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Chiffres clés du climat
France, Europe et Monde
édition 2024
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Observations du changement climatique et de ses effets

Évolution de la température moyenne annuelle mondiale de 1850 à 2023

Sources : Giec, 1er groupe de travail, 2021 ; HadCRUT 5, Indicators of Global Climate Change, 2024

Le réchauffement de la température moyenne mondiale de l'air à la surface des terres et de l'eau à la surface des océans est très net. L'écart par rapport à la moyenne de la période de référence préindustrielle 1850-1900 est faiblement marqué jusqu'au milieu des années 1930 puis devient ensuite, le plus souvent, légèrement positif jusque vers 1980. Depuis le début des années 1980, le réchauffement s'accentue nettement, et chacune des quatre dernières décennies a successivement été la plus chaude depuis 1850. Le réchauffement de la dernière décennie (2014-2023) est de 1,19 °C par rapport à l'ère préindustrielle.

En 2023, l'augmentation mondiale de la température moyenne a atteint 1,43 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Les années 2015-2023, au premier rang desquelles se trouve 2023, ont été les neuf plus chaudes jamais enregistrées.

Évolution du niveau moyen des mers du globe depuis 1993

Source : Copernicus

Le niveau moyen de la mer s'est élevé de 3,4 mm/an depuis 1993, menant à une élévation totale de 10,3 cm en trente ans. Le taux d'élévation du niveau marin s'est accéléré durant les dernières décennies, pour atteindre 4,3 mm/an sur la période 2013-2023, contre 2,1 mm/an sur la période 1993-2003. Environ 60 % de l'élévation du niveau des mers depuis 1993 est due à la fonte des glaciers et des calottes polaires et 30 % à la dilatation causée par l'augmentation de la température de l'eau. Les 10 % restants sont liés à des changements dans le stockage de l'eau sur terre (humidité des sols, eaux de surface et souterraines) - (Copernicus, 2024).

Évolution de la température moyenne annuelle en France métropolitaine depuis 1900

Note : l'évolution de la température moyenne annuelle est représentée sous forme d'écart par rapport à la moyenne observée sur la période 1961-1990 (11,8 °C).
Source : Météo-France

Comme à l'échelle mondiale, l'évolution des températures moyennes annuelles en France métropolitaine montre un réchauffement net depuis 1900. Ce réchauffement a connu un rythme variable, avec une augmentation particulièrement marquée depuis les années 1980. Les années les plus chaudes depuis le début des mesures en 1900 sont toutes postérieures à 2010 : 2014 (13,8 °C), 2018 (13,9 °C), 2020 (14,1 °C), 2023 (14,4 °C) et 2022 (14,5 °C). L'année 2023 a connu une température moyenne supérieure de 2,6 °C à la normale (moyenne observée sur la période 1961-1990) et a été marquée par le mois de septembre le plus chaud jamais enregistré en France.

Températures et précipitations en France métropolitaine de 1959 à 2023

Note : à partir de 2000, les années sont colorées en orange.
Source : Météo-France

Si 2023 a été la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée en France (après 2022), sa pluviométrie a été proche de la moyenne. Après un déficit marqué durant l'hiver 2022-2023, puis un mois de mars bien arrosé, les cumuls de précipitations ont été proches de la normale jusqu'au début de l'automne. En revanche, 2022 a été l'année la plus chaude mais aussi la plus sèche, tout particulièrement en mai et juillet qui ont enregistré un déficit record de précipitations.

Variation d'épaisseur d'une sélection de glaciers tempérés en France métropolitaine depuis 1930

* Le mètre équivalent eau est l'unité utilisée pour décrire la masse d'un glacier par l'épaisseur d'une masse égale ayant la densité de l'eau. Une perte d'un mètre équivalent eau signifie que la masse de glace perdue, si elle se transformait en eau, réduirait l'épaisseur du glacier d'un mètre.
Note : l'année de référence représentée pour les cinq glaciers est 2001 (épaisseur = 0).
Sources : Association Moraine et IGE (Institut des géosciences de l'environnement)

L'évolution annuelle d'un glacier tempéré (c'est-à-dire constitué de glace dont la température est autour de 0 °C) résulte des effets antagonistes des précipitations neigeuses hivernales et des températures estivales. Les glaciers sont les éléments du milieu naturel les plus sensibles aux variations de températures.

La forte perte de masse des glaciers enregistrée depuis 1982 est le résultat d'une augmentation importante de la fusion estivale de la glace, qui s'est accentuée depuis 2003. En moyenne, les cinq glaciers observés ont perdu 31 mètres équivalent eau depuis 2001.

Nombre de feux et surface brûlée en France métropolitaine de 2006 à 2023

Source : EFFIS (European Forest Fire Information System)

Plus de 22 000 hectares de forêt ont été réduits en cendres et plus de 200 feux ont été recensés en France en 2023. Ces incendies ont entraîné des émissions totales de CO2 estimées à 1,3 mégatonnes (EFFIS).

En 2022, l'Union européenne avait enregistré un niveau record de surfaces brûlées avec 785 000 hectares de forêt partis en fumée, dont plus de 66 000 en France.

On constate depuis plusieurs années une extension des zones sensibles aux feux de forêt vers le Nord et l'Ouest de la France. La Bretagne n'est désormais plus épargnée.

Évolution de la date du début des vendanges pour un panel de vignobles français depuis 1970

Note : les dates des vendanges représentées sont les moyennes décennales : par exemple, pour 1970, il s'agit de la date moyenne de l'ouverture des vendanges entre 1961 et 1970 ; pour 2022, il s'agit de la moyenne 2013-2022.
Sources : Inter-Rhône ; ENITA Bordeaux ; INRA Colmar ; Comité interprofessionnel du vin de Champagne

L'avancée des dates de vendanges est corrélée essentiellement à l'évolution de la température et ce de manière quasi linéaire. Une évolution conduisant à une avancée de la date des vendanges est donc un marqueur clair du réchauffement climatique et de la réaction de la végétation.

En moyenne, pour les vignobles représentés ci-dessus, les vendanges ont eu lieu 20 jours plus tôt lors de la décennie écoulée que dans les années 1970.