Une évolution dynamique de l’emploi dans l’économie verte
En 2021, les activités de l’économie verte mobilisent près de 1,2 million d'emplois en équivalent temps plein (ETP), soit 4,2 % de l’emploi total national. Les « éco-activités », dont la finalité première est la protection de l’environnement ou la gestion durable des ressources naturelles, regroupent 64 % de ces emplois : 745 600 ETP, soit 2,7 % de l’emploi total. Les activités dites « périphériques », qui participent à une meilleure qualité environnementale sans que ce soit leur finalité première, mobilisent 422 100 ETP en 2021, soit 1,5 % de l’emploi total.
Au sein des éco-activités, 49 % des emplois appartiennent à des entreprises ou des administrations qui concourent à la fourniture de biens ou services ayant pour finalité la protection de l’environnement.
Les plus importants volumes d’emploi relèvent de la protection des sols et des masses d’eau (les neuf dixièmes dans l’agriculture biologique), de la gestion des déchets et de la collecte et assainissement des eaux usées. Les emplois qui contribuent à une gestion durable des ressources naturelles représentent 38 % du total des éco-activités. Les activités relatives à la maîtrise de l’énergie et la production d’énergies renouvelables regroupent les volumes d’emploi les plus élevés. Enfin, les activités transversales (13 % des emplois des éco-activités) comprennent des emplois d’administration générale, de recherche-développement et d’ingénierie relatives à la fois à la protection de l’environnement et à la gestion durable des ressources naturelles.
Emploi dans les activités de l'économie verte, en 2021
Entre 2004 et 2021, l’emploi dans les éco-activités s’est accru de 86 % contre + 12 % pour l’emploi total au niveau national. Le développement de l’agriculture biologique, dont l’emploi a été multiplié par cinq sur la période, ainsi que celui des activités liées aux énergies renouvelables et à la maîtrise de l’énergie, contribuent le plus à cette progression. L’emploi dans les éco-activités croît de 12 % en 2021, ce qui marque une forte accélération par rapport à 2020 (+ 3,2 %). Ce mouvement s’explique en partie par un effet de report lié à des emplois qui n’ont pu être mobilisés (recours au chômage partiel) ou créés en 2020 en raison de la pandémie.
Emploi dans les éco-activités, en 2004, 2012 et 2021
En équivalents temps plein
Notes : données 2021 provisoires ; la protection des sols et des masses d'eau inclut les emplois de l’agriculture biologique.
Champ : France.
Sources : SDES, Insee, EAP, Ésane, Comptes nationaux base 2014 ; Ademe ; Agence Bio. Traitements : SDES, 2021
La majeure partie de l’emploi des activités dites « périphériques » se concentre dans les transports en commun : exploitation de services de transport, construction et entretien de matériel roulant (locomotives, autobus, cycles) ou d’infrastructures (lignes ferroviaires ou de tramway). La gestion des espaces verts ne contribue qu’à hauteur d’un emploi sur dix dans les activités périphériques. L’emploi dans les activités périphériques a augmenté de 13 % entre 2008 et 2021, principalement en raison des investissements dans le réseau ferroviaire (réseau ferré principal et transports collectifs urbains). C’est une progression nettement moins rapide que celle des éco-activités dont l’emploi s’est accru de 54 % sur la même période. En 2021, l’emploi dans les activités périphériques croît de 6,2 % en lien avec une reprise de l’investissement dans le réseau ferré principal ainsi que dans les transports collectifs urbains de province.
Évolution de l'emploi dans les activités de l'économie verte, entre 2004 et 2021
En indice base 100 en 2008
Notes : données 2021 provisoires ; la période d'observation des activités périphériques débute en 2008, celle des éco-activités en 2004.
Champ : France.
Sources : SDES, Insee, EAP, Ésane, Comptes nationaux base 2014 ; Ademe ; Agence Bio. Traitements : SDES, 2023
Les difficultés de recrutement persistent dans l'économie verte en 2022
Les difficultés de recrutement dans les métiers de l’économie verte* persistent en 2022 notamment, dans les secteurs, d’une part, du bâtiment et travaux publics et, d’autre part, des transports et de la logistique. Sur les métiers du bâtiment, les tensions sont restées à leur niveau le plus élevé observé depuis 2021. Quant au secteur des transports, les difficultés de recrutement se sont accrues entre 2020 et 2022 principalement chez les responsables du magasinage, les conducteurs de véhicules légers et les responsables logistiques (non cadres). Malgré ces difficultés de recrutement, les intentions d’embauche sont en nette hausse par rapport à 2021 : (+ 32 %) dans le secteur des transports et (+ 24 %) dans celui du bâtiment et travaux publics contre (+ 17 %) pour l’ensemble des métiers de l’économie verte.
En 2022, 59 % des projets de recrutement sur les métiers de l’économie verte concernent les secteurs du bâtiment et des transports, soit 315 940 projets de recrutement. Sur ces deux secteurs clés pour les enjeux de décarbonation de l’activité économique, plus de trois projets de recrutement sur cinq sont jugés difficiles dans la majorité des métiers. Ce constat s’observe particulièrement dans les métiers de couvreurs (90 %), conducteurs de transport en commun sur route (80,8 %), plombiers – chauffagiste (80,6 %) ainsi que chez les menuisiers et ouvriers de l’agencement et de l’isolation (80,1 %). Sur l’ensemble des métiers de l’économie verte, la part des recrutements difficiles est de 66,5 % contre 57,9 % pour l’ensemble des métiers.
Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine des difficultés de recrutement sur le marché du travail. En 2022, dans le secteur du bâtiment et travaux publics, l’intensité d’embauche est la principale cause des tensions de recrutement. Elle est liée à un niveau élevé de recrutement générant un besoin important de candidats, plus les employeurs recrutent, plus ils ont à rechercher des candidats et à réitérer le processus, ce qui joue potentiellement sur les tensions.
Dans le secteur des transports, le manque de main-d’œuvre disponible est le premier facteur responsable des difficultés de recrutement en 2022. Dans le secteur du bâtiment et travaux publics tout comme celui des transports, le lien formation-emploi, l’inadéquation géographique, les conditions de travail contraignantes et les non-durabilité de l’emploi sont aussi des facteurs potentiels à l’origine des tensions de recrutement.
Principaux facteurs de tension en 2022
Note : les métiers sont décrits à partir de la nomenclature des familles professionnelles (FAP).
Lecture : en 2022, l’indicateur synthétique de tension sur le marché du travail de l’économie verte, dans les métiers du BTP se situe à 1,62. Il s’agit d’une moyenne de l’indicateur de tension des différents métiers du secteur du BTP par facteur de tension.
Champ : le périmètre de l'enquête « Besoin en main-d’œuvre » (BMO) porte sur 200 FAP (sur les 225 que compte la nomenclature). France – focus sur le secteur du bâtiment et travaux publics et celui du transport et de la logistique.
Sources : enquête « Besoin en main-d’œuvre » de Pôle emploi et les indicateurs de tension produits par la Dares et Pôle emploi. Pôle emploi - Crédoc, enquête « Besoin en main-d’œuvre » 2022.
* Pour plus d’informations sur l’approche « métiers », se référer à la méthodologie publiée sur la page Onemev (rubrique Les ressources > Les méthodologies) et la liste des métiers de l’économie verte dans la FAP.
Données
Données associées à l'article.
Cet article fait partie de la publication « Bilan environnemental de la France – Édition 2023 » qui propose une vue d'ensemble des dépenses de protection de l’environnement, ainsi qu’un aperçu de l’état des écosystèmes et des interactions entre l’environnement et l’économie.
Ces fiches thématiques abordent les grands enjeux et l’état des connaissances des principaux domaines environnementaux : milieux naturels, exposition aux risques, économie verte, consommation de matières, émissions de gaz à effet de serre, énergies renouvelables, etc.
Ce panorama, au travers d’indicateurs physiques et monétaires, mobilise de nombreuses sources et met en perspective les évolutions récentes sur ces domaines.
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