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Chiffres clés de la mer et du littoral
édition 2024

Flux d'azote et de phosphore à la mer

Flux d'azote et de phosphore total arrivant en mer de 2000 à 2021

Note : le flux d'azote correspond à celui issus des nitrates.
Champ : territoires métropolitains, dont les exutoires correspondent aux espaces maritimes suivis dans le cadre de la convention Ospar et du programme Medpol de la convention de Barcelone.
Source : agences de l'eau, système d'information sur l'eau : base des données Naïades et banque hydro, extraction des données en octobre 2022. Traitements : SDES, 2023

Les nutriments, tels que l'azote et le phosphore, arrivent en mer via les cours d'eau, les retombées atmosphériques, les eaux de ruissellement et par des rejets directs (stations d'épuration, etc.). Bien qu'indispensables pour les écosystèmes, les surplus d'azote et de phosphore sont à l'origine des pollutions des milieux aquatiques, de la dégradation de la qualité des eaux et conduisent, entre autres, à des phénomènes d'eutrophisation et de prolifération de macro-algues telles que les algues vertes. Afin de parvenir à maintenir un milieu marin sain et exempt d'eutrophisation anthropique, la France évalue chaque année les flux de nutriments arrivant à la mer via les cours d'eau au titre de la convention Ospar et du programme Medpol de la convention de Barcelone.

Durant l'année 2021, près de 571 000 tonnes d'azote sous forme de nitrates et 17 600 tonnes de phosphore total ont été rejetées en mer via les cours d'eau métropolitains. Les nitrates sont issus majoritairement de l'agriculture (lessivage du surplus des engrais minéraux et organiques apportés aux cultures et migrant en partie vers les eaux souterraines et les cours d'eau). Le phosphore provient majoritairement des eaux usées urbaines et dans une moindre mesure des usages agricoles.

Entre 2000 et 2021, les flux des nitrates rejetés en mer demeurent stables autour d'une moyenne de 503 000 tonnes par an (t/an). Avec 270 000 t/an en moyenne, la façade Atlantique reçoit plus de la moitié (54 %) des flux arrivant en mer. La façade Manche-Mer du Nord reçoit 31 % des flux (154 000 t/an en moyenne) et la Méditerranée 16 % (80 000 t/an en moyenne).

Les flux de phosphore ont diminué de 66 % entre 2000 et 2006 (- 70 % en Méditerranée, - 66 % en Atlantique et - 63 % en Manche-Mer du Nord), ce qui s'explique par l'amélioration de la performance des stations d'épuration, l'interdiction de l'utilisation des phosphates dans les lessives depuis 2007, l'augmentation du nombre d'habitants raccordés à un assainissement collectif et, dans une moindre mesure, la diminution de l'utilisation d'engrais phosphatés en agriculture. Depuis 2006, les flux de phosphore rejetés en mer demeurent stables autour d'une moyenne de 14 600 t/an.