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Emplois et métiers de l’économie verte – Extrait du Bilan environnemental 2024

Environnement
Publié le 14/02/2025
Les périmètres de l’économie verte peuvent différer suivant l’approche adoptée. Pour décrire l’emploi dans ce domaine, deux approches complémentaires sont utilisées. La première estime le volume d’emplois relatifs à la production de biens et services ayant une finalité environnementale ou participant à une meilleure qualité environnementale. La seconde s’intéresse aux métiers à finalité environnementale sans considération de l’activité de l’entreprise.

Plus d’un million d’emplois dans les activités de l’économie verte

En 2022, les activités de l’économie verte mobilisent près de 1,2 million d'emplois en équivalent temps plein (ETP), soit 4 % de l’emploi total national (tableau 1). Au cœur de ce périmètre, les « éco-activités », dont la finalité première est la protection de l’environnement ou la gestion durable des ressources naturelles, regroupent 65 % de l’emploi : 777 800 ETP, soit 2,6 % de l’emploi total. Les activités dites « périphériques », qui participent à une meilleure qualité environnementale sans que ce soit leur finalité première, mobilisent 412 400 ETP en 2022, soit 1,4 % de l’emploi total.

 

Emploi dans les activités de l'économie verte en 2022

© SDES

* Y compris emplois de l'agriculture biologique.
Notes : données 2022 provisoires ; chiffres arrondis à la centaine ; du fait des arrondis, les totaux et sous-totaux peuvent différer de la somme des composantes.
Champ : France.
Sources : SDES, Insee, EAP, Ésane, Comptes nationaux base 2020 ; Ademe ; Agence Bio. Traitements : SDES, 2024

une croissance dynamique des emplois dans les éco-activités

Au sein des éco-activités, la moitié des emplois (49,5 %) appartiennent à des entreprises ou des administrations qui concourent à la fourniture de biens ou services ayant pour finalité la protection de l’environnement. Les plus importants volumes d’emploi relèvent de la protection des sols et des masses d’eau (dont les neuf dixièmes relèvent de l’agriculture biologique), de la gestion des déchets et de la collecte et assainissement des eaux usées. Une autre partie des emplois, 39 % du total des éco-activités, relèvent d’activités visant une gestion durable des ressources naturelles. La maîtrise de l’énergie et la production d’énergies renouvelables y regroupent les volumes d’emploi les plus élevés. Enfin, les activités transversales (11,5 % des emplois des éco-activités) comprennent des emplois d’administration générale, de recherche-développement et d’ingénierie relatives à la fois à la protection de l’environnement et à la gestion durable des ressources naturelles.

Entre 2004 et 2022, l’emploi dans les éco-activités s’est accru de 84 % contre + 15 % pour l’emploi total au niveau national. Le développement de l’agriculture biologique, dont l’emploi a été multiplié par cinq sur la période, ainsi que celui des activités liées aux énergies renouvelables et à la maîtrise de l’énergie, contribuent le plus à cette progression. L’emploi dans les éco-activités croît de 3,6 % en 2022, progression proche de celle de la valeur ajoutée en volume (+ 3,9 %). Cette hausse marque un ralentissement par rapport à 2021 (+ 10,1 %), année marquée cependant par des reports d’activités à la suite des confinements en 2020.

 

Emploi dans les éco-activités, en 2004, 2013 et 2022
En équivalents temps plein

© SDES

* Y compris emplois de l'agriculture biologique.
Notes : données 2022 provisoires.
Champ : France.
Sources : SDES, Insee, EAP, Ésane, Comptes nationaux base 2020 ; Ademe ; Agence Bio. Traitements : SDES, 2024

Une progression moins rapide des activités périphériques

La majeure partie de l’emploi des activités dites « périphériques » se concentre dans les activités de transports exerçant une moindre pression sur l’environnement : exploitation de services de transport en commun, construction et entretien de matériel roulant (locomotives, autobus), ou d’infrastructures (lignes ferroviaires ou de tramway), ainsi que fabrication de cycles. Seconde composante des activités périphériques, la gestion des espaces verts ne contribue qu’à hauteur d’un emploi sur dix dans les activités périphériques.

L’emploi dans les activités périphériques a augmenté de 11 % entre 2008 et 2022, principalement en raison des investissements dans le réseau ferroviaire (réseau ferré principal et transports collectifs urbains). C’est une progression nettement moins rapide que celle des éco-activités dont l’emploi s’est accru de 55 % sur la même période. En 2022, l’emploi dans les activités périphériques baisse de 1 % en raison d’un recul des effectifs dans les transports ferroviaires de voyageurs. 

 

Évolution de l'emploi dans les activités de l'économie verte, entre 2004 et 2022
En indice base 100 en 2008

© SDES

Notes : données 2022 provisoires ; la période d'observation des activités périphériques débute en 2008, celle des éco-activités en 2004.
Champ : France.
Sources : SDES, Insee, EAP, Ésane, Comptes nationaux base 2020 ; Ademe ; Agence Bio. Traitements : SDES, 2024

Les difficultés de recrutement persistent dans l’économie verte en 2022

Les difficultés de recrutement dans les métiers de l’économie verte persistent en 2022 notamment, dans les secteurs, d’une part, du bâtiment et travaux publics et, d’autre part, des transports et de la logistique (se référer à la méthodologie publiée par l'Onemev et la liste des métiers de l’économie verte dans la FAP). Dans les métiers du bâtiment, les tensions sont restées à leur niveau le plus élevé observé depuis 2021. Quant au secteur des transports, les difficultés de recrutement se sont accrues entre 2020 et 2022 principalement chez les responsables du magasinage, les conducteurs de véhicules légers et les responsables logistiques (non-cadres).

En 2022, 59 % des projets de recrutement sur les métiers de l’économie verte concernent les secteurs du bâtiment et des transports, soit 315 940 projets de recrutement. Sur ces deux secteurs clés pour les enjeux de décarbonation de l’activité économique, plus de trois projets de recrutement sur cinq sont jugés difficiles dans la majorité des métiers. Ce constat s’observe particulièrement dans les métiers de couvreurs (90 %), conducteurs de transport en commun sur route (80,8 %), plombiers-chauffagistes (80,6 %), ainsi que chez les menuisiers et ouvriers de l’agencement et de l’isolation (80,1 %). Sur l’ensemble des métiers de l’économie verte, la part des recrutements difficiles est de 66,5 % contre 57,9 % pour l’ensemble des métiers.

Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine des difficultés de recrutement. En 2022, dans le secteur du bâtiment et travaux publics, l’intensité d’embauche est la principale cause des tensions de recrutement. Elle est liée à un niveau élevé de recrutement générant un besoin important de candidats. Plus les employeurs recrutent, plus ils ont à rechercher des candidats et à réitérer le processus, ce qui joue potentiellement sur les tensions. Dans le secteur des transports, le manque de main-d’œuvre disponible est le premier facteur responsable des difficultés de recrutement en 2022. Dans le secteur du bâtiment et travaux publics tout comme celui des transports, le lien formation-emploi, l’inadéquation géographique, les conditions de travail contraignantes et la non-durabilité de l’emploi sont aussi des facteurs potentiels à l’origine des tensions de recrutement.

 

Principaux facteurs de tension en 2022

© SDES

Lecture : en 2022, l’indicateur synthétique de tension sur le marché du travail de l’économie verte, dans les métiers du BTP se situe à 1,62. Il s’agit d’une moyenne de l’indicateur de tension des différents métiers du secteur du BTP par facteur de tension.
Notes : les métiers sont décrits à partir de la nomenclature des familles professionnelles (FAP).
Champ : France (hors Mayotte) – focus sur le secteur du bâtiment et travaux publics et celui du transport et de la logistique. Le périmètre de l'enquête « Besoin en main-d’œuvre » (BMO) porte sur 200 FAP (sur les 225 que compte la nomenclature).
Sources :
Pôle emploi, enquête Besoin en main-d’œuvre 2024 ; Pôle emploi, DARES, indicateurs de tensions, 2022

294 000 personnes exercent un métier à finalité environnementale

En 2022, 294 000 personnes exercent un métier dit « vert », dont la finalité et/ou les compétences mises en œuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser, corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement. Le domaine de la prévention, réduction des pollutions, nuisances et risques regroupe le plus d’actifs (33 %). Le niveau de qualification reste bas dans l’ensemble des métiers (55 % des personnes n’ont pas de diplôme ou ont au plus le niveau BAC) avec toutefois une hétérogénéité entre les domaines environnementaux. Les femmes sont peu représentées (22 %). 59,4 % des salariés disposent d’un contrat à durée indéterminé (CDI) tandis que 11,7 % sont en contrat à durée déterminée (CDD). Les professions vertes représentent un poids relativement modeste au sein de l’ensemble des professions (1,04 % de l’emploi).

 

Emploi dans les professions à finalité environnementale en 2022
En %

© SDES


Notes : les effectifs intègrent les salariés en intérim, en apprentissage ou en stage et sont arrondis au millier près. L’identification des métiers à finalité environnementale s’appuie sur la liste des métiers de l’agrégat vert dans la PCS, diffusé par l’Insee, mais n’intègre pas les professionnels de l’entretien des espaces verts (agents d’entretien des espaces verts, entrepreneurs, ouvriers et techniciens des espaces verts, artisans en parcs et jardins et jardiniers), dont l’effectif est de 134 720. Bien qu’en lien direct avec la nature, ces métiers ne contribuent pas directement à mesurer, prévenir, maîtriser ou corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement. Les métiers exercés dans les exploitations en agriculture biologique ne sont pas non plus intégrés ici alors que l’agriculture biologique fait partie des activités de l’économie verte (définies comme la production de biens et services ayant une finalité environnementale ou participant à une meilleure qualité environnementale).
Champ : actifs occupés âgés de 15 ans ou plus résidant en France.
Sources : Insee, Enquête emploi en continu 2022. Traitements : SDES, 2024

Données

Données associées à l'article.

Fiches thématiques pour dresser le bilan environnemental de la France

Cet article fait partie de la publication « Bilan environnemental de la France – Édition 2024 » qui propose une vue d'ensemble des dépenses de protection de l’environnement, ainsi qu’un aperçu de l’état des écosystèmes et des interactions entre l’environnement et l’économie.

Ces fiches thématiques abordent les grands enjeux et l’état des connaissances des principaux domaines environnementaux : milieux naturels, exposition aux risques, économie verte, consommation de matières, émissions de gaz à effet de serre, énergies renouvelables, etc.

Ce panorama, au travers d’indicateurs physiques et monétaires, mobilise de nombreuses sources et met en perspective les évolutions récentes sur ces domaines.

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