Panorama mondial des émissions de GES
Répartition des émissions totales de GES (hors UTCATF*) en 2022
* Voir glossaire.
Note : répartition calculée selon le PRG de chaque gaz sur 100 ans. CO2 = dioxyde de carbone ; N2O = protoxyde d'azote ; CH4 = méthane.
Les chiffres d'émissions utilisées dans cette partie (EDGAR et AIE) sont des estimations indépendantes des inventaires nationaux officiels récoltés par la CCNUCC. Ils peuvent donc sensiblement diverger du fait de méthodologies différentes (facteurs d'émission, répartition sectorielle, sources de données…). Ils permettent d'avoir des données comparables pour le monde entier depuis 1970.
Source : SDES, d'après EDGAR, 2023
Le potentiel de réchauffement global (PRG) permet de calculer, en tonnes de CO2 équivalent, l'impact des émissions de chaque gaz sur l'effet de serre (voir glossaire). Le PRG d'un gaz dépend de la durée sur laquelle il est calculé (voir p. 13). Ainsi, le PRG du méthane est de 28 à 30 lorsqu'il est calculé sur 100 ans, et de 84 lorsqu'il est calculé sur 20 ans. Avec le PRG à 100 ans (le plus couramment utilisé), le CO2 constitue les trois quarts des GES émis en 2022.
En 2022, les émissions mondiales de gaz à effet de serre (hors UTCATF) atteignent 53,8 Gt CO2 éq. Elles ont plus que doublé depuis 1970 et augmenté de 62 % entre 1990 et 2022. Le secteur UTCATF contribue négativement aux émissions de GES au niveau mondial (- 175 Mt CO2 éq. en 2022, + 167 en 2021).
Émissions de GES par combustible dans le monde
Note : les émissions comptabilisées ici sont celles liées à la combustion d'énergie fossile et aux émissions fugitives (voir glossaire).
Source : AIE, 2024
En 2022, l'activité économique poursuit sa croissance après le ralentissement provoqué par la pandémie. Les émissions de GES liées à la combustion d'énergie suivent en augmentant de 1,4 %, dépassant le niveau de 2019 (+ 1 %). Cette augmentation est poussée par le charbon (+ 0,9 %) et le pétrole (+ 3,7 %), alors que le gaz naturel et les autres combustibles diminuent (respectivement - 1,2 % et - 0,5 %).
La combustion de charbon génère 43 % des émissions mondiales (en hausse de 8 points par rapport à 1971), contre 34 % pour le pétrole (en baisse de 15 points) et 13 % pour le gaz naturel (en hausse de 8 points).
En 50 ans, les émissions mondiales de GES liées à la combustion d'énergie ont été multipliées par 2,2.
Bouquet énergétique primaire dans le monde
Source : AIE, 2024
Les émissions liées à l'énergie dépendent du niveau de consommation de cette dernière (en hausse de 159 % entre 1972 et 2022) ainsi que du bouquet énergétique primaire (voir glossaire), qui, au niveau mondial, reste dominé par les énergies fossiles en 2022 (pétrole, charbon et gaz naturel : 81 % du total à elles trois). Le pétrole demeure la première source d'énergie dans le monde, même si sa part a baissé de 15 points entre 1972 et 2022, au bénéfice principalement du gaz naturel (+ 7 points) et de l'énergie nucléaire (+ 4 points). Le charbon représente toutefois la première source d'émission. En effet, il affiche un facteur d'émission nettement supérieur à ceux du gaz naturel et du pétrole (voir p. 88). La consommation de charbon, qui avait fortement augmenté dans les années 2000, tend à stagner, voire à diminuer ces dernières années. Bien que globalement stable depuis 1971, la part des énergies renouvelables croît légèrement depuis dix ans, pour atteindre 14 % du bouquet en 2022.
Répartition sectorielle des émissions de GES dues à la combustion d'énergie en 2022
* Y compris cogénération et autoproduction.
Source : AIE, 2024
En 2022, la production d'électricité reste le premier secteur émetteur de GES dans le monde, avec 39 % du total des émissions dues à la combustion d'énergie. Elle est suivie par les transports (21 %) et l'industrie (16 %, y compris la construction). En Chine, l'industrie et le secteur de l'énergie (électricité et hors électricité) représentent, à eux deux, 81 % des émissions de GES dues à la combustion d'énergie, contre 60 % en moyenne mondiale. Les transports ont une place plus importante aux États-Unis (34 %) et dans l'Union européenne (31 %), tout comme les secteurs résidentiel et tertiaire. À l'échelle mondiale, les émissions fugitives (voir glossaire) représentent 9 % des émissions liées à la combustion d'énergie.