Enquête sur le sentiment d’exposition aux risques

Environnement
Publié le 12/08/2022
Initiée en 2007, puis renouvelée en 2013 et en 2022, l’enquête sur le sentiment d’exposition aux risques (Eser) a pour objectif d’évaluer la connaissance des risques naturels et technologiques chez les Français qui résident dans des communes effectivement exposées à un ou plusieurs des risques étudiés.

Description de l’enquête

  • Objectifs

L’enjeu premier de cette enquête est d’interroger la façon dont les Français ressentent les risques environnementaux (naturels ou technologiques) à proximité du lieu où ils résident. Pour ce faire, l’enquête prend appui sur des bases de données renseignant à l’échelle communale l’exposition des enquêtés à différents risques (risque d’inondation, risques technologiques, risques sismiques…). En confrontant ces données objectives avec les perceptions subjectives, il est ainsi possible de quantifier et de caractériser le rapport que les Français entretiennent avec les risques. Entre appréhension et déni, les façons d’envisager la possible survenue d’une catastrophe se révèlent en effet très variées et étroitement liées aux expériences territoriales du risque.

En 2013, l’enquête a mis en évidence qu’une grande majorité des métropolitains exposés à un ou plusieurs risques environnementaux ignorait ou minorait l’importance de cet état de fait. Plus fréquemment confrontés à des catastrophes, les ultramarins avaient pour leur part une conscience du risque bien plus élevée et semblaient se résigner à composer avec ce type de menace. En renouvelant l’enquête en 2022, l’un des objectifs principaux est de voir si les situations précédemment observées ont évolué au gré du contexte.

Neuf ans après la dernière édition, la mise en œuvre de nouveaux dispositifs de prévention a permis d’accroître l’information des habitants à l’égard des risques auxquels ils pourraient être confrontés. Durant cette même période, différents évènements sont par ailleurs venus bousculer la vie des Français en rendant plus tangible la notion de « risque » : dans le Sud de la France, quatre grands épisodes méditerranéens ont ainsi fait près de 60 morts au cours des dernières années ; aux Antilles, l’ouragan Irma puis l’ouragan Maria ont également causé en 2017 de lourdes pertes.

 

  • Thèmes abordés

Afin de mieux saisir la relation que les Français entretiennent avec les risques environnementaux, trois niveaux temporels ont été explorés dans l’enquête : les expériences passées (catastrophes vécues), le sentiment présent d’exposition à un ou plusieurs risques, et l’appréhension à l’égard de ce qui pourrait survenir à l’avenir.

Au-delà du vécu, du ressenti et de l’inquiétude, l’enquête s’est également employée à caractériser le rapport aux risques qu’entretiennent les personnes résidant dans des communes exposées.

Principales questions posées :

Qui a conscience de son exposition à tel ou tel risque ? Quelle importance est accordée à ce(s) risque(s) ? Cette exposition était-elle connue au moment d’emménager ? Pourquoi avoir choisi de s’installer dans une commune à risque ? Quelles catégories de population n’ont pas eu le choix ? Quelles sont celles qui ont minimisé le problème ? Quelles sont celles qui ignoraient l’existence du/des risque(s) ?

Les Français sont-ils inquiets face aux conséquences possibles d’une catastrophe ? Qui sont ceux qui expriment le plus ce type d’inquiétude face à l’avenir ?

Le fait d’avoir déjà vécu une catastrophe naturelle ou technologique par le passé a-t-il une incidence sur la relation aux risques des enquêtés ?

Les Français considèrent-ils que c’est plutôt à chacun d’agir pour se protéger des risques ou plutôt aux pouvoirs publics d’agir pour éviter ou limiter les éventuels dégâts ?

Plus généralement, comment s’informent-ils sur les risques ? Quelle est leur opinion à l’égard des politiques de prévention des risques ? Jugent-ils que les lois et réglementations existantes protègent efficacement les biens et les personnes face aux risques ? Connaissent-ils les dispositifs de prévention des risques naturels et technologiques mis en œuvre près de chez eux ?

Les personnes exposées à certains risques ont-elles confiance dans les mesures prises pour y faire face ? Ont-elles connaissance des actions préconisées par les pouvoirs publics en direction des particuliers pour que ceux-ci se protègent eux-mêmes des risques ? Et si oui, suivent-ils ces recommandations ?

Enfin, deux questions ouvertes ont été posées pour interroger la notion de catastrophe (au sens large) et pour identifier les menaces (liées au changement climatique) que redoutent les citoyens à l’échelle de leur lieu de vie.

 

  • Périodicité

L’enquête a vocation à être actualisée une à deux fois par décennie, afin de quantifier les évolutions sur le sujet. Des effets de contexte (survenue de catastrophes, modifications des dispositifs de prévention des risques, etc.) peuvent justifier d’accélérer ou de ralentir la reconduction de l’enquête.

 

  • Historique

En février 2007, une première enquête a été réalisée en France métropolitaine. Celle-ci s’intéressait à trois risques principaux : inondation, sismique et industriel.

Les objectifs étaient, d’une part, de comparer la perception du risque et la situation réelle d’exposition (conscience du risque) et, d’autre part, d’évaluer la connaissance par la population des dispositifs d’information et de prévention des risques en mesurant leurs effets sur la perception des publics concernés.

Prenant appui sur une vingtaine de questions et s’adressant à un échantillon total de 5 780 personnes, cette enquête quantitative a été diffusée auprès de plusieurs sous-échantillons, constitués à partir de la base communale Corinte :
- un échantillon témoin : 900 personnes résidant dans des communes non exposées aux trois risques étudiés ;
- trois échantillons « mono-risque » : Inondation exclusivement (n=757), Sismique exclusivement (n=601) et Industriel exclusivement (n=603) ;
- trois échantillons « multi-risques » : Inondation et Industriel (n=705), Inondation et Sismique (n=708) et Inondation, Sismique et Industriel (n=603) ;
- un échantillon « Loire moyenne » (n=903).

D’une durée de douze minutes, le questionnaire a été soumis par téléphone, dans le cadre d’une prestation confiée à l’institut Sofres.

Réalisée en octobre 2013 auprès de 4 725 personnes, la seconde édition de l’enquête se distinguait assez nettement de la précédente. Outre les risques technologiques et d’inondation (déjà traités en 2007), le questionnaire avait en effet accordé une place importante à la perception des risques climatiques. De plus, le champ d’étude s’est élargi au-delà du seul territoire métropolitain, en intégrant les DOM et ipso facto les risques auxquels ces territoires sont plus particulièrement exposés (cyclones, séismes). Représentatif de la population française, l’échantillon global était constitué de 4 023 personnes en métropole et de 702 dans les DOM. Âgés de 18 ans ou plus, les enquêtés avaient été sélectionnés selon la méthode des quotas. La collecte a eu lieu par téléphone, dans le cadre d’une prestation de l’institut LH2.

En 2013, plusieurs sous-échantillons ont été élaborés a priori pour ajuster le questionnement aux situations d’exposition des enquêtés. Prenant appui sur des bases de données communales, cet échantillonnage visait à confronter les situations objectives d’exposition et le ressenti subjectif des personnes interrogées.

Ainsi, dans les communes où une part significative de la population était considérée comme exposée à un risque d’inondation (2 481 personnes), à des risques technologiques (1 626 personnes) et/ou à des risques climatiques (2 750 personnes), un ensemble de questions spécifiques a été posé à ces personnes dont l’exposition effective est présumée puisqu’un ou plusieurs risques étaient identifiés près de chez eux. En outre-mer, des modalités de réponse supplémentaires avaient été ajoutées pour interroger la perception des personnes exposées à des risques cycloniques (602 personnes) ou sismiques (360 personnes). Enfin, une part des enquêtés a été sélectionnée du fait de son absence d’exposition aux risques traités dans l’enquête (713 personnes) afin de mettre en perspective les résultats observés du côté des personnes exposées.

 

  • Statut de l’enquête

Le projet d’enquête a obtenu le 8 avril 2021 un avis d’opportunité favorable suite à sa présentation devant la Commission Environnement et développement durable du Conseil national de l’information statistique (Cnis).

Méthodologie

  • Champ de l’enquête

L’enquête s’adresse aux individus âgés de 18 ans et plus, résidant en France. Elle couvre la France métropolitaine et les DROM (à l’exception de Mayotte).

 

  • Plan de sondage

L’enquête a été réalisée auprès de 4 687 Français âgés de 18 ans et plus. Parmi eux, deux échantillons représentatifs de la population métropolitaine (1 497 enquêtés) et de la population des départements d’outre-mer (hors Mayotte : 701 personnes interrogées) ont été constitués selon la méthode des quotas : genre, âge, catégorie socioprofessionnelle (PCS niveau 1) de la personne de référence du ménage, type d’agglomération, région de résidence et statut d’occupation du logement. La collecte des données a été effectuée par Ipsos, pour le compte du SDES.

En France métropolitaine, un échantillon complémentaire de 2 498 personnes a été enquêté dans des communes identifiées comme étant exposées à des risques spécifiques :
- risque d’inondation : communes où la majorité de la population réside dans l'enveloppe approchée des inondations potentielles (EAIP débordement de cours d'eau et EAIP submersion marine) ;
- risques technologiques : communes dans lesquelles se trouvent des installations industrielles classées Seveso et communes situées à moins de 20 km d’une centrale nucléaire en activité.

Au terme de la collecte, l’enquête a permis d’interroger 1 774 personnes dans des communes exposées à des risques industriels, 262 personnes vivant à proximité de centrales nucléaires en activité, 1 666 personnes exposées à un risque d’inondation (dont 7 % à un risque de submersion), 602 personnes exposées à un risque sismique moyen (en métropole) ou fort (en outre-mer) et 619 personnes vivant dans des départements d’outre-mer fréquemment confrontés à des cyclones ou des ouragans. Parmi ces enquêtés, 2 609 sont exposés à un seul risque, 926 à deux risques et 148 à trois risques. Enfin, 1 004 personnes ont été enquêtées dans des communes qui ne sont pas considérées comme exposées aux risques référencés.

Collecte des données

  • Mode de collecte

L’édition 2022 de l’enquête sur le sentiment d’exposition aux risques a été réalisée de manière auto-administrée par internet en France métropolitaine et par téléphone dans les DROM.

La collecte de l’enquête a été réalisée en mai 2022.

 

  • Qualité des données / Conditions d’utilisation

Dans la mesure où le biais de désirabilité est souvent plus élevé dans les enquêtes réalisées par téléphone, il est nécessaire de faire preuve de prudence au moment de comparer les données métropolitaines (collectées par Internet) et ultramarines (recueillies par téléphone). Ce point de vigilance s’applique également en matière de comparaison temporelle avec les données collectées par téléphone en 2007 et 2013.

La base de données complète sera disponible sur demande, à compter du second trimestre 2023.

Questionnaire

D’une durée variable (entre 15 et 20 minutes selon le niveau d’exposition des enquêtés), le questionnaire est globalement le même pour l’ensemble des enquêtés. Certaines questions n’étaient posées qu’aux personnes exposées à certains risques. Quelques modalités ont par ailleurs été ajoutées pour tenir compte des spécificités territoriales des départements d’outre-mer.

Le questionnaire complet peut être adressé sur demande.

Résultats

Retrouver les résultats dans la publication "Les Français et les risques environnementaux"

Organisme responsable

Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
Commissariat général au développement durable
Service des données et études statistiques (SDES)
Sous-direction de l'information environnementale