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Données sociales du transport
routier de marchandises

édition 2022

Définitions

Le transport routier de marchandises (ou de fret) est l’activité consistant à transporter des biens en faisant rouler des véhicules routiers.

L’emploi et le marché du travail

L’emploi salarié au 31 décembre est une estimation du SDES qui repose sur :

  • les statistiques de l’emploi salarié au 31 décembre provenant de l’Insee à partir de l’année 2007, et de Pôle emploi pour les années antérieures ;
  • les évolutions trimestrielles d’emploi salarié provenant de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale ;
  • les niveaux d’emploi salarié trimestriel Insee-Dares.

Cette estimation comptabilise le nombre de personnes en emploi travaillant en France (hors Mayotte).

L’emploi salarié en moyenne annuelle est la moyenne des quatre niveaux d’emploi salarié de fin de trimestre, eux-mêmes estimés selon la méthode décrite ci-dessus.

L’emploi non salarié se distingue de l’emploi salarié par l’absence de contrat de travail et de lien de subordination juridique permanente à l’égard d’un donneur d’ordre. Sont concernés, d’une part, les micro-entrepreneurs (ME) et, d’autre part, les non-salariés ou « classiques » (i. e. hors ME). Ces derniers sont pour l’essentiel des entrepreneurs individuels ou des gérants majoritaires de sociétés à responsabilité limitée.

L’emploi intérimaire en équivalent emplois à temps plein (ETP) sur l’année est le rapport du nombre total de semaines de travail réalisées par les intérimaires au nombre total de semaines ouvrées d’une année. Par convention, ce nombre est fixé à 52 semaines. Cette convention de calcul conduit à sous-estimer légèrement l’ETP, dans la mesure où une partie des missions ne comptabilise pas les périodes de congés. On pourra parler de « volume de travail temporaire » pour désigner l’ETP.

Le taux de recours trimestriel à l’intérim est le rapport des intérimaires à l’emploi salarié, y compris intérim, en fin de trimestre.

Le taux de recours annuel à l’intérim est une moyenne des taux de recours trimestriels à l’intérim.

Le taux de recours annuel moyen est le rapport du nombre d’intérimaires (en équivalent emplois temps plein sur l’année) à l’emploi salarié annuel moyen, y compris intérim.

Mouvements de main-d’œuvre : le taux d’entrée (respectivement de sortie) est le rapport du nombre total des entrées de l’année (respectivement des sorties) à l’effectif moyen de l’année. Le taux de rotation de la main-d’œuvre est la moyenne du taux d’entrée et du taux de sortie : (taux d’entrée + taux de sortie)/2.

Les demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) sont le « stock » constitué des personnes inscrites à Pôle emploi à la fin du mois ou du trimestre considéré. Ils sont présentés pour la France métropolitaine.

Les demandeurs d’emploi en catégorie A correspondent aux demandeurs n’ayant eu aucune activité (même 1 heure) au cours du mois précédent, et tenus d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi.

Les demandeurs d’emploi en catégories A, B et C correspondent aux demandeurs ayant eu ou non une activité réduite au cours du mois précédent, et tenus d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi.

Les demandes d’emploi enregistrées (DEE) sont, quant à elles, un indicateur de flux. Ce sont les inscriptions à Pôle emploi au cours d’une période (trimestre, année…).

La notion de demandeur d’emploi inscrit à Pôle emploi est différente de celle de chômeur au sens du Bureau international du travail (BIT) : on peut être inscrit à Pôle emploi tout en exerçant une activité (réduite ou non). Certains demandeurs ne sont donc pas considérés comme chômeurs au sens du BIT et inversement certains chômeurs au sens du BIT peuvent rechercher un emploi sans être inscrits à Pôle emploi, par exemple lorsqu’ils n’ont pas cotisé assez longtemps pour avoir droit à une indemnisation.

Les offres d’emploi collectées (OEC) sont le flux des offres collectées par Pôle emploi au cours d’une période.

L’indicateur de tension est le rapport du nombre d’offres d’emploi collectées au nombre de demandes d’emploi enregistrées en catégories A, B et C sur une même période (OEC/DEE). Il s’analyse en évolution car son niveau diffère sensiblement selon les métiers qui ont des modes de recrutement et un degré de recours aux offres d’emploi collectées par Pôle emploi différents.

Les catégories de demandeurs d’emploi

Les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi sont regroupés en différentes catégories, conformément aux recommandations du rapport du Conseil national de l’information statistique (Cnis) sur la définition d’indicateurs en matière d’emploi, de chômage, de sous-emploi et de précarité de l’emploi (rapport n° 108 - septembre 2008).

Il existe cinq catégories statistiques qui regroupent les demandeurs d’emploi en fonction de leur position actuelle face à l’emploi (catégories A à E) - (voir note du tableau).

Catégories statistiques

Catégories administratives

Catégorie A

Demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi

Catégories 1, 2 et 3 hors activité réduite

Catégorie B

Demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois)

Catégories 1, 2 et 3 en activité réduite

Catégorie C

Demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois)

Catégories 6, 7 et 8

Catégorie D

Demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie...), sans emploi

Catégorie 4

Catégorie E

Demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés)

Catégorie 5

Ctégories A, B, C

Demandeurs d’emploi immédiatement disponibles pour occuper un emploi, tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi

Catégories 1, 2, 3, 6, 7 et 8

Note : jusqu’au mois de février 2009, toutes les publications statistiques relatives aux demandeurs d’emploi étaient fondées sur des catégories administratives (c’est-à-dire celles utilisées dans les fichiers administratifs de Pôle emploi). Ces catégories administratives sont au nombre de huit (catégories 1 à 8) et regroupent les demandeurs d’emploi en fonction du type d’emploi recherché. Ces catégories (définies par arrêté du 5 février 1992 complété par l’arrêté du 5 mai 1995) sont les suivantes :
- La catégorie 1 enregistre les personnes immédiatement disponibles, à la recherche d’un emploi sous contrat à durée indéterminée (CDI), à temps plein, ayant travaillé au plus 78 heures dans le mois.
- La catégorie 2 enregistre les personnes immédiatement disponibles, à la recherche d’un emploi sous contrat à durée indéterminée (CDI), à temps partiel, ayant travaillé au plus 78 heures dans le mois.
- La catégorie 3 enregistrait les personnes immédiatement disponibles, à la recherche d’un emploi à durée limitée (CDD, mission d’intérim, vacation), ayant travaillé au plus 78 heures dans le mois.
- La catégorie 4 enregistre les personnes sans emploi et à la recherche d’un emploi mais non immédiatement disponibles (en formation, en arrêt maladie, en congé de maternité).
- La catégorie 5 enregistre les personnes pourvues d’un emploi mais à la recherche d’un autre emploi, donc non immédiatement disponibles.
- La catégorie 6 enregistre les personnes immédiatement disponibles, à la recherche d’un emploi sous contrat à durée indéterminée (CDI), à temps plein, ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois.
- La catégorie 7 enregistre les personnes immédiatement disponibles, à la recherche d’un emploi sous contrat à durée indéterminée (CDI), à temps partiel, ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois.
- La catégorie 8 enregistrait les personnes immédiatement disponibles, à la recherche d’un emploi à durée limitée (CDD, mission d’intérim, vacation), ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois.

La durée du travail

La durée du travail effectif des personnels roulants « marchandises » est le temps pendant lequel le conducteur est à disposition de l’employeur et doit se conformer à ses directives sans pouvoir vaquer librement à des occupations personnelles. La durée du travail des salariés des entreprises de transport routier de marchandises est réglementée par l’ex décret n° 83-40 du 26/01/1983 codifié aux articles R 3312-34 à R 3312-64 du Code des transports qui s’applique aux salariés des entreprises de transport. Elle dépend de la catégorie du conducteur.

Légalement, trois catégories de conducteurs sont distinguées : les grands routiers, les conducteurs de messagerie et les conducteurs sur courte distance. La catégorie du conducteur n’est déterminée ni par le tonnage du véhicule conduit, ni par le coefficient conventionnel du salarié.

Un conducteur est dit « grand routier » (ou « longue distance ») s’il est affecté à des services lui faisant obligation de prendre au moins six repos journaliers par mois hors du domicile ; on parle aussi de « découchés ».

Les conducteurs de messagerie sont les personnels roulants affectés, à titre principal, à des services organisés de messagerie, d’enlèvement et de livraison de marchandises ou de produits dans le cadre de tournées régulières nécessitant, pour une même expédition de domicile à domicile, des opérations de groupage et de dégroupage, et comportant des contraintes spécifiques de délais de livraison.

Les conducteurs « courte distance » (ou « autres conducteurs ») sont les personnels roulants dans les transports routiers de marchandises qui ne sont pas des grands routiers ou des conducteurs.

Selon les réponses de l’établissement interrogé à l’enquête sur la durée du travail des conducteurs routiers de poids lourds (dite enquête « chronotachygraphes »), les conducteurs de poids lourds « grands routiers » (ou « longue distance ») sont identifiés. Les autres sont classés comme conducteurs « courte distance ».

Un poids lourd est un véhicule de plus de 3,5 tonnes de poids total autorisé en charge ou poids total roulant autorisé (PTAC/PTRA).

Les chronotachygraphes, dispositif technique, numérique ou analogique (disque papier), enregistrent les horaires et le type de travail.

La durée du travail des conducteurs routiers de poids lourds est appelée « temps de service ».

Le temps de service est mesuré à partir de la lecture des chronotachygraphes, il se décompose en temps de conduite, autres temps de travail et temps d’attente.

Les autres temps de travail comprennent des travaux tels que l’entretien, le chargement, le déchargement du camion ou les opérations administratives.

Le temps d’attente, considéré comme du temps de travail, est le temps pendant lequel le conducteur n’a pas de tâche particulière à accomplir, mais ne peut librement disposer de son temps et doit rester à proximité de son véhicule (attente d’un chargement effectué par d’autres salariés, par exemple). En « double équipage », le temps passé en tant que passager rentre dans le cadre du temps d’attente.

Le temps (ou durée) de service hebdomadaire moyen annuel est calculé sur la base de semaines de 5 jours ou plus, dites «semaines complètes », comme la moyenne des temps de service hebdomadaire trimestriel.

Le temps de service journalier moyen annuel est calculé sur l’ensemble des jours travaillés, comme la moyenne des temps de service journalier trimestriel.

La distance parcourue, exprimée en kilomètres, est relevée par les chronotachygraphes numériques en même temps que le temps de service, soit environ 97 % des relevés en 2017.

Les revenus salariaux

Le salaire net, calculé à partir du salaire net fiscal de la déclaration annuelle de données sociales (DADS), est net de toutes cotisations sociales, y compris contribution sociale généralisée (CSG) et contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Il n’exclut que les primes non imposables (participation, repas…) et contient l’intéressement et les frais de route.

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) prend en compte tous les postes de travail y compris à temps partiel au prorata de leur volume de travail rapporté à celui d’un poste à temps complet. Par exemple, un salarié ayant occupé un poste 6 mois à 80 % et ayant perçu 10 000 € compte pour 0,4 EQTP (= 0,5 x 0,8) rémunéré 25 000 € par an (= 10 000/0,4 - salaire annualisé). Les apprentis et les stagiaires sont exclus du calcul. Les résultats sont issus du fichier exhaustif de diffusion DADS, produit par l’Insee.

Le salaire horaire est le rapport du salaire au nombre d’heures rémunérées.

Le salaire horaire de base ouvrier (SHBO) est issu de l’enquête Acemo de la Dares. Cette enquête mesure chaque trimestre le taux d’évolution du SHBO dans les entreprises métropolitaines de dix salariés ou plus du secteur marchand non agricole. Le SHBO ne comprend ni les primes (sauf, le cas échéant, la prime liée à la réduction du temps de travail), ni les heures supplémentaires. Il s’agit d’un salaire brut, avant déduction des cotisations sociales et avant versement des prestations sociales. Il est mesuré sur la seule population des ouvriers.

Dans l’enquête Acemo conjoncturelle, il est obtenu en divisant le salaire mensuel brut (généralement inscrit sur la première ligne de la fiche de paie) par l’horaire mensuel de base du salarié, calculé en moyenne sur l’année (pour un salarié travaillant 38 heures chaque semaine et bénéficiant de 23 jours de RTT, la durée de travail hebdomadaire en moyenne sur l’année est de 35 heures et l’horaire mensuel de base est de 152 heures).

Le salaire moyen par tête (SMPT) est calculé en rapportant la masse salariale à l’effectif salarié en moyenne annuelle.

Le pouvoir d’achat désigne ce que l’on peut consommer ou épargner avec son revenu. Pour connaître l’évolution du pouvoir d’achat, il faut connaître l’évolution des prix, mais aussi l’évolution des revenus : si les revenus augmentent plus vite que les prix, le pouvoir d’achat augmente.

Dans cette publication, le pouvoir d’achat est abordé par le biais de trois mesures du salaire : le SMPT, le SHBO et le salaire net en équivalent temps plein.

La formation

La formation initiale minimum obligatoire (Fimo) est une formation professionnelle accélérée permettant aux titulaires du permis poids lourds d’exercer le métier de conducteur de marchandises poids lourds.

La formation continue obligatoire (FCO) est un dispositif de formation continue visant à actualiser les connaissances des conducteurs et parfaire leur pratique en matière de sécurité et de réglementation professionnelle. Cette formation doit être renouvelée tous les cinq ans.

La formation passerelle est destinée à faciliter la mobilité des conducteurs entre le transport routier de marchandises et le transport routier de voyageurs. Cette formation courte permet aux titulaires de la qualification de conducteur routier « marchandises » (respectivement « voyageurs ») d’obtenir la qualification de conducteur routier « voyageurs » (respectivement « marchandises »).

Un titre professionnel est une certification professionnelle délivrée, au nom de l’État, par le ministère du Travail, de l’emploi et de l’insertion. Il atteste que son titulaire maîtrise les compétences, aptitudes et connaissances permettant l’exercice d’un métier. Les titres professionnels sont enregistrés dans le répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) géré par la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP).

Les accidents du travail

Un accident survenu au salarié par le fait ou à l’occasion de son travail, quelle qu’en soit la cause, est considéré comme un accident du travail. Celui-ci peut être sans arrêt, lorsque la victime ne s’est vu prescrire aucun arrêt de travail et n’a subi aucune séquelle physique permanente. Il est dit avec arrêt quand l’accident a engendré au moins un jour d’arrêt de travail, voire des séquelles physiques permanentes, voire un décès. Les statistiques présentées dans cette publication portent sur les accidents avec arrêt.

L’indice de fréquence est le nombre d’accidents avec arrêt survenus et déclarés ayant entraîné l’imputation au compte employeur d’un premier règlement pour une indemnité journalière ou en capital, rapporté à 1 000 salariés.

Le taux de risque avec incapacité permanente (IP) est le nombre d’accidents avec arrêt ayant entraîné une incapacité permanente, rapporté à 1 000 salariés.

À l’issue d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, le salarié peut conserver des séquelles et souffrir d’une diminution durable de ses capacités physiques ou mentales, ce qui entraîne une incapacité permanente.

Le taux de décès est le nombre de décès pour 10 000 salariés.