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Chiffres clés du climat
France, Europe et Monde
édition 2024
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Empreinte carbone et émissions territoriales

Deux méthodes complémentaires permettent d'apprécier les pressions d'un pays sur le climat :

  • Les inventaires nationaux (approche territoriale) comptabilisent des quantités de GES physiquement émises à l'intérieur du pays par les ménages (voitures et logements) et les activités économiques (consommation d'énergie fossile, procédés industriels et émissions de l'agriculture). Les données issues des inventaires, élaborés chaque année pour répondre aux normes de la CCNUCC, sont les plus courantes et celles actuellement privilégiées pour les comparaisons internationales.
  • L'empreinte carbone est une estimation des émissions de GES induites par la demande finale intérieure du pays (consommation finale et investissements). L'empreinte est constituée des émissions directes des ménages (logements et véhicules), des émissions de la production nationale (hors exportations) et des émissions des activités économiques étrangères dont la production est destinée aux importations du pays.

Comparaison de l'empreinte carbone et des émissions intérieures (inventaire national) de la France en 2021

Note : l'empreinte et l'inventaire (voir glossaire) portent sur l'ensemble des GES hors UTCATF.
Champ : périmètre « Kyoto » (métropole et outre-mer appartenant à l'UE).
Sources : Insee ; Eurostat ; Citepa ; OCDE ; Douanes. Traitement : SDES-Insee, 2024

Le niveau de l'empreinte carbone de la France est sensiblement supérieur à celui des émissions sur le territoire national : 666 Mt CO2 éq contre 412 Mt CO2 éq, soit 62 % d'émissions en plus en 2021. Les émissions associées aux exportations représentent 31 % des émissions sur le territoire national tandis que les émissions associées aux importations constituent 55 % de l'empreinte carbone en 2021.

Comparaison internationale des émissions intérieures et de l'empreinte CO2

Source : Global Carbon Budget 2023. Traitement : SDES, 2024

Entre 1990 et 2021, les émissions intérieures de CO2 issues des combustibles fossiles, du torchage et de la production de ciment des pays de l'OCDE ont diminué de 2 % (approche inventaire) alors que l'empreinte CO2 de ces pays a augmenté de 4 % (approche empreinte). Dans l'UE à 27, les émissions intérieures comme l'empreinte ont diminué sur la période : - 28 % pour les émissions intérieures de CO2 ; - 21 % pour l'empreinte en CO2. En revanche, en Chine et en Inde, les émissions ont plus que quadruplé quelles que soient les approches. Contrairement à l'OCDE, ces deux pays présentent en 2021 des émissions supérieures à celles de l'année 2019, précédant la crise sanitaire liée à la Covid-19.

En 2021, les émissions de CO2 par habitant en Chine sont nettement supérieures à celles de l'UE à 27 selon l'approche inventaire (7,9 t CO2/hab/an contre 6,3 t CO2/hab/an, soit un écart de 26 %). En revanche, l'empreinte carbone moyenne annuelle d'un Chinois est proche de celle d'un habitant de l'UE à 27 et inférieure de 26 % à celle des habitants des pays de l'OCDE (7,2 t CO2/hab/an en Chine et 7,8 t CO2/hab/an dans l'UE à 27 contre 9,8 t CO2/hab/an en moyenne dans l'OCDE).

Évolution de l'empreinte carbone de la France

La série d'empreinte carbone de la France a été révisée en 2024.
(e) = les données de 1990 à 2009 sont rétropolées à partir du calcul de l'année 2010.
(p) = les données 2022 et 2023 sont provisoires.
Note : l'empreinte et l'inventaire (voir glossaire) portent sur l'ensemble des GES hors UTCATF.
Champ : périmètre « Kyoto » (métropole et outre-mer appartenant à l'UE).
Sources : Insee ; Eurostat ; Citepa ; OCDE ; Douanes. Traitement : SDES-Insee, 2024

En 2023, l'empreinte carbone de la France est estimée à 644 Mt CO2 éq, soit une baisse de 4,1 % par rapport à l'année 2022. Après la chute des émissions en 2020 liée à la pandémie de Covid-19, le niveau de l'empreinte a rebondi en 2021 avant de se stabiliser en 2022. En 2023, l'empreinte carbone baisse à nouveau et est inférieure de 6,9 % à son niveau de 2019.

Depuis 1990, l'empreinte carbone a diminué de 13 % alors que la demande finale intérieure, en volume, dont le montant conditionne en partie le niveau de l'empreinte, a augmenté de 64 %. Cette baisse de l'empreinte traduit deux dynamiques distinctes : une réduction des émissions intérieures de 33 % et un accroissement des émissions associées aux importations de 13 %. En 2023, les émissions importées représentent 56 % des émissions totales de l'empreinte.

Rapportée au nombre d'habitants, l'empreinte carbone est estimée à 9,4 tonnes de CO2 éq par personne en 2023, soit une baisse de 26 % par rapport à 1990.

L'empreinte carbone de la demande finale de la France par poste de consommation en 2021

Note : l'empreinte et l'inventaire (voir glossaire) portent sur l'ensemble des GES hors UTCATF. La méthodologie de calcul des émissions par poste de l'empreinte a été modifiée en 2024. Désormais, les émissions des services de transport de marchandises payés par le consommateur (marges de transport) sont rattachées aux biens transportés alors que précédemment ces émissions étaient intégrées dans le poste « déplacements ». Par ailleurs, les services publics incluent désormais l'ensemble des investissements réalisés par les administrations (hors génie civil, qui contribue au poste « déplacements »).
Champ : périmètre « Kyoto » (métropole et outre-mer appartenant à l'UE).
Sources : Insee ; Eurostat ; Citepa ; OCDE ; Douanes. Traitement : SDES-Insee, 2024

En 2021, l'empreinte carbone moyenne d'un Français s'élève à 9,8 tonnes de CO2 éq. Les émissions directes des ménages et celles associées aux 64 biens et services composant la demande finale peuvent être allouées à différents postes de consommation : déplacements, habitat, alimentation, équipements et services.

Se déplacer, se loger et se nourrir agrègent 68 % des émissions de GES de l'empreinte carbone d'un Français : 24 % pour leur alimentation (2,3 t CO2 éq/hab), 23 % pour leur habitat (2,2 t CO2 éq/hab), 22 % pour les déplacements (2,1 t CO2 éq/hab), 12 % pour les services principalement publics dont ils bénéficient (1,2 t CO2 éq/hab) – administration, santé, action sociale et enseignement – , 11 % pour l'acquisition de biens d'équipement (1,1 t CO2 éq/hab) et 8 % pour les achats de services marchands (0,8 t CO2 éq/hab), en particulier en hôtellerie, restauration et loisirs. Ces émissions tiennent compte de celles associées aux investissements, notamment ceux réalisés par les administrations pour la construction d'équipements publics.