le gaz se négociait jusqu’en novembre 2018 au niveau de deux points d’échanges de gaz (PEG), rattachés aux deux zones d’équilibrage du réseau de transport (PEG Nord et Trading Region South (TRS)). Depuis, les deux zones ont fusionné en un PEG commun aux deux gestionnaires de transport GRTgaz et Teréga. La bourse du gaz pour le marché français est gérée par EEX.

L’approvisionnement en gaz est fortement affecté par la forte réduction des exportations de gaz russe vers l’Union européenne. Les importations reposaient encore avant 2022 à 75 % sur des contrats de long terme (plus de deux ans) négociés de gré à gré, principalement avec des producteurs en Norvège, Russie, Algérie et aux Pays-Bas. Depuis 2022, la part des contrats et la répartition par origine est profondément modifiée (cf. 2.3.2).

Le prix d’achat du gaz naturel importé en France, qui avait triplé en 2022, diminue nettement en 2023 mais reste élevé (figure 1.3.1.2). Il s’élève à 67,9 €/MWh PCS.

Figure 1.3.1.2 : prix moyen à l’importation et à l’exportation du gaz naturel

En €/MWh PCS*

2019

2020

2021

2022

2023

Importations

17,0

11,6

31,2

90,8

67,9

Exportations

17,1

10,4

27,6

61,5

64,2

* PCS = pouvoir calorifique supérieur.
Source : SDES, Bilan de l’énergie, d’après GRTgaz, Teréga, les fournisseurs de gaz, DGDDI

Outre le gaz naturel importé, du biométhane est injecté dans le réseau, à des quantités encore minoritaires mais en très forte croissance. Les producteurs de biométhane bénéficient de tarifs d’achat régulés, qui dépendent des caractéristiques de leurs installations et dont la logique est de couvrir leurs coûts. Le tarif d’achat moyen s’établit à 127 €/MWh PCS en 2023 (figure 1.3.1.3). Il augmente de 16 % par rapport à 2022 en raison de la hausse de l’indice servant à revaloriser tous les semestres le prix d’achat des contrats. Cet indice augmente fortement du fait principalement de la hausse des indices de prix de production de l’énergie et, dans une moindre mesure, de la hausse de l’indice de prix à la production de l’industrie manufacturière et du coût horaire du travail des industries mécaniques et électriques.

Figure 1.3.1.3 : tarif d’achat moyen du biométhane injecté dans le réseau

En €/MWh PCS*

2019

2020

2021

2022

2023

Tarif d’achat

103,3

103,1

103,2

109,4

127,3

* PCS = pouvoir calorifique supérieur.
Source : CRE

1.3.2 PRIX À LA CONSOMMATION DU GAZ NATUREL

En 2023, le gaz a été payé en moyenne 85 €/MWh (en pouvoir calorifique supérieur), tous consommateurs et tous types d’offres (tarifs réglementés ou offres de marché) confondus, en hausse de 8,7 % par rapport à l’année 2022 (ce prix inclut la TVA uniquement pour les ménages). Le prix du gaz naturel payé par les consommateurs finaux a plus que doublé en trois ans. Il reste élevé malgré la détente sur les marchés de gros en raison d’une inertie de la répercussion des prix entre les deux marchés, de nombreux contrats d’approvisionnement étant prévus à terme (contrats à un an notamment). De ce fait, les prix constatés au plus fort de la crise énergétique sur les marchés de gros ont toujours une influence en 2023 sur le marché de détail.

Ces évolutions de prix sont habituellement analysées en décomposant le prix en la somme de quatre termes : la composante « approvisionnement » (coût de la molécule de gaz), la composante « infrastructure » (coût de l’accès aux terminaux méthaniers, du transport, du stockage et de la distribution, cf. 3.2), les taxes nettes des subventions et enfin les marges de commerce et écart statistique (incluant des charges commerciales comme les salaires) - (figure 1.3.2.1). Cependant, dans le contexte exceptionnel en cours depuis 2022, les mécanismes de couverture utilisés par les fournisseurs pour se protéger des fluctuations des prix et la compensation des pertes des fournisseurs, sous certaines conditions, dans le cadre du bouclier tarifaire mis en place par le Gouvernement, ont fortement limité l’impact de la hausse des prix sur leurs marges. Les différentiels de prix sur les marchés mondiaux ont pu permettre la réalisation de profits substantiels par certains fournisseurs, alors que d’autres, selon leur mode de couverture, ont pu se retrouver en difficulté. Ces opérations ont été conduites sur les marchés internationaux et n’apparaissent pas directement dans les données mobilisées ici. De ce fait, la composante « marge et coûts de commercialisation et écart statistique » n’a pas pu être calculée. Il a donc été décidé de fusionner dans une composante « fourniture » la part « approvisionnement » et la composante « marge de commerce et écart statistique » à partir de 2021 afin d’avoir une vue plus fidèle à la réalité de la décomposition du prix à la consommation du gaz (cf. encadré).

Avertissement sur le calcul de la marge

Le calcul de la composante « marge de commerce et écart statistique » du prix est habituellement réalisé à partir du bilan monétaire du gaz. Ce chiffre apparaît exceptionnellement négatif en 2022 et 2023 et ne reflète pas la réalité du marché de détail du gaz. En effet, le contexte exceptionnel en cours depuis 2022 a conduit les fournisseurs à adopter des stratégies de protection face à la hausse des prix sur le marché de gros et à modifier leurs sources d’approvisionnement. Ces opérations, souvent réalisées sur les marchés internationaux, n’ont pu être directement observées et n’apparaissent pas dans les chiffres publiés ici.

Ainsi, certains fournisseurs commercialisant des offres à prix fixe ou des prix révisables selon une périodicité prédéfinie ont pu être contraints de vendre du gaz à un prix très inférieur au prix auquel ils s’approvisionnaient s’ils ne s’étaient préalablement pas couverts correctement lors de la commercialisation de leurs offres. Ils ont pu prévenir ce risque avec des couvertures financières les protégeant des hausses de prix sur le marché de gros. Ce mécanisme assurantiel n’est pas pris en compte et a pu être important en 2022 et en 2023. De plus, des acteurs du marché du gaz ont pu réaliser des bénéfices en profitant de différentiels de prix, très élevés sur le GNL, entre différents pays, notamment au sein de l’Union européenne. Là encore, ces bénéfices ne sont pas pris en compte dans cette publication. Enfin, il est possible que des prix de transfert entre filiales d’une même firme aient pu être appliqués sans que cela apparaisse dans le bilan monétaire présenté ici.

Par ailleurs, du point de vue de la demande, le calcul n’inclut pas les compensations aux fournisseurs prévues dans le cadre du bouclier tarifaire. Enfin, il est possible que l’évolution positive et soudaine des prix à la consommation soit observée avec retard, augmentant artificiellement l’écart statistique.

Tous ces éléments entraînent une très forte sous-évaluation de la marge de commerce dans le bilan monétaire du gaz, rendant impossible le calcul de la part qu’elle représente dans le prix final payé par le consommateur. Les composantes « marge de commerce et écart statistique » et « approvisionnement » sont donc fusionnées de 2021 à 2023 dans une composante « fourniture ».

Figure 1.3.2.1 : décomposition du prix moyen du gaz naturel

* PCS = pouvoir calorifique supérieur.
Note : la TVA est incluse pour le résidentiel uniquement car elle est déductible pour les entreprises.
Le remboursement des dépenses par l’État aux fournisseurs au titre du bouclier tarifaire n’est pas pris en compte.
Source : SDES, Bilan de l’énergie

La hausse du prix en 2023 s’explique par l’augmentation de la composante « fourniture » de 9 % sur un an, à 60 €/MWh PCS. Elle reste donc à un niveau historiquement élevé, à la suite de la hausse de 92 % constatée entre 2021 et 2022 dans le contexte de la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine. Le reflux des prix sur les marchés de gros ne s’est pas encore matérialisé sur les marchés de détail en 2023.

Le coût relatif à l’utilisation des infrastructures s’élève à 17 €/MWh, soit 20 % du prix total. Il progresse de 19 % en 2023 malgré une évolution limitée à 4,3 % en moyenne des tarifs fixés par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) au 1er juillet 2023. Ces derniers comportant des parts fixes, une partie de la hausse observée s’explique par la forte baisse de la consommation de gaz en 2023, pour la deuxième année consécutive. Le coût global d’utilisation des infrastructures gazières est imputable en 2023 pour 49 % à la distribution, 32 % au transport, 12 % au stockage et 8 % aux terminaux méthaniers.

Les taxes hors TVA nettes des subventions s’élèvent en moyenne à 3,8 €/MWh en 2023, se décomposant en 4,9 €/MWh pour l’accise sur le gaz (nouvelle appellation de la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel (TICGN) depuis le 1er janvier 2022), 1 €/MWh pour la contribution tarifaire d’acheminement (CTA) et - 2,1 €/MWh pour les subventions liées aux volumes de biométhane injectés dans le réseau. La TICGN a fortement augmenté entre 2014 et 2018 ; elle ne représentait jusqu’en 2013 que 0,5 €/MWh en moyenne. Cette hausse sur la période s’explique, d’une part, par la suppression de l’exonération dont bénéficiaient les ménages et, d’autre part, par l’adoption d’une trajectoire de hausse entre 2014 et 2018 sur l’ensemble des accises énergétiques. Le tarif normal de TICGN, devenue accise sur le gaz naturel au 1er janvier 2022, est en revanche resté stable entre 2019 et 2023. Jusqu’en 2020, les opérateurs bénéficiaient d’une exonération de TICGN sur le gaz naturel combustible à raison des volumes injectés avec une garantie d’origine biométhane. Cette exonération a été remplacée par une réduction générale du taux plein, en fonction du taux d’incorporation de biométhane. Ce taux d’incorporation s’étant accru sur les dernières années, le taux plein de TICGN est ainsi passé de 8,45 à 8,43 €/MWh en 2021, à 8,41 €/MWh en 2022 et à 8,37 €/MWh en 2023. Le tarif normal de l’accise sur le gaz naturel carburant demeure à 5,23 €/MWh. Du fait de l’augmentation du prix du gaz, le montant de la TVA rapporté à la consommation totale de gaz naturel progresse de 25 % en 2023 par rapport à l’année 2022 et s’établit à 4,7 €/MWh, contre 3,8 €/MWh en 2022.

Les subventions représentent 2,1 €/MWh en 2023, contre 0,2 €/MWh en 2022. Elles sont exclusivement liées aux subventions au biométhane. La très forte augmentation de ces subventions est liée à une modification de l’indexation des tarifs pour les obligations d’achat à la suite de l’arrêté du 10 juin 2023 « fixant les conditions d’achat du biométhane injecté dans les réseaux de gaz naturel ». En 2023, le coût d’achat du biométhane, selon la CRE, est en moyenne de 127 €/MWh pour une production totale de 9 TWh.

Figure 1.3.2.2 : prix moyens du gaz naturel par secteur

En €/MWh PCS*

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

2022

2023

Branche énergie

26,7

27,0

30,5

26,2

23,6

19,0

18,9

27,6

20,7

16,4

37,9

72,0

63,9

Production d’électricité ou chaleur

26,4

26,9

30,3

26,2

23,5

18,9

18,8

27,9

21,1

16,9

38,1

72,0

64,2

Branche énergie hors transformation

29,8

28,3

31,9

26,4

24,1

19,8

19,7

24,5

16,5

11,6

35,6

71,7

59,7

Consommation finale à usage énergétique TTC**

42,7

47,7

49,8

48,3

48,1

44,5

44,9

49,3

50,8

47,7

53,7

79,6

80,6

Agriculture-pêche

39,2

42,8

43,8

44,4

42,1

37,5

36,0

38,2

38,3

35,5

41,2

67,8

85,3

Industrie

27,9

30,5

32,2

30,5

29,7

25,9

25,7

29,3

27,5

22,8

36,5

69,5

68,8

Tertiaire et transports

39,0

42,8

44,0

42,7

40,3

38,0

37,3

43,2

44,1

41,8

45,6

70,1

96,0

Résidentiel HTVA

49,4

54,6

56,9

59,3

58,9

54,8

55,7

61,9

66,5

63,1

62,4

81,7

97,7

Résidentiel TTC

58,1

64,1

67,1

69,9

69,3

64,2

65,4

71,9

77,3

73,0

72,9

95,2

113,7

Consommation finale à usage non énergétique

27,4

27,2

31,1

25,9

23,0

19,8

19,4

24,1

15,8

11,0

40,9

98,6

41,1

Tous secteurs HTVA

36,5

40,6

43,0

41,5

40,2

35,9

35,7

41,6

40,3

37,2

46,6

74,4

80,3

Tous secteurs TTC**

39,4

44,0

46,8

45,1

43,7

39,0

38,8

44,7

43,6

40,3

49,9

78,2

85,0

* PCS = pouvoir calorifique supérieur.
** La TVA est incluse pour le résidentiel uniquement car elle est déductible pour les entreprises.
Source : SDES, Bilan de l’énergie, d’après enquête Transparence des prix sur le gaz, données locales du gaz

En 2023, les prix du gaz pour les consommateurs finaux augmentent pour les usages énergétiques mais diminuent très fortement pour les usages non énergétiques. Ils diminuent également dans la branche énergie (figure 1.3.2.2). Les prix du gaz sont hétérogènes entre catégories de clients et les écarts de prix entre « gros » et « petits » consommateurs en faveur des premiers, qui avaient été nettement réduits en 2022, sont de retour en 2023 (cf. encadré). Le prix moyen TTC dans le secteur résidentiel s’élève à 114 €/MWh PCS, en hausse de 19 % par rapport à 2022. En raison de la baisse des prix sur les marchés de gros, les mesures prises dans le cadre du bouclier tarifaire ont cessé le 1er juillet 2023. À cette date, les tarifs réglementés de vente du gaz naturel (TRVg) ont également été supprimés. Cependant, un prix de référence est publié mensuellement par la CRE. La baisse de la consommation de gaz naturel par les ménages (- 14 %) entre 2022 et 2023 explique en partie la hausse du prix. En effet, lorsque la consommation diminue, le prix par MWh augmente mécaniquement en raison des coûts fixes (part de l’abonnement dans le prix). Dans le secteur de l’industrie, le prix HTVA est quasi stable, à 69 €/MWh PCS (- 1 %), après avoir presque doublé entre 2021 et 2022. En revanche, le prix HTVA augmente de 37 % sur un an dans le secteur tertiaire, à 96 €/MWh PCS. Ces évolutions différenciées sont liées, d’une part, à des différences de volumes de consommation et, d’autre part, à une plus grande sensibilité des « gros » consommateurs à la volatilité des prix de marché. Alors que la différence de prix entre les « gros » et « petits » consommateurs professionnels avait été gommée lors de la crise, les « gros » consommateurs de l’industrie retrouvent cet avantage en 2023. De même, la branche énergie bénéficie de cet avantage lié aux volumes consommés avec une baisse de 11 % du prix sur un an. L’évolution est plus spectaculaire pour les usages non énergétiques, qui concernent quelques très gros consommateurs très sensibles aux prix de gros. Pour ces derniers, les prix diminuent de 58 % sur un an.

Prix du gaz : les « gros » consommateurs retrouvent leur avantage sur les « petits »

Les plus gros consommateurs de gaz sont concentrés dans certaines branches du secteur industriel (métallurgie, chimie, agroalimentaire) et dans la branche énergie. Habituellement, ces derniers bénéficient d’un prix du gaz plus faible grâce à une fiscalité favorable aux entreprises grandes consommatrices d’énergie et à des prix plus souvent indexés sur le marché de gros que les petites consommatrices. Cependant, entre 2019 et 2022, le prix du gaz a quadruplé pour les entreprises consommant plus de 1,1 TWh, atteignant 68 €/MWh, alors que les prix pour les entreprises consommant entre 0,3 et 2,8 GWh augmentaient de 50 %, pour s’établir à 70 €/MWh, créant une convergence de prix entre « petits » et « gros » consommateurs (voir Les entreprises en France – Édition 2023 – Impact de la hausse des prix de l’énergie en 2022 sur l’activité des entreprises et leur consommation d’énergie – Insee Références).

L’année 2023 marque une forme de retour à une structure de prix plus courante, les prix ayant baissé fortement pour les « gros » consommateurs (53 €/MWh), alors que les « petits » ont continué à subir des augmentations (97 €/MWh) - (figure 1.3.2.3). Les « gros » consommateurs, plus sensibles au prix du marché, à la hausse comme à la baisse, ont directement bénéficié de la détente des prix sur le marché de gros. À l’inverse, la proportion de contrats à prix fixe est plus importante chez les « petits » consommateurs. Ces derniers subissent donc la hausse des prix avec retard.

Figure 1.3.2.3 : évolution du prix hors TVA du gaz naturel pour les entreprises par niveau de consommation

* PCS = pouvoir calorifique supérieur.
Source : SDES, enquête Transparence des prix du gaz et de l’électricité