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Chiffres clés du climat
France, Europe et Monde
édition 2025
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Scénarios et projections climatiques

Les cinq trajectoires socioéconomiques partagées du Giec

Le Giec a publié son premier rapport d'évaluation (AR – Assessment Report) en 1990. Le premier volume de son sixième rapport (AR6) a paru en 2021. Dans ces publications, le Giec présente l'état des connaissances scientifiques sur le changement climatique et communique des projections climatiques fondées notamment sur des hypothèses de concentration de GES.

Un ensemble de cinq scénarios socioéconomiques (SSP – Shared Socioeconomic Pathways) est utilisé dans l'AR6. Ces scénarios correspondent à des évolutions possibles vers différents modèles de société, qui se déclinent en plusieurs trajectoires d'émissions de GES :

  • le scénario SSP1 correspond à une évolution vers le développement durable ;
  • le scénario SSP2 envisage une continuité des trajectoires socio-économiques et technologiques actuelles ;
  • dans le scénario SSP3, les politiques se concentrent sur les questions de sécurité nationale et régionale ;
  • le scénario SSP4 correspond à une exacerbation des inégalités mondiales ;
  • enfin, le scénario SSP5 illustre un développement fondé sur les énergies fossiles.

Projections des émissions de CO2 suivant les scénarios du Giec

SSP = scénario socioéconomique partagé.
Note : les nombres associés à chaque SSP (1.9, 2.6, 4.5, 7.0 et 8.5) correspondent aux forçages radiatifs induits à l'horizon 2100 par rapport à l'ère préindustrielle, exprimés en W/m2.
Source : Giec, 1er groupe de travail, 2021

Projections des émissions de CH4 suivant les scénarios du Giec

Source : Giec, 1er groupe de travail, 2021

Évolution des températures suivant les scénarios du Giec

Projection de la variation de température moyenne mondiale par rapport à la période 1850-1900

Source : Giec, 1er groupe de travail, 2021

Les scénarios SSP1-1.9 et SSP1-2.6 correspondent à des modes de développement permettant de limiter l'élévation de la température mondiale bien en dessous de 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Le scénario SSP2-4.5 est un scénario intermédiaire. Il correspond à une hausse des températures mondiales de 2,7 °C d'ici 2100. Les scénarios les plus pessimistes (SSP3-7.0 et SSP5-8.5) conduiraient respectivement à une hausse des températures de 3,6 °C et 4,4 °C d'ici 2100.

Évolution du niveau des mers suivant les scénarios du Giec

Projection de la hausse moyenne du niveau des mers par rapport à 1900

Note : les lignes pleines montrent les projections médianes. Les régions ombrées montrent les plages probables pour SSP1-2.6 et SSP3-7.0. La courbe pointillée (83e percentile) indique un impact maximal, quoique faiblement probable, du scénario SSP5-8.5 sur le niveau des mers.
Source : Giec, 1er groupe de travail, 2021

Les principaux facteurs d'élévation du niveau des mers (voir p. 17) sont la dilatation thermique des océans et la fonte de réservoirs terrestres de glace (glaciers, calottes polaires, etc.).

À l'horizon 2100, le niveau moyen des mers et des océans augmenterait par rapport à la moyenne de 1995-2014 de 0,28 à 0,55 m suivant le scénario de développement durable (SSP1-2.6) et de 0,63 à 1,02 m selon le pire scénario (SSP5-8.5).

L'augmentation du niveau des mers sera probablement à l'origine de fortes migrations de populations, puisque plus d'un milliard de personnes vivent dans des basses terres côtières (inférieures à 10 mètres d'élévation).

Budgets carbone restant permettant de limiter la hausse des températures à 1,5 °C et 2 °C

Note : les valeurs sont exprimées en pourcentage du budget carbone total depuis l'ère préindustrielle, obtenu en comparant les émissions cumulées entre 1850 et 2023 au budget carbone restant à partir de 2024. Les budgets carbone sont donnés avec une probabilité de 67 % de respecter les objectifs climatique (1,5 °C ou 2 °C).
Sources : Global Carbon Budget, 2025 ; Climate Change Tracker, 2025

Le budget carbone correspond à la quantité maximale d'émissions de CO2 pour laquelle il y a une probabilité raisonnable d'éviter la hausse moyenne des températures au-dessus d'un certain niveau.

Pour limiter à 2 °C l'augmentation moyenne des températures par rapport à l'ère préindustrielle avec une probabilité de 67 %, le budget carbone restant à partir de 2024 est de 870 Gt CO2. Ce budget descend à 80 Gt CO2 si l'on souhaite limiter durablement l'augmentation moyenne à 1,5 °C, sur un budget total respectivement de 3 520 et 2 730 Gt CO2 depuis 1850. Les incertitudes concernant les budgets carbone sont très élevées, en lien notamment avec l'évolution et l'impact des gaz à effet de serre autres que le CO2 et les réactions du système climatique à l'augmentation des émissions cumulées.

Si les émissions de CO2 continuent de croître à ce rythme, le budget carbone restant qui permettrait avec deux chances sur trois de limiter la hausse des températures à 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle sera épuisé en 2046. Pour tenter de limiter la hausse à 1,5 °C, il sera épuisé dès 2027.