Répartition géographique et évolution des émissions de GES

Répartition géographique des émissions de GES dans le monde (hors UTCATF)

En Mt CO₂ éq

	1990	2021	2022	Part 2022 (%)	Évolution 2021-2022 (%)	Évolution 1990-2022 (%)
Amérique du Nord	7 213	7 422	7 595	14,1	+ 2,3	+ 5,3
dont Canada	582	733	757	1,4	+ 3,2	+ 30,0
États-Unis	6 164	5 923	6 018	11,2	+ 1,6	- 2,4
Amérique centrale et du Sud	1 700	2 869	2 869	5,3	+ 0,0	+ 68,8
dont Brésil	696	1 343	1 310	2,4	- 2,4	+ 88,4
UE à 27	4 925	3 634	3 604	6,7	- 0,8	- 26,8
Reste de l'Europe et Russie	6 039	4 459	4 396	8,2	- 1,4	- 27,2
dont Royaume-Uni	787	427	428	0,8	+ 0,2	- 45,6
Russie	3 053	2 607	2 580	4,8	- 1,0	- 15,5
Afrique subsaharienne	1 324	2 460	2 476	4,6	+ 0,7	+ 87,0
Moyen-Orient et Afrique du Nord	1 799	4 711	4 855	9,0	+ 3,1	+ 169,9
dont Arabie saoudite	238	780	811	1,5	+ 3,9	+ 240,0
Asie	9 077	25 789	26 148	48,6	+ 1,4	+ 188,1
dont Chine	4 115	15 676	15 726	29,2	+ 0,3	+ 282,2
Corée du Sud	330	731	726	1,3	- 0,7	+ 119,7
Inde	1 437	3 755	3 943	7,3	+ 5,0	+ 174,5
Japon	1 322	1 175	1 183	2,2	+ 0,6	- 10,5
Océanie	535	659	666	1,2	+ 1,1	+ 24,5
Pays de l'OCDE (voir glossaire)	15 253	14 915	15 094	28,1	+ 1,2	- 1,0
Pays hors OCDE	17 359	37 087	37 516	69,7	+ 1,2	+ 116,1
Soutes aériennes internationales	262	345	426	0,8	+ 23,3	+ 62,7
Soutes maritimes internationales	395	710	751	1,4	+ 5,7	+ 90,2
Monde	33 268	53 057	53 787	100,0	+ 1,4	+ 61,7

Note : il s'agit ici des émissions de GES d'un territoire, estimées selon une méthodologie différente des inventaires nationaux officiels. Les soutes internationales correspondent aux émissions des transports internationaux maritimes et aériens qui sont exclues des totaux nationaux (voir glossaire).
Source : EDGAR, 2023

Selon les chiffres de la base EDGAR (voir glossaire), les émissions mondiales de GES augmentent en 2022 pour la deuxième année consécutive (+ 1,4 %, après + 4,8 % en 2021) du fait de la croissance des émissions sur tous les continents, à l'exception de l'Europe et de l'Amérique centrale et du Sud. Encore impacté par les conséquences de la crise sanitaire en 2021, le transport international augmente fortement en 2022 (+ 23 % pour l'aérien et + 6 % pour le maritime). En 2023, les émissions mondiales de GES augmentent de 1,9 % (EDGAR, 2024).

Évolution des émissions de GES dans le monde entre 1970 et 2022

Source : EDGAR, 2023

En 2022, la Chine reste le premier pays émetteur mondial de GES (29 % des émissions mondiales), devant les États-Unis (11 %), l'Inde (7,3 %) et l'Union européenne (6,7 %). Entre 1990 et 2022, les émissions mondiales annuelles de GES ont progressé de 62 % (soit + 21 Gt CO₂ éq). Les plus gros contributeurs à cette hausse sont la Chine (+ 282 %, soit + 12 Gt CO₂ éq), l'Inde (+ 175 %, soit + 3 Gt CO₂ éq) et la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord (+ 170 %, soit + 3 Gt CO₂ éq). Sur la même période, les émissions des États-Unis ont amorcé une décrue (- 2,4 %) ; la baisse est encore plus marquée pour l'Union européenne (- 27 %) et pour la France (- 18 %)*.

* Ces évolutions sont calculées à partir des estimations de la base EDGAR et sont différentes des chiffres des inventaires CCNUCC : - 31 % pour l'Union européenne et - 27 % pour la France (voir p. 44 et suivantes).

Émissions cumulées de CO₂ depuis 1750 par grande région du monde

Note : émissions issues de la combustion du carbone fossile (hors UTCATF et transport international) de 1750 à 2022.
Source : The Global Carbon Project's fossil CO₂ emissions dataset, Andrew, Robbie M. & Peters, Glen P., 2023

Depuis le début de l'ère industrielle, l'Europe et la Russie ont contribué pour un peu moins d'un tiers et les États-Unis pour un plus d'un quart aux émissions cumulées de CO₂. Celles de l'Asie atteignent désormais le tiers des émissions mondiales cumulées depuis 1750, et celles de la Chine 15 %.

Émissions de GES par habitant dans le monde (hors UTCATF)

En t CO₂ éq/habitant

	1990	2021	2022	Évolution 2021-2022 (%)	Évolution 1990-2022 (%)
Amérique du Nord	20,1	14,9	15,2	+ 1,8	- 24,3
dont Canada	21,0	19,2	19,4	+ 1,4	- 7,5
États-Unis	24,7	17,8	18,0	+ 1,2	- 26,9
Amérique centrale et du Sud	4,7	5,4	5,4	- 0,7	+ 14,2
dont Brésil	4,6	6,3	6,1	- 2,9	+ 31,9
UE à 27	11,7	8,1	8,0	- 0,9	- 31,3
dont Allemagne	15,6	9,5	9,4	- 1,8	- 39,8
Espagne	7,7	6,5	6,9	+ 6,6	- 11,0
France	9,3	6,7	6,5	- 2,9	- 30,2
Italie	9,1	6,6	6,7	+ 0,8	- 26,1
Pologne	13,5	10,8	10,9	+ 1,0	- 19,4
Reste de l'Europe et Russie	16,4	11,4	11,3	- 0,3	- 31,1
dont Royaume-Uni	13,7	6,3	6,3	+ 0,3	- 53,6
Russie	20,6	18,1	17,9	- 1,1	- 13,3
Afrique subsaharienne	2,6	2,1	2,0	- 1,8	- 20,2
Moyen-Orient et Afrique du Nord	5,8	8,3	8,4	+ 1,7	+ 44,9
dont Arabie saoudite	14,9	21,7	22,3	+ 2,6	+ 49,5
Asie	3,1	6,1	6,2	+ 0,9	+ 98,5
dont Chine	3,6	11,0	11,1	+ 0,3	+ 207,1
Corée du Sud	7,7	14,1	14,1	- 0,5	+ 82,4
Inde	1,7	2,7	2,8	+ 4,3	+ 68,6
Japon	10,7	9,4	9,5	+ 1,1	- 11,7
Océanie	21,5	15,8	15,8	- 0,2	- 26,5
Pays de l'OCDE (voir glossaire)	13,9	11,0	11,1	+ 0,9	- 20,6
Pays hors OCDE	4,1	5,7	5,7	+ 0,3	+ 37,8
Monde	6,3	6,7	6,8	+ 0,6	+ 7,6

Note : il s'agit ici des émissions de GES d'un territoire (estimées selon une méthodologie différente des inventaires nationaux officiels) divisées par sa population. Les émissions qu'un habitant cause en moyenne par sa consommation relèvent d'une approche différente (approche dite empreinte, voir p. 65).
Sources : SDES, d'après EDGAR, 2023 ; Banque mondiale, 2023

En 2022, les émissions de GES dans le monde sont de 6,8 t CO₂ éq par habitant en moyenne, un niveau en hausse par rapport à 2021 (+ 0,6 %) mais qui reste en dessous de celui de 2019 (- 0,4 %). Alors que la croissance démographique reste à un niveau similaire à celui de l'année précédente (+ 0,8 %), les émissions mondiales continuent à augmenter plus rapidement (+ 1,2 %).

Les émissions par habitant présentent d'importantes disparités géographiques, avec des niveaux bas en Amérique latine (5,4 t CO₂ éq/hab), en Inde (2,8) ou en Afrique subsaharienne (2,0). Les émissions moyennes dans l'Union européenne (8,0 t CO₂ éq/hab) se situent à un niveau plus élevé, quoiqu'inférieur à ceux des États-Unis (18,0), du Canada (19,4), de la Russie (17,9) et de la Chine (11,1) notamment. Les émissions françaises (6,5) sont légèrement inférieures à la moyenne mondiale.

Évolution des émissions de GES par habitant dans le monde entre 1990 et 2022

Sources : SDES, d'après EDGAR, 2023 ; Banque mondiale, 2023

En 2022, les émissions par habitant dans le monde sont de 8 % supérieures à ce qu'elles étaient en 1990 et atteignent 6,8 t CO₂ éq/hab. Les pays membres de l'OCDE (voir glossaire) ont un niveau d'émissions plus élevé en moyenne (11,1 t CO₂ éq/hab en 2022) mais en baisse au cours des 30 dernières années (- 21 % depuis 1990). Les autres pays ont un niveau d'émissions 1,9 fois moins élevé en moyenne (5,7 t CO₂ éq/hab) mais qui a fortement augmenté depuis 1990 (+ 38 %).

Dans le détail, les émissions par habitant en Asie ont crû de 99 % entre 1990 et 2022 (+ 207 % en Chine, + 69 % en Inde mais - 12 % au Japon). Sur la même période, les émissions par habitant ont diminué de 54 % au Royaume-Uni, de 31 % dans l'Union européenne (dont - 30 % en France et - 40 % en Allemagne), et de 27 % aux États-Unis. En Afrique subsaharienne, la forte croissance démographique se traduit par une baisse du niveau des émissions par habitant de 20 % par rapport à celui de 1990, le maintenant à un niveau faible (2 t CO₂ éq/hab en 2022).

Émissions de GES rapportées au PIB dans le monde (hors UTCATF)

En t CO₂ éq/million de $2017 PPA

	1990	2021	2022	Évolution 2021-2022 (%)	Évolution 1990-2022 (%)
Amérique du Nord	582	291	292	+ 0,1	- 49,9
dont Canada	609	397	394	- 0,6	- 35,2
États-Unis	610	280	279	- 0,3	- 54,2
Amérique centrale et du Sud	546	393	378	- 3,9	- 30,7
dont Brésil	444	425	403	- 5,2	- 9,1
UE à 27	425	183	175	- 4,2	- 58,8
dont Allemagne	424	178	173	- 2,8	- 59,1
Espagne	280	168	171	+ 1,6	- 39,0
France	276	150	142	- 5,0	- 48,5
Italie	248	156	151	- 3,1	- 38,9
Pologne	1 199	309	289	- 6,4	- 75,9
Reste de l'Europe et Russie	867	429	424	- 1,2	- 51,1
dont Royaume-Uni	448	140	134	- 4,0	- 70,1
Russie	960	634	641	+ 1,1	- 33,3
Afrique subsaharienne	886	563	547	- 2,9	- 38,2
Moyen-Orient et Afrique du Nord	584	454	445	- 1,9	- 23,7
dont Arabie saoudite	353	464	444	- 4,4	+ 25,6
Asie	855	483	472	- 2,3	- 44,8
dont Chine	2 289	616	601	- 2,4	- 73,7
Corée du Sud	609	319	309	- 3,2	- 49,3
Inde	907	399	391	- 2,1	- 56,9
Japon	326	227	226	- 0,3	- 30,7
Océanie	844	428	416	- 2,8	- 50,7
Pays de l'OCDE (voir glossaire)	476	243	239	- 1,7	- 49,8
Pays hors OCDE	896	505	492	- 2,5	- 45,0
Monde	647	394	386	- 1,9	- 40,3

Note : il s'agit ici des émissions de GES d'un territoire, estimées selon une méthodologie différente des inventaires nationaux officiels. PIB en volume, converti en dollars des États-Unis en parité de pouvoir d'achat (PPA), pour l'année 2017 (voir glossaire).
Sources : SDES, d'après EDGAR, 2023 ; Banque mondiale, 2023

Bien que moins dispersés que les niveaux d'émissions par habitant, les ratios des émissions au PIB varient fortement entre pays, autour d'une moyenne mondiale de 386 t CO₂ éq/million $. Des valeurs parmi les plus élevées sont atteintes en Chine (601 t CO₂ éq/million $) ou en Russie (641). À l'inverse, les niveaux sont bien inférieurs au Japon (226), aux États-Unis (279) ou encore dans l'Union européenne (175), en particulier en France (142).

Évolution des émissions de GES rapportées au PIB dans le monde entre 1990 et 2022

Sources : SDES, d'après EDGAR, 2023 ; Banque mondiale, 2023

Entre 2021 et 2022, la quantité de GES émise par unité de PIB dans le monde a décru de 1,9 %, un rythme équivalent à celui observé en moyenne sur les dix dernières années (- 2 %). Dans un contexte de reprise après la crise sanitaire, cette baisse s'explique par une croissance moins rapide des émissions (+ 1,2 %) que du PIB (+ 3,4 % en 2022).

Depuis 1990, la quantité de GES émise par unité de PIB a diminué de plus d'un tiers (- 40 %) dans le monde, tandis que le PIB lui-même a été multiplié par 2,7. À quelques rares exceptions près, la majorité des économies mondiales sont concernées par cette baisse de l'intensité en GES de la production de richesse. La réduction est très prononcée en Chine (- 74 %), pays au niveau historique particulièrement élevé. L'intensité a aussi été réduite de moitié dans l'Union européenne (- 59 %) ou aux États-Unis (- 54 %).