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Indicateurs clés pour le suivi
de l’économie circulaire
- Édition 2021 avril 2021

Consommation intérieure de matières par habitant

La demande de biens et services par les acteurs économiques sur le territoire national impose d’extraire des matières premières du territoire et d’importer des matières premières qui ne peuvent être produites localement. La somme des flux de matières extraites du territoire et importées, réduite des flux de matières exportées, constitue la consommation intérieure de matières (DMC, Domestic Material Consumption). Elle correspond à la quantité de matières directement consommée par la population présente sur le territoire pour ses besoins propres. Cet indicateur fait partie des cibles relatives aux objectifs de développement durable 2030, définies par l’Organisation des Nations unies (ONU).

Pilier

Extraction/exploitation et achats durables

Objectif

Ainsi que l’indique l’article 74 de la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, la France a pour objectif de diminuer sa DMC par habitant.

Tendance

Entre 2007 et 2018, la consommation intérieure de matières baisse de 19 %, passant de 14,3 tonnes par habitant (t/hab.) à 11,6 t/hab. Les matériaux de construction, liés aux infrastructures de travaux publics notamment, ont largement contribué à cette diminution : ils représentent près de la moitié du total des matières consommées en France et ont été moins consommés à la suite de la crise économique de 2008.

Évolution de la consommation intérieure de matières par habitant

Sources : Agreste/SSP ; Douanes françaises ; Insee. Traitements : SDES, 2021

Analyse

La consommation intérieure de matières illustre quantitativement une des pressions exercées sur l’environnement et témoigne du comportement plus ou moins économe en ressources.

Relativement stable dans les décennies 1990 et 2000, autour de 14 tonnes par habitant (t/hab.), la consommation intérieure de matières baisse ensuite fortement lors de la récession économique de 2008, pour se stabiliser autour de 12 t/hab. entre 2009 et 2013. Elle repart à la baisse entre 2013 et 2016, avant de se redresser en 2017 (11,7 t/hab.) et plafonner à 11,6 t/hab. en 2018.

Parmi le panel des matières consommées, certaines sont renouvelables (biomasse, c’est-à-dire principalement les produits issus de l’agriculture et de la pêche, ainsi que le bois). D’autres ne le sont pas : matières minérales (minerais, métalliques ou non) et combustibles fossiles (l’eau n’étant pas comptabilisée dans cet indicateur). Les minéraux (398 millions de tonnes - Mt - en 2018), utilisés principalement dans la construction, constituent la moitié des matières consommées en France (774 Mt au total en 2018). La biomasse (254 Mt en 2018) en représente près d’un tiers. Les combustibles fossiles, dont deux tiers de produits pétroliers, avoisinent 16 % du total. L’agrégation dans la nomenclature européenne des flux de matières des minéraux métalliques non ferreux les plus critiques ne permet pas à ce jour de réaliser de suivi de ces substances.

Au-delà des évolutions de l’activité dans le BTP, les fluctuations de la production agricole contribuent de façon significative aux évolutions de la consommation de matières depuis 2013.

Évolution de la composition de la consommation intérieure de matières

Note : DMC = extraction intérieure utilisée + importations - exportations.
Sources : Agreste/SSP ; Unicem ; Douanes françaises ; Eurostat. Traitements : SDES, 2021

Comparaison internationale

En 2018, la consommation moyenne européenne de matières s’établit à 13,5 t/hab. Au niveau mondial, l’Australie dépasse 38 t/hab., la Chine et les États-Unis consomment respectivement 25 et 20 t/hab., contre 9 pour le Japon. Les pays européens à plus forte consommation de matières par habitant sont la Finlande (35 t/hab), puis l’Estonie et la Norvège, avec près de 30 t/hab. Les taux les moins élevés sont observés en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni, entre 8 et 9 t/hab. Les pays dont le niveau de consommation de matières par habitant est plus élevé que la moyenne européenne ont souvent une densité de population faible. Ceux-ci, tels que les pays scandinaves ou l’Australie, ont notamment une consommation de minéraux de construction par habitant élevée, qui pourrait s’expliquer par le besoin de matières nécessaires à la création d’infrastructures (réseaux routiers, etc.) pour l’aménagement de territoires étendus et peu habités.

Évolution de la consommation de matières dans l’Union européenne (UE28)

Source : Eurostat. Traitements : SDES, 2021

Pour en savoir plus

 Portail de l’information environnementale notre-environnement : évolution de la consommation intérieure de matières en France

 Eurostat : Energy, transports & environmental statistics (MFA, p.123-129) - 2019 Edition
 OCDE : Material resources, productivity and the environment, Green Growth Studies, 2015
 UNEP : IRP, Global Material Flows Database