Emplois et métiers de l'économie verte en 2018 et 2019 - Synthèse

Environnement
Publié le 24/03/2022
Les périmètres de l’économie verte restent difficiles à cerner. Pour décrire l’emploi dans ce domaine, deux approches complémentaires sont utilisées. La première estime le volume d’emplois relatifs à la production de biens et services ayant une finalité environnementale ou participant à une meilleure qualité environnementale. La seconde s’intéresse aux métiers visant la protection de l’environnement ou nécessitant un « verdissement » des compétences, sans considération de l’activité de l’entreprise dans laquelle l’individu travaille.
The perimeters of the green economy are difficult to define. Two complementary approaches are used to describe employment in the field. The first estimates the number of jobs related to the production of goods and services with an environmental purpose or contributing to improved environmental quality. The second focuses on occupations involved in environmental protection or that require "greening" skills regardless of employer company’s activity.

Une évolution dynamique de l’emploi dans l’économie verte

En 2019, les activités de l’économie verte mobilisent près de 1,1 million d'emplois en équivalent temps plein (ETP), soit 3,9 % de l’emploi total national (tableau 1). Les « éco-activités », dont la finalité première est la protection de l’environnement ou la gestion durable des ressources naturelles, constituent un peu plus de la moitié de ces emplois : 610 100 ETP, soit 2,3 % de l’emploi total. Les activités dites « périphériques », qui participent à une meilleure qualité environnementale sans que ce soit leur finalité première, mobilisent 442 000 ETP en 2019, soit 1,6 % de l’emploi total national.

 

Tableau 1 : emploi dans les activités de l'économie verte, en 2019

 

Champ : France. - © Sources : Insee, EAP, Esane, Comptes nationaux base 2014 ; Ademe ; Agence Bio. Traitements : SDES, 2021
Note : protection des sols et des masses d'eau : y compris agriculture biologique ; collecte et traitement des déchets : y compris déchets radioactifs ; ce tableau se fonde sur le nouveau périmètre des activités de l'économie verte défini en 2020 (voir glossaire à Éco-activités et Pour en savoir plus).

 

Près de la moitié des emplois dans les éco-activités (306 000 ETP) relèvent de biens ou services ayant pour finalité la protection de l’environnement (notamment protection des sols et des masses d’eau, y compris agriculture biologique ; gestion des déchets et des eaux usées). Un peu plus d’un tiers relève de la gestion durable des ressources (principalement maîtrise de l’énergie et production d’énergies renouvelables), tandis que 13 % renvoient à des activités transversales (administration, recherche-développement, ingénierie) – (graphique 1). Entre 2004 et 2019, l’emploi dans les éco-activités a augmenté de 53 %, contre + 9 % pour l’emploi total au niveau national (graphique 2). Le développement de l’agriculture biologique, dont l’emploi a été multiplié par quatre sur la période, ainsi que celui des activités liées aux énergies renouvelables et à la maîtrise de l’énergie, contribue le plus à cette progression.

 

Graphique 1 : emploi dans les éco-activités, en 2004, 2012 et 2019


En équivalents temps plein

Champ : France. - © Sources : Insee, EAP, Ésane, Comptes nationaux base 2014 ; Ademe ; Agence Bio. Traitements : SDES, 2021
Notes : protection des sols et des masses d'eau : y compris agriculture biologique ; collecte et traitement des déchets : y compris déchets radioactifs ; activités transversales environnementales : R&D, ingénierie, administration générale.

 

La majeure partie de l’emploi des activités périphériques est constituée par les transports en commun : exploitation de services de transport, construction de matériel roulant (locomotives, autobus) ou d’infrastructures (lignes ferroviaires ou de tramway). L’emploi dans les activités périphériques a augmenté de 12 % depuis 2008, principalement en raison des investissements dans le réseau ferroviaire (lignes à grande vitesse et réseau francilien) – (graphique 2).
 

Graphique 2 : évolution de l'emploi dans les activités de l'économie verte, entre 2004 et 2019


En indice base 100 en 2008

Champ : France. - © Sources : Insee, EAP, Ésane, Comptes nationaux base 2014 ; Ademe ; Agence Bio. Traitements : SDES, 2021
p = données provisoires.
Notes : la période d'observation des activités périphériques débute en 2008 ; ce graphique se fonde sur le nouveau périmètre des éco-activités et des activités périphériques (voir glossaire à Éco-activités).

 

Davantage de métiers qui se verdissent que de métiers à finalité environnementale

En 2018, près de 4 millions de personnes exercent un métier en lien avec l’environnement, représentant 14,5 % de l’emploi toutes professions confondues. Parmi elles, 140 000 personnes occupent un métier dit « vert », à finalité directement environnementale (les exploitants en agriculture biologique ne sont pas inclus dans ce périmètre). 41 % d’entre elles ont un métier lié à la distribution d’énergie et d’eau, 36 % à l’assainissement des eaux usées et au traitement des déchets, les autres exerçant un métier lié à la protection de la nature ou de l’environnement. Les professions vertes représentent un poids relativement modeste au sein de l’ensemble des professions (0,5 % de l’emploi).

 

Entre 2013 et 2018, l’emploi dans les métiers verts a diminué (- 4,5 % contre + 1,2 % dans l’ensemble des professions). Au-delà des professions vertes, 3,8 millions d'actifs occupent des métiers potentiellement concernés par l’intégration des enjeux environnementaux, même si les fonctions exercées n'ont pas de finalité environnementale directe. Ces métiers dits « verdissants » relèvent de domaines d’activité variés : bâtiment, transports, industrie, recherche et développement, tourisme-animation, achats, agriculture-sylviculture, entretien des espaces verts. Les proportions dans lesquelles le verdissement de l’économie les affecte sont très variables et difficilement quantifiables. L’emploi dans ces métiers a très légèrement augmenté entre 2013 et 2018 (+ 0,7 %) – (tableau 2).
81 % des professionnels de l’économie verte sont des hommes. La présence des femmes varie selon le domaine d’activité ; elle est notamment plus importante parmi les métiers qualifiés.
 

Tableau 2 : emploi dans les professions de l'économie verte


En %

Champ : actifs occupés âgés de 15 ans ou plus résidant en France. - © Source : Insee, recensements de la population 2018 et 2013. Traitements : SDES, 2021
Note : les effectifs sont arrondis au millier près. Les activités agricoles ne sont pas encore bien intégrées dans la liste des métiers verts et verdissants : seuls les métiers du conseil et assistance technique en agriculture et ceux de l’ingénierie en agriculture et environnement naturels sont actuellement retenus dans la liste des codes Rome verdissants. Or, une large partie des métiers de la production agricole évoluent ou sont appelés à évoluer pour intégrer les enjeux environnementaux.

 

21 fiches thématiques pour dresser le bilan environnemental de la France

Cet article fait partie de la publication "Bilan environnemental de la France - Édition 2021" qui propose une vue d'ensemble des dépenses de protection de l’environnement, ainsi qu’un aperçu de l’état des écosystèmes et des interactions entre l’environnement et l’économie.

21 fiches thématiques abordent les grands enjeux et l’état des connaissances des principaux domaines environnementaux : milieux naturels, exposition aux risques, économie verte, consommation de matières, émissions de gaz à effet de serre, énergies renouvelables, etc.

Ce panorama, au travers d’indicateurs physiques et monétaires, mobilise de nombreuses sources et met en perspective les évolutions récentes sur ces domaines.

Consulter le Bilan environnemental de la France - Édition 2021

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