Date d'arrivée des oiseaux migrateurs sur le littoral métropolitain
Date de passage des oiseaux migrateurs de 1986 à 2022
N = nombre d'espèces suivies.
Source : LPO France. Traitements : LPO France, 2022
Contrairement aux espèces sédentaires, les oiseaux migrateurs voyagent en fonction des saisons d'une aire de reproduction à une aire d'hivernage où ils passeront l'hiver. Plusieurs espèces allant des oiseaux marins et côtiers jusqu'aux passereaux sont observées chaque année sur le littoral métropolitain français. À l'interface entre la mer et le continent, la pointe de Grave (Gironde) constitue un lieu privilégié pour l'observation de nombreux oiseaux migrateurs qui transitent à l'approche du printemps pour rejoindre les territoires nordiques afin de nidifier. Seize espèces transsahariennes (hirondelles de rivage, martinet noir, faucon hobereau, etc.) y sont suivies. Le col d'Organbidexka (Pyrénées-Atlantiques), situé dans les Pyrénées, permet quant à lui de suivre les espèces migratrices à l'automne ; neuf (cigogne noire, milan noir, busard cendré, etc.) font l'objet d'un suivi systématique. L'évaluation de l'avancée ou du retard des mouvements migratoires et des différentes espèces rencontrées d'une année sur l'autre permet de mesurer l'impact du changement climatique sur les comportements des oiseaux migrateurs.
Ainsi, entre 1986 et 2022, un décalage moyen de 4,7 jours est observé au printemps sur leurs dates de passage, tandis qu'à l'automne, les migrateurs passent en moyenne 2,4 jours plus tôt en 2022 comparé à 1981. Ces amplitudes varient selon les espèces qui, pour certaines, avancent significativement leur date de passage alors que d'autres les retardent (+ 1 jour pour la bondrée apivore à - 15 jours pour le busard des roseaux).
Cette évolution des dates de passage est le signe d'une adaptation au cours du temps des oiseaux migrateurs aux conditions environnementales changeantes dans les écosystèmes. Face au changement climatique, les populations transsahariennes s'adaptent en revenant globalement plus tôt sur leurs sites de reproduction afin de bénéficier de conditions climatiques plus clémentes à la nidification (végétation précoce, abondance des insectes, etc.). D'autres facteurs sont également responsables de ce bouleversement des cycles naturels, comme la diminution de la surface des habitats naturels, la modification des pratiques agricoles ou le braconnage.