datalab
Chiffres clés du climat
France, Europe et Monde
édition 2022

L’Accord de Paris

L’approche de l’Accord

Contrairement au Protocole de Kyoto, l’Accord de Paris repose sur une approche ascendante, qui se fonde principalement sur la coopération pour inciter tout type d’acteurs, publics et privés, à s’engager et à agir en faveur du climat. Le fondement de cette dynamique repose sur la recherche de bénéfices et de co-bénéfices liés à l’action climatique plutôt que sur un partage de l’effort de réductions des émissions de gaz à effet de serre.

À travers ses trois objectifs de long terme, l’accord fixe une trajectoire globale, mais accorde de la flexibilité aux parties pour déterminer elles-mêmes leurs engagements climatiques, sous la forme de contributions déterminées au niveau national (NDCs en anglais, pour Nationally Determined Contributions, voir glossaire). Les NDCs décrivent les efforts nationaux envisagés en termes d’atténuation et éventuellement d’adaptation, basés sur leurs circonstances nationales. En garantissant que les différentes circonstances nationales étaient considérées, cette approche a permis de rassembler un nombre d’engagements sans précédent de l’ensemble des pays du monde, et ainsi de contribuer à l’obtention d’un consensus final lors de la COP21.

De plus, les efforts des acteurs non étatiques (villes, régions, entreprises, investisseurs, société civile, etc.) ont été reconnus par la Décision de la COP21, afin d’insister sur leur rôle dans la dynamique dudit « Agenda de l’action ». Le dialogue établi entre les acteurs non étatiques et le processus de négociations repose notamment sur la plateforme NAZCA (zone des acteurs non étatiques pour l’action pour le climat) qui répertorie l’action des acteurs non étatiques et devrait, à l’avenir, évaluer leurs progrès.

Résultats de la COP21

Le 12 décembre 2015 à la COP21, l’Accord de Paris a été adopté par la CCNUCC. Il est entré en vigueur dès le 4 novembre 2016. Au 1er juillet 2021, 191 parties (dont l’Union européenne) ont ratifié l’Accord de Paris, et 192* parties (dont l’UE) ont soumis leurs contributions initiales (NDCs). Certains pays ont également soumis la révision de leur contribution en vue de la COP26.

* L’Erythrée a soumis sa première contribution (NDC) mais n’est pas encore devenue partie à l’Accord de Paris.

Objectifs de l’Accord

Les objectifs de l’Accord de Paris se déclinent selon trois piliers principaux :

  • l’atténuation : maintenir l’augmentation de la température mondiale « nettement en dessous » de 2 °C d’ici à 2100 par rapport aux niveaux préindustriels et poursuivre les efforts en vue de limiter cette augmentation à 1,5 °C ;
  • l’adaptation : renforcer les capacités des pays à faire face aux impacts du changement climatique et à s’en remettre ;
  • la finance : rendre les flux financiers compatibles avec les objectifs climatiques et mobiliser 100 milliards de $ annuels de financements climat Nord-Sud d’ici 2020.

En outre, l’Accord de Paris a introduit un mécanisme formel de révision à la hausse des engagements nationaux, les NDCs, tous les cinq ans.

Mécanisme de relèvement de l’ambition des NDCs

Source : I4CE, d’après Carbon Brief, How countries plan to raise the ambition of their climate pledges, 2016

impact des NDCs sur les émissions de ges mondiales

Comparaison des niveaux d’émissions de GES résultant de la mise en place des NDCs jusqu’en 2030 avec d’autres scénarios

Note : le scénario « politiques 2010 » suppose qu’aucune nouvelle politique climatique n’a été mise en place à partir de 2010. Le scénario « politiques actuelles » suppose que toutes les politiques actuellement adoptées sont mises en œuvre et qu’aucune mesure supplémentaire n’est prise. Les NDCs conditionnelles correspondent aux NDCs proposées par certains pays qui sont conditionnées par d’autres facteurs, tels que la capacité des législatures nationales à promulguer les lois nécessaires ou l’action ambitieuse d’autres pays.
Source : Emissions gap report, United Nations Environment Programme (UNEP), 2020

D’après l’Emissions Gap Report de l’UNEP, les contributions initiales des États (NDCs) entraîneraient une augmentation de la température d’au moins 3 °C d’ici la fin du siècle et apparaissent insuffisantes pour limiter le changement climatique à 1,5-2 °C. Atteindre cet objectif est encore possible mais nécessitera un renforcement très sensible et rapide de l’ambition à l’avenir, ce que prévoit l’Accord de Paris via le mécanisme de révision de l’ambition. Les pays parties à l’Accord doivent ainsi soumettre de nouvelles contributions nationales revues à la hausse d’ici la COP26. Certains pays ont déjà soumis leurs nouvelles contributions. Des plateformes en ligne comme le Climate Watch’s 2020 NDC Tracker ou le CAT Climate Target Update Tracker permettent de suivre l’état d’avancement du processus.