Synthèse et données clés
La production d’énergie primaire rebondit nettement en 2023
En 2023, la production d’énergie primaire française s’établit à 1 421 TWh, en hausse de 13,0 % par rapport à 2022. Cette hausse s’explique principalement par la reprise de la production nucléaire (1 025 TWh, + 14,7 % en un an), après les arrêts en 2021-2022 pour contrôle et réparation de plusieurs réacteurs à la suite de la détection de problèmes de corrosion dans la centrale de Civaux.
La production primaire d’énergies renouvelables électriques progresse fortement elle aussi (+ 24,6 %, à 129 TWh) du fait de conditions météorologiques, en particulier pluviométriques, nettement plus favorables qu’en 2022, et du développement des capacités éoliennes et photovoltaïques. La production primaire d’énergies renouvelables (EnR) thermiques et issues de la valorisation des déchets repart à la hausse (+ 2,2 %, à 257 TWh), portée par le dynamisme des pompes à chaleur.
La consommation d’énergie finale diminue
La consommation primaire réelle progresse de 1,6 % en 2023 et s’établit à 2 525 TWh. Cette légère hausse s’explique par la reprise de la production nucléaire, entraînant une augmentation des pertes de chaleur induites. Le taux d’indépendance énergétique, ratio de la consommation et de la production primaires, s’accroît de 5,6 points, pour s’établir à 56,3 %.
Le déficit des échanges physiques d’énergie, à 1 175 TWh, diminue de 12 % en 2023. La France redevient exportatrice nette d’électricité. Les importations nettes de gaz naturel se replient de 19,6 %, du fait principalement de la baisse de la consommation. Comme en 2022, le gaz est majoritairement importé sous forme de gaz naturel liquéfié et provient en premier lieu de Norvège et des États-Unis. Les importations nettes de produits pétroliers raffinés baissent également, de 15,0 %, alors que celles de pétrole brut progressent (+ 10,6 %) avec la reprise d’activité des raffineries.
La consommation finale à usage énergétique s’établit à 1 496 TWh (- 4,1 % sur un an en données réelles, - 4,0 % à climat corrigé). Elle décroît dans tous les secteurs, en particulier dans le tertiaire (- 7,8 % à climat corrigé) et l’industrie (- 6,5 %).
Les prix de l’énergie pour les consommateurs finaux continuent de progresser
Malgré la détente observée sur les marchés de gros, les prix pour les consommateurs finaux continuent à croître. Les hausses sur les marchés observées en 2022 se répercutent en effet avec retard sur les prix payés par les entreprises et les ménages. Tous secteurs confondus, les prix de l’énergie pour un usage énergétique progressent de 12,5 % sur un an. La hausse est particulièrement forte dans le tertiaire (+ 49,2 % sur un an). Dans l’industrie, la hausse est plus mesurée (+ 19,5 %), les « gros » consommateurs bénéficiant des baisses de prix sur les marchés de gros. Dans le résidentiel, la progression des prix (+ 10,7 % sur un an) est en partie contenue par la prolongation du bouclier tarifaire.
Les consommateurs finaux d’énergie ont dépensé 230 Md€ en 2023
Au total, les ménages, entreprises et administrations ont dépensé 230 Md€ en 2023 pour satisfaire leurs besoins en énergie. Cette dépense est stable par rapport à 2022 et se maintient donc à un niveau élevé malgré la baisse de consommation.
La facture moyenne d’énergie des ménages s’élève à 3 678 € en 2023, dont 1 851 € pour l’énergie du logement et 1 827 € pour les carburants. Après deux années de forte hausse sous l’effet cumulé de la reprise des déplacements à la sortie de la crise sanitaire et de l’augmentation des prix, la dépense en carburant diminue de 0,6 % par rapport à 2022. À l’inverse, la facture moyenne liée au logement progresse de 6,8 % dans un contexte de hausse des prix et malgré la baisse des consommations.
Le diagramme de Sankey, outil de visualisation du bilan
Le diagramme de Sankey, représenté ci-après, illustre qu’en 2023 la France a mobilisé une ressource primaire de 2 650 TWh pour satisfaire une consommation finale (non corrigée des variations climatiques) de 1 615 TWh. La différence est constituée des pertes et usages internes du système énergétique (910 TWh au total), des exportations nettes d’électricité (50 TWh), des soutes aériennes et maritimes internationales exclues par convention de la consommation finale (75 TWh). Le diagramme illustre aussi les flux des différentes formes d’énergie transformés en électricité (par exemple, 47 TWh de gaz ont été utilisés à des fins de production d’électricité).
Ensemble des énergies – Bilan énergétique de la France en 2023 (TWh)
Note : les flux relatifs aux énergies renouvelables électriques comprennent les énergies marines, mais excluent l’accumulation par pompage.
Les énergies renouvelables thermiques recouvrent le bois, le solaire thermique, les biocarburants, le biogaz, la chaleur prélevée de l’environnement par les pompes à chaleur, etc.
L’importance des pertes dans le domaine de l’électricité tient au fait que la production nucléaire est comptabilisée pour la chaleur produite par la réaction, chaleur dont les deux tiers sont perdus lors de la conversion en énergie électrique.
La chaleur commercialisée correspond à la chaleur vendue par les réseaux et la chaleur cogénérée vendue.
Champ : France entière (y compris DROM).
Source : SDES, Bilan de l’énergie