var files_content = [{"page_id":0,"values":"Observations du changement climatique Évolution de la température moyenne annuelle mondiale de 1850 à 2019 Note : en grisé la période préindustrielle 1850-1900.Sources : NASA ; NOAA ; Hadley Center Le réchauffement de la température moyenne mondiale de l’air à la surface des terres et de l’eau à la surface des océans est très net. L’écart par rapport à la moyenne de la période de référence préindustrielle 1850-1900 est faiblement marqué jusqu’au milieu des années 1930 puis devient ensuite, le plus souvent, légèrement positif jusque vers 1980. Depuis le début des années 1980, le réchauffement s’accentue nettement, avec une croissance continue de la moyenne décennale. La décennie 2010-2019 (avec une température supérieure de 0,66 °C à la moyenne 1961-1990) a été plus chaude de 0,19 °C que la décennie 2000-2009 (0,47 °C au-dessus de la moyenne 1961-1990). Les cinq dernières années sont les cinq plus chaudes observées depuis 1850. L’année 2016, avec une température supérieure de 0,86 °C à la moyenne 1961-1990, se classe au premier rang des années les plus chaudes depuis 1850, l’année 2019 se classant en deuxième position. Depuis la fin du XIXe siècle la température moyenne mondiale a augmenté de presque 1 °C (moyenne décennale 2010-2019 de 0,97 °C). Bilan de masse des glaces du Groenland de 2002 à 2019 Source : GRACE, GRACE-FO. Traitement : Danish Meteorological Institute, GEUS, DTU Space Les régions polaires perdent de la glace et cette perte s’est accélérée dans les années 2000. Entre 2002 et 2019, la masse de la calotte glaciaire du Groenland s’est réduite en moyenne de 268 ± 11 gigatonnes par an (Gt\/an). Au cours de l’été arctique exceptionnellement chaud de 2019, le Groenland a perdu 600 Gt de glace, ce qui équivaut à une élévation du niveau des mers de 2,2 mm. Évolution du niveau moyen des mers du globe depuis 1993 Source : E.U. Copernicus Marine Service Information Le niveau moyen de la mer s’est élevé de 1,7 ± 0,3 mm\/an sur la période 1901-2010. Le taux d’élévation du niveau marin s’est accéléré durant les dernières décennies pour atteindre 3,3 ± 0,4 mm\/an sur la période 1993-2019 (mesures satellitaires). Environ 30 % de l’élévation du niveau des mers est due à la dilatation causée par l’augmentation de la température de l’eau. Évolution de la température moyenne annuelle en France métropolitaine depuis 1900 Note : l’évolution de la température moyenne annuelle est représentée sous forme d’écart de cette dernière à la moyenne observée sur la période 1961-1990 (11,8 °C).Champ : France métropolitaine.Source : Météo-France Comme à l’échelle mondiale, l’évolution des températures moyennes annuelles en France métropolitaine montre un réchauffement net depuis 1900. Ce réchauffement a connu un rythme variable, avec une augmentation particulièrement marquée depuis les années 1980. En 2019, la température moyenne annuelle de 13,7 °C a dépassé la normale (1961-1990) de 1,8 °C, plaçant l’année 2019 au troisième rang des années les plus chaudes depuis le début du XXe siècle, derrière 2018 (+ 2,1 °C) et 2014 (+ 1,9 °C). Évolution de la quantité de pollen de bouleau Moyennes mobiles sur 4 ans pour 6 villes de France de 1989 à 2020 Source : RNSA Le changement climatique et la hausse des températures conduisent à une modification des dates de floraisons et de pollinisations, surtout pour les espèces qui pollinisent à la fin de l’hiver et au début du printemps comme le cyprès, le frêne ou le bouleau. Après une année 2019 moins intense que 2018, l’année 2020 a un indice pollinique du bouleau particulièrement élevé sur toute la France, le plus élevé depuis le début des mesures, dû aux conditions météorologiques très favorables pendant la pollinisation. Sur 30 ans, l’augmentation des quantités de pollens de bouleau est très marquée. Bilan de masse du glacier d’Ossoue (Vignemale) depuis 2001 Source : Association Moraine Le glacier d’Ossoue, qui est le plus étendu des Pyrénées françaises, s’est contracté de manière quasiment continue depuis le début du siècle, l’accumulation n’ayant été supérieure à l’ablation qu’au cours de la période hivernale 2012-13. Au total, entre 2001 et 2019, le glacier d’Ossoue a perdu 30 mètres d’épaisseur, sa superficie est passée de 58 à 32 hectares et son front a reculé de 125 mètres de longueur. L’évolution de ce glacier illustre la régression glaciaire importante observée sur toute la chaîne pyrénéenne.","link":"1-observations-du-changement-climatique.php","title":"Observations du changement climatique"},{"page_id":1,"values":"Émissions de GES de l’industrie de l’énergie Émissions de GES de l’industrie de l’énergie dans l’UE à 27 Note : la production d’électricité et de chaleur comprend l’incinération des déchets avec récupération d’énergie ; la chaleur est ici la chaleur faisant l’objet d’une transaction.Source : AEE, 2020 Émissions de GES de l’industrie de l’énergie en France Note : la production d’électricité et de chaleur comprend l’incinération des déchets avec récupération d’énergie ; la chaleur est ici la chaleur faisant l’objet d’une transaction.Source : AEE, 2020 Émissions de CO2 pour produire 1 kWh d’électricité dans l’UE Note : la cogénération et l’autoproduction sont incluses. Pour la Pologne, l’autoproduction des centrales de cogénération n’est pas incluse (à cause de ruptures statistiques des séries longues).Source : SDES, d’après AIE, 2020 Depuis 1990, les émissions de CO2 pour la production d’un kWh d’électricité ont baissé de 41 % dans l’Union européenne, pour s’établir à 317 g CO2\/kWh en 2018. Même si cette tendance se retrouve dans presque tous les pays de l’UE, les niveaux d’émissions sont très variables entre eux. Les émissions sont élevées dans les pays où la filière charbon est encore importante, comme l’Allemagne (430 g CO2\/kWh) ou encore plus la Pologne (781 g CO2 \/kWh). À l’inverse, elles sont plus faibles dans les pays ayant développé les énergies nucléaire et\/ou renouvelables, comme la France (principalement du nucléaire) ou la Suède (principalement des énergies renouvelables).","link":"10-emissions-de-ges-de-lindustrie.php","title":"Émissions de GES de l’industrie de l’énergie"},{"page_id":2,"values":"Émissions de GES des transports Émissions de GES des transports dans l’UE à 27 Note : les émissions des transports internationaux (y compris entre deux pays de l’UE à 27) maritimes et aériens sont exclues des totaux présentés en p. 40.Source : AEE, 2020 Émissions de GES des transports en France Note : les émissions des transports internationaux maritimes et aériens sont exclues des totaux présentés en p. 42.Source : AEE, 2020 Répartition des émissions de GES des transports en France en 2018 Note : les émissions des transports internationaux aériens et maritimes sont exclues de cette répartition. Elles représentent respectivement 13,6 % et 4,8 % du total considéré ici.Source : AEE, 2020 Intensité d’émissions de GES des transports routiers en France Note : les indicateurs utilisés pour le transport de voyageurs et de marchandises sont respectivement les émissions de GES par voyageur-km transporté et les émissions de GES par tonne-km transportée.Champ : transport routier en France métropolitaine.Sources : SDES, Comptes des transports ; Citepa, Secten, 2020","link":"11-emissions-de-ges-des-transports.php","title":"Émissions de GES des transports"},{"page_id":3,"values":"Émissions de GES de l’industrie Émissions de GES dans l’industrie manufacturière et la construction dans l’UE à 27 Note : les émissions de chaque secteur incluent les émissions liées à l’utilisation d’énergie et celles liées aux procédés industriels.Source : AEE, 2020 Émissions de GES dans l’industrie manufacturière et la construction en France Note : les émissions de chaque secteur incluent les émissions liées à l’utilisation d’énergie et celles liées aux procédés industriels.Source : AEE, 2020 Intensité d’émissions de GES dans l’industrie manufacturière et la construction en France Note : les émissions sont rapportées à la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière et la construction.Sources : SDES, d’après Insee, 2020 ; Citepa, Secten, 2020 Dans l’UE et en France, les émissions de GES de l’industrie manufacturière (y compris les procédés industriels) proviennent principalement de secteurs produisant des produits de base intensifs en CO2 tels que la métallurgie, la chimie ou la fabrication de minéraux non métalliques (ciment, chaux, verre…). Ces trois sous-secteurs représentent 75 % des émissions de l’industrie manufacturière et la construction en 2018 en France (contre 5 % pour la construction), et 70 % à l’échelle de l’UE. Par rapport à 1990, les émissions de l’industrie sont en forte baisse dans l’UE (- 40 %) et en France (- 48 %), cette baisse se déclinant dans tous les grands secteurs de l’industrie. Si la crise économique de 2008-2009 a joué un rôle, la majeure partie des réductions d’émissions est due à l’amélioration des procédés et à des gains d’efficacité énergétique. Ainsi, dans le secteur de la chimie les émissions ont diminué de 66 % en France entre 1990 et 2018, notamment grâce à une réduction drastique des émissions de N2O (- 96 %) liées à la production d’acides adipique et nitrique.","link":"12-emissions-de-ges-de-lindustrie.php","title":"Émissions de GES de l’industrie"},{"page_id":4,"values":"Émissions de GES du résidentiel et du tertiaire Émissions de GES du résidentiel et du tertiaire dans l’UE à 27 Source : AEE, 2020 Émissions de GES du résidentiel et du tertiaire en France Sources : AEE, 2020 ; SDES, d’après Météo-France Les émissions du résidentiel et du tertiaire dépendent beaucoup des conditions climatiques. Elles baissent quand les températures sont douces et augmentent lorsque le climat devient plus rigoureux. Entre les années 1990 et 2018, marquées par des hivers aux températures proches, les émissions en France ont baissé de 28 % dans le résidentiel et de 6 % dans le tertiaire. Répartition des émissions de CO2 liées aux bâtiments résidentiels en France Note : ne sont prises en compte que les émissions de CO2 dues à la combustion d’énergies fossiles. Le contenu carbone de l’électricité et de la chaleur achetée à des réseaux n’est pas pris en compte.Source : SDES, d’après Ceren, 2019 Le chauffage reste le principal poste émetteur de CO2 en 2018 (82 % du total). Le gaz naturel représente 64 % des émissions de CO2 des bâtiments résidentiels, loin devant le fioul (28 %), bien que ce dernier soit plus émetteur par unité d’énergie (voir p. 82). Intensité d’émissions de CO2 du résidentiel et du tertiaire en France Note : les émissions du tertiaire sont rapportées à la valeur ajoutée de la branche tertiaire (hors transports), tandis que celles du résidentiel sont rapportées au nombre de m2 habités.Sources : SDES, Comptes du logement ; Insee ; Citepa, Secten, 2020","link":"13-emissions-de-ges-du-residentiel.php","title":"Émissions de GES du résidentiel et du tertiaire"},{"page_id":5,"values":"Émissions de GES liées à l’agriculture, la foresterie et l’affectation des terres Émissions de GES de l’agriculture dans l’UE à 27 Source : AEE, 2020 Émissions de GES dans l’agriculture en France Source : AEE, 2020 L’agriculture se distingue des autres secteurs par la faible part d’émissions dues à la combustion d’énergie. Les sources principales d’émissions sont le méthane (CH4), principalement émis par les animaux (fermentation entérique), et le N2O, lié à la transformation de produits azotés (sols agricoles : engrais, fumier, lisier...). Émissions de GES dues à l’UTCATF dans l’UE à 27 Source : AEE, 2020 Émissions de GES dues à l’UTCATF en France Source : AEE, 2020 Le total des émissions liées à l’utilisation des terres, au changement d’affectation des terres et à la foresterie (UTCATF) est négatif aussi bien dans l’UE qu’en France. Cela signifie que l’UTCATF piège plus de GES qu’elle n’en émet. Cela est principalement dû à la croissance des forêts, tandis que l’urbanisation des terres et la mise en culture de prairies contribuent à accroître les émissions.","link":"14-emissions-de-ges-liees-a.php","title":"Émissions de GES liées à l’agriculture, la foresterie et l’affectation des terres"},{"page_id":6,"values":"Émissions de GES dues à la gestion des déchets Émissions de GES dues à la gestion des déchets dans l’UE à 27 Note : non compris l’incinération des déchets avec récupération d’énergie (incluse dans « industrie de l’énergie »).Source : AEE, 2020 Émissions de GES dues à la gestion des déchets en France Note : non compris l’incinération des déchets avec récupération d’énergie (incluse dans « industrie de l’énergie »).Source : AEE, 2020 Les émissions liées à la gestion des déchets sont principalement du méthane émis lors de la décomposition des déchets en décharge. Ces émissions sont en baisse depuis le milieu des années 1990 dans l’UE et depuis le milieu des années 2000 en France.","link":"15-emissions-de-ges-dues-a.php","title":"Émissions de GES dues à la gestion des déchets"},{"page_id":7,"values":"Négociations internationales Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) Premier traité international visant à éviter les impacts anthropiques dangereux pour le climat, la CCNUCC a été adoptée en 1992 à Rio de Janeiro. Elle reconnaît trois principes : principe de précaution : l’incertitude scientifique quant aux impacts du changement climatique ne justifie pas de différer l’action ; principe de responsabilité commune mais différenciée : toutes les émissions ont un impact sur le changement climatique, mais les pays les plus industrialisés portent une responsabilité accrue de la concentration actuelle de GES ; principe du droit au développement économique : les actions de lutte contre le changement climatique ne doivent pas avoir une incidence néfaste sur les besoins prioritaires des pays en développement qui sont, entre autres, une croissance économique durable et l’éradication de la pauvreté. Les pays membres de la CCNUCC se réunissent chaque année pour la Conférence des parties (COP). C’est au cours de ces conférences que sont prises les décisions majeures de la CCNUCC. La 26e COP aura lieu du 1er au 12 novembre 2021, à Glasgow, sous la présidence du Royaume-Uni et de l’Italie.","link":"16-negociations-internationales.php","title":"Négociations internationales"},{"page_id":8,"values":"L’Accord de Paris L’approche de l’Accord Contrairement au Protocole de Kyoto, l’Accord de Paris repose sur une approche ascendante qui se base principalement sur la coopération pour inciter tout type d’acteurs, publics et privés, à s’engager et à agir en faveur du climat. Le fondement de cette dynamique repose sur la recherche de bénéfices et de co-bénéfices liés à l’action climatique plutôt que sur un partage de l’effort de réductions des émissions de gaz à effet de serre. À travers ses trois objectifs de long terme, l’accord fixe une trajectoire globale, mais accorde de la flexibilité aux parties pour déterminer elles-mêmes leurs engagements climatiques, sous la forme de contributions déterminées au niveau national (NDCs en anglais, pour Nationally Determined Contributions, voir glossaire). Les NDCs décrivent les efforts nationaux envisagés en termes d’atténuation et éventuellement d’adaptation, basés sur leurs circonstances nationales. En garantissant que les différentes circonstances nationales étaient considérées, cette approche a permis de rassembler un nombre d’engagements sans précédent de l’ensemble des pays du monde, et ainsi de contribuer à l’obtention d’un consensus final lors de la COP21. De plus, les efforts des acteurs non étatiques (villes, régions, entreprises, investisseurs, société civile, etc.) ont été reconnus par la Décision de la COP21, afin d’insister sur leur rôle dans la dynamique dudit « Agenda de l’action ». Le dialogue établi entre les acteurs non étatiques et le processus de négociations repose notamment sur la plateforme NAZCA (zone des acteurs non étatiques pour l’action pour le climat) qui répertorie l’action des acteurs non étatiques et devrait à l’avenir évaluer leurs progrès. Résultats de la COP21 Le 12 décembre 2015 à la COP21, l’Accord de Paris a été adopté par la CCNUCC. Il est entré en vigueur dès le 4 novembre 2016. Au 1er juin 2019, 185 parties (dont l’Union européenne) avaient ratifié l’Accord de Paris, et 184 parties (dont l’Union européenne) avaient soumis leurs contributions (NDCs). Objectifs de l’Accord Les objectifs de l’Accord de Paris se déclinent selon trois piliers principaux : l’atténuation : maintenir l’augmentation de la température mondiale « nettement en dessous » de 2 °C d’ici à 2100 par rapport aux niveaux préindustriels et poursuivre les efforts en vue de limiter cette augmentation à 1,5 °C ; l’adaptation : renforcer les capacités des pays à faire face aux impacts du changement climatique et à s’en remettre ; la finance : rendre les flux financiers compatibles avec les objectifs climatiques et mobiliser 100 milliards de $ annuels de financements climat Nord-Sud d’ici 2020. En outre, l’Accord de Paris a introduit un mécanisme formel de révision à la hausse des engagements nationaux, les NDCs, tous les cinq ans. Mécanisme de relèvement de l’ambition des NDCs Source : I4CE, d’après Carbon Brief, How countries plan to raise the ambition of their climate pledges, 2016 Impact des INDCs sur les émissions de GES mondiales Comparaison des niveaux d’émissions en 2025 et 2030 résultant de la mise en place des INDCs avec d’autres scénarios Note : ces scénarios représentent une moyenne des fourchettes d’incertitude estimées, prenant en compte les incertitudes des impacts du changement climatique et la mise en œuvre des contributions nationales ; le scénario 2 °C correspond à un scénario à moindre coût avec 66 % de chance de rester en dessous des 2 °C ; le scénario 1,5 °C correspond à un scénario à moindre coût avec 50 % de chance de rester en dessous de 1,5 °C.Source : Rapport de synthèse de la CCNUCC, 2016 Un rapport de la CCNUCC datant de mai 2016 conclut qu’en prenant en compte la mise en œuvre des INDCs (pour Intended Nationally Determined Contributions en anglais, qui désignaient les contributions des parties avant entrée en vigueur de l’accord), les émissions mondiales de GES devraient augmenter de 34 à 53 % entre 1990 et 2030. En revanche, les émissions par habitant devraient diminuer de 10 % entre 1990 et 2030. Les contributions actuelles (NDCs) apparaissent insuffisantes pour limiter le changement climatique à 1,5-2 °C. Atteindre cet objectif est encore possible, mais nécessitera donc un renforcement très sensible et rapide de l’ambition à l’avenir, ce que prévoit l’Accord de Paris via le mécanisme de révision de l’ambition.","link":"17-laccord-de-paris.php","title":"L’Accord de Paris"},{"page_id":9,"values":"La tarification du carbone dans le monde Pour inciter les décideurs économiques à investir davantage dans les énergies propres ou des technologies sobres en carbone et moins dans les technologies émettant des GES, certains États ont décidé de donner une valeur économique à l’émission d’une tonne de CO2. Panorama mondial des prix du carbone en mai 2020 Deux instruments donnent un prix explicite au carbone : la taxe carbone fixe un prix par tonne de CO2 et le système d’échange de quotas d’émission (SEQE, également appelé ETS en anglais) fixe une quantité maximale d’émissions admissibles. Au 1er mai 2020, 31 taxes carbone et 30 marchés de quotas échangeables étaient en fonctionnement à travers le monde. Les juridictions couvertes par un ou plusieurs prix explicites du carbone représentent environ 6 % du PIB mondial. Sur l’année écoulée, trois nouveaux pays ont introduit une politique de tarification du carbone : le Canada, l’Afrique du Sud et Singapour. * Le mécanisme fédéral s’applique dans les provinces qui n’ont pas leur propre système de tarification en place.Source : I4CE, Les comptes mondiaux du carbone, mai 2020 Les revenus de la tarification du carbone dans le monde Les instruments de tarification du carbone ont généré environ 48 milliards de dollars (42 milliards d’euros) de revenus en 2019, contre 45 milliards en 2018. En 2019, 53 % des revenus du carbone sont générés par des taxes, soit quasiment 26 milliards de dollars, et 47 % par des marchés de quotas, soit plus de 23 milliards de dollars. Malgré le Brexit, environ 65 % des revenus tirés de la tarification du carbone proviennent des pays membres de l’Union européenne. Évolution des recettes selon l’instrument de tarification du carbone Source : I4CE, Les comptes mondiaux du carbone, mai 2020 En 2019, à l’échelle mondiale, 47 % des revenus sont utilisés pour financer des projets dédiés à la transition bas-carbone et 42 % sont alloués dans le budget public général de la juridiction (pays, province, ville) qui a instauré la taxe ou le marché de quotas. Les 5 % restants financent les exemptions fiscales et 6 % sont directement transférés aux entreprises et aux foyers.","link":"18-la-tarification-du-carbone-dans.php","title":"La tarification du carbone dans le monde"},{"page_id":10,"values":"Financer la lutte contre le changement climatique Les flux annuels de la finance climat (2016) au regard des besoins mondiaux d’investissements pour un scénario 2 °C Sources : Better Growth, Better Climate, The New Climate Economy, 2014 (1) ; Rapport biennal d’évaluation des flux de la finance climat, CCNUCC, 2018 (2) Les financements climatiques (ou finance climat) rassemblent l’ensemble des flux financiers permettant la mise en place d’actions ayant un impact positif en matière d’atténuation (réduction des émissions de GES) ou d’adaptation au changement climatique. Suivant les organisations et les définitions, des distinctions peuvent exister selon le niveau d’impact et s’il s’agit d’un co-bénéfice ou bien d’un objectif principal de l’action financée. En 2016, les flux de la finance climat se sont élevés à 681 milliards USD. Comparaison des flux annuels de la finance climat avec d’autres flux financiers clés Note : les flux sont mondiaux et annuels pour l’année 2016 (sauf si indiqué autrement). Les besoins d’investissements dans le système énergétique ont été calculés pour respecter un scénario 2 °C.Source : I4CE, 2018, d’après le Rapport biennal d’évaluation des flux de la finance climat, CCNUCC, 2018 Besoins d’investissements mondiaux pour le climat sur la période 2015-2030 Note : passer du scénario de référence au scénario bas-carbone nécessiterait, entre autres investissements, 9 000 milliards de dollars supplémentaires dans le domaine de l’efficacité énergétique sur la période 2015-2030 ; le niveau d’incertitude des montants est élevé.Source : The New Climate Economy, 2014 Atteindre l’objectif de 2 °C requiert de mobiliser des montants importants – de l’ordre de plusieurs milliers de milliards de dollars par an d’ici 2030 – pour l’ensemble des secteurs. Cette mobilisation concerne à la fois la production et l’utilisation de l’énergie. Toutefois, un scénario se fondant sur la continuité des besoins actuels nécessite des investissements du même ordre de grandeur, quel que soit le niveau de la contrainte climatique. La différence entre un scénario tendanciel et un scénario bas-carbone concerne donc principalement la répartition des investissements. En effet, des investissements plus importants sont nécessaires dans les technologies bas-carbone et l’efficacité énergétique dans un scénario bas-carbone, mais des investissements moindres sont requis dans la production de combustibles fossiles par exemple.","link":"19-financer-la-lutte-contre-le.php","title":"Financer la lutte contre le changement climatique"},{"page_id":11,"values":"Causes du changement climatique L’effet de serre naturel et ses perturbations par les activités humaines Flux d’énergie actuels en W\/m2 Note : la Terre reçoit en permanence de l’énergie du soleil. La partie de cette énergie qui n’est pas réfléchie par l’atmosphère, notamment les nuages, ou la surface terrestre (océans et continents) est absorbée par la surface terrestre qui se réchauffe en l’absorbant. En contrepartie, les surfaces et l’atmosphère émettent du rayonnement infrarouge, d’autant plus intense que les surfaces sont chaudes. Une partie de ce rayonnement est absorbée par certains gaz et par les nuages puis réémise vers la surface, ce qui contribue à la réchauffer. Ce phénomène est appelé l’effet de serre.Sources : Météo-France ; Giec, 1er groupe de travail, 2013 L’augmentation de la concentration atmosphérique de GES par les émissions anthropiques (voir glossaire) accroît l’émission d’énergie vers le sol, entraînant un déséquilibre du bilan énergétique de la Terre et provoquant l’élévation de sa température en surface. La modification par rapport à une année de référence de la radiation induite par un élément est appelée forçage radiatif. Un forçage radiatif positif indique une contribution positive au réchauffement climatique. L’ensemble du forçage radiatif d’origine anthropique s’élève à + 3,1 W\/m2 en 2018 par rapport à 1750. Gaz à effet de serre (GES) Hors vapeur d’eau, les GES occupent moins de 0,1 % du volume atmosphérique. La vapeur d’eau, qui fluctue entre 0,4 et 4 %, est le principal gaz à effet de serre. Les activités humaines ont très peu d’impact direct sur les fluctuations de sa concentration, mais ont un impact fort sur les concentrations des autres GES. CO2 CH4 N2O HFC PFC SF6 NF3 Concentration atmosphérique 2018 (en 2005 entre parenthèses) 408 ppm (379 ppm) 1 857 ppb (1 774 ppb) 331 ppb (319 ppb) > 206 ppt (> 49 ppt) > 89,5 ppt (> 4,1 ppt) 9,5 ppt (5,6 ppt) 1,7 ppt (> 0 ppt) Pouvoir de réchauffement global (cumulé sur 100 ans) 1 28-30 265 [1,4 ;14 800] selon les gaz [6 630 ; 11 100] selon les gaz 23 500 16 100 Origine des émissions anthropiques Combustion d’énergie fossile, procédés industriels et déforestation tropicale Décharges, agriculture, élevage et procédés industriels Agriculture, procédés industriels, utilisation d’engrais Sprays, réfrigération, procédés industriels Fabrication de composants électroniques Modification du forçage radiatif en 2018 depuis 1750 par les émissions anthropiques (W\/m2) (en 2005 entre parenthèses) + 2,04 (+ 1,66) + 0,51 (+ 0,48) + 0,20 (+ 0,16) + 0,13 (+ 0,09) ppm : partie par million ; ppb : partie par milliard ; ppt : partie par millier de milliards.Sources : Giec, 1er groupe de travail, 2013 ; NOAA, 2020 ; Agage, 2020 Le pouvoir de réchauffement global (PRG, voir glossaire) est le rapport entre l’énergie renvoyée vers le sol en 100 ans par 1 kg de gaz et celle que renverrait 1 kg de CO2. Il dépend des propriétés radiatives et des durées de vie des gaz dans l’atmosphère. Par exemple, 1 kg de méthane (CH4) réchauffera autant l’atmosphère que 28 à 30 kg de CO2 au cours du siècle qui suit leur émission. Si le CO2 est le gaz qui a le plus petit pouvoir de réchauffement global, il est celui qui a contribué le plus au réchauffement climatique depuis 1750, du fait des importantes quantités émises. Réservoirs et flux de GES : exemple du co2 au cours des années 2009-2018 Note : ce graphique présente : (i) entre crochets, la taille des réservoirs aux temps préindustriels en milliards de tonnes de CO2 en noir et leur variation sur la période 1750-2011 en rouge ; (ii) sous forme de flèches, les flux de carbone entre les réservoirs en milliards de tonnes d’équivalent CO2 par an (voir glossaire). Les flux préindustriels sont en noir. Ceux qui sont liés aux activités anthropiques entre 2009 et 2018 sont en rouge.Sources : d’après Giec, 1er groupe de travail, 2013 et The Global Carbon Project, Global Carbon Budget, 2019 Quatre grands réservoirs permettent de stocker le carbone sous différentes formes : atmosphère : CO2 gazeux ; biosphère : matière organique issue des êtres vivants dont la forêt ; océan : calcaire, CO2 dissous ; faune et flore marines (plancton) ; sous-sol : roches, sédiments, combustibles fossiles. Les flux de carbone entre ces réservoirs constituent le cycle naturel du carbone, déréglé par les émissions anthropiques de CO2 qui modifient les flux échangés ou en créent de nouveaux comme la combustion des réserves de carbone organique fossile. Déséquilibre entre les émissions et la capacité de stockage du CO2 Flux annuels nets de CO2 d’origine anthropique en moyenne sur la période 2009-2018 (émissions vers l’atmosphère et absorption par les réservoirs terrestres et océaniques) Note : l’incertitude pour l’augmentation de la concentration atmosphérique en CO2 est très faible (± 0,07 Gt CO2\/an) et n’a pas été représentée sur le graphique.Source : The Global Carbon Project, Global Carbon Budget, 2019 Au cours des dix dernières années, sur les 41 Gt de CO2 libérées en moyenne par an par les activités humaines, l’atmosphère en a absorbé 18, les réservoirs terrestres (biosphère et sols) 12 et les océans 9. L’atmosphère est le réservoir le plus affecté par les activités anthropiques : il a absorbé près de 50 % de la quantité de carbone émise au cours des cinquante dernières années. Rôle du cycle de la forêt à l’échelle mondiale À l’échelle mondiale, les terres forestières sont un puits de carbone. Le puits brut attribué à la biosphère - c’est-à-dire essentiellement aux forêts, qui concentrent 80 % de la biomasse aérienne et 50 % de la photosynthèse terrestre (Dixon et al., 1994 ; Beer et al., 2010) - compense 19 % des émissions anthropiques annuelles de GES, soit environ 10 Gt CO2 éq (Giec 2013, Canadell et al., 2007). Les forêts qui restent des forêts sont donc bien des puits de carbone. En intégrant la déforestation (terres forestières converties en d’autres usages), le secteur forestier devient à l’inverse une source de carbone. En effet, la déforestation entraîne des émissions liées à la perte des stocks de carbone forestier via la combustion et la décomposition des matières organiques. Ces émissions nettes (des terres boisées notamment) représentent environ 13 % des émissions anthropiques annuelles de GES dans le monde (Giec 2019, Le Quéré et al. 2018). En France, la séquestration nette de carbone dans la biomasse des forêts est estimée à environ 49,5 Mt CO2 éq pour l’année 2018, soit environ 11 % des émissions nationales de GES, hors utilisation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie (UTCATF, voir glossaire) - (Citepa, 2020). Concentration de CO2 atmosphérique Source : CMDGS sous l’égide de l’OMM, 2018 Depuis le développement des activités industrielles, les réservoirs terrestres et océaniques ont absorbé la moitié des émissions anthropiques. Les émissions restantes persistent dans l’atmosphère, entraînant l’accroissement des concentrations de GES.","link":"2-causes-du-changement-climatique.php","title":"Causes du changement climatique"},{"page_id":12,"values":"Engagements de l’Union européenne Paquet énergie-climat 2020 Le paquet énergie-climat, adopté en décembre 2008, définit trois objectifs à l’horizon 2020, dits « 3 x 20 » : une réduction de 20 % des émissions de GES par rapport à 1990 ; une augmentation à 20 % de la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique finale brute. Cet objectif est traduit en objectifs nationaux dans les différents États membres ; une augmentation de 20 % de l’efficacité énergétique. Cet objectif correspond à une diminution de 20 % de la consommation énergétique primaire par rapport à un scénario de référence établi en 2007, le scénario Baseline 2007 (voir glossaire). Part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique finale brute des États membres Source : I4CE, d’après Eurostat, 2020 Cadre pour le climat et l’énergie 2030 Le cadre d’action en matière de climat et d’énergie à l’horizon 2030, adopté par le Conseil européen en octobre 2014 puis révisé en 2018, définit les objectifs suivants à horizon 2030 : une réduction d’au moins 40 % des émissions de GES par rapport à 1990 ; une augmentation à 32 % de la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique finale brute ; une augmentation de 32,5 % de l’efficacité énergétique – soit une diminution de 32,5 % de la consommation d’énergie par rapport au scénario de référence, le scénario Baseline 2007 (voir glossaire). Dans le cadre du pacte vert pour l’Europe, la Commission européenne a proposé en septembre 2020 un plan cible en matière de climat plus ambitieux à l’horizon 2030 pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Des propositions législatives seront présentées au premier semestre 2021 sur ce sujet. Évolution de la consommation énergétique primaire dans l’UE à 27 et trajectoire des objectifs 2020 et 2030 Sources : I4CE, d’après Eurostat et Commission européenne, 2020 Évolution des émissions de GES dans l’UE à 27 et trajectoire des objectifs 2020 et 2030 Source : I4CE, d’après Eurostat, AEE et Commission européenne, 2020 Partage de l’effort Les deux instruments qui couvrent les émissions de GES de l’UE sont le système d’échange de quotas d’émission (EU ETS, voir p. 71) et la décision de partage de l’effort (ESD) qui définit des objectifs de réduction nationaux pour les secteurs hors EU ETS. L’objectif 2020 de 20 % de réduction des émissions de GES par rapport à 1990 se traduit en un objectif de - 21 % par rapport à 2005 pour l’EU ETS, et de - 10 % par rapport à 2005 pour les autres secteurs. L’objectif 2030 d’au moins 40 % de réduction des émissions de GES par rapport à 1990 se traduit en un objectif de - 43 % par rapport à 2005 pour l’EU ETS, et de - 30 % par rapport à 2005 pour les autres secteurs. Les institutions européennes ont adopté en 2018 un règlement sur la répartition entre États membres de l’objectif 2030 pour les secteurs non couverts par l’EU ETS.","link":"20-engagements-de-lunion-europeenne-.php","title":"Engagements de l’Union européenne"},{"page_id":13,"values":"Le système européen d’échange de quotas d’émission Principes de fonctionnement Le SEQE (ou EU ETS en anglais, voir glossaire) a été créé en 2005 afin d’imposer un plafond d’émissions aux secteurs très émetteurs de l’UE. Il est à présent dans sa troisième phase de fonctionnement (2013-2020). Sous ce plafond, les installations reçoivent ou achètent des quotas d’émission qu’elles peuvent échanger les unes avec les autres. Ces installations doivent restituer chaque année autant de quotas (1 quota = 1 tonne de CO2) que leurs émissions vérifiées de l’année précédente. Depuis 2013, le périmètre de l’EU ETS s’est étendu par l’inclusion de nouveaux secteurs et gaz à effet de serre. Il couvre à présent plus de 11 000 installations industrielles et centrales électriques dans l’UE et les pays de l’Espace économique européen (Norvège, Liechtenstein et Islande) ainsi que les vols à l’intérieur de cette zone, ce qui représente environ 45 % des émissions de GES de cette zone. Calendrier annuel de l’EU ETS Source : I4CE Émissions de GES des installations stationnaires couvertes par l’EU ETS par secteur (2013-2019) Note : « Autre » inclut notamment la production de verre, de chaux, de papier, de céramique et de métaux non ferreux.Source : I4CE, à partir de données de l’Agence européenne pour l’environnement, 2020 Plafond et allocation des quotas Au cours des deux premières phases de l’EU ETS (la phase pilote en 2005-2007, et une deuxième phase en 2008-2012 qui a coïncidé avec la première période d’engagement du Protocole de Kyoto), le plafond d’émissions a été établi de manière décentralisée et ascendante. Chaque État membre a établi un plan national d’allocation (PNA) pour répartir les quotas entre les installations couvertes, et la somme des PNA a constitué le plafond global. À partir de 2013, un plafond a été établi au niveau européen. Ce plafond diminue de manière linéaire chaque année, de manière à atteindre une réduction de 21 % entre 2005 et 2020, ce qui correspond à une réduction annuelle d’environ 38 millions de tonnes CO2 éq. Des allocations de moins en moins gratuites Les quotas étaient majoritairement alloués gratuitement en phases 1 et 2. À compter de 2013, de moins en moins de quotas sont alloués gratuitement : les centrales électriques ne reçoivent plus de quotas gratuits depuis 2013, sauf exemption temporaire pour huit pays d’Europe centrale et orientale ; l’industrie manufacturière continue de recevoir une part de ses quotas gratuitement, qui diminue de 80 % en 2013 à 30 % en 2020, sauf les secteurs industriels référencés par la Commission européenne comme étant soumis à un risque de fuite carbone (délocalisations dans le but d’échapper à une contrainte carbone), qui bénéficient de 100 % de quotas gratuits jusqu’en 2020. Les allocations gratuites sont établies par rapport à des référentiels d’intensité carbone établis par secteur ou produit et à des données d’activité. Les autres quotas sont vendus aux enchères. Les enchères peuvent être mutualisées, mais les revenus sont gérés par les États, qui ont l’obligation d’en utiliser au moins la moitié pour le climat et l’énergie. Échanges des quotas Les quotas sont échangeables : une installation qui émet plus que son allocation peut acheter des quotas sur le marché ; une installation qui réduit ses émissions peut revendre ses quotas non utilisés. Les échanges entre offreurs et demandeurs de quotas se font soit de gré à gré, c’est-à-dire par des contrats bilatéraux entre les industriels, soit sur des places de marché, portails électroniques qui rendent publics les prix et les quantités échangées. Historique des prix des quotas Alors qu’il atteignait de l’ordre de 30 €\/t CO2 éq en 2008, le prix du quota a fortement chuté à partir de la fin des années 2000. En effet, la crise économique, l’effet d’autres politiques européennes sur les émissions (soutien aux énergies renouvelables notamment) et l’augmentation de l’offre de quotas via l’utilisation de crédits internationaux ont conduit à une situation d’excédent d’offre (« surplus de quotas »). Des réformes engagées pour soutenir le signal-prix ont permis une remontée de ce prix à partir de 2017, jusqu’au niveau d’environ 25 €\/t CO2 éq, auquel il s’établit aujourd’hui bien que la crise sanitaire l’ait fait chuter temporairement à 16 €\/t CO2 éq. Prix du quota de CO2 Source : Sandbag Carbon price viewer, 2020 Réformes de l’EU ETS Plusieurs mesures ont été mises en place pour tenter de résorber le surplus de quotas accumulé sur l’EU ETS entre 2009 et 2018. Une première mesure a consisté à reporter les enchères de 900 millions de quotas entre 2014 et 2016 à 2019-2020 (backloading). Une deuxième étape a été la mise en place de la réserve de stabilité de marché (MSR) en janvier 2019, dont l’objectif est de réguler le surplus de long terme en appliquant des paliers sur la quantité de quotas en circulation. Enfin, les règles de fonctionnement de l’EU ETS ont été revues en 2018 pour la période après 2020. Cette révision prévoit notamment l’augmentation du rythme de réduction annuel du plafond d’émissions, qui passera d’environ 38 millions de tonnes CO2 éq à 48 millions de tonnes CO2 éq à partir de 2021. L’anticipation par les acteurs d’une plus grande rareté de l’offre de quotas, due à la mise en place de la MSR en 2019, ainsi qu’une augmentation de la crédibilité de l’EU ETS à moyen terme, due à l’adoption de la révision de la directive pour la période 2021-2030, ont contribué à l’augmentation du prix des quotas depuis 2018.","link":"21-le-systeme-europeen-dechange-de.php","title":"Le système européen d’échange de quotas d’émission"},{"page_id":14,"values":"Politiques de lutte contre le changement climatique des États : l’exemple de la France La France s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030 et, avec la loi Énergie et Climat adoptée en 2019, à atteindre la neutralité carbone en 2050 en divisant les émissions par un facteur supérieur à six par rapport à 1990. La stratégie nationale bas-carbone (SNBC) révisée, adoptée par décret en avril 2020, intègre ce nouvel objectif de long terme. La SNBC donne des orientations pour mettre en œuvre la transition vers une économie bas-carbone dans tous les secteurs d’activité, réduire les émissions sur le territoire et plus généralement l’empreinte carbone de la France. Les budgets carbone, plafonds d’émissions de gaz à effet de serre sur le territoire national, définissent la trajectoire cible de baisse des émissions par périodes successives de cinq ans, en ligne avec l’objectif de neutralité carbone en 2050. Budgets carbone nationaux Émissions annuelles moyennes hors UTCATF (en Mt CO2 éq) 2015 (émissions historiques réalisées) 2e budget carbone (2019-2023) 3e budget carbone (2024-2028) 4e budget carbone (2029-2033) Tous secteurs confondus 458 422 359 300 Source : Décret no 2020-457 du 21 avril 2020 relatif aux budgets carbone nationaux et à la stratégie nationale bas-carbone La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour la période 2019-2028, également adoptée par décret en avril 2020, établit les priorités d’action des pouvoirs publics pour la gestion de l’ensemble des formes d’énergie, en cohérence avec la SNBC. Pour assurer le respect de ses engagements et limiter les écarts à la trajectoire, la France s’est dotée d’une gouvernance renforcée sur la politique climat avec la création du Haut conseil pour le climat (HCC). Il a pour mission principale d’évaluer la mise en œuvre de la SNBC et le respect de la trajectoire et d’alerter en cas d’écart. Comparaison des émissions au premier budget carbone En Mt CO2 éq par an 1er budget carbone 2015-2018* émission réalisées 2015-2018 écart Total hors UTCATF 441 456 3 % Transports 128 138 8 % Résidentiel et tertiaire 79 87 11 % Agriculture 85 87 2 % Industrie manufacturière et construction 79 80 1 % Industrie de l’énergie 55 49 - 11 % Traitement centralisé des déchets 15 15 - 1 % * Budget carbone adopté en 2015, ajusté en 2019 pour rendre compte de l’évolution de la comptabilité des émissions de gaz à effet de serre.Note : la répartition sectorielle des émissions repose sur un format national spécifique d’inventaire (Secten). Elle peut présenter des différences avec celle des parties précédentes, fondée sur un format d’inventaire permettant les comparaisons internationales.Sources : Citepa, Secten 2020 ; DGEC Les émissions de GES en France sur la période 2015-2018 ont excédé de 3 % le budget défini par la première version de la SNBC (2015), principalement en raison de dépassements dans les secteurs des transports et du résidentiel et du tertiaire. Investissements climat en France par domaine de contribution à la transition bas-carbone Source : I4CE, Panorama des financements climat, édition 2019 Le Panorama des financements climat recense les dépenses d’investissement en faveur du climat en France et analyse la manière dont ces dépenses sont financées. 45,7 milliards d’euros de dépenses d’investissement en faveur du climat ont été recensés en 2018. La France consacre près de 20 milliards d’euros d’investissements à l’efficacité énergétique, 7,5 milliards d’euros au déploiement des énergies renouvelables, et 11 milliards d’euros à la construction d’infrastructures durables dans le secteur des transports et des réseaux. Les investissements dans le développement et la prolongation du parc nucléaire atteignent presque 5 milliards d’euros. Ceux dans la forêt et les procédés industriels non énergétiques représentent 2 milliards d’euros. Investissements climat en France par porteur de projet en 2018 Source : I4CE, Panorama des financements climat, édition 2019 Les ménages réalisent 17 milliards d’euros d’investissements en 2018 (hors TVA à taux réduit, estimée à 1,2 milliard d’euros), concentrés dans la construction et la rénovation des logements et dans l’acquisition des véhicules particuliers. Les pouvoirs publics réalisent 15,1 milliards d’euros d’investissements, principalement dans la construction et l’entretien des infrastructures. Les entreprises réalisent 13,6 milliards d’euros d’investissements en 2018. Elles représentent la quasi-totalité des montants investis dans la production d’énergie, l’industrie et l’agriculture. Instruments de financement des investissements climat en 2018 * Y compris TVA à taux réduit, estimée à 1,2 milliard d’euros en 2018.Source : I4CE, Panorama des financements climat, édition 2019 Pour financer leurs investissements, les porteurs de projet mobilisent des financements provenant de quatre grands types d’instruments : des aides, subventions ou versements, des prêts concessionnels, de la dette classique ou un apport en capital ou fonds propres. Pour les entreprises (publiques ou privées), dette et fonds propres sont souvent levés à l’échelle du bilan de l’entreprise. Le budget de l’État et son impact environnemental : l’approche « green budgeting » Fin 2017, la France a lancé avec l’OCDE et le Mexique l’initiative Paris collaborative on Green Budgeting, afin d’aider les États à verdir leurs politiques budgétaires et fiscales et ainsi à respecter les engagements climatiques de l’Accord de Paris et les autres engagements environnementaux. Dans cette optique, un rapport sur l’impact environnemental du budget de l’État, annexé au projet de loi de finances (« jaune budgétaire »), recense désormais les dépenses budgétaires et fiscales en faveur de la transition écologique, et en particulier de la lutte contre le changement climatique, et celles qui sont défavorables. Les dépenses budgétaires et fiscales de l’État suivant leur impact sur le climat en 2021 En millions d’euros Dépenses favorables au climat 37 030 dont production d’énergie renouvelable 6 983 dont transport 8 335 dont bâtiments 6 854 dont recherche\/innovation 5 534 Dépenses défavorables au climat 9 644 dont exonérations\/taux réduits de taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) 5 100 Dépenses neutres 527 534 Total 574 208 Source : PLF 2021, annexe Rapport sur l’impact environnemental du budget de l’État 37 milliards d’euros de dépenses favorables au climat, budgétaires ou fiscales, ont été recensés dans le projet de loi finances (PLF) 2021, y compris les crédits du plan de relance ouverts pour 2021. 7,0 Md€ sont consacrés à la production d’énergie renouvelable, pour l’essentiel à l’électricité renouvelable sous forme de tarifs d’achat ou de compléments de rémunération. Les dépenses favorables incluent également les aides à la rénovation énergétique, comme MaPrimeRenov’ pour les ménages, la TVA à taux réduit sur les travaux d’amélioration de la qualité énergétique (1,2 Md€) ou les opérations de rénovation des bâtiments publics prévues dans le plan de relance, ou encore les soutiens au développement d’infrastructures de transport alternatives à la route. Les dépenses défavorables au climat, estimées à 9,6 Md€, correspondent majoritairement à des allègements de taxes sur les carburants et combustibles d’origine fossile.","link":"22-politiques-de-lutte-contre-le.php","title":"Politiques de lutte contre le changement climatique des États : l’exemple de la France"},{"page_id":15,"values":"Quelques facteurs d’émissions Facteurs d’émissions de CO2 des principaux combustibles fossiles Lignite (charbon pauvre en énergie) 4,2 t CO2\/tep Charbon (à coke, sous-bitumeux ou autres bitumeux) 4,0 t CO2\/tep Gazole\/diesel ou pétrole brut 3,1 t CO2\/tep Essence 2,9 t CO2\/tep Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 2,6 t CO2\/tep Gaz naturel (méthane) 2,3 t CO2\/tep Source : Giec, 2019 Les facteurs d’émissions de CO2 indiquent la quantité de CO2 émise lors de la combustion d’un combustible donné et pour une unité d’énergie (ici en tep). Le cas de la biomasse n’est pas traité ici : on considère que les émissions directes de CO2 liées à la combustion de biomasse sont compensées par l’absorption du CO2 lors de la croissance de la plante. Si ce n’est pas le cas, les émissions non compensées sont enregistrées dans le secteur UTCATF. Facteurs d’émissions associés à des productions usuelles Il est possible d’étendre le concept des facteurs d’émissions aux activités des entreprises en rapportant les émissions de GES directement émises par une activité à une mesure de cette activité. Secteur Facteurs d’émissions Commentaire Production d’électricité 0,85 t CO2\/MWh pour une centrale à charbon Rendement de 40 % 0,37 t CO2\/MWh pour une centrale à gaz Rendement de 55 % Industrie 1,8 t CO2\/tonne d’acier Filière classique (acier brut non recyclé) 0,62 t CO2\/ tonne de ciment Moyenne de l’UE à 28 en 2016, par tonne d’équivalent-ciment Agriculture et forêts 5,2 t CO2 éq\/vache laitière et par an Émissions liées à la fermentation entérique et à la gestion des déjections 580 t CO2 éq\/ha de forêt tropicale déforesté Moyenne mondiale, émissions liées à la combustion et à la décomposition de la matière organique Sources : Ademe ; Cement Sustainability Initiative ; Citepa ; SDES Contenu carbone des objets et actions du quotidien Le bilan GES est construit sur une approche « cycle de vie ». Il intègre plusieurs phases liées à l’activité associée au facteur d’émissions. Par exemple, pour un kilomètre en voiture, le bilan GES comprend les émissions directes dues à la combustion de l’essence ou du gazole, mais aussi les émissions qui viennent de l’extraction et du raffinage du combustible, de son transport et sa distribution ainsi que celles liées à la fabrication de la voiture. (*) Hors fabrication du matériel.Source : Ademe, Bilan GES, 2018","link":"23-quelques-facteurs-demissions.php","title":"Quelques facteurs d’émissions"},{"page_id":16,"values":"Glossaire Anthropique : relatif aux activités humaines (industrie, agriculture...). CCNUCC : Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC en anglais pour United Nations Framework convention on Climate Change). CMS : combustibles minéraux solides, soit le charbon et ses dérivés. Les émissions liées à la transformation des CMS sont, pour l’essentiel, liées à l’activité des cokeries. CO2 équivalence (CO2 éq) : méthode de mesure des émissions de gaz à effet de serre qui prend en compte le pouvoir de réchauffement de chaque gaz relativement à celui du CO2. ETS : Emissions Trading System. Système d’échange de quotas d’émission de CO2 (SEQE). GES : gaz à effet de serre, constituants gazeux de l’atmosphère, tant naturels qu’anthropiques, qui absorbent et réémettent le rayonnement infrarouge. Giec : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, créé par l’Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations unies pour l’environnement, chargé d’organiser la synthèse des travaux scientifiques sur le changement climatique (IPCC en anglais pour Intergovernmental Panel on Climate Change). Inventaire : l’inventaire des gaz à effet de serre d’un pays donné est un tableau par grands secteurs qui présente les émissions sous une forme simple exploitable par toute personne qui souhaite un panorama objectif. Les inventaires sont réalisés en appliquant les principes méthodologiques définis par le Giec. Les inventaires sont publiés sur le site de la CCNUCC. NDC : Nationally Determined Contributions. Les NDCs décrivent les efforts nationaux envisagés dans le cadre de la lutte contre le dérèglement climatique, sous forme d’objectifs d’atténuation et\/ou d’adaptation. Pays de l’annexe I et pays de l’annexe B : les pays de l’annexe I de la CCNUCC sont composés des pays développés et des pays en transition vers une économie de marché. Hormis quelques exceptions, ces pays correspondent aux pays de l’annexe B du Protocole de Kyoto, qui a pour but d’énoncer les engagements chiffrés auxquels ils doivent se conformer. PIB : produit intérieur brut. Mesure de la richesse créée par un pays sur une période. Sa mesure en parité de pouvoir d’achat (PPA) permet de réaliser des comparaisons entre les pays. PRG : pouvoir ou potentiel de réchauffement global. Permet, sur une période donnée, de comparer les contributions de différents gaz à effet de serre sur le réchauffement global. Quota d’émission : unité de compte du système de marché. Représente une tonne de CO2. Réserves fossiles : quantités de pétrole, gaz et charbon récupérables dans des gisements déjà découverts et sur la base des contraintes économiques et techniques actuelles. Scénario Baseline 2007 : ce scénario, préparé pour la Commission européenne par le laboratoire E3M de l’Institute of Communication and Computer Systems at the National Technical University d’Athènes, présente des projections pour le système énergétique de l’UE à horizon 2030. Il prend en compte les politiques implémentées dans les États membres jusqu’à fin 2006. Soutes internationales : émissions liées aux transports internationaux par voies aérienne et maritime. tep : tonne-équivalent pétrole. Unité de mesure de l’énergie. UTCATF : utilisation des terres, changement d’affectation des terres et la foresterie (LULUCF en anglais pour Land Use, Land Use Change and Forestry).","link":"24-glossaire.php","title":"Glossaire"},{"page_id":17,"values":"Sites utiles Ademe - Agence de la transition écologique www.ademe.fr Bilans GES de l’Ademe www.bilans-ges.ademe.fr AEE - Agence européenne pour l’environnement www.eea.europa.eu AIE - Agence internationale de l’énergie www.iea.org CCNUCC - Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques unfccc.int Citepa - Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique www.citepa.org Commission européenne\/Direction générale « Action pour le climat » ec.europa.eu\/clima\/index EUTL - European Union Transaction Log ec.europa.eu\/environment\/ets Drias les futurs du climat - Météo-France, IPSL, CERFACS www.drias-climat.fr Giec - Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat www.ipcc.ch HCC - Haut Conseil pour le Climat www.hautconseilclimat.fr I4CE - Institute for Climate Economics www.i4ce.org MTE - Ministère de la Transition écologique www.ecologie.gouv.fr SDES – Commissariat général au développement durable www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr Plan Climat www.gouvernement.fr\/action\/plan-climat Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) www.ecologie.gouv.fr\/strategie-nationale-bas-carbone-snbc Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) www.ecologie.gouv.fr\/programmations-pluriannuelles-lenergie-ppe Deuxième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) www.ecologie.gouv.fr\/sites\/default\/files\/2018.12.20_PNACC2.pdf NOAA - National Oceanic and Atmospheric Administration www.noaa.gov Météo-France Climat HD www.meteofrance.fr\/climat-passe-et-futur\/climathd Onerc - Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique www.ecologie.gouv.fr\/observatoire-national-sur-effets-du-rechauffement-climatique-onerc Université Paris-Dauphine - CGEMP - Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières www.cgemp.dauphine.fr Chaire Économie du climat www.chaireeconomieduclimat.org","link":"25-sites-utiles.php","title":"Sites utiles"},{"page_id":18,"values":"Scénarios et projections climatiques Projections des émissions liées aux énergies fossiles suivant quatre profils d’évolution de GES (les RCP du Giec) Source : Giec, 1er groupe de travail, 2013 Le Giec a publié son premier rapport (First Assessment Report) en 1990. Son cinquième rapport (AR5) est paru dans son intégralité fin 2014. À chaque publication, le Giec communique des projections climatiques fondées sur des hypothèses de concentration de GES. Pour l’AR5, quatre profils d’évolution des concentrations de GES (RCP, pour Representative Concentration Pathways) ont été définis : RCP2.6 ; RCP4.5 ; RCP6.0 ; RCP8.5, du plus optimiste au plus pessimiste, nommés d’après la valeur du forçage radiatif induit à l’horizon 2100 (pour le RCP8.5, le forçage radiatif s’élève à 8.5 W\/m2). Un cinquième profil plus optimiste a été élaboré plus récemment par la communauté scientifique : le RCP1.9. Il a été défini dans le cadre du rapport spécial du Giec sur les conséquences d’un réchauffement global de 1,5 °C, paru en 2018, et du processus d’élaboration du sixième rapport d’évaluation (AR6) prévu pour 2021 et 2022. Évolution des températures et niveau des mers suivant les scénarios du Giec Projection de la variation de température moyenne mondiale suivant différents scénarios Note : variation de la température par rapport à la période 1986-2005.Source : Giec, 1er groupe de travail, 2013 Projection de la hausse moyenne du niveau des mers par rapport à la période 1986-2005 Source : Giec, SROCC, 2019 Les principaux facteurs d’élévation du niveau des mers (voir p. 11) sont la dilatation thermique des océans et la fonte de réservoirs terrestres de glace (glaciers, calottes polaires, etc.). À l’horizon 2100, le niveau moyen des mers et des océans devrait s’élever en moyenne de 43 cm (fourchette probable 29 à 59 cm) selon le scénario RCP2.6, et de 84 cm (fourchette probable 61 à 110 cm) selon le scénario RCP8.5 par rapport à 1986-2005. L’augmentation du niveau des mers sera probablement à l’origine de fortes migrations de populations, puisque plus d’un milliard de personnes vivent dans des basses terres côtières (inférieures à 10 mètres d’élévation). Budgets carbone et hausse de la température Un budget carbone correspond à une quantité maximale d’émissions de CO2 pour laquelle il y a une probabilité raisonnable d’éviter la hausse moyenne des températures au-dessus d’un certain niveau. Seuls les RCP les plus ambitieux, que sont les RCP2.6 et 1.9, donnent une probabilité supérieure à 50 % de limiter la hausse des températures respectivement à 2 °C et à 1,5 °C à l’horizon 2100. Le scénario tendanciel, le RCP8.5, a plus de 50 % de probabilité d’aboutir à une hausse supérieure à 4 °C. Les budgets carbone restant à partir de 2019 permettant de limiter à 2 °C et 1,5 °C la hausse moyenne des températures Note : les montants s’expriment en pourcentage du budget carbone total depuis l’ère préindustrielle, obtenu en additionnant les émissions cumulées entre 1870 et 2017 et les budgets carbone restants à partir de 2018 (Giec, 2018). Les budgets carbone sont donnés avec une probabilité de 66 % de respecter l’objectif climatique associé.Les échelles d’incertitude concernant les budgets carbone sont élevées, allant de - 670 à + 920 Gt CO2. Elles proviennent notamment des incertitudes concernant l’évolution et l’impact des gaz à effet de serre autres que le CO2, les réactions du système climatique à l’augmentation des émissions cumulées et du forçage radiatif et les réactions du système Terre à l’augmentation des températures.Sources : I4CE, à partir de Global Carbon Budget, 2019 ; Giec, Rapport spécial 1,5 °C, 2018 Pour avoir une probabilité supérieure à 66 % de limiter à 2 °C l’augmentation moyenne des températures par rapport à l’ère préindustrielle, le budget carbone restant à partir de 2019 est de 1 128 Gt CO2 et de seulement 378 Gt CO2 pour le limiter à 1,5 °C. Si les émissions de CO2 continuent au même rythme, le budget carbone restant, qui permettrait avec deux chances sur trois de limiter la hausse des températures à 2 °C, sera épuisé avant 2050, et d’ici les dix prochaines années seulement pour limiter la hausse à 1,5 °C. Conséquences pour le monde Impacts de l’augmentation de la température sur les systèmes terrestres naturels et humains Source : Giec, SRCCL, 2019 Risques de feux de forêt d’origine météorologique Source : AAE, 2020 Une augmentation des risques tels que mesurés par l’indice « feux de forêt » (impliquant une expansion des zones concernées et un allongement des saisons des incendies) est prévue dans la plupart des régions d’Europe, notamment au sud, à l’horizon de la fin du siècle. En particulier, dans le scénario d’émissions élevées, l’augmentation du danger serait supérieure à 40 % pour une part significative du territoire européen. Conséquences pour la france Changement dans la fréquence des submersions marines entre 2010 et 2100 dans un scénario RCP8.5 Source : AEE, 2020, d’après Giec, SROCC, 2019 Le risque de submersion marine sur la côte atlantique de l’Europe devrait très fortement s’accroître d’après le Giec. La fréquence de tels événements en Bretagne devrait ainsi être multipliée par un facteur d’au moins 100 d’ici la fin du siècle dans un scénario d’émissions élevées (voir p. 20). De tels changements dans la fréquence des submersions marines signifient que des événements extrêmes, rares aujourd’hui, deviendront courants à la fin du siècle.","link":"3-scenarios-et-projections-climatiques.php","title":"Scénarios et projections climatiques"},{"page_id":19,"values":"Panorama mondial des émissions de GES Répartition des émissions mondiales de GES (y compris UTCATF) par gaz en 2010 Source : Giec, 3e groupe de travail, 2014 Le potentiel de réchauffement global (PRG) d’un gaz dépend de la durée sur laquelle il est calculé (voir p. 16). Ainsi, le PRG du méthane est de 28 à 30 lorsqu’il est calculé sur 100 ans, et de 84 lorsqu’il est calculé sur 20 ans. Les inventaires de GES sont habituellement exprimés avec un PRG à 100 ans. Cette métrique donne plus de poids aux gaz persistants qu’aux gaz avec une courte durée de vie, tandis que le PRG à 20 ans montre l’importance que prennent les émissions de méthane à cet horizon. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont augmenté de plus de 80 % depuis 1970 et de 45 % depuis 1990, pour atteindre 49 Gt CO2 éq en 2010 et 55,3 Gt CO2 éq en 2018 (UN Environnement – Emissions Gap Reports 2019 ; données incluant les émissions de GES liées au changement d’usage des sols). Émissions régionales de GES par habitant en 2012 En 2012, les émissions moyennes par habitant en Amérique du Nord sont plus de huit fois plus élevées qu’en Inde. Toutefois, ces valeurs ne reflètent pas les disparités qu’il peut y avoir dans une même région (par exemple, au Moyen-Orient, les émissions par tête sont de plus de 50 t CO2 éq\/hab au Qatar et de moins de 2 t CO2 éq\/hab au Yémen) ou au sein d’un même pays. Émissions régionales de GES par unité de PIB en 2012 Note : les graphiques ci-dessus incluent les émissions du secteur UTCATF. Les pourcentages indiquent la proportion des émissions d’une région par rapport aux émissions mondiales.Sources des graphiques : I4CE, à partir de JRC EDGAR et Banque mondiale, 2015 En 2012, l’intensité carbone du PIB est plus de quatre fois plus élevée en Afrique que dans l’UE, ce qui signifie que quatre fois plus de GES y sont émis, par unité de richesse produite.","link":"4-panorama-mondial-des-emissions-de.php","title":"Panorama mondial des émissions de GES"},{"page_id":20,"values":"Empreinte carbone et émissions territoriales Deux méthodes complémentaires permettent d’apprécier les pressions d’un pays sur le climat : les inventaires nationaux qui calculent des quantités de GES physiquement émises à l’intérieur du pays (approche territoriale) par les ménages (voitures et logements) et les activités économiques (consommation d’énergie fossile, procédés industriels et émissions de l’agriculture). Les données issues des inventaires, élaborés chaque année pour répondre aux normes de la CCNUCC, sont les plus courantes et celles actuellement privilégiées pour le suivi des politiques nationales et les comparaisons internationales ; l’empreinte carbone qui est un calcul des GES induits par la demande finale intérieure du pays (consommation finale et investissements). L’empreinte est constituée par les émissions directes des ménages (logements et voitures), les émissions de la production nationale (hors exportations) et les émissions des activités économiques étrangères dont la production est destinée aux importations du pays. Comparaison de l’empreinte carbone et de l’inventaire national en 2016 Note : l’empreinte carbone et l’inventaire national portent sur les trois principaux gaz à effet de serre (le CO2, le CH4 et le N2O) ; données non corrigées du climat.Champ : métropole et Drom (périmètre Kyoto).Méthodologie : l’estimation de l’empreinte en 2016 se fonde sur un calcul détaillé intégrant notamment les données des tableaux entrées-sorties. Cette estimation a été révisée à la baisse par rapport à l’« estimation provisoire » de l’année précédente, fondée sur une extrapolation des données 2014.Sources : Citepa ; Eurostat ; Insee ; Douanes ; AIE ; FAO. Traitement : SDES, 2020 Le niveau de l’empreinte française est sensiblement supérieur à celui de l’inventaire (52 % de GES en plus dans l’empreinte en 2016). Les émissions affectées aux importations représentent 51 % de l’empreinte carbone. Les émissions associées aux exportations représentent 28 % de l’inventaire. Comparaison internationale des émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie selon les approches Note : l’empreinte porte ici sur le CO2 uniquement.Sources : I4CE, 2020, à partir de Global Carbon Budget 2019 et Banque mondiale, 2020 Entre 1990 et 2017, les émissions de CO2 liées à la combustion d’énergie de l’OCDE ont progressé de 5 % selon l’approche territoire et de 10 % selon l’approche empreinte. Sur cette période, elles ont diminué de 21 % dans l’UE à 28 suivant l’approche territoire et de 15 % suivant l’approche empreinte. En revanche, elles ont triplé en Chine, quelle que soit l’approche. En 2017, les émissions par habitant en Chine étaient presque équivalentes à celles de l’UE à 28 selon l’approche territoire (environ 7 t CO2\/hab\/an). En revanche, selon l’approche empreinte, les émissions par habitant sont 20 % plus faibles en Chine que dans l’UE à 28, et plus de 40 % plus faibles que la moyenne de l’OCDE (6 t CO2\/hab\/an en Chine, contre 8 t CO2\/hab\/an dans l’UE et 11 t CO2\/hab\/an en moyenne dans l’OCDE.)","link":"5-empreinte-carbone-et-emissions-territoriales.php","title":"Empreinte carbone et émissions territoriales"},{"page_id":21,"values":"Émissions de CO2 hors UTCATF dans le monde Émissions de CO2 par combustible dans le monde Note : les émissions comptabilisées ici sont celles liées à la combustion d’énergie fossile et aux procédés industriels. Cela correspond au total des émissions de CO2 hors UTCATF (voir glossaire). Elles représentent près de 85 % des émissions de CO2 dans le monde, soit environ 65 % des émissions de GES.Sources : SDES, d’après EDGAR, 2019 ; AIE, 2020 En 2018, les émissions de CO2 hors UTCATF atteignent 37,9 milliards de tonnes, soit une multiplication par 2,4 depuis 1970. Ces émissions sont issues à 39 % de la combustion de charbon, contre 30 % pour le pétrole et 19 % pour le gaz naturel. Le reste, soit 12 %, est lié aux procédés industriels (comme, par exemple, la transformation de calcaire en chaux pour fabriquer du ciment). Mix énergétique primaire dans le monde Sources : AIE, 2020 Les émissions liées à l’énergie dépendent du niveau de consommation de cette dernière ainsi que du mix énergétique primaire, qui, au niveau mondial, reste dominé par les énergies fossiles en 2018 (pétrole, charbon et gaz naturel : 81 % du total à elles trois). Le pétrole demeure la première source d’énergie dans le monde, même si sa part a baissé de 13 points entre 1971 et 2018, au bénéfice principalement du gaz naturel (+ 7 points) et de l’énergie nucléaire (+ 4 points). Le charbon représente toutefois la première source d’émissions de CO2. En effet, il affiche un facteur d’émission nettement supérieur à ceux du gaz naturel et du pétrole (voir p. 82). La consommation de charbon, qui avait fortement augmenté dans les années 2000, tend à stagner, voire à diminuer ces dernières années. Bien que globalement stable depuis 1971, la part des énergies renouvelables croît légèrement depuis dix ans, pour atteindre 14 % du mix en 2018. Répartition géographique des émissions de CO2 dans le monde (hors UTCATF) En Mt CO2 1990 2017 2018 Part 2018 (%) évolution 2017-2018 (%) évolution 1990-2018 (%) Amérique du Nord 5 809 6 231 6 366 16,8 + 2,2 + 9,6 dont Canada 455 595 594 1,6 - 0,1 + 30,7 États-Unis 5 064 5 128 5 275 13,9 + 2,9 + 4,2 Amérique centrale et du Sud 675 1 348 1 343 3,5 - 0,4 + 98,9 dont Brésil 229 507 500 1,3 - 1,3 + 118,7 Europe et ex-URSS 8 457 6 202 6 243 16,5 + 0,7 - 26,2 dont Russie 2 355 1 688 1 748 4,6 + 3,5 - 25,8 UE à 27 3 824 3 146 3 085 8,1 - 1,9 - 19,3 Allemagne 1 018 788 753 2,0 - 4,5 - 26,1 Espagne 234 282 276 0,7 - 2,2 + 18,1 France 390 339 332 0,9 - 2,2 -14,8 Italie 431 356 345 0,9 - 3,1 - 19,9 Pologne 371 327 334 0,9 + 2,0 - 10,1 Royaume-Uni 584 379 372 1,0 - 2,0 - 36,3 Afrique subsaharienne 478 849 862 2,3 + 1,5 + 80,1 Moyen-Orient et Afrique du Nord 1 056 3 161 3 229 8,5 + 2,1 + 205,7 dont Arabie saoudite 173 632 625 1,6 - 1,1 + 261,6 Asie 5 222 17 682 18 117 47,8 + 2,5 + 247,0 dont Chine 2 398 11 087 11 256 29,7 + 1,5 + 369,5 Corée du Sud 270 675 695 1,8 + 2,9 + 157,1 Inde 595 2 446 2 622 6,9 + 7,2 + 340,8 Japon 1 149 1 220 1 199 3,2 - 1,7 + 4,3 Océanie 309 462 465 1,2 + 0,7 + 50,7 Pays de l'annexe I 14 964 13 424 13 535 35,7 + 0,8 - 9,5 Pays hors de l'annexe I 7 042 22 513 23 090 60,9 + 2,6 + 227,9 Soutes aériennes internationales 259 559 565 1,5 + 1,0 + 118,0 Soutes maritimes internationales 372 684 697 1,8 + 2,0 + 87,6 Monde 22 637 37 180 37 887 100,0 + 1,9 + 67,4 Note : les soutes internationales correspondent aux émissions des transports internationaux maritimes et aériens qui sont exclues des totaux nationaux (voir glossaire).Source : EDGAR, 2019 Les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 1,9 % en 2018, à un rythme plus soutenu que l’année précédente (+ 1,2 %). La hausse des émissions en Asie contribue à plus de la moitié de cette croissance. Les émissions augmentent également en Amérique du Nord (+ 2,2 %), tandis qu’elles diminuent dans l’Union européenne (- 1,9 %). Évolution des émissions de CO2 dans le monde entre 1970 et 2018 Source : EDGAR, 2019 En 2018, la Chine reste le premier pays émetteur mondial de CO2 (29,7 %), devant les États-Unis (13,9 %), l’Union européenne (8,1 %) et l’Inde (6,9 %). Entre 1990 et 2018, les émissions ont progressé de 67,4 % (soit de 15,2 Gt CO2). Sur cette période, les plus gros contributeurs à cette hausse sont la Chine (+ 370 %, soit 8,9 Gt CO2), l’Inde (+ 340 %, soit 2,0 Gt CO2) et la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord (+ 210 %, soit 2,2 Gt CO2). Sur la même période, les émissions des États-Unis ont légèrement augmenté (+ 2,9 %), alors que celles de l’Union européenne ont baissé (- 19,3 %), de même que celles de la France (- 14,8 %). Émissions de CO2 par habitant dans le monde (hors UTCATF) En t CO2\/hab 1990 2017 2018 Évolution 2017-2018 (%) Évolution 1990-2018 (%) Amérique du Nord 16,1 12,8 13,0 + 1,4 - 19,2 dont Canada 16,4 16,3 16,0 - 1,5 - 2,4 États-Unis 20,3 15,8 16,1 + 2,3 - 20,4 Amérique centrale et du Sud 1,9 2,6 2,6 - 1,3 + 38,2 dont Brésil 1,5 2,4 2,4 - 2,1 + 55,6 Europe et ex-URSS 10,7 7,4 7,5 + 0,4 - 30,4 dont Russie 15,9 11,7 12,1 + 3,6 - 23,8 UE à 27 9,1 7,1 6,9 - 2,1 - 24,1 Allemagne 12,8 9,5 9,1 - 4,8 - 29,2 Espagne 6,0 6,1 5,9 - 2,6 - 1,9 France 6,7 5,1 5,0 - 2,4 - 25,9 Italie 7,6 5,9 5,7 - 2,9 - 24,8 Pologne 9,7 8,6 8,8 + 2,0 - 9,8 Royaume-Uni 10,2 5,7 5,6 - 2,5 - 45,2 Afrique subsaharienne 1,0 0,8 0,8 - 1,2 - 14,6 Moyen-Orient et Afrique du Nord 3,4 6,1 6,1 + 0,4 + 77,3 dont Arabie saoudite 10,6 19,1 18,5 - 2,8 + 74,2 Asie 1,8 4,4 4,5 + 1,6 + 147,3 dont Chine 2,1 8,0 8,1 + 1,1 + 282,7 Corée du Sud 6,3 13,2 13,5 + 2,5 + 113,6 Inde 0,7 1,8 1,9 + 6,1 + 184,6 Japon 9,3 9,6 9,5 - 1,5 + 1,8 Océanie 11,8 11,7 11,6 - 0,8 - 1,5 Pays de l'annexe I 12,5 9,9 9,9 + 0,5 - 20,6 Pays hors de l'annexe I 1,7 3,7 3,7 + 1,3 + 114,9 Monde 4,3 5,0 5,0 + 0,8 + 16,4 Note : il s’agit ici des émissions de CO2 d’un territoire divisées par sa population. Les émissions qu’un habitant cause en moyenne par sa consommation relèvent d’une approche différente (approche dite empreinte, voir p. 28).Sources : SDES, d’après EDGAR, 2019 ; Banque mondiale, 2020 Les émissions de CO2 dans le monde sont, en 2018, en moyenne de 5,0 t CO2 par habitant, en hausse de 0,8 % par rapport à 2017. La croissance des émissions mondiales (+ 1,9 % entre 2017 et 2018) est ainsi plus rapide que la croissance démographique (+ 1,1 %). Les émissions par habitant présentent d’importantes disparités géographiques, avec des niveaux bas en Amérique latine (2,6), en Inde (1,9) ou en Afrique subsaharienne (0,8). Les émissions moyennes dans l’Union européenne (6,9) se situent à un niveau plus élevé, quoique inférieur à ceux des États-Unis (16,0), de la Russie (12,1) et de la Chine (8,1) notamment. Les émissions françaises (5,0) sont proches de la moyenne mondiale. Évolution des émissions de CO2 par habitant dans le monde entre 1990 et 2018 Sources : SDES, d’après EDGAR, 2019 ; Banque mondiale, 2020 Depuis 1990, les émissions par habitant ont augmenté de 16 % dans le monde. La situation diffère entre les pays de l’annexe I (voir glossaire), qui ont un niveau d’émissions élevé (9,9 t CO2\/habitant) mais en baisse sur ces 28 dernières années (- 21 %), et les pays hors de l’annexe I, dont le niveau d’émissions est presque trois fois moins élevé (3,7 t CO2\/habitant) mais a plus que doublé en 28 ans (+ 115 %). Dans le détail, les émissions par habitant en Asie ont crû de 150 % entre 1990 et 2018 (+ 280 % en Chine, + 180 % en Inde et + 110 % en Corée du Sud). Sur la même période, les émissions par habitant ont diminué de 24 % dans l’Union européenne (dont - 26 % en France et - 45 % au Royaume-Uni) et de 20 % aux États-Unis. Dans une situation intermédiaire, les émissions par habitant n’ont que peu évolué au Japon et en Afrique subsaharienne, restant à un niveau élevé pour le premier (9,5 t CO2\/habitant), et à un niveau faible pour le deuxième (0,8 t CO2\/habitant). Émissions de CO2 par rapport au PIB dans le monde (hors UTCATF) En t CO2\/million de $2017 PPA 1990 2017 2018 Évolution 2017-2018 (%) Évolution 1990-2018 (%) Amérique du Nord 474 263 261 - 0,6 - 44,9 dont Canada 513 335 329 - 2,0 - 36,0 États-Unis 501 263 263 - 0,1 - 47,5 Amérique centrale et du Sud 218 193 190 - 1,8 - 12,7 dont Brésil 146 168 164 - 2,6 + 12,1 Europe et ex-URSS 455 215 211 - 1,6 - 53,5 dont Russie 731 441 446 + 1,3 - 39,0 UE à 27 318 165 158 - 4,1 - 50,4 Allemagne 350 180 169 - 5,9 - 51,6 Espagne 218 153 146 - 4,4 - 32,9 France 198 113 109 - 3,9 - 44,8 Italie 207 141 135 - 3,8 - 34,6 Pologne 861 286 277 - 3,0 - 67,8 Royaume-Uni 336 125 121 - 3,3 - 64,1 Afrique subsaharienne 353 225 223 - 1,2 - 36,8 Moyen-Orient et Afrique du Nord 338 341 340 - 0,2 + 0,5 dont Arabie saoudite 257 403 390 - 3,4 + 51,5 Asie 503 393 381 - 2,9 - 24,1 dont Chine 1 496 565 538 - 4,7 - 64,0 Corée du Sud 505 340 341 + 0,3 - 32,5 Inde 377 295 296 + 0,4 - 21,3 Japon 290 236 230 - 2,5 - 20,8 Océanie 483 321 314 - 2,0 - 35,0 Pays de l'annexe I 431 233 230 - 1,5 - 46,6 Pays hors de l'annexe I 434 352 345 - 2,1 - 20,5 Monde 444 306 301 - 1,6 - 32,2 Note : PIB en volume, converti en dollars des États-Unis en parité de pouvoir d’achat (PPA), pour l’année 2017 (voir glossaire).Sources : SDES, d’après EDGAR, 2019 ; Banque mondiale 2020 Bien que moins dispersés que les niveaux d’émissions par habitant, les ratios des émissions aux PIB varient fortement entre pays, autour d’une moyenne mondiale de 301 t CO2\/million $. Des valeurs parmi les plus élevées sont atteintes en Chine (538 t CO2\/million $) ou en Russie (446). À l’inverse, les niveaux y sont bien inférieurs au Japon (230) et au Brésil (164) ou encore dans l’Union européenne (158) et en particulier en France (109). Évolution des émissions de CO2 par rapport au PIB dans le monde entre 1990 et 2018 Sources : SDES, d’après EDGAR, 2019 ; Banque mondiale 2020 La quantité de CO2 émise par unité de PIB dans le monde décroît de 1,6 % entre 2017 et 2018, un rythme proche de celui observé en moyenne sur les dix dernières années (- 1,5 %). Cela traduit une croissance des émissions moins rapide que celle du PIB mondial (+ 3,6 % en 2018). Depuis 1990, la quantité de CO2 émise par unité de PIB a diminué d’un tiers dans le monde, tandis que le PIB lui-même a été multiplié par 2,5. À quelques rares exceptions près – Arabie saoudite (+ 51 %), Brésil (+ 12 %) – la majorité des économies mondiales sont concernées par cette baisse de l’intensité en CO2 de la production de richesse. La réduction est très prononcée en Chine (- 64 %), pays au niveau historique particulièrement élevé. L’intensité a aussi été réduite de moitié dans l’Union européenne (- 50 %) ou aux États-Unis (- 47 %).","link":"6-emissions-de-co2-hors-utcatf.php","title":"Émissions de CO2 hors UTCATF dans le monde"},{"page_id":22,"values":"Répartition sectorielle des émissions de CO2 dans le monde Origine des émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie en 2018 Source : AIE, 2020 En 2018, la production d’électricité reste le premier secteur émetteur de CO2 dans le monde, avec 41 % du total des émissions dues à la combustion d’énergie. Elle est suivie par les transports (25 %) et l’industrie (18 %, y compris la construction). En Chine, l’industrie et le secteur de l’énergie (électricité et hors électricité) représentent à eux deux 83 % des émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie, contre 65 % en moyenne mondiale. Les transports ont une place plus importante aux États-Unis (36 %) et dans l’Union européenne (29 %), tout comme les secteurs résidentiel et tertiaire.","link":"7-repartition-sectorielle-des-emissions-de.php","title":"Répartition sectorielle des émissions de CO2 dans le monde"},{"page_id":23,"values":"Panorama européen des gaz à effet de serre Émissions de GES dans l’UE à 27 en 2018 En Mt CO2 éq Source Années CO2 CH4 N2O Gaz fluorés Total Utilisation d'énergie 1990 3 549,8 158,2 26,5 0,0 3 734,4 2018 2 806,5 73,8 26,8 0,0 2 907,1 Procédés industriels 1990 300,9 1,4 91,5 54,7 448,4 2018 235,7 1,4 9,4 97,1 343,5 Agriculture (hors utilisation d'énergie) 1990 13,4 275,3 208,2 0,0 496,8 2018 9,3 214,0 171,2 0,0 394,4 Déchets 1990 3,8 161,6 8,6 0,0 174,0 2018 2,9 105,4 9,0 0,0 117,2 Total hors UTCATF 1990 3 872,1 596,4 334,8 54,7 4 857,9 2018 3 055,9 394,5 216,3 97,1 3 763,9 UTCATF 1990 - 274,9 7,1 13,0 0,0 - 254,8 2018 - 282,3 5,5 14,1 0,0 - 262,7 Total 1990 3 597,2 603,6 347,7 54,7 4 603,1 2018 2 773,6 400,0 230,4 97,1 3 501,2 Note : le secteur des déchets exclut l’incinération avec récupération d’énergie (incluse dans « Utilisation d’énergie »).Source : AEE, 2020 En 2018, les émissions de GES de l’Union européenne, hors UTCATF, s’élèvent à 3,8 Gt CO2 éq. Le CO2 représente 81 % de ces émissions, et 10 % d’entre elles sont dues au méthane (CH4). Elles diminuent de 2,3 % par rapport à 2017 et ont baissé à plus long terme de 22,5 % sur la période 1990-2018. Répartition par source des émissions de GES dans l’UE à 27 entre 1990 et 2018 Source : AEE, 2020 Dans l’Union européenne, l’utilisation d’énergie reste en 2018 la principale source d’émissions de GES (77,2 %), dont 28,9 % pour l’industrie de l’énergie, notamment la production d’électricité, et 22,0 % pour les transports. Elle est suivie de l’agriculture (10,5 %) et des procédés industriels (9,1 %). Entre 2017 et 2018, les émissions totales se replient de 2,3 %. Toutes les sources sont concernées par cette baisse, avec en premier lieu l’utilisation d’énergie (- 2,6 %). Les légères hausses dans les transports et l’industrie manufacturière ont en effet été plus que compensées par les baisses dans l’industrie de l’énergie ainsi que dans le résidentiel et le tertiaire. Sur le plus long terme, les émissions ont baissé depuis 1990 dans l’ensemble de ces secteurs, à l’exception notable des transports (voir partie 4).","link":"8-panorama-europeen-des-gaz-a.php","title":"Panorama européen des gaz à effet de serre"},{"page_id":24,"values":"Panorama français des gaz à effet de serre Émissions de GES en france en 2018 En Mt CO2 éq Source Années CO2 CH4 N2O Gaz fluorés Total Utilisation d'énergie 1990 365,3 12,7 3,3 0,0 381,3 2018 305,5 2,6 3,8 0,0 312,0 Procédés industriels 1990 31,5 0,1 23,8 11,8 67,3 2018 22,6 0,0 1,1 17,0 40,7 Agriculture (hors utilisation d'énergie) 1990 1,8 42,3 38,2 0,0 82,3 2018 2,0 38,1 34,6 0,0 74,8 Déchets 1990 2,2 14,4 0,9 0,0 17,4 2018 1,4 15,3 0,7 0,0 17,4 Total hors UTCATF 1990 400,8 69,5 66,2 11,8 548,3 2018 331,5 56,1 40,2 17,0 444,8 UTCATF 1990 - 26,2 1,0 3,3 0,0 - 21,9 2018 - 30,0 1,2 3,1 0,0 - 25,7 Total 1990 374,6 70,5 69,5 11,8 526,4 2018 301,5 57,3 43,3 17,0 419,1 Champ : sauf mention contraire, dans l’ensemble de ce document, les émissions en « France » correspondent au périmètre du Protocole de Kyoto : métropole et outre-mer inclus dans l’UE (Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique, Mayotte et Saint-Martin).Source : AEE, 2020 En 2018, les émissions de GES sur le territoire français, hors UTCATF, représentent 445 Mt CO2 éq, dont 74,5 % sont du CO2 et 12,6 % du méthane (CH4). Elles sont en baisse de 4,0 % par rapport à 2017 et ont diminué de 19 % sur la période 1990-2018. Comme dans l’ensemble de l’Union européenne, l’utilisation d’énergie est la première source d’émissions de GES en France : cela représente 312 Mt CO2 en 2018, soit 70,1 % du total national. Elle est suivie par l’agriculture (16,8 %), à un niveau plus élevé que la moyenne européenne. Répartition par source des émissions de GES en France entre 1990 et 2018 Source : AEE, 2020 La France diffère de l’UE par sa faible part d’émissions provenant de l’industrie de l’énergie (10 % du total), en raison du poids important du nucléaire dans la production d’électricité. Les transports sont ainsi le premier secteur émetteur, avec 132 Mt CO2 éq, soit 30 % du total national. En 2018, les émissions totales (hors UTCATF) ont diminué de 4,0 %. Cette baisse se concentre dans le secteur de l’industrie de l’énergie (- 15 %), en raison d’une baisse de l’utilisation des centrales thermiques classiques pour la production d’électricité, ainsi que dans le résidentiel et le tertiaire (- 6 %), en raison notamment d’un hiver plus doux qu’en 2017. Sur le plus long terme, les émissions liées à l’utilisation de l’énergie ont été réduites dans l’ensemble des secteurs (voir partie 4), à l’exception des transports (+ 8 %). Les baisses les plus notables sont enregistrées dans l’industrie de l’énergie (- 41 %) et dans l’industrie manufacturière et la construction (- 35 %). Évolution de l’empreinte carbone de la france (e) = estimations provisoires.Note : l’empreinte carbone et l’inventaire national portent sur les trois principaux gaz à effet de serre (le CO2, le CH4 et le N2O) ; données non corrigées du climat.Champ : métropole et Drom (périmètre Kyoto).Méthodologie : les estimations de l’empreinte pour 2015 et 2016 se fondent désormais sur un calcul détaillé intégrant les données des tableaux entrées-sorties. Elles ont été révisées à la baisse par rapport aux « estimations provisoires » de l’année précédente.Sources : Citepa ; Eurostat ; Insee ; Douanes ; AIE ; FAO. Traitement : SDES, 2020 En 2019, la masse totale de l’empreinte est estimée à 663 Mt CO2 éq, soit un niveau proche de celui de 2016 et supérieur de 7 % à celui de 1995. Entre 1995 et 2019, les émissions intérieures ont diminué (- 25 %), tandis que les émissions associées aux importations se sont nettement accrues (+ 72 %). Sur la même période, la demande finale intérieure (consommation au sens large des Français, y compris l’investissement), dont le montant conditionne en partie le niveau de l’empreinte, a augmenté de 50 %, en volume. Les émissions importées représentent plus de la moitié des émissions totales de l’empreinte. Après une progression entre 1995 et le milieu des années 2000, le niveau de l’empreinte amorce une décroissance sur la dernière décennie. Rapportée au nombre d’habitants, l’empreinte carbone est estimée à 9,9 tonnes de CO2 éq en 2019, contre 10,4 tonnes de CO2 éq en 1995.","link":"9-panorama-francais-des-gaz-a.php","title":"Panorama français des gaz à effet de serre"},{"page_id":25,"values":null,"link":"index.php","title":"Avant-propos"},{"page_id":26,"values":"","link":"donnees-cles.php","title":"Qu’est-ce que le changement climatique ?"},{"page_id":26,"values":"Partie 1 Qu’est-ce que le changement climatique ? De nombreux indicateurs, tels que l’augmentation des températures à la surface de la Terre ou l’élévation du niveau moyen des océans, mettent en évidence un changement du climat à l’échelle du dernier siècle. Une sélection d’observations de ce changement et de ses conséquences sont présentées, à l’échelle du monde puis de la France. Les conclusions de la communauté scientifique, notamment synthétisées par le Giec (voir glossaire), font désormais consensus sur le rôle des activités humaines dans ce changement : l’équilibre climatique est perturbé essentiellement par les émissions anthropiques de gaz à effet de serre (voir glossaire). Cette partie présente également des projections des conséquences du changement climatique, selon différentes hypothèses sur les trajectoires futures des émissions de GES. Observations du changement climatique Causes du changement climatique Scénarios et projections climatiques","link":"partie1-changement-climatique.php","title":"Quelles sont les quantités de gaz à effet de serre émises dans le monde ?"},{"page_id":27,"values":null,"link":"partie2-quantite-de-gaz-monde.php","title":"Quelles sont les quantités de gaz à effet de serre émises dans le monde ?"},{"page_id":28,"values":null,"link":"partie3-quantite-de-gaz-france.php","title":"Quelles politiques climatiques dans le monde, en Europe et en France ?"},{"page_id":29,"values":"Partie 5 Quelles politiques climatiques dans le monde, en Europe et en France ? La COP21 a abouti en décembre 2015 à l’adoption de l’Accord de Paris, qui implique des engagements de limitation des émissions de GES pour les pays développés et en développement. L’Union européenne s’est fixé un objectif de réduction d’émissions de 40 % entre 1990 et 2030 et des politiques climatiques reposant notamment sur un système d’échange de quotas d’émission (voir glossaire). Des politiques de tarification du carbone sont mises en œuvre en Europe et dans le monde, notamment pour réorienter les flux d’investissement. La France s’est dotée d’une stratégie bas-carbone et de budgets carbone afin de mettre en œuvre la transition vers une économie sobre en GES. Négociations internationales L’Accord de Paris La tarification du carbone dans le monde Financer la lutte contre le changement climatique Engagements de l’Union européenne Le système européen d’échange de quotas d’émission Politiques de lutte contre le changement climatique des États : l’exemple de la France","link":"partie5-politiques-climatiques.php","title":"Annexes"},{"page_id":30,"values":"Partie 6 Annexes Quelques facteurs d’émissions Glossaire Sites utiles","link":"partie6-annexes.php"}];