Environnement littoral et marin en métropole - Synthèse des connaissances en 2021

Environnement
Publié le 24/03/2022
Convoités pour leurs richesses écologiques, paysagères et culturelles ou pour leurs ressources naturelles, les milieux marins et littoraux français sont des territoires où cohabitent de multiples activités économiques. Ces activités agissent de façon directe ou indirecte sur les écosystèmes marins et littoraux et sur leurs capacités à faire face aux changements environnementaux.
Coveted for their ecological, landscape and cultural wealth and natural resources, the French marine and coastal environments are territories where multiple economic activities coexist. These activities directly or indirectly affect marine and coastal ecosystems and their resistance to environmental change.

Des espaces aux multiples usages

En 2020, les 842 communes littorales (hors estuaire) regroupent près de 8 millions d’habitants et couvrent 4 % du territoire métropolitain.

Avec 265 habitants par km², la densité moyenne de la population y est 2,5 fois plus importante que la moyenne métropolitaine. Cette pression démographique s’explique par un fort haliotropisme sur les façades atlantique et méditerranéenne, avec un solde migratoire élevé.

Depuis la fin des années 2000, même si les situations peuvent diverger d’une façade littorale à une autre, d’une manière générale, la population augmente plus rapidement dans l’arrière-pays (communes non littorales des cantons littoraux) que sur le littoral. Ceci indique un report progressif de la population dans l’arrière-pays, du fait, entre autres, du coût élevé de l’immobilier en bord de mer. Les communes littorales disposent également de plus de 8 millions de lits touristiques, surtout en résidences secondaires. Conséquence directe de cette pression humaine, la densité de constructions à usage d’habitation dans les communes littorales est forte comparée à la moyenne nationale.

L’économie de ces territoires est fortement liée à la consommation des ménages, résidents et touristes. La sphère présentielle regroupe ainsi les trois quarts de l’emploi salarié des communes littorales.

De nombreuses activités et usages cohabitent sur le littoral et en mer : pêche, aquaculture, transport maritime, extraction de granulats marins, énergies marines renouvelables, nautisme, plaisance, tourisme, etc. Ceux-ci génèrent de nouveaux emplois mais induisent également des pressions sur les écosystèmes. À lui seul, le tourisme littoral génère près de 216 000 emplois en 2018, contre 263 000 pour l’ensemble des autres domaines d’activité maritime (produits de la mer, transport, construction navale, etc.).

Des territoires fragiles

Plus on se rapproche de la côte, plus les territoires artificialisés tiennent une place importante. À moins de 500 m du rivage, ils occupent 30 % des terres, contre seulement 8 % entre 5 000 et 10 000 m de la mer. C’est, par ailleurs, cinq fois plus que la moyenne métropolitaine de 6 % (source : CORINE Land Cover, 2018) – (graphique 1).

 

Graphique 1 : occupation du sol en bord de mer et en France métropolitaine, en 2018 en %

Sources : SDES ; CORINE Land Cover, 2018. - © Traitements : SDES, 2019

 

Certains de ces territoires sont exposés aux phénomènes d’érosion côtière. Sur les 50 dernières années, environ 30 km² de terres ont été perdues. Les départements de Charente-Maritime, de la Gironde et des Bouches-du-Rhône (Camargue) représentent, à eux seuls, plus de la moitié des surfaces perdues. De nombreux territoires font également face à l’aléa naturel de submersion marine lors de conditions météorologiques et de marées défavorables.

En 2015, 44 % des 273 masses d’eau littorales sont en bon ou en très bon état écologique (51 % des 179 masses d’eau côtières et 30 % des 94 masses d’eau de transition). C’est autant que pour l’ensemble des masses d’eau de surface – rivières et plans d’eau, lacunes, estuaires et mers côtières (44 %). La situation est toutefois moins bonne dans les estuaires et les lagunes, où seulement 30 % de ces masses d’eau sont dans un bon ou un très bon état écologique (graphique 2). Ce constat est le même pour l’état chimique des masses d’eau.

 

Graphique 2 : état écologique des masses d'eau de surface, en 2015 en %

Sources : Système d'information sur l'eau ; rapportage DCE 2016 à partir de données de 2015 pour la France entière. - © Traitements : SDES
 Note : l'ensemble des masses d'eau de surface (cours d'eau, lacs, littoral) comprend les masses d'eau de transition et les masses d'eau côtières. Champ : masses d'eau de surface en France.

 

Concernant la qualité des eaux de baignade en mer, 94,5 % des 2 047 sites contrôlés en 2020 ont une qualité « excellente » ou « bonne » (graphique 3).

 

Graphique 3 : répartition de la qualité des eaux de baignade en mer, en 2020 en %

Source : ministère des Solidarités et de la Santé. - © Traitements : SDES, 2021

 

En mer, si les pollutions répertoriées diminuent sensiblement depuis une dizaine d’années suite au durcissement de la législation, les déchets marins demeurent une préoccupation environnementale majeure (graphique 4).


Graphique 4 : évolution des pollutions en mer et des flux de nutriments à la mer en indice base 100 en 2000

Champ : France métropolitaine et eaux sous juridiction. Sources : Cedre ; agences de l'eau-Schapi ; banque Hydro. - © Traitements : Cerema, Rtrend® ; SDES, 2021

 

La stratégie nationale pour la mer et le littoral, déclinée localement en documents stratégiques de façade avec lesquels les documents d’urbanisme doivent être compatibles, vise à concilier développement économique et préservation de l’environnement. Fin 2021, toutes les communes littorales sont couvertes par un document d'urbanisme (Scot, PLU ou cartes communales).

Le recours à la protection des espaces naturels terrestres est plus important dans les communes littorales, en partie grâce aux actions menées par le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres (608 sites acquis par le Conservatoire du littoral sont recensés en France métropolitaine).

Ainsi, fin 2021, toutes les communes littorales de la France métropolitaine sont couvertes par au moins un dispositif de protection (certaines communes méditerranéennes en comptabilisent plus de 10).

La politique de mise en place d'aires maritimes protégées (AMP) s'inscrit également dans cette volonté de protéger durablement les milieux littoraux. En 2021, 23,4 % de la superficie des eaux françaises est couverte par une AMP, dépassant ainsi l'objectif fixé par la France en 2009 lors du Grenelle de la mer (20 % à l'horizon 2020). 

21 fiches thématiques pour dresser le bilan environnemental de la France

Cet article fait partie de la publication "Bilan environnemental de la France - Édition 2021" qui propose une vue d'ensemble des dépenses de protection de l’environnement, ainsi qu’un aperçu de l’état des écosystèmes et des interactions entre l’environnement et l’économie.

21 fiches thématiques abordent les grands enjeux et l’état des connaissances des principaux domaines environnementaux : milieux naturels, exposition aux risques, économie verte, consommation de matières, émissions de gaz à effet de serre, énergies renouvelables, etc.

Ce panorama, au travers d’indicateurs physiques et monétaires, mobilise de nombreuses sources et met en perspective les évolutions récentes sur ces domaines.

Consulter le Bilan environnemental de la France - Édition 2021

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