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Chiffres clés du climat
France, Europe et Monde
édition 2022

Scénarios et projections climatiques

Projections des émissions de gaz à effet de serre suivant les cinq scénarios SSP du Giec

Note : les derniers nombres (1.9, 2.6, 4.5, 7.0 et 8.5) nommant chaque trajectoire correspondent aux forçages radiatifs induits à l’horizon 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, exprimés en W/m2.
Source : Giec, 1er groupe de travail, 2021

Le Giec a publié son premier rapport (First Assessment Report) en 1990. Le premier volume de son sixième rapport (AR6) est paru en août 2021. À chaque publication, le Giec communique des projections climatiques fondées sur des hypothèses de concentration de GES.

Un ensemble de base de cinq scénarios fondés sur les trajectoires socioéconomiques partagées (SSP) est utilisé de manière cohérente dans le 6e rapport d’évaluation du Giec (AR6). Ces scénarios incluent des trajectoires d’émissions de GES élevées sans atténuation du changement climatique ainsi que de nouvelles trajectoires d’émissions de GES faibles.

Évolution des températures et niveau des mers suivant les scénarios du Giec

Projection de la variation de température moyenne mondiale par rapport à la période 1850-1900

Source : Giec, 1er groupe de travail, 2013

Projection de la hausse moyenne du niveau des mers par rapport à 1900

Note : les lignes pleines montrent les projections médianes. Les régions ombrées montrent les plages probables pour SSP1-2.6 et SSP3-7.0.
Source : Giec, 1er groupe de travail, 2021

Les principaux facteurs d’élévation du niveau des mers (voir p. 11) sont la dilatation thermique des océans et la fonte de réservoirs terrestres de glace (glaciers, calottes polaires, etc.). À l’horizon 2100, le niveau moyen des mers et des océans devrait augmenter de 0,28 à 0,55 m (plage probable) sous SSP1-1,9 et de 0,63 à 1,02 m (plage probable) sous SSP5-8,5 par rapport à la moyenne de 1995-2014. L’augmentation du niveau des mers sera probablement à l’origine de fortes migrations de populations, puisque plus d’un milliard de personnes vivent dans des basses terres côtières (inférieures à 10 mètres d’élévation).

Budgets carbone et hausse de la température

Un budget carbone correspond à une quantité maximale d’émissions de CO2 pour laquelle il y a une probabilité raisonnable d’éviter la hausse moyenne des températures au-dessus d’un certain niveau. Seuls les scénarios les plus ambitieux (SSP1-2.6 et SSP1-1.9) donnent une probabilité supérieure à 50 % de limiter la hausse des températures respectivement à 2 °C et à 1,5 °C à l’horizon 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. Le scénario tendanciel (SSP5-8.5) a plus de 50 % de probabilité d’aboutir à une hausse supérieure à 4 °C.

Les budgets carbone restants à partir de 2020 permettant de limiter à 2 °C et 1,5 °C la hausse moyenne des températures

Note : les montants s’expriment en pourcentage du budget carbone total depuis l’ère préindustrielle, obtenu en additionnant les émissions cumulées entre 1870 et 2017 et les budgets carbone restants à partir de 2018 (Giec, 2018). Les budgets carbone sont donnés avec une probabilité de 66 % de respecter l’objectif climatique associé.
Les échelles d’incertitude concernant les budgets carbone sont élevées, allant de - 670 à + 920 Gt CO2. Elles proviennent notamment des incertitudes concernant l’évolution et l’impact des gaz à effet de serre autres que le CO2, les réactions du système climatique à l’augmentation des émissions cumulées et du forçage radiatif et les réactions du système Terre à l’augmentation des températures.
Sources
 : I4CE, à partir de Global Carbon Budget, 2018, 2019 et 2020 ; Giec, Rapport spécial 1,5 °C, 2018

Pour avoir une probabilité supérieure à 66 % de limiter à 2 °C l’augmentation moyenne des températures, le budget carbone restant à partir de 2020 est de 1 086 Gt CO2 et de seulement 336 Gt CO2 pour le limiter à 1,5 °C.

Si les émissions de CO2 continuent au même rythme, le budget carbone restant, qui permettrait avec deux chances sur trois de limiter la hausse des températures à 2 °C, sera épuisé avant 2050, et d’ici les dix prochaines années seulement pour limiter la hausse à 1,5 °C.

Conséquences pour le monde

Note : les régions du monde sont groupées en cinq classes, en fonction des impacts climatiques. La période de référence correspond au milieu du XXIe siècle ou un réchauffement mondial moyen de + 2 °C, par comparaison avec une période de référence climatologique 1960-2014.
Source : Giec, 1er groupe de travail, 2021

Les régions à l’échelle mondiale sont classées selon 5 groupes différents suivant une typologie des effets du changement climatique. La France est située dans la partie ouest de l’Europe occidentale (WCE), affectée par des événements climatiques extrêmes plus chauds et plus humides et, selon les régions, plus de précipitations ou des situations sèches propices aux feux de forêts. Toutes les régions côtières à l’exception du Nord-Est de l’Amérique du Nord et de la zone Groenland/Islande seront exposées à l’augmentations d’au moins deux des éléments suivants : niveau relatif de la mer, submersions marines et érosion côtière.

Conséquences pour la france

Projections des hauteurs de neige pour le massif du Vercors à 1 500 m entre décembre et avril

Note : données issues des modèles EUROCORDEX pour les projections historiques 1960-2005 et futures
2006-2100. Cette représentation fait appel aux moyennes glissantes sur 15 ans des valeurs annuelles de l’ensemble des couples modèles disponibles pour chaque scénario.
Source : AdaMont, 2018 - Météo-France CNRS, CNRM/CEN

Les hauteurs de neige attendues dans le massif du Vercors dans le futur seront de plus en plus faibles pour tous les scénarios dans les prochaines décennies, avec une forte aggravation dans le cas du scénario RCP8.5 (fortes émissions de gaz à effet de serre) en fin de XXIe siècle.

Cette baisse de la fiabilité de l’enneigement naturel a des conséquences sur les conditions d’exploitation des domaines skiables, qui peuvent être quantifiées à l’aide d’outils spécifiques de modélisation tenant compte des pratiques de gestion (damage et production de neige). La production de neige artificielle, source par ailleurs de dommages environnementaux, présente une efficacité variable pour compenser la baisse de l’enneigement naturel selon les stations et le niveau de réchauffement à l’échelle planétaire.