Une production dominée par la biomasse, l’hydraulique et les pompes à chaleur
Stable jusqu'au milieu des années 2000, la production primaire d'énergies renouvelables a doublé depuis 2005. Cette croissance résulte principalement du fort développement de l'éolien, des pompes à chaleur, des biocarburants et du photovoltaïque. En 2023, en France, la production primaire d’énergies renouvelables s’élève à 366 TWh, dont 358 TWh en France métropolitaine et 8 TWh dans les départements et territoires d’outre-mer (DROM).
Évolution de la production primaire d'énergies renouvelables par filière
En TWh
Champ : jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DROM.
Source : calculs SDES
Le bois-énergie (hors liqueur noire) demeure la première énergie renouvelable produite en France (32 % de la production nationale d’énergie renouvelable). À cette production s’ajoutent notamment celles d’électricité hydraulique (15 %), de chaleur renouvelable issue des pompes à chaleur (14 %) ou encore d’énergie éolienne (14 %).
Répartition de la production primaire d'énergies renouvelables en 2023
En %
Champ : France
Source : SDES, d'après les sources par filière, 2023
Les énergies hydraulique et éolienne servent à la production d’électricité, alors que la biomasse solide et les pompes à chaleur sont majoritairement destinées à la production de chaleur. En ajoutant à la production primaire les importations (nettes des exportations) de biocarburants et de bois-énergie, 409 TWh d’énergies renouvelables ont été consommées au total en France en 2023, soit 16 % de la consommation primaire totale. 191 TWh (47 %) l’ont été pour produire de la chaleur, presque exclusivement en France métropolitaine, 169 TWh pour produire de l’électricité (41 %), et 8 TWh ont été injectés dans les réseaux de gaz sous forme de biométhane (2 %). Enfin, la consommation primaire de biocarburants s’est élevée à 41 TWh.
Répartition de la consommation primaire d'énergies renouvelables pour la production d'électricité en 2023
En %
Note : la consommation primaire de biomasse pour la production d'électricité inclut la biomasse solide (13,7 TWh en 2023), ainsi que les biocarburants utilisés pour produire de l'électricité (0,04 TWh en 2023)
Champ : France.
Source : SDES, d'après les sources par filière, 2023
Répartition de la consommation primaire d'énergies renouvelables pour la production de chaleur, en 2023
En %
Note : la consommation primaire de biomasse pour la production de chaleur commercialisée inclut la biomasse solide (111,5 TWh en 2023), ainsi que les biocarburants utilisés pour produire de la chaleur commercialisée (0,04 TWh en 2023).
Champ : France.
Source : SDES, d'après les sources par filière, 2023
La part d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie en augmentation depuis dix ans
D’après les règles de calcul de la directive (UE) no 2018/2001, dite RED II, les énergies renouvelables représentent 22,2 % de la consommation finale brute d’énergie en 2023. Cette part a progressé de plus de sept points en dix ans. Cette hausse résulte de l’accroissement important de la consommation d’énergies renouvelables, conséquence des incitations publiques pour en favoriser le développement, et dans une moindre mesure, de la baisse globale de la consommation finale énergétique. La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie devra atteindre 33 % en 2030 pour respecter les objectifs de la loi du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat. Pour ce faire, la programmation pluriannuelle de l’énergie, en cours de révision, planifie le développement des différentes filières d’énergies renouvelables à l’horizon 2023 et 2028. Les objectifs européens ont en outre récemment été revus à la hausse.
Part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie et objectif 2030 de la loi énergie-climat
En %
p = données provisoires susceptibles d’être révisées.
* À partir de 2021, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie est calculée à partir de la directive (UE) no 2018/2001. Le changement de méthodologie est matérialisé par la droite noire verticale.
Note : l’objectif 2020 est issu de la directive 2009/28/CE et a été remis à la Commission européenne à l’été 2010. L’objectif 2030 est issu de la loi relative à l’énergie et au climat de 2019.
Champ : France
Source : calculs SDES
Les emplois et les investissements dans le secteur des énergies renouvelables
En 2022, le secteur des énergies renouvelables (hors énergies marines renouvelables et hors formations) mobilise 111 600 emplois en équivalent temps plein, principalement dans les filières pompes à chaleur (31 %), bois-énergie (17 %), photovoltaïque (16 %) hydroélectricité (13 %) et éolien terrestre (12 %). Les emplois sont dédiés à la fabrication, l’installation et la maintenance des équipements, ainsi qu’aux études préalables à des projets d’investissement et à l’exploitation courante. Depuis 2004, les effectifs ont été multipliés par 3,6 pour l’ensemble des énergies renouvelables. Les filières pompes à chaleur, photovoltaïque et biogaz sont celles qui ont créé le plus d’emplois au cours des cinq dernières années (2017-2022).
Les investissements en faveur des énergies renouvelables et de récupération ont enregistré une forte croissance en 2022, augmentant de 33 % par rapport à 2021, pour atteindre un total de 22,7 milliards d’euros (Md€)*.
Cette hausse est principalement portée par le développement de l’éolien en mer, qui mobilise des moyens significatifs et affiche une croissance importante de 132 %, ainsi que par l’installation de pompes à chaleur (PAC), un secteur qui représente 35 % des investissements et enregistre une progression de 26 % entre 2021 et 2022. En France, le développement des énergies renouvelables bénéficie de soutiens publics. Dans le secteur électrique, l’État appuie les producteurs au moyen de deux dispositifs distincts : l’obligation d’achat et le complément de rémunération. Concernant les énergies renouvelables thermiques, le Fonds Chaleur finance des projets de chaleur renouvelable dans l’industrie, le tertiaire, l’agriculture et l’habitat collectif. Pour le secteur résidentiel, plusieurs dispositifs de soutien sont disponibles, tels que « MaPrimeRénov’ », l’éco-prêt à taux zéro et les certificats d’économie d’énergie.
* La série des dépenses d’investissement en faveur des énergies renouvelables et de récupération a été réévaluée en 2024 pour inclure les investissements consacrés à l’éolien en mer et aux énergies marines renouvelables. Le montant total présenté ici diffère donc de celui qui est indiqué dans l’édition des Chiffres clés des énergies renouvelables publiée en août 2024.
L’efficacité énergétique de l’économie française s’améliore régulièrement
L’intensité énergétique de l’économie française diminue de 4,9 % en 2023 (- 3,5 % en moyenne entre 2020 et 2023) : la consommation finale énergétique, corrigée des variables climatiques, diminue de 4,0 % alors que l’activité augmente de 0,9 %. Sur le long terme, l’intensité énergétique diminue de manière quasiment continue depuis 1990, à un rythme annuel moyen de 1,4 %. Cette baisse globale de l’intensité énergétique au cours des deux dernières décennies traduit des gains d’efficacité dans l’ensemble des secteurs consommateurs. Elle s’explique aussi par une transition de l’économie vers le secteur des services, moins intense en énergie que l’industrie, et par une croissance de la demande des ménages (en services de transport, en surfaces habitées) moins rapide que celle du PIB.
Données
Données associées
Cet article fait partie de la publication « Bilan environnemental de la France – Édition 2024 » qui propose une vue d'ensemble des dépenses de protection de l’environnement, ainsi qu’un aperçu de l’état des écosystèmes et des interactions entre l’environnement et l’économie.
Ces fiches thématiques abordent les grands enjeux et l’état des connaissances des principaux domaines environnementaux : milieux naturels, exposition aux risques, économie verte, consommation de matières, émissions de gaz à effet de serre, énergies renouvelables, etc.
Ce panorama, au travers d’indicateurs physiques et monétaires, mobilise de nombreuses sources et met en perspective les évolutions récentes sur ces domaines.
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