Fiscalité environnementale – Synthèse des connaissances en 2022

Environnement
Publié le 15/12/2022
Près d’une quarantaine d’impôts taxent des produits ou activités nuisibles à l’environnement. Cette fiscalité, dite environnementale, a pour conséquence d’inciter les ménages et les entreprises à adopter des comportements favorables à l’environnement, en pénalisant les produits ou activités qui lui sont nuisibles. Si la fiscalité environnementale porte principalement sur les consommations énergétiques d’origine fossile, elle concerne également d’autres problématiques : émissions de polluants, artificialisation des sols et impact sur la biodiversité, consommation des ressources naturelles, etc.

Les taxes sur l'énergie, principale source des recettes fiscales environnementales

En 2020, le montant des recettes fiscales environnementales, au sens des critères Eurostat , s’élève à 50,4 milliards d’euros (Md€), contre près de 41 Md€ en 1995. Les taxes énergétiques sont de loin les plus importantes (plus de 41 Md€), représentant 82 % de l’ensemble des recettes de la fiscalité environnementale française. Cette situation s’explique en grande partie par le montant de taxes sur les produits pétroliers, appelée taxe intérieure de consommation des produits énergétiques (TICPE), qui représente 68 % de l’ensemble de la fiscalité énergétique.

Les taxes sur les transports constituent la deuxième catégorie la plus élevée, avec 12 % des recettes (6 Md€). Cela concerne principalement les taxes sur les certificats d’immatriculation automobiles ou sur les opérateurs du transport (concessionnaires d’autoroute, aviation civile). Les taxes portant sur les pollutions émises ne représentent que 6 % des recettes (2,8 Md€) et celles portant sur le prélèvement des ressources naturelles moins de 1 % (381 millions d’euros), en raison notamment de la faible activité extractive de la France.

 

Répartition des recettes fiscales environnementales par catégorie, en 2020
En %

_ - © SDES

Note : données provisoires.
Champ : France.
Source : SDES, 2022

 

En 2020, les recettes des taxes environnementales françaises s’élèvent à 2,19 % du produit intérieur brut (PIB), soit un niveau légèrement moins important que la moyenne de l’Union européenne (2,24 %).

Selon ce critère, la France se classe au 18e rang européen (sur 27). Certains pays, notamment du nord de l’Europe (Danemark, Pays-Bas), disposent d’une fiscalité environnementale plus forte, conduisant à des recettes nettement supérieures (plus de 3 % du PIB au Pays-Bas ou au Danemark). À l’inverse, plusieurs pays non européens de l’OCDE, comme le Canada, l’Australie ou les États-Unis, ont des recettes fiscales environnementales plus faibles qu’en Europe, en raison de taxes sur l’énergie, notamment sur les carburants, significativement plus faibles.

 

Part des taxes environnementales par domaine dans le PIB des États membres de l’Union européenne, en 2020
En % du PIB

_ - © SDES

 Source : Eurostat, 2022. Traitements : SDES

Forte baisse des recettes fiscales environnementales en 2020

Sur longue période, les recettes de la fiscalité environnementale ont connu deux phases distinctes. Entre 1995 et 2008, leur importance relative comparée au PIB a globalement baissé, passant de 2,5 % à 1,8 % en 2008. Cette baisse s’explique par la forte croissance du nombre de véhicules diesel, dont le carburant était historiquement moins taxé et par l’absence d’indexation sur l’inflation des barèmes de la plupart des taxes environnementales. Depuis 2009, les recettes des taxes environnementales augmentent, représentant de nouveau plus de 2 % du PIB.

L’année 2020, marquée par la crise sanitaire, se caractérise par une baisse de 11 % du montant total des recettes fiscales environnementales compte tenu de la forte baisse de l’activité et des déplacements. Cette baisse touche ainsi particulièrement les taxes liées aux transports (- 12 %) et à l’énergie (- 11 %). Le montant de taxe sur les produits pétroliers (TICPE), en progression constante depuis 2010, accuse une baisse de 14 % par rapport à 2019 (- 4,4 Md€), en lien notamment avec la forte baisse de consommation de carburants sur l’année 2020 consécutivement au confinement imposé par la crise sanitaire.

Les entreprises, principales contributrices de la fiscalité environnementale

Le financement des recettes fiscales environnementales est assuré pour un peu plus de la moitié par les entreprises (53 %), devant les ménages et les non-résidents (47 %), avec une répartition variable par domaine, mettant en évidence que les ménages sont les principaux contributeurs en matière de pollution et de ressources, ainsi que dans les transports.

Les recettes de cette fiscalité peuvent être perçues par l’État, les collectivités territoriales ou d’autres affectataires (principalement, les comptes d’affectation spéciale ou des opérateurs de l’État comme les agences de l’eau).

 

Évolution des recettes fiscales environnementales selon les catégories
En Md€

_ - © SDES

p = données provisoires.
Champ : France.
Source : SDES, 2022

 

Les agents financeurs de la fiscalité environnementale, par domaine, en 2020
En %

_ - © SDES

Note : données provisoires.
Champ : France.
Source : SDES, 2022

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