Impacts du changement climatique
Impacts du changement climatique déjà visibles et à venir d'ici 2050
Source : Onerc, 2019
Le 6e rapport du Giec (2021-2023) confirme la progression du réchauffement climatique. Selon les scénarios envisagés, il apparaît ainsi très probable que la température moyenne à la surface du globe à l'horizon 2100 augmente de 1,4 °C ([1,0 °C ; 1,8 °C] ; scénario minimaliste) à 4,4 °C ([3,3 °C ; 5,7 °C] scénario maximaliste) par rapport à la période préindustrielle.
Chaque 0,5 °C supplémentaire de réchauffement planétaire est susceptible de se traduire par une augmentation de l'intensité et/ou de la fréquence des phénomènes extrêmes.
Cette évolution concerne en particulier le risque de submersion marine, les aléas en montagne, les feux de forêt, les précipitations intenses et les cyclones, avec des phénomènes qui pourront être plus intenses ou prendre de nouvelles formes : poches d'eau sous les glaciers, méga-feux, crues éclair liées au ruissellement urbain, etc. Les projections du Giec, comme les chroniques d'inondation des quarante dernières années, ne démontrent pas en revanche d'aggravation significative des risques d'inondation par débordement des cours d'eau en métropole.
Bien que de hauts niveaux de confiance soient atteints pour plusieurs résultats au niveau planétaire, les différents modèles utilisés par le Giec présentent encore des divergences dans les tendances simulées au niveau régional. Des études complémentaires seront nécessaires pour préciser à l'échelle du territoire français certaines données issues des modèles utilisés par le Giec.
Plusieurs études sont conduites pour anticiper l'évolution des aléas à l'horizon 2040 ou 2050. Ainsi, l'analyse de l'évolution du risque d'inondation de plaine en France montre une tendance généralisée à l'augmentation des débits de crue de référence pour la période de retour de 10 ans à l'horizon 2050 sous le scénario de changement climatique le plus pessimiste. Ces augmentations dépassent 30 % dans le sud de la France et dans un large quart Nord-Est (Livre blanc Covea, 2022).
Pour anticiper la probable progression de l'activité cyclonique dans les Antilles, des travaux sont en cours pour préciser l'intensité de l'aléa dans ces territoires. L'objectif consiste à actualiser les vents de référence applicables et à définir des coefficients de site pour détailler la sensibilité locale aux vents cycloniques en tenant compte du relief et de l'occupation des sols.
Scénarios étudiés à l'horizon 2050
En Md€
Evénement de |
Evénement de |
Evénement de |
|||
Coût moyen |
Coût extrême |
Période de retour |
Coût moyen |
Coût extrême |
|
La Réunion |
5,2 |
21,9 |
23 ans |
3 à 4 |
> 15 |
Guadeloupe |
6,8 |
19,1 |
34 ans |
||
Martinique |
4,9 |
18,0 |
Sources : CCR/Météo-France ; RiskWeatherTech, 2020
À l'horizon 2050, la sinistralité pourrait augmenter de 20 % en outre-mer du fait de l'accroissement de la fréquence moyenne des cyclones (simulation Cordex pour l'Amérique centrale) et de la hausse du niveau de la mer, selon l'analyse de l'évolution du risque cyclonique et de l'importance des dégâts prévisibles (CCR/Météo-France et RiskWeatherTech, 2020). Les dommages causés par la plupart des événements de catégories 4 et 5 touchant la Guadeloupe ou La Réunion dépasseraient très largement ceux constatés après les ouragans Irma et Maria en 2017. En outre, l'île de La Réunion semble la plus exposée aux cyclones avec une période de retour de 23 ans (catégorie 4).
Ces simulations suggèrent une augmentation de la fréquence des rafales de vents cycloniques en Guadeloupe, et de manière beaucoup plus limitée en Martinique. Compte tenu des incertitudes, l'interprétation de l'évolution de ces tendances contrastées dans le futur doit être prudente.