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Chiffres clés des risques naturels
édition 2023

Exposition aux inondations par débordement de cours d'eau

Répartition des communes et de la population selon le niveau d'exposition des communes au risque d'inondation par débordement de cours d'eau en 2019

Note de lecture : 13,4 % des communes ont entre 25 % et 50 % de leur territoire couvert par l'EAIP par débordement de cours d'eau. 27,4 % de la population française résident dans ces communes. 34,1 % de la population française résidant dans l'EAIP débordement de cours d'eau habitent dans ces communes.
Sources : DGPR et CETE Méditerranée, EAIP 2011 ; Insee, 2019 ; Cerema, 2023. Traitements : SDES, 2023

En 2019, 26,7 % de la population française, soit environ 18 Mhab (dont près de 440 000 dans les DROM), résident dans le périmètre de l'EAIP par débordement de cours d'eau. Par rapport à 2006, année de référence pour le premier cycle de la directive inondation, ce sont 800 000 personnes de plus qui ont leur logement dans cette enveloppe, soit une augmentation de 4,6 %. Cette évolution demeure inférieure à celle de la population française qui, dans le même temps, a augmenté de 3,7 Mhab, soit + 5,9 %. Près de 28 % du parc de logements (résidences principales, résidences secondaires, logements vacants), soit 10,5 millions de logements, est par ailleurs localisé dans cette enveloppe.

Seules 15 % des communes françaises, représentant environ 4 % de la population française, n'ont aucun de leurs concitoyens habitant au sein de cette enveloppe. À l'inverse, 1,1 % des communes (représentant 1,5 % de la population française) ont la totalité de leurs habitants résidant dans l'EAIP par débordement de cours d'eau.

Répartition de la population résidant dans l'EAIP par débordement de cours d'eau par région en 2019

Note de lecture : 19,5 % de la population française résidant dans l'EAIP par débordement de cours d'eau habitent en région Île-de-France.
Sources : DGPR et CETE Méditerranée, EAIP 2011 ; Insee, 2019 ; Cerema, 2023. Traitements : SDES, 2023

Territoires les plus peuplés de France, les régions Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes sont également les plus exposées vis-à-vis de l'aléa inondation par débordement de cours d'eau. Viennent ensuite les régions Hauts-de-France, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Grand Est, chacune contribuant respectivement pour 12,5 %, 11,9 % et 11,1 % du total de la population française exposée à cet aléa.

À l'échelle départementale, neuf départements contribuent chacun pour plus de 3 % au nombre total de personnes résidant dans l'EAIP par débordement de cours d'eau : Nord (6,1 %), Hauts-de-Seine (4,3 %), Paris (4,2 %), Bouches-du-Rhône (4,1 %), Isère (3,8 %), Rhône (3,6 %), Pas-de- Calais (3,2 %), Bas-Rhin (3 %) et Val-de-Marne (3 %).

Part de la population communale résidant dans l'EAIP par débordement de cours d'eau en 2019

Note : l'exposition au risque inondation est mesurée par la part de la population résidant dans l'enveloppe approchée du risque d'inondation potentielle (EAIP) par débordement de cours d'eau.
Champ : France.
Sources : DGPR et CETE Méditerranée, EAIP 2011 ; Cerema, 2023 ; Insee, 2019. Traitements : SDES, 2023

Six départements sont particulièrement exposés avec plus de la moitié de leur population résidant dans l'EAIP par débordement de cours d'eau : Vaucluse (65,7 %), Haut-Rhin (55,2 %), Pyrénées-Orientales (54 %), Ariège (53,8 %), Isère (53,7 %) et Savoie (50,8 %). La part de la population habitant dans l'EAIP est comprise entre 25 % et 50 % dans 36 départements, tandis qu'elle est inférieure à un quart dans 57 autres départements.

Emprise communale des bâtiments localisés dans l'EAIP par débordement de cours d'eau en 2022

Note : sont comptabilisées toutes les constructions permanentes au-dessus du sol utilisée pour abriter des humains, des animaux, des objets, pour la production de biens économiques ou pour la prestation de services.
Champ : France, hors Mayotte.
Sources : DGPR et CETE Méditerranée, EAIP 2011 ; IGN, BD Topo® 3.0. Traitements : SDES, 2022

À l'échelle nationale, l'emprise de tous les types de bâtiments (logement, locaux d'activités) situés dans l'EAIP par débordement de cours d'eau représente une surface cumulée de près de 1 570 km2, soit l'équivalent de quinze fois la superficie de Paris. Cette emprise peut représenter une surface très importante pour certaines agglomérations du fait de leur forte urbanisation le long de grands fleuves, de rivières à crues soudaines ou encore en zone de confluence. C'est notamment le cas de Paris (14,5 km2), Marseille (9,7 km2), Strasbourg (8,1 km2), Lyon (7,4 km2), Nîmes (6,5 km2), Lille (6 km2) et Avignon (5,6 km2).

Emprise communale des habitations sans étage localisées dans l'EAIP par débordement de cours d'eau en 2022

Note : sont comptabilisés les bâtiments à usage « résidentiel » sans étage de la BD Topo. Dans les départements des Ardennes, de la Marne, de la Meuse, et de l'Yonne, les bâtiments à usage résidentiel ne sont pas identifiés, mais classés dans « indifférencié » ce qui ne permet aucune analyse.
Champ : France, hors Mayotte.
Sources : DGPR et CETE Méditerranée, EAIP 2011 ; IGN, BD Topo® 3.0. Traitements : SDES, 2022

À l'échelle de la France, les habitations sans étage localisées dans l'EAIP par débordement de cours d'eau représentent une emprise totale de plus de 180 km2, soit 1,7 fois la superficie de Paris. Plus présent dans certains territoires (Antilles, La Réunion, littoral méditerranéen, Nord, etc.), ce type d'habitations expose particulièrement leurs occupants. Ces derniers peuvent en effet se retrouver dans l'incapacité de se réfugier à l'étage en cas de montée rapide des eaux.

Nombre d'établissements professionnels présents dans l'emprise des EAIP par débordement de cours d'eau en 2022

Note : bâtiments dont l'usage est identifié comme agricole, commercial et services, ou industriel.
Champ : France, hors Mayotte.
Sources : DGPR et CETE Méditerranée, EAIP 2011 ; IGN, BD Topo® 3.0. Traitements : SDES, 2022

Un peu plus de 754 000 établissements professionnels se situent dans l'EAIP par débordement de cours d'eau. Trois régions en concentrent environ un tiers : Hauts-de-France (13,3 %), Provence-Alpes-Côte d'Azur (10,3 %), Île-de-France (8,1 %). En outre-mer, ces établissements représentent un peu moins de 2 % de l'ensemble des établissements professionnels français. Dans 12,5 % des communes, ces établissements exposés aux inondations par débordement de cours d'eau lors d'événements extrêmes représentent deux tiers des établissements localisés sur leur territoire.

Répartition des sites SEVESO localisés en partie ou en totalité dans l'EAIP par débordement de cours d'eau par région et selon leur catégorie, en 2022

Champ : France ; sites Seveso, hors installations nucléaires.
Sources : DGPR et CETE Méditerranée, EAIP 2011 ; DGPR, novembre 2023, établissements Seveso. Traitements : SDES, 2023

Les interactions entre les aléas naturels et les établissements industriels à risques peuvent constituer des risques dits « NaTech » (naturels/technologiques). Ainsi, l'inondation d'un établissement Seveso peut être à l'origine d'accidents dont les conséquences portent atteinte, à l'extérieur de l'emprise du site industriel, aux personnes, aux biens ou à l'environnement.

Fin 2022, parmi les sites Seveso ne relevant pas de la catégorie des installations nucléaires, 554 ont leur emprise couverte en partie ou en totalité par l'EAIP par débordement de cours d'eau : seuil haut (53 %), seuil bas (47 %). La majorité de ces installations sont localisées dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est, Hauts-de-France, Normandie et Nouvelle-Aquitaine. Ces sites sont répartis dans 367 communes ; 87 d'entre elles ont au moins deux sites concernés par cette enveloppe.

Zoom sur les zones inondables en Île-de-France

Sources : SIVOA ; SIAVB ; SYAGE (aléas PAPI) ; UTEA ; DDT ; DULE 75 ; DIREN-IDF/AESN/IIBSBS. © L'Institut Paris Région, 2021

L'importante concentration de la population, de l'habitat et des activités économiques en Île-de-France rend cette région particulièrement vulnérable aux risques d'inondation par débordement de la Seine ou de ses principaux affluents (Loing, Marne, Oise).

En 1910, la crue de la Seine, d'une période de retour de l'ordre de 100 ans, atteignait une hauteur d'eau mesurée de 8,62 m au niveau du pont d'Austerlitz. Le bilan de cette crue exceptionnelle était alors de 200 000 sinistrés et 5 morts. La moitié du réseau métropolitain avait été inondée et la décrue s'était étalée sur 35 jours. Depuis, la Seine a dépassé la cote de 7 m à l'échelle du pont d'Austerlitz en 1924 et 1955. Plus récemment, lors des crues de mai-juin 2016 (2 morts, 17 500 personnes évacuées, 990 M€ de dommages assurés hors automobile) et de 2018 (130 M€ de dommages), la cote de 6 m a été dépassée. En 2014, l'OCDE évaluait l'impact socio-économique d'une crue de même amplitude que celle de 1910 se déroulant aujourd'hui à des dommages directs de l'ordre de 3 Md€ à 30 Md€.

Quatre lacs-réservoirs (Marne, Seine, Aube, Pannecière), situés en amont de l'Île-de-France et dont la gestion est aujourd'hui confiée à l'EPTB Seine Grands Lacs, permettent d'écrêter les pics de crues en hiver et soutenir l'étiage des cours d'eau en été. Ils offrent une capacité de stockage cumulée de 800 millions de m3.

Population, logements et activités économiques exposés aux risques d'inondation en Île-de-France

Note : aléas plans de prévention des risques natures inondation (PPRi) et plus hautes eaux connues (PHEC) pour les crues centennales.
Source : © L'Institut Paris Région, 2021

Selon l'Institut Paris Région, les risques d'inondation par débordement de la Seine, de la Marne, de l'Oise et de leurs affluents concernent 43 % des communes d'Île-de-France (soit 548 communes).

L'étendue des surfaces potentiellement impactées (près de 55 000 hectares) et l'ampleur de l'exposition humaine et économique (près d'un million de personnes et 750 000 emplois en zones inondables) constituent un premier facteur majeur de la vulnérabilité du territoire francilien. Jusqu'à 5 Mhab pourraient être confrontés à des coupures d'électricité, d'eau ou de chauffage, à des refoulements d'égouts, à des difficultés de déplacement… en raison des impacts directs et indirects d'une crue majeure sur les réseaux et infrastructures (électricité, chauffage urbain, assainissement, eau potable, transport, etc.) qui participent au fonctionnement métropolitain.

De manière à tester la résilience collective des réseaux après une inondation majeure, le premier exercice de simulation de crues de la Seine en Île-de-France s'est déroulé en mars 2016 dans le cadre du projet européen « Sequana ». Le scénario a été élaboré au plus près des conditions réelles d'une crue majeure dépassant le niveau atteint en 1910. De nombreux travaux conduits par les opérateurs viennent aujourd'hui consolider la connaissance des fragilités de réseaux et de leurs impacts potentiels sur le territoire francilien.

En 2023, 535 communes franciliennes disposent d'un plan de prévention des risques d'inondation opposable, essentiellement pour des phénomènes de débordement de rivières, couvrant près de 98 % de la population résidente en zone inondable.